Maldonne

Jacques Christen, violoniste virtuose n'a plus de grandes partoches à jouer.
Fauché, il en est réduit à se produire dans des boites de nuits minables jusqu'au jour où on lui propose un million cash, Jacques...pot ! Tout ça parce qu'il est le portrait craché d'un certain Paul de Bauer qui a passé depuis peu l'arme à gauche et qu'à part Dieu, seul Franck, son voisin de table, est au jus. C'est béta parce que le moribond qui s'est fait la belle depuis un bail à l'étranger sans sa femme, devait hériter d'un oncle très fortuné...zut alors ! Si c'est pas malheureux.
Alors quand Franck l'heureux donateur a aperçu la face du violoneux au bar du coin, son pouls s'est mis à swinguer.
- Ben bon sang, c'est le sosie du Paulo !
- Allez, je lui paye un coup et je lui propose le million...
- Je le sens un peu réticent ce Jacques...ouille !
Pour le rassurer un peu, je lui ai dit de jouer l'amnésique, comme ça quand il verra Gilberte, la femme délaissée du Paulo, qu'est par ailleurs super canon, elle n'y verra goutte de la substitution, elle mettra ça sur le compte du chamboulement neuronal...
Alors vous savez quoi, eh ben le Jacquot, il a accepté de se mettre dans la peau de Baer pour l'appât du gain mais aussi pour les beaux yeux de Gilberte...Si c'est pas chou.
Le tandem Boileau-Narcejac déclaré maître du suspens par Clouzot et Hitchcock ne déroge pas à leurs éloges dans ce thriller de facture psychologique qui a de quoi donner des sueurs froides à tout un chacun dont Jacques, encore faudrait-il qu'il sache dans quel pétrin il s'est fourré...
Pas possible d'en divulgacher d'avantage.
Maldonne, peuchère, c'est un carré d'as que je lui donne !

UN ROMAN-POLAR DES ANNÉES 60. J'ai retrouvé les Boileau-Narcejac de mon enfance (décédés en 1989 et 1998), co-auteurs d'un nouveau genre de romans policiers « avec jeux de personnages », repris en scénarii dans de nombreux films comme les Diaboliques (acheté par Hollywood).
Un artiste violoniste, traîne savate se trouve pris dans une machination diabolique, teintée de suppression d'ancien nazis par les agents du Mossad. Comme toujours un scénario bien construit jusqu'à une fin prévisible et pathétique. Fructueuse collaboration, comme d'habitude, entre Boileau, qui construit l'intrigue, et Narcejac qui écrit, modifie et frappe le texte.
Excellent pour ceux qui aiment le policier « Roman-Roman » des années 1950 à 1970.
À signaler pour les amateurs, une prolongation sur 5 volumes des aventures d'Arsène Lupin avec les droits cédés par la famille de Maurice Leblanc aux deux auteurs.

Méfiez-vous des offres qui vous semblent "trop belles"! Christens, pianiste prodige gâche ses nuits entre les filles et les bars miteux, jusqu'au jour où un homme mystérieux nommé Franck Maver lui offre d'endosser le rôle de Paul de Baer, disparu depuis un an. Paul de Baer est un homme riche, il est marié mais a fuit le lit conjugal. Sa femme Gilbert se meurt de cette disparition. Et chose miraculeuse, Christens est le portrait jumeau de cette homme.
L'offre semble simple, prendre la place de de Baer et jouer l'amnésique; en échange de 10 millions de francs. Offre considérable! Mais Christens ne sait pas si il a les épaules assez larges et l'esprit assez manipulateur pour jouer cette mascarade. Et pourtant, le voilà lancer dans l'aventure et devenir un homme marié. La tâche se veut digne d'un comédien: adopter le langage, les gestes d'un homme qu'il n'a jamais rencontré mais qu'il doit incarner à la perfection.

Un polar comme je les aime avec des renversements de situation. Les apparences sont trompeuses et celui trompé n'est pas toujours celui que l'on croit.

Jacques Christens, violoniste sans le sou, est approché par un individu qui lui propose beaucoup d'argent s'il se fait passer par un certain Paul de Baer, un richissime héritier avec une belle épouse délaissée.
Quel plaisir de se plonger dans un roman "à l'ancienne"! J'ai apprécié la construction et le rythme. On pourrait dire qu'il y a 2 parties : la première, un huis clos étouffant où notre violoniste se fait passer par le riche héritier face à sa prétendue femme et son beau frère. Puis, la 2ème partie, où l'on apprend la cruelle machination derrière cette mascarade. Une autre sorte de huis clos s'en suit, ou comment l'amour peut être étouffant aussi.
L'époque est intéressante, exotique même, avec les anciens francs, la Renault Dauphine, l'absence de ceinture de sécurité et des limites de vitesse, et une époque où le téléphone filaire était un luxe !
Mais il y a aussi des dialogues délicieux, de l'espionnage, des anciens nazis, une intrigue prenante et des personnages attachants.