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Sophie Braun (Autre)
EAN : 9791090566361
186 pages
Editions du Mauconduit (06/05/2021)
3.56/5   9 notes
Résumé :
Burn-out, fatigues chroniques, phobies sociales et scolaires… Autant de mots pour désigner un seul et unique phénomène : le repli sur soi. Amplifiée par la crise du Covid, cette tendance sociétale est en germe depuis longtemps. Chez les jeunes qui n’arrivent plus à franchir les grilles de leur lycée et se réfugient sur les réseaux sociaux, chez les adultes en proie aux fatigues chroniques et calfeutrés chez eux… Chercher à comprendre les raisons de ce repli aide à t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans une société où la pression de l'efficacité à tout prix règne en maître, il est de plus en plus difficile de se reconnecter avec notre monde intérieur, notre moi et notre soi. Sans jamais généraliser les situations et les situations des personnes qu'elle a suivies Sophie Braun nous explique comment nous pouvons tous être tentés par le repli sur soi ou plutôt être atteints par ce mal qui nous 'bloque' chez nous, nous empêche d'aller à l'école, au travail, de s'occuper de nos enfants et, tout simplement, d'aller vers les autres. Dès lors que notre moi idéalisé, que nous avons tous en nous, qu'il se manifeste par une impression d'être plus intelligent, de vouloir être parfait, de vouloir posséder plus que les autres (...), prend trop de place alors le monde extérieur nous apparaît comme trop perturbant et violent.
Avec des mots simples et des exemples de personnes qu'elle a suivies, Eliot et Tom, atteints de phobie scolaire, Elise, en burn-out et Mila qui ne vit que par et pour les réseaux sociaux, l'auteure nous explique comment on peut en arriver à ce repli total qui empêche toute relation avec les autres, toute action ou toute projection vers l'avenir. Nous sommes comme bloqués en nous-mêmes et la société de consommation dans laquelle nous vivons, saturée d'écrans, de séries, de jeux et de réseaux sociaux, favorise amplement ce repli. En s'appuyant sur les travaux de Jung,de Freud et de Winnicott elle remonte à la petite enfance et l'enfance pour expliquer les failles que contient notre confiance en nous, faillent qui peuvent nous amener plus tard à ce repli. Elle analyse la société dans laquelle nous vivons, qui ne nous avait jamais autant apporté de choix et de liberté et qui, paradoxalement, nous bloque. Survintestit, en adaptation permanente sans l'avoir choisi, voulant nous conformer à tout prix à l'image que la société veut que nous lui renvoyons (phénomène accentué par les publicités qui nous entourent en permanence et qui jouent sur notre ego en nous donnant l'impression d'être tout-puissant et d'être des individus à part), face à trop de décisions à  prendre et de choix à faire, le monde extérieur et le regard d'autrui nous paraîssent trop scrutateurs, trop dans le jugement et donc nous effraie. Les personnes les plus sensibles, les hypersensibles,  sont alors une proie de choix pour cette tentation du repli.

Je n'ai pas choisi ce livre par hasard car j'ai moi aussi souvent eu cette tentation même si je reste persuadée que l'être humain n'est pas fait pour être seul et que nous avons besoin d'interactions avec les autres. Cette tentation du repli je pense que nous l'avons tous eu ou que nous l'aurons tous un jour. J'ai beaucoup aimé dans ce livre l'explication des mécanismes qui peuvent nous amener à nous replier et à rester coincés dans ce repli. Il est vraiment très intéressant pour comprendre le monde qui nous entoure, où chaque individu dispose d'énormément de liberté, de choix, où l'on insiste sur son individualité au détriment de l'altérité. Il nous explique les ressentis des personnes dites hypersensibles, comment elles se retrouvent, fait unique dans L Histoire, à se replier sur elles-même au point que dans certains pays on leur donne des noms : les retirés en Italie et les Hikikomori au Japon. Il nous rappelle surtout l'importance de (re)trouver un socle solide sur lequel s'appuyer pour faire face aux difficultés de la vie et ne plus vivre à travers des personnages de séries, des héros de jeux vidéos ou encore se donner l'illusion d'une communication avec les autres par le biais des réseaux sociaux.
Un livre passionnant qui nous invite à ne pas nous oublier nous-mêmes pour mieux renouer avec les autres.


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Pourquoi certains craquent ? Qui sont ces reclus modernes et pourquoi sont-ils de plus en plus nombreux ? Que nous disent-ils de la société ? Autant de questions que pose la psychanalyste Sophie Braun dans son dernier essai.

Devant la nouveauté du phénomène, elle évoque des « nouvelles fragilités qui surviennent lorsque la pression sociale dépasse les capacités psychiques des plus fragiles ». Tel un bâtiment, le Moi doit reposer sur des fondations solides : s'appuyer sur ses ressources, développer un « socle identitaire », cela génère un « sentiment de sécurité » qui amène à construire sa vie. Ça c'est quand tout va bien : le Moi est « flexible », passant aisément de l'effort au réconfort, de la concentration sur soi à la prise en compte des autres.

Mais parfois, ça ne marche pas, il y a d'abord une longue phase de sensibilisation, un cercle vicieux d'évitements, de découragements et de phobies se met en place et on risque de devenir hypersensible et hyper susceptible. Les « failles narcissiques » font craindre un effondrement de l'édifice. le moi devient psycho-rigide, déprimé ou au contraire enflé (« inflation du moi », « hyper-individu tout-puissant »...). Parfois même haineux (haine de soi, haine des autres). le plaisir constructif laisse la place aux plaisirs régressifs. Dans les cas les plus graves, on peut se noyer dans un « sentiment d'impuissance » qualifié d' « océanique » : c'est à dire le « désir de redevenir des bébés nus, nourris, repus sans efforts, inconscient. ».

Il faut dire que la barre est placé très haute. À l'heure des réseaux sociaux, la vie est devenue un « immense concours », une « compétition narcissique », une « guerre » même. L'autre est vu comme un « envahisseur » dont il faudrait se protéger. le repli sur soi serait alors une sorte de mécanisme de défense fait de « défenses paranoïaques », d'intellectualisation, de manichéisme, de déconnexion avec le corps et ses sensations, avec le coeur et ses sentiments. Il faudrait trouver un équilibre. Pas facile dans une société où règnent l' « idéalité » et l' « hubris ».

Nous sommes passés d'une société de masse qui fait corps à une société liquide qui part à vau-l'eau, une société faite d'individus atomisés, où il y a trop d'électrons libres et pas assez de noyaux durs et stables.
Il faudrait que l'individu retrouve sa place au sein du collectif. Je suis assez sceptique. J'ai l'impression que l'individualisme va continuer à progresser, y compris dans ses formes les plus excessives (hyper-individualisme). Les solutions que proposent l'auteur me paraissent être de banals voeux pieux : l'éducation (une corvée pour la plupart des parents), l'ouverture aux autres (bah voyons), les efforts (mais valorise-t-on l'effort ou les forts ?)... D'autres pistes sont plus originales mais ne donnent franchement pas envie : la frustration (parce que c'est bon d'avoir les boules…), le fait de résister ( « aux forces inconscientes qui nous poussent à rester des enfants » autant dire nager contre le courant…) ou encore « apprendre à renoncer ».
Ça fait pas envie j'vous dit…
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L'auteure est psychanalyste. Elle a décidé de se pencher sur les phobies (notamment scolaires) et sur le burnout qui pour elle sont des manifestations d'un même phénomène de plus en plus répandu celui du repli sur soi. Cela peut aller très loin comme au Japon où on appelle Hikikomori des adolescents ou des adultes qui ont entre 15 et 35 ans et qui décident de ne plus sortir de leurs chambres parfois pendant un an ou deux voire même plus. Ils seraient entre 300 000 et 600 000. Cette tendance s'est accentuée avec le confinement que la planète vient de vivre. Pour l'auteure, ceux qui se replient sur eux sont comme les canaris dans les mines qui sauvaient les mineurs en mourant lorsqu'ils respiraient du gaz, ce sont des sentinelles, des lanceurs d'alerte qui devraient nous amener à nous interroger sur notre mode de vie actuel. Nous sommes tous susceptibles de nous replier également face à l'hostilité grandissante du monde extérieur. Pour Sophie Braun, l'éducation doit jouer un rôle important pour éviter cet écueil. Nous devons sortir de notre société autocentrée où l'individualisme règne, où la course au succès est effrénée et réapprendre à vivre ensemble, à nous nourrir de la relation aux autres et non chercher sans cesse et en vain à être les meilleurs ce qui n'engendre que de la frustration et une tendance à se replier sur soi face à l'inéluctable échec dû à des objectifs trop ambitieux. Ce livre est très intéressant. J'ai apprécié le fait que l'auteure s'appuie sur des patients qu'elle a suivis pour rendre son propos plus parlant et qu'elle termine avec une note d'espoir en nous décrivant leurs progrès même infimes.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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Dans ce livre c'est Sophie brun, psychanalyse qui s'appuie sur le témoignage de ses patients pour denoncer les injonctions contradictoires de la société qui imposent d'être à la fois un individu libre et un hyper consommateur passif.
La crise du covid, n'ayant rien aidé, des burn out, fztigues chroniques, phobies sociales et scolaires se sont accentués.

J'ai beaucoup aimé le fait que cette psychanalyse s'appuie de témoignages pour pouvoir nous faire part des différents replis sur sois même.

Chercher à comprendre ce reclus et avoir quelques co s'ils peut aider certaines personnes qui le liront ou vebir en aide à l'entourage.

J'aime beaucoup ce genre de livre. Merci a la masse critique de babelio pour l'envoi
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
le poids du collectif restreignait fortement les choix individuels, mais cela donnait la force d’accepter les contraintes et les limites. Le collectif enferme autant qu’il sécurise et stabilise.
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L’aspiration à la liberté, largement symbolisée en France par la révolte de Mai 68, s’est transformée en un diktat absolu au cours des dernières décennies : chacun doit disposer de sa vie, se sentir libre, décideur, épanoui et serein. Difficile d’être à la hauteur.
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Quand l’« autre » est vécu comme un envahisseur, toute relation est difficile, voire, dans les cas extrêmes, impossible.
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la vie, le souffle, le corps demandent à vivre, à expérimenter sous peine de dépérir. S’embrasser, se prendre dans les bras, faire l’amour, jouer et se rouler dans l’herbe sont des sensations que le corps réclame.
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nous savons que la frustration est nécessaire pour ouvrir l’espace à la naissance d’un désir et avoir l’envie de se battre pour le réaliser. À quoi sert de se battre quand on a déjà tout ce dont on a envie ?
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Video de Sophie Braun (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sophie Braun
Terrasses, concerts, fête de la musique… le pire est peut-être derrière nous mais pour certains, ça ne fait que commencer. Intéressons-nous aux Français qui vivent mal le déconfinement, ou la tentation de l'auto-confinement.
Les psychologues s'intéressent plus particulièrement aux individus souffrant du syndrome de la cabane ou la peur de sortir de chez soi, alors que les injonctions se multiplient, entre réouverture des terrasses et fin du couvre-feu. Un repli sur soi de plus en plus visible dans la société française, qui existe pourtant depuis des années, accentué par la perte du sentiment collectif et la montée de l'individualisme. Un phénomène structurel de notre société qui risque aujourd'hui d'exploser.
Sophie Braun est psychanalyste et psychothérapeute. Auteure de "La Tentation du repli" (Mauconduit, 2021) et de "C'est quand la vie ? Paroles de jeunes, éclairages d'une psy" (Mauconduit).
André Comte-Sponville est philosophe, auteur du "Dictionnaire amoureux de Montaigne" (Plon) et de "Que le meilleur gagne !" (Robert Laffont)
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