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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vous souvenez-vous de « Tintin et de l'étoile mystérieuse », où des champignons grossissent démesurément à vue d'oeil et explosent au nez de notre héros totalement désappointé par cet étrange phénomène ?
Au début de ce livre, ces bulles mystérieuses, surnommées craintivement « Les Dames blanches », qui apparaissent par centaine sans but ni raison sur la surface de la terre évoquent une de ces « aventures naïves et invraisemblables » du reporter à la culotte de golf… Un parallèle qui n'a pas échappé à Camille, jeune et ambitieuse journaliste chargée de suivre ce phénomène incompréhensible et effrayant, d'autant plus que ces petites vicieuses avalent, gobent, engloutissent, boulottent tous les bambins de moins de trois ans qui ont le malheur de passer à proximité de leur rondeur maternelle. Très vite, le doute n'est plus permis : ces entités qui échappent à notre compréhension et qui se multiplient à la vitesse grand V viennent de l'espace, d'un autre monde…
Je jubile. Pour une fois que les extra-terrestres n'ont pas notre mode de pensée et ne nous ressemblent pas, soit en plus parfait, soit en plus effrayant… Une lecture plaisante et addictive tant on a envie de savoir pour quelles raisons ces terribles Dames blanches viennent mettre le chaos dans notre petit train-train quotidien, nos guerres éternelles, et notre progrès technologique… Et de quelles manières les humains d'abord désorientés vont finir par renvoyer manu militari toutes ces grosses bulles d'où elles viennent… Mais Tintin n'est pas là pour vaincre les méchants, Haddock pour éructer, et le Professeur Tournesol, entre deux étourderies, pour bricoler une invention abracadabrante qui va vite-fait-bien-fait régler le problème.
Les Dames blanches se multiplient, se comptent par millions, enflent démesurément, s'installent brutalement dans le paysage, à l'image de nos grandes éoliennes, et continuent imperturbablement à prélever son contingent de bambins…
On passe brutalement d'une bonne BD à la description d'un monde en perdition. Confrontés, impuissants et tétanisés, à ces choses monstrueuses qui diffusent une menace sourde, les hommes voient leur monde s'effondrer par pans entiers, leurs valeurs disparaître en fumée. Pour combattre les invincibles Dames blanches, ils finissent par commettre l'innommable. Ce livre pose cette question insoluble : Jusqu'où les hommes sont-ils prêts à aller, à accepter, pour sauver leur peau ? Au fil de l'histoire qui se déroulent sur deux générations, on les voit de plus en plus résignés et, irrémédiablement vaincus, avancer vers leur propre mort…
Il faut attendre les trente dernières pages pour voir apparaître une faible lueur, un léger brasillement qui irradie une partie minuscule du marasme. Cette éclaircie est apportée par deux enfants, deux innocents aux dons exceptionnels et par quelques vieilles personnes, des survivants désabusés, au bout du rouleau, qui ont refusé de vendre leur âme, se sont révoltés au prix de lourds sacrifices contre l'ignominieux. L'humanité peut encore s'en sortir si elle sait saisir sa chance…
Mais l'histoire de Pierre Bordage s'arrête là… A nous d'imaginer la suite…

Merci à Siabelle et à Srafina pour m'avoir aidé à renouer le contact avec Pierre Bordage pour achever mon challenge…
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Chaque nouveau roman de Pierre Bordage se déguste, tant l'auteur a su se renouveler constamment tout au long de sa longue et prolixe carrière.

Les dames blanches ne déroge pas à la règle, par son sujet original et son traitement qui donne un récit de SF d'une belle profondeur et très accessible.

D'étranges et monumentales bulles blanches apparaissent un peu partout dans le monde et capturent certains enfants avant leur quatrième anniversaire. C'est l'histoire de l'humanité sur une période de 50 ans que nous propose l'auteur. Elle est confrontée à un mystère et va se défendre contre cette menace (mais en est-ce vraiment une ?) jusqu'à en perdre la boule.

C'est le récit de personnages surtout, que l'auteur humaniste traite d'une manière aussi originale que son sujet. Chaque chapitre porte le nom d'une nouvelle personne, importante ou juste de passage, qui donne une vraie impression d'universalité. Les personnages principaux vont vivre en parallèle, s'entrecroiser parfois, l'individu n'étant rien sans ses interactions avec ses congénères. Histoires de rencontres.

Sur ces bases, Bordage développe une histoire, alternant différentes ambiances, incroyablement addictive et qui pousse à la réflexion. Comment réagir face à l'inconnu ? Comme le dit l'auteur, « la peur pousse à l'aberration ». Et le monde entier va vite y plonger, jusqu'à l'indicible.

Trajectoire de notre monde actuel où le fanatisme continue de faire des ravages, Les dames blanches est aussi un cri contre l'indifférence, une vision d'un futur proche où le monde perd le sens de ses valeurs. Un monde en régression technologique, perturbé électroniquement par ces bulles blanches.

Comme toujours, Pierre Bordage met l'homme au-dessus de tout, posant de vraies questions existentielles tout en ne perdant jamais de vue l'aspect ludique de son histoire. En grand humaniste qu'il est, l'écrivain nous plonge dans un récit où la parentalité est au centre du débat, à l'image de ces sphères blanches comme une parabole de la maternité.

Comme souvent dans son oeuvre, il questionne sur ces personnes à part, visionnaires, qui sortent du schéma de pensée ancestral. Il en sort une histoire dont certains passages sont à fendre l'âme.

J'ai été touché comme rarement, comme peu d'auteurs arrivent à m'émouvoir et à chatouiller autant ce qui constitue mon être, ma pensée intime.

L'une des plus grandes plumes de la littérature de l'imaginaire nous a donc pondu (sans mauvais jeu de mot) une histoire profondément touchante, immersive et qui pousse intelligemment à la réflexion. Une réussite totale, un magnifique bijou.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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J'avais commencé tout autre chose, mais quand je pars en voyage, même court, je préfère prendre ma liseuse que des livres papiers. J'ai donc commencé ce livre vendredi en partant pour Paris.

Et je l'ai fini en rentrant...

Je savais que je me réconcilierai vite avec Pierre, après ma déception sur Orchéron.
J'ai retrouvé avec plaisir le Bordage des grands jours, avec son fond révolté et ses messages, avec les "si seulement" qu'il me laisse quand je referme ses livres...

Enfin, il est noir, ce livre, hein. Presque autant que "l'ange de l'abîme", en fait. Il est glauque, il montre la stupidité de l'être humain, sans fard et sans illusions. Mais c'est pour cela que j'aime cet auteur, justement parce qu'il ne maquille pas sa vision du monde. Et qu'elle correspond à ma vision. Comment les décideurs en font un enfer pour les masses, se dédouanant je ne sais comment de toute responsabilité et de toute conscience, n'ayant aucune empathie pour la vie merdique qu'ils leur font vivre, détruisant notre Terre en restant très contents d'eux-mêmes...

J'écoutais justement hier dans le taxi une conversation à la radio sur "Après quoi courent-ils, en ruinant toujours plus les ressources naturelles, en esclavagisant toujours plus les autres, ces ultra-riches, puisqu'ils ont déjà tout et plus encore ?". Quelle excellente question... Quelle excellente question, qui n'a pourtant aucune réponse "recevable", il faut en être conscient.

C'est juste de la connerie humaine à l'état pur. Epicétou.

Bref, voilà de l'excellent Bordage, bien écrit, dont le fil se déroule avec l'implacabilité des "Parques", et oui, oui, je me suis dit "si seulement ça existait". Sauf que je n'y crois pas. Nous détruirons la planète, et ceux qui pourront s'en tirer avec le moins de dommages, ce sera ces "ultra-riches" qui pourront recommencer ailleurs, alors que ceux qui "mériteraient" d'être sauvés mourront des conneries de ces mêmes puissants.
La réalité de base du monde de l' "humain", c'est l'inhumain et c'est l'injustice. C'est dur à admettre, mais c'est ainsi...
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J'ai adoré ! Un peu comme le feu de Dieu , ce roman est inscrit dans un contexte très réaliste ,avec bien sûr tout de même un événement fantastique qui est l'apparition des bulles blanches . On se sent très vite proche de ces gens qui voient leur enfant de moins de 4 ans happés par les "Dames blanches". Comme eux , on se demande leur provenance ,le but de ces étranges bulles ...Je ne pensais pas avoir la réponse car Bordage s'intéresse surtout aux conséquences à court et long terme de ces apparitions : la régression technologique , les lois injustes ,le sacrifice de milliers de familles , le pouvoir aux militaires . C'est ça qui est passionnant , voir comment les hommes réagissent face à ce phénomène .Et quand on connait enfin le pourquoi ,on déplore d'autant plus l'acharnement humain à vouloir détruire ces bulles ,au détriment d'innocents.
Bordage joue sur nos peurs ,nos angoisses et donne une belle leçon (peut être un poil moraliste d'ailleurs).
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Encore une belle rencontre avec mon auteur de science-fiction favori !

A travers ce roman, Pierre Bordage, ce grand humaniste, pointe encore une fois le doigt sur nos vilains défauts. Ces vilains travers qui finissent par former une fange immonde dans laquelle nous pataugeons lamentablement comme des insectes fous.

Pour illustrer son appel à la raison (une bouteille à la mer), il a mis en scène l'arrivée des Dames banches, ces grosses sphères venues d'ailleurs. Et là, tout s'enchaine…

Les comportements induits dans cette histoire sont tout à fait d'actualité, et ils sont même intemporels, puis l'humanité a la fâcheuse tendance à répéter les mêmes erreurs. Nous avons programmé notre autodestruction. C'est à se demander à quoi nous sert notre soi-disant intelligence.

Petit à petit, le décor tombe. Nos « démocraties » montrent leur véritable visage. Les gouvernements imposent et sanctionnent. Les voix divergentes sont désormais affublées d'étiquettes ronflantes telles que « terroristes », « ennemis de l'humanité ». Tout est permis à celui qui a la loi de son côté, au détriment de toute logique. Les consciences sont verrouillées, bafouées, adieu humanité.

Pour en revenir au roman, l'histoire est bien rythmée et passionnante, comme d'habitude avec cet auteur. Je ne peux que recommander cette lecture à tous.


Lien : http://lebouddhadejade.blogs..
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D'énormes bulles blanches apparaissent inexplicablement, partout dans le monde et se multiplient au fil du temps. Elles ne révèlent rien de leur nature et résistent aux armes les plus violentes envoyées contre elles pour les détruire. Elles sont nocives - non ? Après tout, elles brouillent les ondes, elles font capoter les effets des technologies les plus avancées, et que devient-on sans sa Wi-Fi et le dernier gadget dernier cri ? Mais surtout, elles avalent les enfants de moins de quatre ans. Irrésistiblement appelés, les bambins s'y jettent et disparaissent à jamais. Début de la tragédie.

Face à elle, comment réagiront les Etats ? Comment réagiront les grandes religions ? Comment réagiront les femmes et les hommes du monde ?
Vers quelle solution la nature humaine les poussera-t-elle ?

La réponse est tout ce qu'il y a de plus terrible. Pour préserver la seule société possible, la nôtre, il faut coûte que coûte détruire les dames blanches.

Ce roman est extrêmement puissant. La pensée de Pierre Bordage est profonde, clairvoyante, elle brille comme un fanal. Un monde qui ne sait pas s'interroger sur lui-même court à sa perte. Chaque homme devrait pouvoir regarder autour de lui avec distance, en se gardant la possibilité d'imaginer et de construire différemment. Notre modèle de vie n'est pas le seul possible. Lorsqu'une porte s'ouvre, qu'une rencontre se fait, ne devrait-on pas parler d'opportunité, plutôt que d'anomalie ?

Une claque, que ce livre, et qui résonne particulièrement dans le contexte mondial actuel.
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Une lecture magnifique, une construction époustouflante : de courts chapitres portant chacun le nom d'un personnage, qui fait avancer l'histoire sur un temps qui s'étire, environ une quarantaine d'années, des références à la mythologie. C'est juste magique !!

Et même si cette histoire de bulles blanches flanque la frousse dans ce qu'elle a de plausible tant le monde peut vite virer à la folie destructrice et "la peur pousser à l'aberration", j'ai adoré ma lecture de bout en bout.

Le fil narratif très linéaire est porté par les personnages, donc quelques récurrents comme Camille, Jason, Catel, Basile, (trop peu fouillés à mon goût), qui sont juste au service de l'intrigue, parce qu'archétypes du genre humain, mais auxquels on finit par s'attacher. Les vingt dernières pages m'ont serré la gorge et le ventre, tant je me suis identifiée à Camille.

L'auteur sait émouvoir, inquiéter, donner de l'espoir, faire réfléchir, le tout d'une plume élégante et avec un regard humaniste et bienveillant. Les Editions de l'Atalante peuvent s'enorgueillir de l'avoir dans leur catalogue.

Un très beau roman d'anticipation que je recommande chaudement !!

Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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Malgré sa noirceur et son pessimiste ,l auteur nous démontre une fois de plus qu il est le grand auteur de science fiction par excellence.
Un roman qui décrit l homme dans toute sa splendeur, destruction, meurtres à la chaîne (les pedokazes) ,le droit de vie ou de mort etc.....
Une histoire qui pousse à la réflexion, Pierre Bordage, encore une fois nous régale avec ce magnifique roman.
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Je n'avais lu qu'un livre de Pierre Bordage, Chroniques des ombres, qui m'avait laissé un goût mitigé.
La quatrième de couverture de son dernier livre m'avait attiré par son côté wilsonien, nous y reviendrons, bien m'en a pris.

Un matin, une étrange forme blanche apparait soudain dans le champ d'une maisonnette appartenant à Elodie et son fils de trois ans Léo. Ce dernier est irrésistiblement attiré par cette bulle, s'y précipite et s'y fait happer. Toutes les tentatives de l'en faire sortir échouent.
D'autres bulles apparaissent de part le monde, et des jeunes enfants s'y font capturés, engloutir.
L'armée est appelée en renfort sans résultats. Les dames blanches continuent de grandir, atteignant des centaines de mètres de circonférences. En outre, elles parasitent l'électricité et les communications, entrainant un retour en arrière de l'humanité
Qui sont-elles ? le produit de notre environnement déréglé ? La rencontre du troisième type ?
Nous suivons la destinée de quelques personnages ordinaires sur une cinquantaine d'années.

Le côté science fictif de ce roman n'est présent que pour interroger notre propre humanité. le côté « apocalypse » n'est qu'une conséquence de cet événement singulier et n'est pas le coeur de ce livre.
Le questionnement est : que font les hommes face à l'extraordinaire et à l'incompréhensible ?
J'avais lu que Pierre Bordage, bien qu'humaniste, ne croit pas en la bonté de l'homme. J'en ai la preuve ici. Même si certains de ses personnages sont « bons », la majorité l'emporte, prête au pire pour son propre salut.
J'avais lu aussi certaines critiques sur le traitement de ses personnages féminins. J'ai trouvé plutôt que la femme y a un meilleur rôle que l'homme, ici bien souvent alcoolique et/ou absent. Questions de point de vue…

Ce roman m'a fait énormément penser à Robert Charles Wilson, auteur que j'adore. En particulier Spin, ou encore plus Les chronolithes. La survenu d'un événement provoque un cataclysme chez l'humanité, que ferons nous ?
Son questionnement est identique l'homme simple face à l'inexpliqué.

Je vais de ce pas analyser la bibliographie de Pierre Bordage pour y trouver d'autres pépites.
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Après l'oeuvre de jeunesse de Pierre Bordage "Rohel" j'ai attaqué la lecture de ce livre et je le referme à 2 h du matin.
Ce roman d'entrée de jeu me semble un peu plus pessimiste dans la survie de l'Humanité.
Mais je n'ai pas pus le lâcher avant sa conclusion car l'Auteur a mis tout son talent et son Art d'écrivain pour nous raconter une histoire ou les plus vils instinct de l'Homme sont décortiqués.
Il y a aussi des personnages qui font honneur aux terriens que nous sommes, mais ils sont peu nombreux.
Au fil de ses 377 pages ce récit nous distille une angoisse très difficile a éviter, car se sont les Enfants qui en sont les victimes.
C'est un livre prenant, ou les plus sensibles verseront quelques larmes, ou certains actes perpétrés par les instances qui gouvernent notre planète vous feront frémir d'horreur.
Mais quand on regarde notre Histoire on ne peut qu'avoir peur de ce que pourrait ordonné les hommes qui sont a la barre pour sauver leur privilèges.
Pierre Bordage avec "les Dames blanches" montre a quel point il sait décortiquer les dérives, quelles soit religieuse ou gouvernementales, et heureusement pour nous que ce soit de la Science Fiction.
En tant que Papa, j'ai souvent été horrifié par le traitement que les Enfants subissent, tout en me doutant que la fin s'éclairerait.
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