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EAN : 9782848053066
220 pages
Sabine Wespieser (04/10/2018)
3.4/5   10 notes
Résumé :
« Anton Bruckner a livré huit symphonies, neuf si l’on compte celle dont la maladie lui rend l’accomplissement plus éprouvant que le rocher de Sisyphe. Il n’aura composé ni opéras ni concertos ; il s’est concentré sur ses symphonies, cathédrales de sons, longues, vastes, emplies des échos des grands ancêtres et qu’il renvoie au monde d’une façon que son temps peine encore à entendre. Ce sont des monolithes d’obsession… » V. B.

Troublé par la musique r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Retrouvant ce jeudi soir un ami musicien confirmé et passionné... J'étais très joyeuse d'avoir déniché ce roman consacré au compositeur-musicien, Anton Bruckner, dont il m'avait parlé à plusieurs reprises, avec enthousiasme, même si il m'a expliqué que l'appréciation ne se fit pas d'emblée; que ce fut une découverte sensationnelle mais progressive. !..

Vincent Borel dans cet ouvrage lui rend une sorte d'hommage, nous offre le récit d'une vie âpre, solitaire de vieux garçon, heureusement absorbé par son poste de professeur du Conservatoire, ses recherches musicales personnelles, et sa vie avec sa chère soeur,Nanni, vieille fille aussi.
" Anton tire, Anton trime, Anton rythme, Anton est un métronome. Compter et décompter ses pas occupe son quotidien maussade. (p. 64)

Le roman fait des allers et retours entre passé et présent... Une vie parsemée de déceptions, de non-reconnaissance , de mal-d'être [ au bord de la folie, souvent]; pour se donner du courage et poursuivre son chemin musical , Anton Bruckner songe à son père . Il sera d'ailleurs , comme ce dernier, au début de sa carrière, instituteur et musicien !

Ensuite, professeur de musique au Conservatoire, il aura comme élève le jeune Malher et Hans Rott, à peine âgé de 17 ans...

Ses deux maîtres absolus : Wagner et Beethoven ...

" ...Si Wagner a enfin pu y accomplir son oeuvre après 50 années de critiques et d'épreuves, Bruckner, qui a lui-même dépassé la cinquantaine, connaît toujours l'opprobre des cercles viennois. Tel un Christ condamné
au Golgotha, Anton poursuit son calvaire personnel (...) Ce constant mépris nourrit sa folie rampante. " (p. 180)

Ces quelques lignes pour marquer ma première lecture de Vincent Borel,
passionné de musique et d'opéra... Un roman tout à fait bouleversant sur une destinée musicale, bien orpheline et méconnue... même si les choses évoluent... quant à la connaissance d'Anton Bruckner...
Texte qui est passé bien brièvement entre mes mains... Je n'ai fait qu'effleurer ce roman, le parcourant en diagonale , avant de l'offrir à l'Ami, qui était très heureux de la surprise, me précisant qu'il existait bien peu
d'écrits sur cet artiste !!

Grand MERCI donc à Vincent Borel, pour ce texte-hommage, de qualité !


*****Voir pour plus de renseignements sur ce musicien :

https://www.musicologie.org/Biographies/b/bruckner_anton.html

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La vigne écarlate est le huitième roman de Vincent Borel, le septième livre publié chez Sabine Wespieser éditeur. L'auteur l'a suivi dès qu'elle a fondé sa maison d'édition indépendante, après avoir été édité par cette dernière au sein des édition Actes Sud. Baptiste fut d'ailleurs un des premiers livres publiés par l'éditrice au sein de sa maison d'édition indépendante et relatait le parcours de Lully. L'écrivain est notamment un mélomane et il a décidé après Lully et Wagner notamment de consacrer un livre à Anton Bruckner, compositeur autrichien et organiste du XIXe siècle, né en 1824 et mort en 1896. Bruckner est personnellement un compositeur dont j'aime énormément la musique, notamment le corpus des neuf symphonies. le roman de Vincent Borel nous montre d'ailleurs que rien ne prédestinait le compositeur à la réalisation de ces oeuvres monumentales qui ne ressemblent à aucune autre. le livre permet de bien montrer combien ce fut difficile pour ce dernier de se faire accepter par le milieu musical de l'époque. Bruckner avait quasiment la quarantaine quand il commença à composer ses symphonies et il fut longtemps davantage connu comme professeur et organiste. Parmi ses élèves, ses Gauedeamus, il y eut notamment Hugo Wolf ou Gustav Mahler. le premier notamment apparaît dans un échange savoureux et drôle sur les plaisirs de la chair auxquels Bruckner s'est toujours refusé. La construction du livre n'est pas linéaire et j'ai trouvé cela intéressant, même s'il fonctionne de manière circulaire. En effet, on débute notre lecture par le vieux Bruckner au bout de son existence et le livre se clôt de même. J'ai adoré ce roman, notamment en raison de la manière dont Vincent Borel manie la langue. le lyrisme innerve beaucoup de passages. L'art du portrait des différentes figures qui traversent le livre est savoureux. Bruckner est une figure que j'ai trouvé touchante, même s'il est parfois grotesque. Sa folie et ses crises m'ont touché. Sa musique m'émouvait déjà énormément avant de lire ce remarquable livre. Je connaissais déjà d'ailleurs la magnifique plume de Vincent Borel, à travers un roman fresque très différent, Fraternels, son précédent livre publié par l'éditrice qui avait été un coup de coeur comme l'a été ce nouveau roman. J'ai fait l'acquisition à l'occasion de Livre Paris de Richard W. La vigne écarlate a par ailleurs reçu le prix coup de coeur du prix France Musique des Muses.
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Après Lully et Wagner,Vincent Borel consacre son roman (mais en est-ce un vraiment?) à un autre grand compositeur : Anton Bruckner. Il excelle à nous faire revivre ce grand bonhomme de condition modeste, habité par la musique et la foi religieuse, souvent incompris par ses contemporains, maladroit dans le monde, en proie à des troubles obsessionnels compulsifs,
Un livre à lire pour les mélomanes.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Et puis il faut aussi avouer que ce désir innommable qu'il enfouit si férocement en lui-même se trouve enfin exorcisé par l'intensité de la composition. Car l'éros lui est une chose excessivement malsaine. Il représente le désordre et le chaos, il est la liberté destructrice; il rampe comme la vigne folle qui gomme et dévore les façades, comme les racines de l'arbre planté trop proche de la maison et qui en menace les fondations. Entre la rigidité abstraite de ces lignes horizontales habitées d'homoncules noirs, esseulés, ou bien groupés sur le ruban de croches et de doubles croches, et tout ce qu'il y a dans la tête et qui sans cesse le déborde, il existe une tension permanente.
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Johann Baptiste ne s'est même pas donné la peine de se défendre et d'apporter la preuve de son innocence. L'homme était un mélancolique à qui la vie pesait lourdement, hormis lorsqu'il jouait et enseignait la musique. Anton partageait avec son parrain tourmenté le poids des conflits enfouis , mais jamais ils ne les évoquaient lorsque leurs deux pudeurs se trouvaient réunies. Il existait cependant entre eux une étrange connivence de spleen. (p. 78)
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Depuis la route, Theresa jette un dernier coup d'oeil à son fils aîné. Elle l'affectionne sans jamais lui avoir prodigué beaucoup de caresses; cela ne se faisait pas dans le village d'Ansfelden. On y a ceci en commun avec ces bougres de luthériens de ne jamais laisser déborder ses émotions. (p. 22)
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Lors de sa prise de fonction à Saint-Florian, Bruckner stupéfie les pères par la qualité de ses accompagnements, la ferveur de ses mélodies. Mais aussi par sa discrétion. Il ne s'impose pas durant l'office, qu'il accompagne scrupuleusement selon les règles en usage.
En revanche, lors de la sortie de messe, il peut laisser libre cours à son imaginaire spirituel. Orner le chant des fidèles est un devoir, mais tisser ses propres harmonies autour du choral du jour, le varier, l'emporter avec soi et le laisser fondre en son coeur comme l'hostie, le faire voyager dans les contrées de l'émotion, ces lieux où la prière repose et s'offre à son créateur, voilà comment Anton ressent sa mission de musicien sacré. C'est là sa bénédiction personnelle au monde. (p.70-71)
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Trop geindre rend misanthrope, même si, à deux florins le mois, il aurait bien raison de le devenir. " Ce n'est qu'un mauvais moment et Vati (son père) aurait fait pareil" souffle-t-il en arquant les épaules. Anton retrouve un vieux rythme. Labourer, c'est un peu comme actionner les soufflets de l'orgue. (p. 63)
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