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quel bonheur de retrouver les mots de Jeanne Benameur. ❤

« Présent? » est un roman qui se passe en une seule journée: une journée de juin dans un collège où les professeurs et les délégués de classe vont participer au conseil d'orientation. Pour certains, tout se passera bien, pour d'autres, c'est moins sûr.

De la directrice, au factotum, en passant par les professeurs, et les élèves, la journée est vue de différentes façons. Chaque chapitre décrit un des personnages sans les nommer, juste expliqués avec leur fonction. Comme si ça pouvait se passer dans n'importe quel collège. Petit à petit, on les découvre et les prénoms apparaissent, ils deviennent humains et uniques. Ces personnages décrivent avec beaucoup de justesse leurs angoisses, leurs rêves avortés d'un système éducatif idéalisé, leurs peurs mais aussi leurs espoirs et leurs combats. J'ai été touchée par trois destins: celui de la professeur de SVT (très proche du mien) « Si on lui disait Demain tu ne verras plus d'élèves, tu gagneras ta vie autrement, elle se sentirait libre et joyeuse à nouveau. Elle aurait à nouveau envie de tout. »

Celui du professeur de lettres qui ne renonce pas. « Ce n'est plus le prof. Ce n'est plus la salle de classe et les copains, pour une fois, on s'en fout. On est loin. La lecture les sépare et les réunit. . Chacun est seul avec les mots. C'est la solitude précieuse de la lecture. »Et celui de la documentaliste qui offre une bulle d'espoir à tous les élèves. « Créer une zone protégée au milieu d'un collège, c'est une gageure. La documentaliste a choisi de porter ce défi haut et loin. Elle lutte. C'est difficile de faire reconnaître cet espace, le sien. »

Cette histoire a remué beaucoup de choses. Des souvenirs d'élève, oui, mais aussi des souvenirs de moi, en tant que jeune prof, il y a quelques années. En arrivant dans une école, la première fois, on est tout fier de pouvoir se dire « moi je vais révolutionner les choses ». Et puis on est vite pris dans l'engrenage du système. J'ai été blessée et blasée par lui. Je n'y retournerai pas et je connais mes raisons. Mais à la lecture de ce bouquin, je pense à ceux qui se battent pour les élèves, ceux qui n'ont pas lâché et qui y croient encore.
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C'est difficile de résumer ce livre. Disons que nous visitons un collège avant un conseil de classe, avant les troubles de l'automne 2005. L'originalité ce sont les portraits de tous les échelons : nous faisons connaissance avec la principale,humaine, lucide, respectueuse de toutes les cultures"Pourquoi rabaisse t- on toujours l'humain? "Se dit- elle. Elle colmate toujours dans l'urgence. Elle ne répond jamais aux statistiques car les résultats doivent être conformes aux prévisions. Mais que fait- on de la vie là dedans?.
L'auteur décrit avec beaucoup de justesse le rôle du" factotum, à la fois humain,détenteur de toutes le clefs du collège et homme qui règle tous les problèmes matériels,les "humbles "utiles à tous, les quatre dames de service, le cuisinier.
Nous découvrons le portrait de Laurence Pascalet, la documentaliste qui anime un atelier d'écriture. Elle est convaincante, ferme et douce, jamais négative. Sa conviction est totale. Puis vient le professeur de lettres amoureux de la lecture,dépassé par sa tâche, le professeur d'histoire à qui une élève lance"_. Moi, je ne suis pas payée pour venir" ,le professeur d'Espagnol, le parent profession :"boucher "délégué au conseil de classe. le professeur de svt, arrivée du midi ne parvient pas à aimer un métier qu'elle a désiré exercer.
La vie dans un collège est passionnante, complexe,car c'est la vie en transformation et on voudrait la ratatiner en statistiques imbéciles?.
L'auteur pointe du doigt l'énorme décalage entre le "bateau ivre" qu'est l'immense machin : l'éducation nationale part rapport aux individualités, aux caractéristiques d' un établissement. C'est un immense sujet auquel on ne répondra pas. A l'intérieur du collège nombre de gens se sentent seuls.
Le déroulé des phrases est parfois baroque, facile, moins abouti,moins fulgurant, moins déchirant, moins choc que le style des:Demeurées mais l'histoire n'est pas la même.
Il s'agit plus d'une vaste chronique à mes yeux,essentielle malgré tout ,à propos de l'éducation nationale ,aujourd'hui. Nous trouvons de très beaux passages, vrais, douloureux,réels. L'auteur dresse un constat d'échec même si la fin de l'ouvrage met un peu de baume au coeur. On lui pardonnera quelques clichés difficiles à éviter à propos d'un sujet aussi sensible.
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Un véritable coup de coeur tant pour l'auteur que pour l'oeuvre ! de l'élève à la chef d'établissement, de la néo-titulaire au professeur en fin de carrière, cette galerie de portraits souligne avec justesse les diverses problématiques auxquelles l'Éducation nationale est confrontée ainsi que les difficultés personnelles que peuvent rencontrer et ressentir les enseignants.
À travers l'alternance de leur vision, cette peinture de forces et faiblesses touche et interroge.
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Une prof de 3ème a donner ce livre à lire à ses élèves....merci. Une véritable ouverture sur l'humain au sein du collège, parfois écraser par l'administratif, la bureaucratie.
Un beau rappel comme quoi ceux sont des êtres sensibles avec des fragilités, des faiblesses et parfois de la lassitude, de l'usure qui travaillent pour et avec d'autres êtres avec une histoire et un avenir en devenir.

Les parents n'entrent pas souvent dans les collèges, Mme Benameur nous y invite par la grande porte...merci
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Ma mère m'a acheté ce roman en me disant que c'était un de ses coups de coeur.
C'est un des miens aussi. Je me suis tellement reconnue dans ces professeurs qui ne savent plus pourquoi ils enseignent et qui, grâce à un élève, une dame de service, reprennent foi en leur métier.
Ce livre pose ces grandes questions : Comment réussir à gérer l'humain? Comment être justes en toutes circonstances? Comment faire pour que les professeurs prennent l'élève comme un tout et non seulement comme "élève"?
Je me pose toutes ces questions et j'essaie de faire en sorte d'être le plus humaine possible.
Bref j'ai adoré ce livre et je le recommande à tous les professeurs fatigués par leur travail et leurs responsabilités.
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Comme une tranche de vie d'un collège, Jeanne Benameur dresse ici les portraits des différents 'habitants' de l'etablissement. Vision réaliste et un peu ironique du quotidien des adultes et des élèves de cette petite communauté scolaire.
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de grandes qualités mais l'écriture saccadée et le manque de liant m'ont gênée ;
je serai peut-être la seule à apporter ce bémol
légère déception mais
excellentes idées ! : pédagogie : Ecouter vraiment l'enfant, le jeune, prendre du temps pour chacun ! oui
(avec des classes de 35 et plus, comment réaliser cette utopie ?)

j'ai eu l'impression de phrases collées bout à bout avec des fulgurances cependant (cf. citations)
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Bonjour,

Partage de matière à réflexion avec vous compagnes et compagnons de lecture, d'écriture de mots contre les maux avec ce clin d'oeil /coup de coeur pour le livre -présents?-, ses interrogations sur les institutions scolaires mais pas que, font échos à celles de ce Jour -1 de sortie de confinement, le 11 mai 2020, date de fin ou de commencement?
Merci à Jeanne Benameur pour ce roman si éclairant qui une fois lu m'a amenée à votre lettre Oser-2 , un élan de souffle pour regonfler nos voiles de confinés et avancer de nouveau pour sortir au mieux...je me permets de vous citer:
Ne reprenons pas la vie comme si de rien n'était.
Nous avons le temps de réfléchir pendant ce confinement. Nous avons le temps. Nous pouvons même regarder les étoiles.
Le rêve ce n'est pas l'illusion. L'illusion, on nous l'a servie et on nous la servira encore, quand le confinement sera derrière nous. L'illusion des richesses et d'un monde matériel qui ne nous rend ni plus vivant, ni plus aimant.
Alors le rêve, oui, notre rêve, donnons-lui la place qu'il mérite, celle de l'élan pour transformer notre réalité. Tenons le haut et fort, il nous tiendra. Et osons le pas.
© Jeanne Benameur
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Livre paru en 2006, comme "Entre les murs", de François Bégaudeau. Les deux font le constat d'une école républicaine en faillite avec des profs au bout du rouleau et des élèves sans repères. de quoi mettre la puce à l'oreille des politiques et des pontes de l'Education Nationale ? Pas sûr...
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Ce livre est une relecture. Ca m'arrive vraiment très rarement, mais celui-ci ça faisait longtemps que je voulais le relire. Ma première lecture date de quand je passais le CAPES, je voulais voir ce que j'en pensais maintenant que je suis vraiment "dedans". Et puis Jeanne Benameur vient dans mon collège en février (projet Numook) alors je me suis enfin lancée dans cette relecture qui attendait depuis longtemps dans ma PAL.

Pour commencer, c'est un livre difficile, plombant, que j'aurai peut-être dû éviter pendant les vacances de Noël. La quatrième de couverture parle de la prof de SVT mais il s'agit en fait d'un roman "choral" (ça se dit pour un roman ?) dans lequel le lecteur suit les différents acteurs de ce collège de banlieue : plusieurs profs, la principale, le factotum et quelques élèves. On a ainsi une vision globale du collège. Et on ne peut nier que cette vision est assez négative. Bien sûr, il y a des points positifs, des profs bienveillants, des élèves désireux d'apprendre ou qui se découvrent pas si "bête" qu'on leur a fait toujours croire, mais dans l'ensemble le constat est négatif : les parents sont au chômage ou se sont tués à la tâche dans des boulots ingrats sans aucune reconnaissance, les enfants savent au fond d'eux qu'il ne sert à rien de rêver, ils "finiront" comme leurs parents, les profs n'ont plus beaucoup d'espoir de faire évoluer les choses, la principale et le factotum font ce qu'ils peuvent pour maintenir l'établissement à flots et éviter qu'il ne s'effondre.

C'est un roman dans lequel j'ai reconnu mon établissement, les collègues, mes élèves, pour beaucoup d'aspects. Peut-être la vraie différence est que dans mon collège il n'y a pas de "vieux" profs qui sont à l'aube de la retraite et qui sont désabusés ou, au choix, encore plein d'espoir. Mais sinon j'ai trouvé que Jeanne Benameur avait réellement su mettre de la réalité concrète dans ce roman, et c'est, finalement, pour cela que je l'ai trouvé difficile car il nous met devant les yeux ce qu'on voit au quotidien mais qu'on n'a pas le temps d'analyser avec le recul nécessaire. Ici il n'y a pas de solution apportée, mais une réflexion nécessaire.
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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