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Monique Baccelli (Traducteur)
EAN : 9782264030580
96 pages
10-18 (17/01/2000)
4.25/5   61 notes
Résumé :

" C'est un texte extraordinaire, un peu comme si Jean Moulin avait échappé à Barbie et nous avait laissé le témoignage de ses tortures et de sa tentative de suicide. Bolis était un des chefs de la Résistance à Gênes, il a été arrêté en février 45 par des fascistes aux abois enragés par leur proche défaite. Bolis n'est pas identifié, mais on se doute de l'importance de la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre est le témoignage de Luciano Bolis sur les tortures qu'il a eu à subir en février 1945 et qui lui ont été infligées par les fascistes alors que lui était partisan. Un texte extraordinaire qui ne s'oublie pas, que j'essaie de faire connaître dès que je peux
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Un très court récit qui raconte la résistance physique et psychique d'un résistant face à ses bourreaux, les chemises noires fascistes.

Si le livre est court, on en prend néanmoins plein la figure, car Luciano Bolis, avec beaucoup de sobriété et de lucidité, raconte le martyre qu'il a enduré et auquel il a finalement survécu : torturé, le plus inhumainement possible, il trouve le courage de ne rien dévoiler de ses activités, et parvient, au prix d'une inébranlable force mentale, à ne pas dénoncer les partisans. Endurant une souffrance incommensurable et sur le point de craquer, il pense que la mort sera un soulagement, mort qui lui sera finalement refusée. Par la description terrible de ses tortures il fait une large part à ses sentiments, à sa douleur, à ce qu'il espère encore ou ne redoute plus. On entre dans sa tête, on partage sa peur, ses espoirs, le relachement quand les liens se déssèrent.
Un texte extraordinaire mais parfois insoutenable.
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Voici un petit texte puissant, dans lequel Luciano Bolis, membre du parti d'Action, très actif au sein de l'organisation antifasciste, raconte son arrestation par les chemises noires, en 1945.
Incarcéré dans des conditions inhumaines, soumis à la torture, il subit interrogatoires musclés et passages à tabac avec une résistance physique et psychologique qui force l'admiration.
Les dilemmes moraux qu'il traverse l'amènent à choisir sciemment la voix du suicide, pour ne pas parler et mourir digne.
O partigiano portami via,
Che mi sento di morire.

A moins que le destin n'en décide autrement…
Un témoignage captivant, très fort, qui m'a sonné.
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Il s'agit du récit d'une partie de la détention de Luciano Bolis dans les geôles fascistes en février 1945.
Qui est L. Bolis ? Il était le chef d'un réseau de la résistance italienne, luttant contre le fascisme du régime de Mussolini. Il fut arrêté dans une rue de Gênes, peu de temps après l'arrestation d'un autre membre important du réseau (qui n'a pas trahi). Il raconte ici comment il fut torturé, comment il a résisté à la douleur pour se taire, pour ne pas trahir et comment il en est venu à envisager le suicide. Vu le zèle des fascistes au passage à tabac (entre autre) et le sien à vouloir mourir, sa survie tient du miracle. Il fut lui-même surpris de sa résistance physique et psychique.
Ce n'est pas un livre qui dit "Regardez comme je suis trop fort !" mais qui interroge sur la notion de courage, de résistance. Aux coups, à la tentation de parler pour que la souffrance et la douleur cessent, celui de se suicider, de tout faire pour mourir de peur de trahir...
C'est dur à lire, ça prend aux tripes. Et ça laisse béat d'admiration.
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J'ai découvert ce livre terrible grâce à un merveilleux lecteur-passionné et passionnant, souvent partial, toujours habité- Michel Pollack.

Après avoir entendu son émission sur France Inter, je me suis précipitée sur le petit livre de Bolis- un récit tendu, centré sur la résistance physique et morale à la torture- et l'ai dévoré d'un trait. Je n'ai jamais littéralement EPROUVE une lecture comme j'ai éprouvé celle-là: une vraie souffrance physique, le corps rompu, le souffle court, des douleurs partout, une impression insupportable de violence et un total épuisement.

Lisez et accrochez-vous. C'est plus qu'une gifle: un vrai K.O. debout...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
En fait, l'histoire d'une détention est toujours l'histoire d'une souffrance, qui crée des problèmes moraux nouveaux ou éclaire d'une lumière nouvelle les anciens problèmes moraux.
Et c'est là que se trouve la difficulté de décrire ce que l'on a vécu dans ces moments-là, de là que vient l'inadéquation de toute expression à la tension et au "climat" atteints quand l'âme souffre, parce que la vision de ces zones et l'intuition de ce pathos ne peuvent pas nous être fournies par les faits- qui sont toujours "bruts", comme sont muettes les paroles qui tentent en vain de les raconter-, mais seulement par un certain élan et une sensibilité d'ordre sentimental et humain.
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Je dois dire que mon esprit réagit avec une remarquable rapidité à ce passage à tabac, et aux plus terribles que je subis par la suite. Dès les premiers moments, j'avais appris à relâcher mes articulations pour que les coups s'amortissent sur un fond élastique, atténuant ainsi ma douleur. J'appris aussi à simuler des évanouissements qui me procuraient quelques moments de répit, parce que ces messieurs ne s'amusaient plus à me frapper quand il voyait que je ne souffrais pas.
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Je compris que mon heure était venue. Il n’y avait plus rien à faire. Toute résistance était inutile. Physiquement, Spiotta m’avait vaincu, mais je ne sentis jamais grandir ma force morale comme alors et, devrais-je dire, jamais comme alors je ne fus plus proche de l’état de pur esprit.
Je planais déjà au-dessus de la scène répugnante que j’avais sous les yeux : cet homme torve, ivre de volupté à l’idée de m’arracher le secret que je gardais ; j’avais déjà dépassé la phase des passions et des sentiments humains les plus naturels.
À ce moment-là, dans tout mon être ne parla plus que « le devoir ». Que gagnerais-je à tergiverser ? Qu’espérer de plus ? J’étais toujours le plus fort parce que, sous peu, je pourrais m’élever jusqu’à une sphère où la méchanceté des hommes ne m’atteindrait pas, et Spiotta pourrait blasphémer sur mon corps inerte, en tentant vainement d’arracher à mes lèvres muettes la confession si passionnément désirée.
Les derniers moments de l’interrogatoire trouvèrent un accusé étrangement serein, avec un sourire moqueur sur les lèvres et une grande paix dans le cœur. 
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D'autre part, rien ne fait autant fulminer celui qui interroge que le mutisme de celui qu'il interroge, et j'avais tout intérêt à ce qu'autour de moi l'ambiance ne devienne pas plus bestiale qu'elle ne l'était déjà, par définition et par nature.
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Cette fois,je fus attaché sur la chaise du bon côté;tandis que l'un me tenait la tête renversée en arrière, un autre m'introduisit dans la gorge un chiffon trempé de je ne sais quelle substance,le poussant le plus loin possible avec un bâton et le troisième me versait l'eau d'un broc directement dans le nez.
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