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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le diable est dans les détails, dit-on.

Chez Boulgakov, le diable est dans la bureaucratie soviétique, embusqué derrière les cloisons des administrations, à l'affût , dans les claviers agiles des secrétaires, sous les casquettes cirées des fonctionnaires.

Le pauvre Korotkov en fait l'expérience à ses dépends..

Il a maille à partir avec son chef de bureau, un certain Caleçoner.. Dès lors tout dérape: on ne lui paye plus son salaire qu'en nature, avec la production elle-même - des allumettes diaboliques qui vous explosent dans les doigts, vous font de terribles coquards et laissent un sillage inquiétant de soufre derrière elles. Il perd ses papiers: il n'est plus personne, même son patronyme est écorné..
Son tortionnaire lui-même se dérobe à toute explication: Caleçoner se dédouble, tantôt chauve et violent, tantôt fourbe et fuyant, doté d'une barbe assyrienne: impossible pour le pauvre rond-de-cuir de trouver un sens à ce dérèglement irrationnel qui se termine dans une apocalypse grotesque digne de Jérôme Bosch...

On comprend bien la vindicte de Boulgakov à l'égard de la bureaucratie stalinienne qui lui fit mille et une misères , mais j'ai largement préféré Coeur de chien, pour la satire et le Maître et marguerite pour les diableries d'un pouvoir machiavélique..

Le récit est haut en couleurs mais le fantastique, un peu vain, ne m'a pas frappée de stupéfaction comme dans le Maître ni fait rire jaune comme dans Coeur de chien..C'est très bien écrit, très bien traduit aussi et illustré mais cela m'a laissée un peu froide..

Diable, diable,il me faut des émotions plus fortes pour m'émouvoir que ces petites diableries de bureau...
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Une fois de plus, Mikhail Boulgakov nous dépeint avec force details rocambolesques la bureaucratie russe au travers d'un conte satirique mettant scène des personnages imaginaires aux côtés d'un pauvre directeur de bureau qui après plusieurs jours d'errance et de désillusions finira par perdre la raison.
Une façon pour l'auteur de désavouer et condamner la machine administrative gigantesque et inhumaine.
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Le diable est dans les détails, dit-on.

Chez Boulgakov, le diable est dans la bureaucratie soviétique, embusqué derrière les cloisons des administrations, à l'affût , dans les claviers agiles des secrétaires, sous les casquettes cirées des fonctionnaires.

Le pauvre Korotkov en fait l'expérience à ses dépends..

Il a maille à partir avec son chef de bureau, un certain Caleçoner.. Dès lors tout dérape: on ne lui paye plus son salaire qu'en nature, avec la production elle-même - des allumettes diaboliques qui vous explosent dans les doigts, vous font de terribles coquards et laissent un sillage inquiétant de soufre derrière elles. Il perd ses papiers: il n'est plus personne, même son patronyme est écorné..
Son tortionnaire lui-même se dérobe à toute explication: Caleçoner se dédouble, tantôt chauve et violent, tantôt fourbe et fuyant, doté d'une barbe assyrienne: impossible pour le pauvre rond-de-cuir de trouver un sens à ce dérèglement irrationnel qui se termine dans une apocalypse grotesque digne de Jérôme Bosch...

On comprend bien la vindicte de Boulgakov à l'égard de la bureaucratie stalinienne qui lui fit mille et une misères , mais j'ai largement préféré Coeur de chien, pour la satire et le Maître et marguerite pour les diableries d'un pouvoir machiavélique..

Le récit est haut en couleurs mais le fantastique, un peu vain, ne m'a pas frappée de stupéfaction comme dans le Maître ni fait rire jaune comme dans Coeur de chien..C'est très bien écrit, très bien traduit aussi et illustré mais cela m'a laissée un peu froide..

Diable, diable,il me faut des émotions plus fortes pour m'émouvoir que ces petites diableries de bureau...
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Première incursion en territoire russe pour moi avec ce petit roman (une nouvelle ?) de Mikhail Bulgakov au titre surprenant et au contenu plus encore !

Russie, années 20. Korotkov est un employé comme un autre dans une administration comme une autre : tentaculaire, tyrannique et illogique. Tout commence à déraper le jour où, faute d'argent, les employés sont payés en allumettes…Notre camarade est ensuite licencié pour avoir confondu le nom de son nouveau supérieur avec le mot « caleçons » (les russes ne rigolent pas avec les patronymes !). A partir de là tout s'accélère et nous accompagnons Korotkov, à qui on vole l'identité, dans une tentative désespérée pour s'expliquer. Mais son chemin, et le nôtre en tant que le lecteur, va être parsemé de jumeaux maléfiques, de petits vieux qui sentent le souffre et évoquent le diable, de femmes identiques, d'autres en forme de théière ou dorées, fatales et mystérieuses, de bureaux sans mobilier et tout un tas d'autres bizarreries surréalistes, absurdes, sans queue ni tête…Normal ! Vous ressentez ici les effets de la bureaucratie russe subie par Mikhail Bulgakov et bien d'autres…

Tel Astérix dans la maison qui rend fou ou Alice au Pays des merveilles…Korotkof a atterri, sur la tête, à Stalineland mais point de chat du Cheshshire ici. Par contre tout le monde a du rencontrer la chenille et partager son narguilé… Jusqu'où la folie emportera-t-elle notre camarade ? Bon voyage ! Et fermez la porte en partant, la théière fuit au deuxième étage.
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Autant j'avais adoré le maître et Marguerite, autant ici je suis un peu déçu. La critique de la société soviétique et de sa bureaucratie valent le coup mais l'ensemble est un peu trop foutraque... A lire tout de même pour l'apothéose finale.
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Si vous voulez tout savoir sur l'administration endiablée, vous êtes arrivés à bon port. Endiablée, non pas dans le sens de course endiablée (eh oh, c'est l'administration quand même), mais dans le sens habitée par le diable. Et c'est là que le bat blesse pour moi car je n'aime pas le fantastique ! Dommage…

N'empêche qu'être renvoyé pour avoir annoncé à tort que « les dactylos ainsi que l'ensemble du personnel féminin toucheront en temps utile des caleçons de l'armée » est tout à fait normal ; je dirais même plus, c'est une incurie inadmissible dans l'exercice de ses fonctions, voire une gabegie révoltante. Que la méprise provienne du nom du nouveau directeur, Kalsoner, n'est qu'anecdotique.

Près d'un siècle après cette nouvelle de Boulgakov, peu de choses ont changé dans l'administration.
« - le bureau des réclamations, camarade ?
- 7ème étage, corridor 9, appartement 41, bureau 302, répondit la théière d'une voie féminine.
- Comment régler ma dette ?
- C'est ici au rez-de-chaussée, suivez les flèches, répondit-elle avec un grand sourire. »

Critique de la bureaucratie soviétique déguisée sous forme fantastique pour éviter la censure.
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Tableau loufoque, absurde, surréaliste, fantastique, derrière lequel se cache pourtant une cruelle (et bien réelle) description des ravages dont sont capables les systèmes totalitaires, avec leurs bureaucraties, leurs réglementations et leurs talents sans cesse renouvelés pour réduire à néant la personnalités des individus.
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Inclassable Camarade Bofbof! Complètement déjanté. Entre fantastique, comique ou satirique, le hic, c'est qu'on ne voit pas où on va! Comme le héros , dans l'antre de la folie ? Une nouvelle qui nécessite pour sa compréhension de connaître le contexte dans lequel Boulgakov écrit. La Russie des années 20 et sa bureaucratie. A partir de là, on va peut-être pouvoir en apprécier la finesse de l'écriture. Peut-être !
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Cette nouvelle de l'écrivain russe Boulgakov a été écrite vers 1920 à l'époque de la NEP de Lénine. C'est une satire loufoque de l'univers bureaucratique qui n'est pas sans rappeler l'univers du Procès de Kafka. Mais la logique impitoyable se transforme ici progressivement en un délire dans lequel le héros spolié se débat "comme un beau diable", ce qui explique peut-être le titre de la nouvelle. On est pas très loin également des "Marx Brothers", version URSS ;-)
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