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Jacques Finné (Traducteur)
EAN : 9782842194161
395 pages
La Baleine (05/04/2007)
3.25/5   6 notes
Résumé :
Ariel, une enfant adoptée et... possédée?
Une famille américaine moyenne.
Une maison hantée. Un bébé mort.
Une mère devenue folle.
Une histoire d'horreur.

Publié en 1980 aux États-Unis, ce roman stupéfiant était resté inédit en français.

Traduit de l'américain par Jacques Finné.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ariel
Traduction : Jacques Finné

ISBN : 9782842194161

Qui dit Lawrence Block, dit romans policiers. Il est, entre autres, le créateur du célèbre Bernie Rhodenbarr, à qui il arrive tant d'aventures mémorables alors que, tout simplement, il ne voulait que cambrioler en paix . Mais Block est le "père" de bien d'autres personnages, il a même fait dans le roman d'espionnage et dans le roman multigenres - précisons qu'il a utilisé un ou deux pseudonymes différents pour ce faire. Je n'ai donc pas été très étonnée d'apprendre qu'il s'était risqué jusque dans le fantastique avec "Ariel", ce roman dont je vais vous parler aujourd'hui et qui, question ambiance, je préfère l'indiquer dès maintenant, tient plus de Shirley Jackson que de Stephen King.

Agée de douze ans au début du livre, Ariel est une fillette adoptée par un couple sans enfants, David et Roberta Jardell, à l'instigation surtout de cette dernière. Tout se passe bien jusqu'au jour où Roberta se retrouve enceinte. Elle commence alors à se détacher d'Ariel et, à la naissance du petit Caleb, elle n'hésite pas, en se réveillant de l'anesthésie, à demander à son mari de les "débarrasser" de la fillette. Ce que David prend pour du délire tout d'abord parce que c'est un brave homme et ensuite parce que, pour sa part, il s'est réellement attaché à l'enfant adoptée.

A nouvel enfant, nouvelle maison. Roberta pousse son mari à investir dans une antique maison du vieux Charleston, en Caroline du Sud, une maison où fonctionne encore le fourneau à gaz en cuivre d'origine - une superbe pièce d'antiquaire, soit-dit en passant. Pour commencer, la maison plaît à tout le monde mais, très vite, Roberta commence à s'y sentir mal à l'aise alors que son mari, sa fille et même son petit bébé n'ont, visiblement, aucun problème pour y vivre.

Et puis, trois nuits de suite, Roberta aperçoit, dans le coin de sa chambre, une apparition vague, celle d'une femme enveloppée d'un châle. La troisième nuit, elle croit voir aussi un enfant dans les bras du spectre. Or, le lendemain, quand vient pour elle l'heure de réveiller son bébé, celui-ci est mort, victime, semble-t-il, de ce que l'on nomme le Syndrome de la Mort Subite du Nourrisson ...

A partir de là, la paranoïa de Roberta s'accentue dans les grandes largeurs. Elle suspecte son mari et Ariel d'avoir tué le petit tout en admettant, d'un autre côté, que David en eût été incapable et qu'Ariel vouait une affection réelle à son petit frère. Et puis, des incidents sans grande importance se succèdent dans la maison : les veilleuses du réchaud qui s'éteignent dans la cuisine alors qu'elles ne le devraient pas, les lames du vieux parquet qui grincent sous les pas de chacun sauf pour Ariel, la découverte au grenier, par Ariel et un camarade de classe, du portrait d'une femme qui date du siècle précédent et qui ressemble curieusement à celle qui l'a découverte ...

L'habileté de Block est de passer d'un personnage à l'autre. Si nous avons droit au délire - parfois justifié - de Roberta, nous lisons aussi le journal intime d'Ariel, dans lequel elle raconte ses rêves bizarres et confesse sa peur d'avoir tué Caleb mais de ne pas s'en souvenir. Nous entrons aussi dans la tête de David, le mari complètement dépassé qui ne souhaite qu'une seule chose : que la situation redevienne comme avant le décès de son fils. Et il ne faudrait pas oublier l'amant, Jeff Channing, avec qui Roberta a renoué et qui était plus que probablement le véritable père de Caleb ...

Tout est naturel, tout peut s'expliquer de manière logique ... Mais la réciproque est aussi vraie. Ariel peut n'être qu'une adolescente perturbée par l'âge et que la découverte du désamour et même de la haine que lui porte désormais celle qui a tout fait pourtant pour l'adopter, déstabilise encore plus mais ne pousse en rien au crime. Elle peut aussi se retrouver en quelque sorte "possédée" par l'esprit de la femme au portrait - oui, il y a bien eu un quadruple infanticide et un suicide dans la vieille maison , mais là encore au siècle précédent et les agents immobiliers ne s'en vantaient pas - et avoir accompli, contre sa volonté, des actes dont elle ne se souvient pas. Seulement, en certaines occasions, le lecteur a nettement l'impression que c'est plutôt Roberta qui agit comme une "possédée." A moins que tout ne vienne d'Ariel, mais dans l'optique d'une histoire de réincarnation et que, à certains moments, elle soit pleinement consciente de ses actes ou des actes de celle qui s'est réincarnée en elle ...

Un roman lent, et même très lent, à lire avec patience et sans chercher ni gore, ni étrangeté flagrante, en traquant simplement les plus infimes détails. En sortira-t-on convaincu ou pas par l'une ou l'autre explication ? Personnellement, je ne sais toujours pas mais je penche vers quelque chose de fantastique et de fondamentalement inexplicable, peut-être parce que mes origines celtes m'y poussent. Lisez donc un peu "Ariel" de votre propre côté et voyez si vous partagez mon avis ou pas : nous serons heureux de vous lire. ;o)
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Un subtil mélange d'ingrédients pour une histoire d'horreur réussie

Une maison peut-être hantée. Une enfant au comportement étrange dont la flûte émet une musique sinistre. Des apparitions au milieu de la nuit. Un bébé mort. Possession ou pure folie? La fin n'apporte pas de réponse toute faite mais permet à chacun d'élaborer ses propres théories.

J'ai particulièrement apprécié l'ambiance générale du roman, l'écriture du journal d'Ariel et la manière dont les personnages évoluent tout au long du livre.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] ... Elle s'éveilla au milieu de la nuit, en dépit de toutes ses précautions. Elle s'éveilla d'un profond sommeil, sans aucune raison apparente, et vit la femme dans un coin de la chambre.

Les traits étaient un peu plus nets, cette fois-ci, comme ceux de la deuxième apparition avant la mort de Caleb. Elle portait quelque chose et, juste avant de disparaître, elle se tourna vers Roberta. Ce qu'elle protégeait éclata comme un éclair silencieux. Roberta ne put préciser de quoi il s'agissait : seul l'éblouissement lui resta en mémoire.

La femme avait disparu.

Roberta se sentit aspirée par le sommeil. Epuisée, elle ne s'était qu'à moitié réveillée, et la drogue coulait toujours dans son sang. Elle voulait se laisser aller et perdre à nouveau conscience.

Sans le vouloir, elle se leva, s'approcha de la chambre de Caleb, tendit la main pour la poser sur la poignée. Elle n'acheva pas son geste car elle entrevit une lueur trembloter sous la porte d'Ariel.

Elle se rendit à l'autre bout du corridor et ouvrit brusquement. Nue, Ariel était assise sur un coin de son lit, les mains jointes sur la poitrine. Une bougie brûlait sur sa table de nuit, au-dessous de la peinture ramenée du grenier.

L'enfant paraissait en transe, et il lui fallut un moment pour réagir. Elle revint enfin sur terre, croisa les bras devant ses petits seins et chercha à s'éloigner le plus possible de Roberta.

- "Au milieu de la nuit ?" lança celle-ci. "Qu'est-ce qui t'arrive ? Qu'est-ce que tu fais ?

- Je ne pouvais pas dormir.

- Et peux-tu m'expliquer ce petit jeu avec la bougie ?

- Je ...

- En plus, tu es toute nue ! Tu vas attraper du mal, Ariel. Qu'as-tu donc ?

- Je ne sais pas.

- Souffle cette bougie, enfile un pyjama et dors. Tu m'entends ?"

L'enfant la regarda. Elle paraissait si perdue, si confuse que Roberta sentit, un moment, l'impulsion de s'approcher d'elle, de la serrer dans ses bras et de lui murmurer que tout allait s'arranger. Elle ne put le faire, et le moment idéal passa. ... [...]
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[...] ... Etait-ce un son qui l'avait obligée à ouvrir les yeux ? Roberta ne pouvait jurer de rien. La maison était pleine des bruits de la nuit. Les lattes du parquet craquaient. Les rideaux bruissaient. Les carreaux des fenêtres, mal assurés dans leurs châssis, cliquetaient à la moindre sollicitation de la bise. La jeune femme avait souffert d'un sommeil léger toute sa vie. Caleb venait de s'habituer à dormir d'une traite jusqu'au matin, et elle ne s'était pas encore adaptée à ce nouveau rythme. Le moindre son la réveillait.

Ou bien avait-elle rêvé ce son ? Il s'agissait peut-être de musique, cette musique aigre, ténue, qu'Ariel produisait avec sa flûte. Roberta s'assit sur son lit, étonnamment troublée, prêtant l'oreille, dans le silence, à l'affût.

Puis elle vit la femme.

Une forme sombre planait dans le coin le plus éloigné de la pièce, près de la fenêtre. Une femme enveloppée dans un châle, le visage détourné.

Roberta pressa une main sur sa poitrine. Son coeur battait la chamade. Sa bouche s'asséchait. Elle pensa David et sortit son autre main du lit, l'agita comme si elle tapotait l'air.

Dans l'autre maison, ils avaient partagé un grand lit, et elle avait toujours pu toucher son mari si nécessaire. A présent, ils dormaient dans des lits jumeaux séparés par une table de nuit. Elle avait choisi les meubles de la chambre et offert le grand lit conjugal à une bonne oeuvre. C'était elle aussi qui avait déniché cette maison. A présent, David dormait, elle entendait distinctement sa respiration dans l'épais silence - et cette femme restait tapie dans le coin de leur chambre. ... [...]
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Cercle polar : quand les héros s'incrustent. .Cercle polar : quand les héros s'incrustent. Allez savoir pourquoi ! Il arrive parfois q'un héros s'impose à un auteur, jusqu'à ne plus le quitter, jusqu'à vieillir ensemble. le phénomène n'est pas nouveau. Philip Marlowe et Raymond Chandler, Agatha Christie et Hercule Poirot, Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes sont des couples mythiques. Et le phénomène se poursuit, plus encore peut-être depuis le succès des séries télévisées. Fred Vargas et son commissaire Adamsberg, Michael Connelly et Harry Bosch finiront pas fêter leurs noces d'or pour le plus grand bonheur de leurs lecteurs. Car le plaisir est grand, en ouvrant chaque nouvel épisode de leurs aventures, de prendre des nouvelles de ces amis de papier comme on s'inquiète de la santé de nos proches. Matt Scudder va-t- il replonger dans l'alcool, se demandait-on à chaque épisode de la série de Lawrence Block. Ces héros que l'on dit récurrents sont plus nombreux que jamais, en voici trois que vous ne connaissez peut-être pas encore... « le Joker » de John Burdett (Presses de la Cité) « Une affaire d'hommes » de Todd Robinson (Gallmeister) « Aux vents mauvais » de Elena Piacentini (Au-delà du raisonnable)
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