Moi je vous le dis, savoir que l'auteur,
Marc Bowman, faisait partie de ce milieu, ça fait un peu peur. Pas dans le mauvais sens, non non, bien au contraire, c'est surtout que lors de ma lecture j'ai pris encore plus conscience de ce qui peut se passer et que nous, citoyens, ne savons même pas, et sommes tellement loin d'imaginer !
Si je n'ai pas donné la note maximale, c'est simplement parce que je trouve qu'il y a beaucoup de jargon du milieu militaire, bon ok c'est chaque fois expliqué, mais bon, malgré tout aux moments des longues explications, lors de certains des briefings, j'avais un peu de mal à suivre. C'est pourtant expliqué et très bien écrit, je ne dis pas le contraire, cela m'a un peu gênée par moments.
Tout ce livre a l'air tellement réel, que j'en suis arrivée à me demander si ce n'est pas certaines missions qu'a vécu l'auteur qu'il a voulu nous faire connaître, nous faire voir l'envers du décor, nous faire découvrir tout ce que l'on nous cache à nous simple citoyens. Il se peut que je sois loin du compte, mais c'est une impression qui m'est venue dès les premières pages et ne m'a plus quittée jusqu'à la fin. Surtout qu'il y a tellement de faits réels, dont au moins un que je peux certifier « Les tueurs fous du Brabant » vu que cela c'est passé chez moi en Belgique. A ce demander où se situe la fiction et le réel. Honnêtement, cela fait froid dans le dos, c'est impossible de ressortir de ce genre de livre totalement indemne, de ne pas se poser des tas de questions sur ce monde qui nous entoure.
Marc Bowman nous emmène de la Lybie en Allemagne, de France en Italie, de scènes d'actions en briefings, d'interrogatoires à des prises de conscience. le tout dans un décor qui fait frissonner. Certains passages sont plus lourds que d'autres, surtout les parties briefings et réunions en tout genre, en même temps je suis certaine que cela se passe également de cette manière dans la réalité, et franchement, je ne voudrais pas faire ce métier. Ne jamais être certain que l'on va revenir chez soi, revoir les personnes que l'on connaît, que l'on aime, chapeau bas aux militaires, aux policiers, et autres personnes qui font ce genre de boulot qui ne sont pas sans dangers.
Mon seul regret est que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, il y a toujours eu une certaine distance entre eux et moi en tant que lectrice. Cela viendra peut-être avec le prochain roman, peut-être verrais-je Aymar d'une autre manière. Mais attention que cela ne m'a pas gênée, j'ai apprécié cette distance, cela peut paraître étrange parce que en règle générale, j'aime pouvoir m'attacher aux personnages, voir même m'identifier à eux. Mais nous sommes ici dans un contexte tellement différent, tellement dangereux, un contexte qui fait carrément peur lorsque l'on pense que c'est malheureusement la réalité (mélangée à de la fiction mais quand même de la réalité), que le fait de ne pas m'attacher à Aymar m'a un peu soulagée, j'aurais trop peur qu'il lui arrive quelque chose avant la fin, c'est pourtant parfois à un cheveu d'être le cas.
Pour lire ce genre de livre, il ne faut pas juste aimer les thrillers, il faut oser lire et apprendre de ce monde qui nous entoure, de tout ce que l'on ne sait pas. On dit souvent que ce que l'on ne sait pas ne nous tue pas, mais après avoir lu un livre de ce genre, croyez-moi que cette expression prend plus de sens. C'ets avec ce livre que je découvre Aymar et
Marc Bowman, j'ai dans mes prochaines lectures «
La bombe d'Alger » dont je vous parlerai dans la semaine, et j'ai franchement hâte de retrouver Aymar, même si je sais que je vais encore avoir quelques sueurs froides.