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Marc Schweyer (Traducteur)Claude Maillard (Traducteur)
EAN : 9782070279371
104 pages
Gallimard (12/05/1971)
4.08/5   12 notes
Résumé :

Ces histoires sont des contes inspirés par le génie enfantin qui ont fait l'unanimité de la critique allemande et suisse. Ils s'adressent aux enfants autant qu'à ce qu'il y a d'enfance en chacun de nous, c'est-à-dire de faculté de scandale devant des faits ou des vérités auxquels nous sommes accoutumés depuis toujours, mais qu'en réalité nous n'avons jamais acceptés.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La première édition française est parue chez Gallimard, en 197

-"Peut-être les gens sont-ils obligés de prendre le train parce qu'ils veulent aller quelque part, dis-je.
-Cela non plus ne peut pas être vrai, dit-il, car presque tous ils finissent par revenir un jour ou l'autre, et il y a même des gens qui prennent le train ici tous les matins et reviennent tous les soirs, tellement leur mémoire est mauvaise. " (p. 68)

L' auteur, ancien instituteur a improvisé et composé à haute voix ces "Histoires enfantines", dont il a donné des enregistrements à succès, a été traduit dans le monde entier, et souvent adapté au théâtre. ...

Un écrivain découvert au fil de flâneries, en 2014...Une sorte de voyage en "Absurdie"..., loufoque, fantaisiste. Cet ancien instituteur prend les sujets les plus simples, les plus ordinaires pour les transfigurer, les rendre insolites... !

Parmi ces contes, fables faussement naïfs, on croise un homme seul qui établit la liste de toutes les choses qu'il sait. Comme l'affirmation de la "terre qui est ronde", il décide de vérifier par lui-même ! , Un autre, toujours dans une solitude de vie, décide de créer sa propre langue, et de donner des définitions différentes aux mots., l'histoire d'un roi avec ses bouffons, et un benêt, Colombin, dont chacun se moque. le roi lui intime la
nécessité de devenir quelque chose, alors il se décidera pour être navigateur, et découvrir un nouveau pays...Cela sera l'Amérique...Vrai...Faux, on ne sait ?!...

Un autre anti-héros, inventeur de son état...mais qui, coupé du monde, invente des choses qui existent déjà ! Un autre "luluberlu" se passionne pour les trains et surtout pour l'indicateur des chemins de fer, qui finit par l'obséder... !!! [Parenthèse amusante : le père de l'auteur était cheminot !!]

"L'homme qui avait de la mémoire

J'ai connu un homme qui savait par coeur tout l'indicateur des chemins de fer; la seule chose qu'il aimait c'étaient les trains, et il passait son temps à la gare, à regarder les trains arriver et partir. Tout l'émerveillait : les wagons, la puissance des locomotives, la grandeur de leurs roues, les mécaniciens sur qui grimpent sur leurs machines, et le chef de gare. (...)Il n'allait jamais au café, il n'allait pas au cinéma, il n'allait pas se promener, il n'avait pas de bicyclette, pas de radio, pas de télévision, ne lisait ni journaux ni livres, et s'il avait reçu des lettres, il ne les aurait pas lues non plus. Il n'avait pas le temps, car il passait ses journées à la gare "(...) (p. 66)

Des histoires "abrancadabrantesques" qui remettent en cause joyeusement les réalités les plus évidentes !

En plus du plaisir de la lecture, un très joli livre soigné et ravissant, enrichi et illustré d'un bestiaire et de dessins en noir et blanc de Ruppert & Mulot ...que je viens de transmettre et d'envoyer à une très bonne camarade de Saône et Loire... à l'esprit aussi facétieux que notre auteur, Peter Bichsel !!...Ces histoires devraient lui faire passer un bon moment, semé de rires et sourires !!...

A découvrir !...

"Je le sais, dit-il, mais je n'y crois pas, il faut que je fasse l'expérience. " "j'irai droit devant moi", s'écria l'homme qui n'avait rien d'autre à faire, car après tout, lorsqu'on rien d'autre à faire, on peut tout aussi aller droit devant soi. (p. 10)
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Quelle merveille que ce petit bouquin que je n'avais pas relu depuis les années 80.
Il s'agit d'un recueil de sept petites histoires, comme écrites par un enfant, des histoires un peu naïves, chargées d'humour, de poésie, de tendresse, parlant de personnages décalés, avec comme trame générale, le sens des mots, leur son, leur pouvoir, leurs mensonges… C'est en réalité, une véritable introduction à la linguistique, un récit sur le savoir que chaque mot transporte : par exemple, dans “Une table est une table”, un homme décide un jour d'échanger les sens des mots, Dans “L'homme qui ne voulait plus rien savoir”, un autre décide de se débarrasser de tout ce qu'il sait, dans ‘L'Amérique n'existe pas”, l'auteur nous propose quelques pirouettes sur le rapport entre le concept et la réalité du mot Amérique. Dans “Vous avez le bonjour d'oncle Yodok”, on arrive à aborder la sémantique et la phonologie avec une histoire folle et pleine de tendresse, c'est ma préférée, depuis que j'ai découvert cette histoire en 1984 dans “L'autre journal”, elle n'est jamais sortie de ma tête. L'oncle Yodok me suit depuis la première fois que j'ai lu cette histoire, et comme l'auteur, moi aussi, si j'avais un oncle Yodok, je ne parlerais plus de rien d'autre !
Ce livre est un véritable petit bijou, c'est vite lu, surtout ne vous en privez pas !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
L'homme qui avait de la mémoire

J'ai connu un homme qui savait par coeur tout l'indicateur des chemins de fer; la seule chose qu'il aimait c'étaient les trains, et il passait son temps à la gare, à regarder les trains arriver et partir. Tout l'émerveillait : les wagons, la puissance des locomotives, la grandeur de leurs roues, les mécaniciens sur qui grimpent sur leurs machines, et le chef de gare. (...)Il n'allait jamais au café, il n'allait pas au cinéma, il n'allait pas se promener, il n'avait pas de bicyclette, pas de radio, pas de télévision, ne lisait ni journaux ni livres, et s'il avait reçu des lettres, il ne les aurait pas lues non plus. Il n'avait pas le temps, car il passait ses journées à la gare (...) (p. 66)
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L'homme qui avait de la mémoire

-Peut-être les gens sont-ils obligés de prendre le train parce qu'ils veulent aller quelque part, dis-je.
-Cela non plus ne peut pas être vrai, dit-il, car presque tous ils finissent par revenir un jour ou l'autre, et il y a même des gens qui prennent le train ici tous les matins et reviennent tous les soirs, tellement leur mémoire est mauvaise. " (p. 68)
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Un matin les laquais lui font de profondes révérences, tous les matins aussi profondes, le roi y est habitué et ne les regarde même plus. Quelqu'un lui tend sa fourchette, quelqu'un lui tend son couteau, quelqu'un lui avance sa chaise, et les gens qui lui parlent disent Votre Majesté et lui adressent un tas de belles paroles, mais il n'y a rien derrière.
Jamais personne ne lui dit : "Espèce d'idiot, espèce d'âne", et tout ce qu'ils lui disent aujourd'hui, ils le lui ont déjà dit hier.
C'est ça, la vie d'un roi. (p. 37)
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"Je le sais, dit-il, mais je n'y crois pas, il faut que je fasse l'expérience. "
"j'irai droit devant moi", s'écria l'homme qui n'avait rien d'autre à faire, car après tout, lorsqu'on rien d'autre à faire, on peut tout aussi aller droit devant soi. (p. 10)
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Il n'y a que les gens sans mémoire qui prennent le train, disait-il, car s'ils avaient une bonne mémoire, eh bien, ils n'auraient qu'à retenir les heures de départ et d'arrivée, comme moi, et ils ne seraient pas obligés de prendre le train pour faire l'expérience du temps. (p. 67)
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