Pour moi, ce livre a trois parties :
- La partie où Lysander fait la connaissance d'Hettie à Vienne, où tout tourne finalement mal et d'où il doit s'enfuir pour la protéger.
- La partie où Lysander essaie d'oublier Hettie, s'engageant ainsi dans l'armée, et où il est "récupéré" par
Munro et Fyfe-Miller pour exécuter une mission secrète en Suisse.
- La partie où Lysander, remis de ses blessures, se voit proposer une nouvelle mission, pendant laquelle il va revoir Hettie, mais aussi Blanche, et finalement décider de se plus se laisser guider par d'inexplicables impulsions.
J'ai beaucoup aimé la première partie tout particulièrement, les images du Vienne d'antan, de la vie artiste, des prémices de la
psychanalyse sous l'influence de
Freud. J'ai bien aimé la façon dont l'auteur décrivait les transports entre nos deux personnages, incapables de contrôler leur attirance. C'est dans ce chapitre qu'on apprend véritablement à apprécier Lysander, qui est un personnage très attachant car très complexe, avec beaucoup de relief pour un personnage de fiction.
Par contre, j'ai trouvé que la deuxième partie manquait un peu de profondeur par rapport à la première. La façon dont Lysander se retrouve à s'engager sur un coup de tête est tout de même un peu limitée, surtout qu'elle donne la possibilité aux hommes qui lui ont permis de fuir l'Autriche de l'utiliser comme un pantin. On sent que l'auteur avait besoin de l'engagement de son personnage, et qu'il l'a plus ou moins justifié par un soudain besoin de défendre sa patrie, que nous n'avions pas franchement remarqué jusque là. Après, je trouve aussi que le "problème" de Lysander disparait un peu trop facilement, grâce à cette fameuse théorie du "Parallélisme". Si j'avais été l'auteur, j'aurais corsé encore plus la relation avec Hettie, en la rendant unique de ce point de vue là: la seule femme avec qui Lysander parvient à atteindre l'orgasme. Mais en dehors de ça, le contexte de la guerre est plutôt réaliste, on prend la mesure du conflit qui s'engage en Europe, et on s'inquiète pour notre héros qui risque sa vie en Suisse.
Et la troisième partie, je dirais que c'est la plus énigmatique, tout se mélange et s'entremêle pour finalement amener le dénouement. On est captivé, mais l'auteur se focalise beaucoup sur la Direction des transports, en évoquant rapidement des faits annexes mais essentiels, tout se fait trop vite, et finalement, heureusement qu'on a une explication à la fin, parce que je n'avais pas compris qui était Andromède dans tout ce bazar.
Mais, d'un point de vue global, c'est un roman très complet, qui mène astucieusement les sentiments, la
psychanalyse, le voyage, l'action, la guerre, le sexe, le théâtre. Une profusion de thèmes qui le rendent tout particulièrement intéressant à découvrir !