Quel soulagement de tourner enfin la dernière page de ce roman ! Je serais incapable de dire quand je l'ai commencé, si ce n'est il y a plus d'un an. Il m'a fallu me forcr un peu mais j'ai finalement réussi à le retirer honorablement de la liste de mes romans en cours. Liste qui a cruellement besoin d'être raccourcie avant de me plonger dans mon énorme PAL dormante.
Pourquoi m'aura-t-il fallu autant de temps pour venir à bout de cette première enquête d'
Oscar Wilde ? Certainement un mélange de lassitude au vu de la lenteur du récit, et de décalage par rapport à mes envies de lectures. Cela se retrouve dans mes 3 étoiles, puisqu'au-delà des qualités de ce livre, mon plaisir s'est fait discret.
Des qualités, ai-je mentionné, en voici quelques unes : tout d'abord la maitrise de
Gyles Brandreth. Apparemment, cet auteur connait
Oscar Wilde sur le bout des doigts et il en va de même pour l'époque victorienne. Au fil des pages il insère références et citations à ce génie irlandais de même qu'il recréé un Londres et un Paris d'époque où l'on flâne de théâtres en restaurants réputés.
Le choix de Robert Sherard en narrateur est judicieux. Lui, qui a côtoyé
Oscar Wilde et écrit ses biographies ne pouvait pas être que l'auteur de ce journal fictif, récit d'une enquête imaginaire.
L'enquête, en elle-même tient la route et se suit avec plus ou moins d'intérêt. Elle n'est pas extraordinaire mais suffit pour un premier roman. Et puis, une fois la dernière page tournée, tout est absolument expliqué.
Avant dernier point, c'est un véritable plaisir que de suivre
Oscar Wilde dans cette aventure mais aussi de découvrir son entourage que ce soit sa famille, ses amis ou des personnes moins intimes. On se retrouve avec un casting 5 étoiles et c'est l'une des forces de ce roman.
Enfin, la plume est très agréable à lire et rend hommage à l'un des plus grands écrivains du 19ème siècle.
Du côté des défauts, j'aurais tendance à évoquer la lenteur du récit par moment ainsi que le parti pris de l'auteur quant au schéma policier de ce roman. Il est évident, et
Gyles Brandreth ne s'en cache pas le moins du monde, que c'est un copier-coller de Sherlock Holmes.
Oscar Wilde s'inspire du héros de son ami pour investiguer la mort de son jeune ami et parfois même en joue le rôle. J'ai regretté qu'
Oscar Wilde soit trop Sherlock Holmes par instant et pas assez
Oscar Wilde.
De même que Robert Sherard n'est que le Dr Watson et malheureusement, rien de plus j'en ai l'impression. En effet, son admiration pour Wilde, le fait qu'il narre l'enquête, qu'il aide Wilde dans ses déductions sans le vouloir, qu'il ne comprenne le pourquoi du comment qu'une fois que Wilde l'expose, l'amitié des deux hommes, autant de points identiques chez Sherlock Holmes & le Dr. Watson.
Une déception assez grande pour moi qui n'aime pas beaucoup Sherlock Holmes. J'ai eu l'impression d'en lire un si ce n'est le personnage atypique d'
Oscar Wilde qui mène la danse.
Une bonne idée que de lancer
Oscar Wilde dans des enquêtes mais qui manque peut-être d'audace. Trop Holmésien dans la structure et l'inspiration policière et peut-être pas assez Wildien pour masquer cela. Mais c'est un choix (une facilité ?) qui s'explique aisément dans le récit donc on pardonne.
Pour les amateurs du genre, le plaisir sera au rendez-vous. En ce qui me concerne, c'est le nom d'
Oscar Wilde qui m'a attiré et intrigué et je ne sais pas encore si je retenterais l'expérience avec le second tome...