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4,22

sur 1302 notes
Et bien je rentre d'un voyage littéraire, mon périple m'a conduit de la Suisse à Kaboul en compagnie de Nicolas Bouvier avec son récit « A l'usage du Monde » et j'ai eu la chance de le découvrir au travers de la voix de Xavier Béja.
Je trouve que ce livre se prête vraiment au livre audio car le lecteur se laisse porter, transporter et même cheminer à travers les Balkans jusqu'à Kaboul bien assis dans son fauteuil avec s'il le veut une carte pour visualiser son périple.
Je remercie Babelio et les éditions le Livre qui parle pour cette belle découverte
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Le plus célèbre livre de voyages de tous les temps ne m'a pas conquis.
"Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait" (p. 12).
Tout était donc dit dès le début : que l'itinéraire, dans le fond, était sans importance - d'où l'absence d'une carte malgré un périple parfois plutôt obscur ; qu'il serait question du ressenti des voyageurs et non de lieux - d'où l'absence des paysages, de toute description des spécificités des pays traversés, de toute tentative de synthèse ou de compréhension au-delà de l'immédiat du perçu ; que le moyen de transport - cette petite auto si lente et si souvent en panne, toujours gourmande d'attentions et d'argent pour les réparations - compterait mille fois plus que le chemin ; que les rencontres humaines narrées seraient choisies pour leur caractère inhabituel, particulier (ah, sacré Terence ! le tenancier du Saki bar de Quetta - Pakistan...), plutôt qu'emblématique ; presque pas de rapports décrits entre les deux amis voyageurs : chacun pour soi dans sa transformation initiatique...
Ma lecture à moi aussi a été longue, non sans la considérable frustration qui va avec, ponctuée par des phrases pleines de poésie et de justesse, qui étaient noyées pourtant dans une mer de détails anecdotiques et intemporels, dont les liens réciproques sont totalement absents, comme dans une série de photos de voyage retirées au hasard d'un sac plastique où on les aurait entreposées en attendant de les classer dans un improbable album. Certes, ce périple "dépourvu de tout autre luxe que l'abondance du temps" (je ne cite pas verbatim) donne envie et fait rêver. Les pays traversés m'en donnent encore plus. Mais justement j'aurais aimé les voir un peu mieux, ces pays, dans leur contexte qui était d'autant plus précieux qu'il est aujourd'hui perdu à jamais. J'ai donc pris davantage de plaisir avec Bernard Ollivier.
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Quitter Genève pour découvrir un autre monde... à l'est, toujours plus à l'est. Cette aventure Nicolas Bouvier et Thierry Vernet l'ont entreprise dans les années 50, de la Serbie aux portes de l'Inde. le tout en voiture, entre séjour pour gagner de quoi poursuivre la route et kilomètres de rocs, sable et poussière avalés jusqu'à l'épuisement.
Ce voyage, illustré par Thierry Vernet, se constitue de fragments : portraits incisifs, descriptions méticuleuses ou considérations historico-politiques.
Fascinant itinéraire d'une époque révolue, la plume de Nicolas Bouvier, entre lyrisme et humour, transporte le lecteur dans cet ailleurs, dont le but premier semble être l'expérience de vivre.
La force particulière de L'usage du monde réside dans ce cheminement interne de l'auteur, où le voyage s'adoube d'une quête indéfinissable d'être soi, le "coeur plus au large".
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Ce livre m'avait été conseillé par un membre du club de lecture auquel je participais, il y a plus de 10 ans. Je me souviens que cette lecture m'avait barbée, alors que j'adore les récits de voyage. Je suis perplexe.
Il est le chef d'oeuvre du genre. Confirmé par les critiques élogieuses.
Sans doute n'était ce pas le bon moment. Je tâcherai de le relire.
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Ce livre est à l'origine de mon goût pour les récits de voyage . le trajet des deux voyageurs les amène à travers des zones (de la Yougoslavie à l'Afghanistan ) devenus aujourd'hui quasi inaccessibles même si , en ce temps là (en 1953-54) ce n'était pas exempt de dangers ; mais c'est surtout la façon de voyager au plus près des paysages et des gens , en subvenant aux besoins par des moyens personnels et ce regard émerveillé (sans niaiserie aucune , nous ne sommes pas chez les Bisounours) porté sur le monde et l'humanité , qui en font le prix.
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Et soudain, une idée, une Fiat Topolino, un ami, un carnet et une envie ; aller à la découverte des pays d'Europe de l'est, des Balkans, et pousser encore plus loin, aux portes de l'Inde. Vouloir aller à la rencontre de l'Histoire, de souvenirs, d'humanité et se retrouver, même plus, se découvrir.
L'écriture de Nicolas Bouvier est à l'image des croquis de Vernet (présents dans l'ouvrage), percutante, dépouillée, mais poétique. C'est une succession d'esquisses et de tableaux pour croquer au mieux la vie telle qu'elle est.
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Récit mythique, récit de voyage, bien plus encore. En 1953 et 1954, deux jeunes amis, à bord d'une vieille Fiat retapée, se retrouvent dans les Balkans, et à partir de là, prévoient "la Turquie, l'Iran, l'Inde, plus loin peut-être. Nous avions deux ans devant nous et de l'argent pour quatre mois. le programme était vague, mais dans de telles affaires, l'essentiel est de partir." "Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait."
Ils comptent vivre de l'écriture, articles aux journaux locaux, conférences, cours de langue- pour Nicolas Bouvier, ou de peinture- pour Thierry Vernet.

Récit fabuleux, plus de soixante ans ont passé, la Yougoslavie a explosé, et inutile de raconter la Turquie, L'Iran, l'Afghanistan. Quoique, quand je sors d'un rêve jaloux, mis à part ce dernier pays, tout demeure possible (et je sais que les Afghans arrivant en Europe, justement, ont traversé la frontière pour se rendre d'abord en Iran)

Tâchons de nous concentrer sur le récit de Nicolas Bouvier. Déplorons l'absence d'une carte du trajet, qui m'a obligée à fouiner dans mes atlas. A part ça, on y est : odeurs, couleurs, impressions, ambiances!
Mais depuis j'ai trouvé cela , et finalement rêvasser sur les noms des villes sans trop les situer, ce n'est pas plus mal...

Grèce "Les poissons frits brillent comme des lingots dans nos assiettes, puis le soleil s'abîme derrière une mer violette en tirant à lui toutes les couleurs."

Turquie : "L'admirable mosquée de bois où vous trouveriez justement ce que vous êtes venu chercher, ils ne penseront pas à la montrer, parce qu'on est moins sensible à ce qu'on a qu'à ce dont on manque."

Tabriz, où ils passeront l'hiver
"Jamais le travail n'est si séduisant que lorsqu'on est sur le point de s'y mettre.; on le plantait donc là pour découvrir la ville."
(communauté arménienne à Tabriz) "le dimanche à l'église, on chantait tout naturellement à quatre voix: depuis le temps qu'ils se connaissaient, on savait bien que le clan des Arzrouni donnait plutôt des basses, et que les Mangassarian étaient dans les ténors."

Tabriz toujours, avec les Américains désireux de construire des écoles. "Les cadeaux ne sont pas toujours faciles à faire quand les 'enfants' ont cinq mille ans de plus que Santa Claus."

Iran "Moi, ce qui m'y frappe le plus, c'est que l'état lamentable des affaires publiques affecte si peu les vertus privées. A se demander si, dans une certaine mesure, il ne les stimule pas. Ici, où tout va de travers, nos avons trouvé plus d'hospitalité, de bienveillance, de délicatesse et de concours que deux Persans en voyage n'en pourraient attendre de ma ville où pourtant tout marche bien."

Le Baloutchistan (je place cela entre l'Iran et l'Afghanistan, quoique techniquement en Iran)
"Le Baloutch est plutôt sûr de lui. Son aisance morale éclate dans ce sourire qui flotte à hauteur de barbe et dans le drapé de hardes toujours propres. Il est très hospitalier et rarement importun. Par exemple, ils ne se mettent pas à cinquante pour ricaner bêtement autour d'un étranger qui change sa roue; au contraire, ils offrent du thé et des prunes puis vont chercher un interprète et vous harassent de questions pertinentes.
Pas follement épris de travail, ils se livrent volontiers à la contrebande sur les confins persans, et tirent des fusées vertes pour attirer les merveilleuses patrouilles du Chagaï Frontier Corps pendant que les sacs changent de main sous l'oeil de dieu à l'autre bout du désert."

Frontière afghane, justement : "Nos visas étaient expirés depuis six semaines. Il l'avait déjà remarqué sans en être autrement ému. En Asie on ne tient pas l'horaire, et puis, pourquoi nous refuser en août ce passage qu'on nous accordait pour juin? En deux mois, l'homme change si peu."

Plus loin "Il faut un passeport de la police de Kaboul.(...) Ce permis est souvent refusé; mais lorsqu'on lui fournit une raison simple, évidente et qui lui parle -voir du pays, vagabonder - la police est bonne fille. (...) En ajoutant que je n'étais pas pressé, j'ai obtenu mon permis tout de suite."

On l'aura compris, j'ai adoré ce récit, admirablement écrit. Signalons que de belles notions de mécanique (et de la patience!) ont été bien utiles à nos deux voyageurs...

Un incontournable, qui sera prolongé ou accompagné par L'oeil du voyageur, paru chez Hoebeke.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Les récits de voyage m'ont souvent ennuyée : les voyageurs ont cette tendance récurrente à regarder le monde à travers – au mieux – leur propre filtre et – au pire – leur nombril. le voyage devient une quête de soi-même, les autres un moyen d'y accéder, et la lecture de la quête de soi d'un autre ne m'est d'aucune utilité pour comprendre le monde. de surcroît, les voyageurs sont rarement bons écrivains.

On m'avait promis que Nicolas Bouvier évitait ces écueils, et la promesse n'était pas vaine.

La suite sur mon blog :
Lien : http://tagrawlaineqqiqi.word..
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Alors, qu'on soit clair, ma note ne reflète pas vraiment la qualité de ce livre mais plutôt mon expérience très personnelle de sa version audio. Sincèrement, même si je vais retenter le livre audio maintenant que j'ai souscrit à une promo de trois mois chez audible par curiosité, je ne suis pas sûre que ce soit fait pour moi, du moins pour ce genre de livre. À mon avis, il vaut mieux le lire en version papier, déjà parce qu'il y a les illustrations de l'ami peintre de l'auteur comme j'ai pu le lire sur une autre critique, mais aussi parce que ça permettrait de mieux se repérer dans l'histoire. Car c'est un récit de voyage et qui dit récit de voyage dit beaucoup de noms de villes. Perso, n'étant pas incollable en matière de géographie et faisant parfois autre chose en écoutant, je ne savais plus dans quel pays il était parfois vu que je n'avais pas trop envie de chercher les noms dans le dico. Et même quand je voulais le faire, quand c'est juste prononcé mais qu'on n'en connait pas l'orthographe et qu'il s'agit de noms étrangers, c'est compliqué.
L'auteur traverse donc la Turquie, la Macédoine, l'Iran, le Pakistan, l'Afghanistan et j'en passe... Il écrit très bien et le lecteur a une belle voix et le ton très juste. Il sait cerner les autres dans ce qu'ils ont de plus profond et les donner à voir et à comprendre, ainsi que les paysages ou les difficultés encourues. Il apprend à s'adapter et il le peut car il ne s'encombre pas de mille préjugés limitants sur les autres, il sait s'ouvrir à quiconque et comprendre que ce qui est valable à un endroit est vu comme incompréhensible dans un autre. C'est un grand récit et je regrette de l'avoir découvert en audio car soit je n'étais pas assez attentive, soit la voix berçante m'endormait un peu, ce qui me faisait perdre le fil.
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Un livre aussi grand que ses paysages traversés.
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