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EAN : 9782070734382
182 pages
Gallimard (05/10/1993)
3.74/5   19 notes
Résumé :
« Que va-t-il donc arriver ? Ai-je vraiment eu ce désir de me dérober, de me décharger sur quelqu'un d'autre ? plutôt de dérober en moi l'inconnu, de ne pas le troubler, d'effacer ses pas pour que ce qu'il a accompli s'accomplisse sans laisser de reste, en sorte que cela ne s'accomplit pas pour moi qui demeure au bord, en dehors de l'événement, lequel passe sans doute avec l'éclat, le bruit et la dignité de la foudre, sans que je puisse faire plus qu'en perpétuer ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Encore une émerveille...
Le jour, l'oubli, l'errance...
Ecrire. S'approcher de ces voix qui chuchotent et qui se dissimulent.
Être au plus près des mots. de la mort et de la vie.
Ecrire pour vivre, et vivre pour écrire...

Mystérieux et heureux, ce livre nous transporte dans les profondeurs d'un lieu sans consistance...

Merci à Corinne de m'avoir indiqué ce titre de Blanchot.
Un livre admirable... Comme tous les livres de Blanchot ?

"La solitude était, je le crois, le mieux exprimée par cette gaieté : un léger rire de l'espace, un fond d'extraordinaire enjouement qui supprimait toute réserve, toute alternative et qui résonnait comme le vide de l'écho, le renoncement au mystère, l'ultime insignifiance de la légèreté."
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Les récits de M.Blanchot sont dépourvus d'intrigues, les repères temporels sont sporadiques et l'espace est réduit au minimum.
Ses récits sont écartés de toutes fioritures du beau style et de l'anecdotique.
Pour cause, c'est Blanchot qui parle à Blanchot ou plus exactement, à son "moi inconnu".
D'une manière générale, toute son oeuvre est, en quelque sorte, une négation bavarde du monde où l'écrivain prône l'éffacement du moi ( idée majeure de ses textes ) dans le langage ( pour n' être seulement que littérature ).
" Ecrire, c'est mourir " : Blanchot écrit pour éliminer Blanchot, lui-même.
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Il n'y a pas d'histoire à proprement parler, c'est l'auteur qui parle de lui, de son "moi" intérieur et qui converse avec. J'ai trouvé que c'était une très bonne idée, forcément quand il s'agit de psychologie, ça m'intéresse - bref. Il parle également de la littérature, enfin du travail d'écriture plus précisément, chose que j'ai aussi bien aimé. Seulement, le fait qu'il n'y ait pas d'histoire, que le texte soit juste un bloc d'un peu moins de 200 pages avec aucun découpage, simplement ses propres divagations, bah, faut le dire ça m'a un peu ennuyé. Enfin, ennuyer n'est pas le terme exact, je dirais plutôt que ça m'a embêté. J'ai trouvé le début très intéressant, je suis directement "entrée" dedans - si c'est possible pour ce genre d'oeuvre - mais fatalement, j'ai décroché.

C'est un texte que j'ai trouvé dur à lire, je m'y suis reprise à deux fois pour certains passages d'ailleurs.

Néanmoins je me suis motivée et j'ai été jusqu'au bout, heureusement qu'il faisait même pas deux cents pages parce que sinon je ne suis pas sûre que j'en serais venue à bout aussi facilement !
La démarche est vraiment intéressante, mais c'est un peu trop lourd, le style est vraiment très fatiguant ce qui nuit à la compréhension de l'oeuvre - je parle pour moi hein - et donc je n'ai pas été passionné comme je pensais que je le serais.
J'ai un peu le sentiment d'être passé à côté, de ne pas avoir tout compris et c'est assez agaçant quand j'y repense alors, peut-être que je le relirai un jour, plus tard, quand mon expérience de lectrice aura encore évolué et que je me sentirai suffisamment "mûre" pour m'y replonger.

Mon avis est en intégralité sur le blog :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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L'espace de vide, d'erreur et d'errance de l'écriture, comme à l'abri de la parole de l'autre en nous et où voir disparaître celui que l'on croit être. Dans ce récit, Maurice Blanchot met à l'épreuve, dans une forme de dialogue impossible, sa haute --- et inspirante --- conception de la littérature, de cette écoute, cette lecture et les espaces qu'elles ouvrent. Celui qui ne m'accompagnait pas ou l'incarnation de ce moment de nuit, cette traversée d'un temps infini, l'expérience souveraine de la dépossession, de la délocution.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La solitude était, je le crois, le mieux exprimée par cette gaieté : un léger rire de l'espace, un fond d'extraordinaire enjouement qui supprimait toute réserve, toute alternative et qui résonnait comme le vide de l'écho, le renoncement au mystère, l'ultime insignifiance de la légèreté.
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"il" ne manquait pas de m'encourager, mais à sa manière, et cette manière était étrange, décourageante, car elle consistait à m'assurer que j'avais tout le temps. (...) Si maintenant j'avais tout le temps, c'est donc que j'avais renoncé à tout autre intérêt que lui même à tout intérêt, car - et c'était là le côté dérisoire de la situation - je ne pouvais m'intéresser à lui, je ne pouvais que lui accorder ce manque d'intérêt, cette tristesse de mon inattention qui rendait stérile toute présence.

Il s'en accommodait, certes, mais il paraissait en douter aussi, bien que dans l'expression de son doute il n'allât jamais plus loin que cette formule : " Oh! ce n'est pas une chose si nécessaire." Et ce qu'il voulait dire par là avait ce sens assez édifiant : "Oh! je ne m'intéresse pas tellement à moi-même."

Il est vrai que de sa mystérieuse parole d'encouragement je pouvais tirer une autre conséquence plus persuasive, c'est qu'en somme je n'avais pas à craindre les fausses démarches, les itinéraires de l'erreur; je n'avais pas un chemin, je les avais tous, et cela aurait dû, en effet, m'encourager à me mettre en route avec une confiance exceptionnelle. " Tous! Mais à condition que j'aie tout le temps, à charge d'avoir tout le temps."

(...)car il était bien entendu que le propre d'un chemin, c'est de fournir un raccourci à travers "temps"
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Je pris, aussi, peur des mots et j’en écrivis de moins en moins, bien que la pression exercée au-dedans de moi pour m’en faire écrire devînt rapidement vertigineuse. Je parle de peur, mais c’était un sentiment tout différent, une sorte d’usure de l’avenir, l’impression que j’en avais déjà dit plus qu’il ne m’était possible, que je m’étais devancé de telle sorte que la possibilité la plus future était là, un avenir que je ne pouvais plus dépasser.
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Je ne pus dormir cependant. Le vent était devenu la violence, la détresse du vent, mais ce n'était pas cette puissante rumeur du dehors qui me tenait éveillé, c'était, au contraire, le calme prodigieux qu'un tel bruit laissait intact. Sur ce calme, je ne pouvais me tromper : c'était comme un lieu réservé dans un lieu, qui toutefois ne se situait pas ici, que je m'imaginais mieux trouver en revenant en arrière, en errant..
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Je ne le guette pas, mais le sentiment que je l’attire plus qu’il ne m’attire, que, par mon entremise, s’exerce une puissance qui déjà l’amène aux frontières de ce monde, c’est là comme la racine du mot oubli, la source du trouble, que je ne puis maîtriser, car c’est un sentiment troublant, il dissimule en lui une tentation difficile à vaincre, où je risque sans cesse de me montrer fort contre moi-même.
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