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3,98

sur 846 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce roman Jeanne Benameur porte son regard sur Simon, un psychanalyste passionné par son travail, au point de négliger sa propre histoire.
A partir d'un bol cassé, Simon perçoit la fêlure qui existe en lui, et quitte sa ville du bord de mer, les émotions de sa jeunesse , pour se rendre au Japon, dans les îles de Yaeyama.
Une autre vie l'y attend, une flore extravagante, un couple de japonais doux et patients, Monsieur et Madame Itô.
A l'autre bout de son monde, Simon revisite sa vie, sa jeunesse, son métier, fait de belles rencontres, entre en solitude et en silence pour se retrouver au coeur de cette nature tellement accueillante.
L'eau est omniprésente dans ce roman: l'océan, et ses dangers, la douce et belle mer lointaine, et ses eaux turquoise, La raie Manta qui l'accompagne dans ses baignades, les sources chaudes, la cascade, l'eau dans laquelle on baigne les étoffes fraîchement teintes.
Jeanne Benameur m'a enchantée par ces mots justes, ce récit sans violence, ce retour à soi mesuré, cette tendresse pour son personnage central.
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Simon, psychanalyste en Bretagne s'apprête à prendre sa retraite, réfléchit au sens de sa vie, à ses amis, à ses patients et part sur une île japonaise pour faire le point. Il y est accueilli dans une maison d'hôtes par un couple passionné par leurs activités, collection de tissus pour Mme Ito Akido et Kintsugi (art de réparer des poteries brisées au fil d'or)pour Dalsuke, son mari. Dans une ambiance calme de repos, de bienveillance, de nature apaisante, Simon retrouve une sérénité qu'il avait un peu perdu. La belle écriture poétique de l'autrice est un enchantement pour le lecteur qui ressent aussi les bienfaits de ce voyage à la recherche de soi.
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Nouveau coup de coeur.

Sa façon d'écrire me touche.
On dirait qu'elle nous raconte l'histoire à l'oreille.

Ses livres sont une caresse pour moi.
Même pour décrire des sentiments durs, des moments de la vie compliqués, elle utilise des mots doux.

Celui-ci ne fait pas exception.
Dès le début on est enveloppé dans une couverture chaude et un bon thé/café/infusion.

C'est un voyage profond au sein d'un être humain.

Je n'ai pas d'autres mots pour décrire ce roman.
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J'avais envie d'une lecture qui m'aide à m'évader, à prendre du recul, qui me propose un chemin d'évasion et de guérison intérieure. On m'a donc conseillé ce beau roman, un peu froid au début, où Simon, un psychanalyste, quitte tout, pour aller vivre sur une île, au Japon, prendre la distance et faire la paix avec lui même.

C'est exactement ce que je cherchais, à part le ton un peu factuel, mais on s'y fait, au fur et à mesure de la lecture.

C'est même une très belle histoire. Simon porte en lui un traumatisme d'adolescence, non résolu, et une patiente qu'il croit n'avoir pu aider, et qui représente symboliquement tout l'inachevé en lui. Simon est assez seul, même si finalement, il a au moins deux ami(e)s à qui il tient.

Ce qui est vraiment beau, c'est le chemin détourné que Simon prend pour guérir, et notamment sa rencontre avec quelques personnes qui ne parlent pas sa langue mais qui arrivent tout de même à communiquer par le symbolique. C'est la découverte de cette culture japonaise, attentive, qualitative, pragmatique qui le délivre peu à peu de ses névroses.

Simon se tait beaucoup, et observe, et s'introspecte. Mais finalement c'est face à un vieil homme qui ne comprend pas sa langue que sa parole se libère. le vieil homme pratique le Kintsugi, cet art qui consiste à réparer des objets cassés en mettant en valeur la cassure avec de l'or. C'est aussi ce que l'auteur fait avec les cassures de Simon, bien sûr!!!
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Parfois, je m'apprête à commencer un nouveau livre et une chronique me harponne, me donnant envie de lire sans tarder le roman correspondant. C'est ce qui s'est passé avec la chronique sensible et émouvante de @queque25849, que je remercie. D'autant que ma première rencontre avec Jeanne Benameur a eu lieu avec "L'enfant qui" et je n'avais pas accroché.
Mais cette fois, la rencontre est réussie.
L'auteure nous fait découvrir, Simon, psychanalyste, qui, un matin, laisse échapper le bol que lui avait offert, à l'adolescence, son meilleur ami, Mathieu. Et c'est sa vie qui se fêle. Il ferme son cabinet et part au Japon, dans une sorte de retraite, dans la recherche de soi après avoir permis à tant de patients d'avoir mis des mots sur leurs douleurs, leur mal-être, d'avoir trouvé des réponses à des questionnements sur eux-mêmes. Il va se réparer à l'image de l'art ancestral du kintsugi, qui permet de réparer et de magnifier les céramiques brisées grâce à une laque saupoudrée d'or.
Les protagonistes principaux sont les mots, les silences, la mer. Les mots qui sauvent, les mots qui embarquent, les mots qui donnent le pouvoir. Simon est trop plein des mots des autres, il doit retrouver les siens. La puissance des silences du psychanalyste pour inviter à extirper de soi sa vérité. La mer, près de laquelle je vis en Bretagne, qui m'est indispensable, qui apporte l'apaisement, le ressourcement.
Les phrases sont très simples mais elles n'en ont que plus de force. Elles ont un pouvoir évocateur incroyable, magnifié par un style poétique, sensible, empreint de douceur. J'ai retrouvé, par moments, les émotions que déclenche en moi Aki Shimazaki; je me suis sentie comme dans une bulle de sérénité en lisant les lignes consacrées au Japon.
Un roman qui fait du bien et qui nous rappelle que nous avons besoin, de temps en temps, de pauses afin de nous retrouver en nous-mêmes.
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"Pour la délivrance il faut toujours payer le prix. (p10)"

Il suffit parfois d'un rien, d'un bol cassé, d'une fêlure pour prendre conscience et faire une pause. C'est ce qui arrive, ce matin-là à Simon Lhumain, psychanalyste, les deux morceaux du bol matinal sont comme les deux morceaux de sa vie : celle d'avant : marié puis séparé de Louise, la perte d'un ami d'enfance, Mathieu, sa vie dans une île, son cabinet et ses patient et ses parties d'échecs avec Hervé et celle d'après. L'après : c'est un départ pour une île japonaise, Yaeyama, sans but précis sinon de rompre avec la vie d'avnt. Accueilli par un couple, Madame Ito (Akiko) et son mari Daisuke, tous deux spécialistes : elle des tissus anciens et lui du Kintsugi qui consiste à reconstituer les céramiques brisées, il va prendre le temps de questionner son moi, à s'avouer ce qu'il tenait tapi en lui, de comprendre les rêves et images qui surgissent, ce que toutes ces traces ont laissé en lui sans jamais les comprendre.

Lui son « art » c'est de faire surgir des maux des mots, des gestes, des silences de ses patients, les cassures, les blessures qui ont laissé une trace qui les gêne pour avancer. Mais comme tout cordonnier il est le plus mal chaussé et il n'a jamais pris le temps de s'écouter et pourtant la fêlure est là, il la sent, c'est comme un caillou qui l'empêche de marcher droit. Ce bol cassé est un révélateur et il touche la brisure du bout des doigts mais n'en comprend pas le sens et pourtant elle lui érafle l'âme et le coeur.

Grâce à cette parenthèse nippone et à cette halte au milieu des étoffes, des couleurs, d'une source chaude, d'un pavillon interdit il va trouver et mettre à jour ce qu'il avait de plus enfoui, de plus caché, l'accepter, afin de pouvoir avancer.

"A vouloir fuir on est toujours pris. (p38)"

C'est un roman d'une délicatesse infinie, d'une profondeur, d'une justesse non seulement dans l'écriture mais également dans ce qui peut arriver à tout à chacun, un geste, un mot, une image, un son, qui fait remonter en soi le passé, basculer le présent et envisager le futur différemment, parce qu'un passé vécu mais non digéré, non compris reste en soi comme une blessure mal cicatrisée qui infecte l'âme, démange et demeure une trace indélébile malgré le temps.

"Il y a des phrases qu'on entend un jour pour ce qu'elles sont. Vraiment. Elles sont restées au fond de notre mémoire, intactes. On les a prononcées un jour, sans bien savoir. Elle attendaient. Comme si notre propre parole nous attendait toujours. (p25)"

Il y a des romans comme des évidences et celui-ci dès sa sortie l'a été pour moi et j'ai été à la fois la patiente silencieuse d'un voyage dans l'intime d'un homme plus habitué à écouter les autres qu'à s'écouter mais également à lectrice éblouie par la qualité et la manière dont l'écrivaine « travaillait » son sujet, m'immergeait dans son histoire, m'enveloppait de ses mots pour m'emporter parfois dans ma propre intimité.

Jeanne Benameur possède une qualité majeure : à travers son écriture : elle fait surgir en moi des images, des sons, des pensées par leur justesse, leur simplicité profonde. Dans une écriture réduite à sa plus simple expression (et ce n'est pas péjoratif) elle nous offre une palette de sentiments humains, sans enjolivures et c'est justement parce que les mots sont au plus près du vécu qu'ils flirtent à notre propre intimité.

Et comment ne pas la retrouver à travers ces quelques lignes qui parlent tellement mieux que moi du travail de l'écrivain(e), de la recherche au plus près de l'émotion, du paysage, des sensations et de ce qu'il laisse en nous :

"Cet auteur qu'il ne connaissait pas a l'art des phrases simples et profondes. Il faut du temps pour arriver à ça. (…) Ceux-là viennent de loin (…) ils ont sur lui un effet bienfaisant. Il ne sait pas s'il va poursuivre la lecture pendant le vol mais de tenir le livre entre ses mais, déjà, c'est bien. Un peu de calme posé sur ses genoux. (p50)"

J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Simon Lhumain est un psychanalyste qui vit dans une ville en bord de mer. Il a écouté et aidé de nombreux patients. Mais un jour, il en a assez d'écouter les autres et il décide d'arrêter et de partir. Partir pour mieux s'écouter lui-même et se retrouver. Il doit aussi affronter des épisodes douloureux de son passé. Il choisit de se rendre au Japon. Il va alors se reposer, nager, profiter de la vie avec lenteur et douceur.
Il va se reconstruire lentement.
Un très joli roman assez contemplatif et presque poétique.
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Quelle belle découverte que ce roman!

Simon est entre deux âges. Psychanalyste d'expérience, bien installé dans sa vie, au bord d'un océan qu'il chérit, entouré d'amis sincères, il songe pourtant à partir, non pas pour "trouver quelque chose", mais plutôt pour "s'écarter", un moment.
A la faveur d'un bol ébréché, il va passer à l'acte et s'envoler pour le Japon où l'attendent diverses personnalités qui vont l'aider à répondre à des questions qu'il ne souhaitait jusqu'alors pas se poser.

L'histoire pourrait être simple et convenue, vue et revue, et pourtant, il se dégage de ce texte quelque chose d'unique, lié en grande partie à la qualité de l'écriture (j'ai rarement envie de noter autant d'extraits de texte!), à des phrases qu'on relit plusieurs fois pour s'en imprégner, pour en ressentir à la fois la musicalité et le sens qu'elles dégagent.
Lié également à la construction de l'intrigue. Il y a peu de rebondissements dans cette histoire, si ce n'est le cheminement intérieur de Simon, qui voyage sur le fil rouge d'un événement de sa jeunesse qui se révélera au fur et à mesure, maintenant le lecteur en éveil.

C'est une histoire où il se passe peu de choses, mais où chaque événement revêt une symbolique forte: un bol qui se casse, la nage d'une raie Manta, un bain dans une source chaude, la teinture d'une étoffe...

C'est l'histoire de Simon, à la périphérie de laquelle viennent s'intercaler quelques histoires parallèles, par touches subtiles, qui viendront donner un sens à l'ensemble: une ancienne patiente, une future amie, une vieille femme japonaise...

C'est enfin une ode à la psychanalyse, au lent travail d'élaboration, au sens des mots et aux traces qu'ils laissent dans le corps et l'esprit. Bien loin des clichés sur le sujet, Jeanne Benameur redonne à la discipline ses lettres de noblesse, avec finesse et humilité.

Une écriture douce, subtile et profonde, parfois poétique, voire presque onirique, qui donne à cette lecture une sensation de parenthèse enchantée, dont on ressort apaisé et vivifié.
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Simon est psychanalyste. Il a fait une belle carrière et sent que c'est le moment d'arrêter d'écouter les autres pour s'écouter lui. Un jour, il casse un bol et c'est le déclic. le passé refait surface, douloureusement. Il se souvient de son amour pour Louise alors qu'ils sont adolescents et de Matthieu, le dernier du trio. Un incident avait provoqué leur séparation.

De cela, il ne s'est pas remis. Il demande à son ami Hervé de lui organiser un voyage. En même temps il côtoie une jeune collègue qui lui parle de tissus japonais et de son défunt père qui vivait au Japon.

Il se souvient aussi de cette patiente qui avait cessé de venir au cabinet et dont il n'a jamais rien su après. C'est donc au Japon qu'il se rend, lui qui n'a jamais quitté sa ville portuaire.

Commence un récit initiatique, une mise à nu, un face à face avec l'océan et son passé. Il est reçu dans une chambre d'hôte et ce séjour va tout changer, aidé par le vieux couple qui le reçoit.

Voici un roman très intimiste, délicat, profondément humain. L'écriture est taillée au cordeau. Cette lecture est un acte de recueillement. un moment de grâce.

J'ai adoré !







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Simon est psychanalyste. Dans son cabinet proche de l'ocean, il écoute à longueur de journée les mots qui délivrent les patients venus s'allonger sur son divan. Lui, ces mots qui libèrent, ils ne les prononcent pas.
Fils unique, Simon a passé son enfance avec Louise qui deviendra sa compagne et Mathieu, son meilleur ami. Aujourd'hui, il en garde des souvenirs, beaux et douloureux, et deux objets, une aquarelle et un bol.
Lorsque ce matin-là, il casse le bol offert par Mathieu à sa mère, il sait qu'il doit partir, faire une pause. Son ami Hervé lui prépare un voyage au Japon.
A l'aéroport, il croise Lucie F., une ancienne patiente qui le hante . Elle pensait enfin avoir trouver son « chez-soi », il l'a contrariée d'une phrase malheureuse. Elle n'est jamais revenue à son cabinet.
On ne peut ni prendre ni perdre ni avoir le temps. le temps n'est pas un objet, on le sait bien pourtant.
Dans les îles Yaeyama, auprès d'Akiko et de son mari Daisuke, le temps s'arrête. Alors Simon découvre la patience nécessaire à la réalisation de pratiques ancestrales. le bingata, technique de peinture du tissu ou le kintsugi, méthode japonaise de réparation des porcelaines demandent du temps.
Imitant la raie Manta, Simon comprend qu'il doit s'alleger des scories qui alourdissent son corps. Ainsi en réponse aux sourires de ses hôtes, entouré d'une nature luxuriante, le psychanalyste se libère de sa peur de parler. le corps accompagne la mémoire. Les blessures de Simon reviennent à la surface.
Ce voyage ouvre un chemin apaisant qui permet à Simon de trouver son histoire, d'accepter à défaut de pardonner. C'est un long voyage qui demande de la patience, du temps, le regard bienveillant de ceux qui ne jugent pas. Mais à la fin, on trouve son « chez-soi », cette paix avec laquelle on pourra enfin s'accorder la liberté d'être.

La patience des traces est un titre magnifique particulièrement bien choisi. Avec la douceur, la poésie et l'élégance de Jeanne Benameur, le lecteur accompagne dans un environnement apaisant et enrichissant la réparation de l'âme de Simon.
Un coup de coeur, bien évidemment.

Lien : https://surlaroutedejostein...
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