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EAN : 9782251454283
650 pages
Les Belles Lettres (05/05/2023)
3.09/5   11 notes
Résumé :
Depuis quarante ans, les livres de Florence Braunstein et Jean- François Pépin sont des sillons creusés dans l’histoire du temps, des émotions gravées au coeur de leurs lecteurs, une invitation à partager cette culture générale dont nul ne doit être exclu.

Un été de culture G pour toute la vie invite à l’empathie pour l’exceptionnelle et ancestrale capacité des hommes à produire de la culture sous toutes ses formes.

Par la science, les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie Babélio et les éditions Les Belles Lettres pour ce guide, reçu au détour de l'opération Masse Critique ! Et j'ai, malheureusement, masse à critiquer en effet. Adepte des éditions, j'ai cru que ce serait, pour moi, l'occasion d'effacer mes quelques réticences concernant les manuels (ou plutôt guides) de culture générale (choix arbitraires, public peu clair, informations non sourcées, etc). Et... mes a priori, d'abord apaisés par les commentaires et la promesses de +600 pages à explorer ont commencé à trouver leur justification dès réception.

Dans un format pratique, couverture souple avec rabats, condensé, aux pages très peu bouffantes mais épaisses, présentation magazine aux belles illustrations, d'emblée le nombre de pages est incorrect (411, pas 600+). Toutefois, bel effort dans la présentation des sujets, organisés du macrocosme au microcosme, de l'infiniment grand aux petites particularités humaines.

Lisons.

Cafouillage dans la présentation des dates pour la chronologie des découvertes spatiales, Einstein se balade dans le temps et propose des modèles basés sur la théorie de la relativité dès la première moitié du XIXe siècle. Intéressant, ses aventures dans le passé auraient mérité un chapitre. Plume agréable, parfois ampoulée. Les sources manquent, par exemple, le cas de Pluton, p.37, me chiffonne : sa classification ou non comme planète du système solaire est débattue depuis si longtemps que dire de but en blanc que c'est une planète du système solaire sans mentionner les débats autour de ces notions, ça me paraît hasardeux.

P.47 au sujet du bleu de notre planète "cette couleur est le résultat conjugué de trois phénomènes. L'eau d'abord [...]" pour les deux autres, oubliez, il faudra repasser : l'auteur se perd en digressions éculées et s'il vous avait accroché avec cette question intéressante, il oublie de terminer son explication

P.118 peu d'explications des causes des choix politiques, chronologie déjà anarchique, maintenant on fait avec des dates erronées (traité Torrijos-Carter en 1877 au lieu de 1977)

P.170 pour parler de Cléopâtre (et de ses ressentis !) c'est quasi vital cette fois de présenter ses sources, toujours très politisées à l'époque. En général, le chapitre réservé aux dirigeantes le mérite au risque de tomber dans le sensationnalisme d'une légende noire. Philippe le Bel et Charlemagne ont eu droit à un traitement plus pudique. Au moins nous observons un casting plus fourni du côté des biographies des dames, même si, comme chez les hommes, les choix opérés sont assez arbitraires. [Les sources et leur potentielle subjectivité sont mentionnées plus tard pour parler de Cléon, p.223]

P.180/181 déjà le chapitres intitulé "les Dames de nos pensées..." m'avait fait lever les yeux au ciel, on bondit en pleine misogynie ici sous couvert de faux féminisme. Déjà on tombe dans le cliché de faire de l'histoire immonde de ce porc d'Abélard avec Héloïse une histoire d'amour (même celle si célèbre de Ronsard est moins à vomir, je rappelle qu'Abélard écrit "tu refusais, tu résistais, mais j'ai arraché ton consentement par des coups, en profitant de ta faiblesse"), en plus, dans la section sur les "maîtres" du roi (guillemets présents dans le titre, vous avez vu ? C'est tellement moins sexiste de rappeler que maîtresse est un mot connoté, ah, là, là) on dit d'une belle femme intelligente qu'elle a "bien du mérite" d'être la maîtresse d'un laideron dépressif (en substance, la description donnée du portrait de Charles VII). Mais au secours, qu'est ce que je suis en train de lire...

P.188 je sais pas comment le prendre de voir le favori de Louis XVIII dans le chapitre "Les Dames de nos pensées"... on va dire que c'est déplacé, au littéral.

P.197 après Einstein dans le temps, préquel avec Nicolas V. Qu'il s'agisse du pape ou de l'antipape, la renommée future de Raphaël lui fait traverser les océans du temps pour passer une commande. La chronologie est anarchique dans cette section, incompréhensible, épuisante.

P.203 "Mars, divinité grecque de la guerre", oups, j'ai glissé, chef. On en est là. À ce stade, autant dire que la relecture est absente.

P.226 apparemment la première et la deuxième guerre puniques ont eu lieu aux mêmes dates. Encore un coup des voyageurs temporels.

Partie 2

P.272 après quelques lourdeurs et une construction de paragraphes anarchique qui fait des aller-retours entre les supports d'écriture sans se contenter de suivre la ligne chronologique (c'est surfait, on dirait), "l'invention de l'imprimerie au XVIe siècle" ça sera difficile, bichon. Même sans compter l'imprimerie chinoise et en restant dans nos chausses européennes, Gutenberg est mort avant le XVIe siècle et le temps des incunables va de (environ) 1450 au 31 décembre 1500. C'est cadeau.

Puis Victor Hugo qui atteindrait le faîte de sa carrière en 1927, les Naturalia qui seraient, dans un cabinet de curiosité, issues de la main de l'Homme, avant de parler des Artificialia (c'est un peu embarrassant, à ce niveau), une dissertation digne d'un lycéen sur ce qu'est l'art, ... Je pourrais poursuivre des heures encore sur le sujet de ces erreurs et de ces prises de position à base de poncifs mal compris que veut ou veulent transmettre les auteurs.

Si cette purge m'insurge, elle n'est pas exempte de qualités, graphiques entre autres, et réussi son pari : à force de me battre pour comprendre et de devoir vérifier la véracité de ce que je lisais, j'ai beaucoup appris. Un baisser de rideau sur 40 ans de promotion de culture G de la part de nos deux universitaires qui, plutôt que de quitter le milieu avec panache, ont claqué la porte derrière-eux. S'ils en ont eu marre, ça, ça nous a été communiqué avec brio, je ne peux pas le nier. Pour les vrais curieux, en dehors de Wikipedia, je vous conseillerais de vous tourner plutôt vers le site l'histoire pour tous, conseillé et utilisé par les étudiants en histoire. J'arrête ici, ce livre m'a assez fait perdre de temps, je vais m'atteler à profiter de l'été !
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Je suis embêté car j'ai rarement lu d'ouvrage de ce type (essai, culture générale) d'une qualité aussi inégale. Dans l'ensemble je suis très déçu, m'étant attendu à quelque chose de clair, carré, correctement édité, au moins relu. Je risque d'être dur mais c'est à la mesure de mon agacement.
C'est simple, au long de ma lecture (assez inégale elle aussi, c'est-à-dire que je me suis permis de temps en temps de sauter des pages, et par dizaines), j'ai eu l'impression d'avoir affaire à différents auteurs et même éditeurs !
On commence avec un premier chapitre sur l'univers, l'astronomie clairement raté : des approximations, des répétitions, des phrases d'une lourdeur (p. 34 : "[les astres, les étoiles] sont des boules de gaz, groupés en associations et amas, allant jusqu'à plusieurs centaines de milliers pour former ceux-ci." ; même page : "on distingue plusieurs sortes d'étoiles en fonction du fait de leur masse ou de ce qu'elles ont brûlé comme énergie." ; p. 47 : "Pour toutes ses couches, de la plus éloignée, le noyau, à la plus lointaine en hauteur, l'atmosphère interagit entre elles jusqu'à ce qu'on puisse parler du 'système Terre' ." Quelqu'un pour m'expliquer ?) Allez, pour le plaisir, on continue un peu, même page, un peu plus loin : "Mais, plus unique que tout, et en fonction de nos connaissances, la Terre est la seule dans la galaxie à abriter la vie." Non, non, la vie n'apparaît pas "en fonction de nos connaissances"... dire plutôt : "dans l'état actuel de nos connaissances, on sait que". Aussi... même page, décidément, c'est une merveille, un tableau est intitulé "Les étoiles de la plus proche à la plus lointaine". Et on a dix pauvres entrées, de Proxima Centauri à 4,2 années-lumière, à Canopus située à 310 années-lumière. L'article défini suppose qu'il s'agit là d'une liste exhaustive. Et donc, sont-ce là "les" uniques dix étoiles dans notre galaxie ? Est-ce le recensement complet des étoiles dans l'univers entier ? On ne sait pas, et on se dit qu'en terme de travail effectué par des universitaires, ça manque de précision.
Les auteurs seront plus à l'aise plus loin sur d'autres thèmes. Mais pourquoi prétendre à un ouvrage de culture générale si on ne prend pas au sérieux les paragraphes sur les sciences ? Ils prennent deux, trois pages à tenter de nous expliquer les différences entre astrophysique, cosmologie, planétologie, exobiologie, etc. Ça pourrait ne pas être inintéressant mais premièrement les explications ne sont pas claires du tout, et deuxièmement quand on est un parfait néophyte (néophyte à qui s'adressent prioritairement, surtout en science, les bouquins de culture gé), on se fout bien des différences subtiles entre ces disciplines-là ! On veut qu'on nous donne envie d'aimer, comprendre les bases de la gravitation, de la relativité générale, qu'on rende ça un peu magique, et ça l'est, ce que ça implique, les enjeux, les applications !
Le chapitre suivant sur les continents, la démographie, les langues, les explorateurs, est un peu mieux organisé et même formulé. Mais, demeurent ces coquilles, ces phrases alambiquées qui rendent la lecture désagréable : p. 110, on nous explique pourquoi un certain Portugais baptise le fleuve Amazone d'un certain nom, au début du XIVe siècle… donc avant même la découverte européenne du continent américain.
Viennent ensuite, p. 149, "les figures des grands rois (...) de Clovis à Napoléon Ier." Tiens, j'ignorais que Napoléon fût un jour roi de France. P. 155 : "Ledit empereur [Charlemagne] quitte peu après la basilique Saint-Pierre dans un état de grande fureur, cependant il n'en peut mais." N'attendez pas la fin de la phrase, il n'y en aura pas.
Avouez qu'à un moment, on a du mal à prendre la chose au sérieux.
C'est au tour du chapitre sur les "Dames de nos pensées". Nos pensées à nous les hommes, évidemment. Et ça commence ainsi, p. 170 : "Que seraient les grands hommes sans les femmes qui les ont faits à leurs côtés ? Bien peu de choses, probablement." Ça fait quand même un peu macho, non ? Et puis on parle de Victoria Ire, qui régnait seule sur le plus grand empire du monde, de Catherine II de Russie ! Elles étaient des reines et des impératrices au même titre que nos Louis ou nos Napoléon ! Pourquoi les renvoyer à cette vision médiévale de "dames de nos pensées", objet des fantasmes des hommes ?
Bon, des chapitres sont quand même intéressants, sur les palais, les guerres méconnues, le legs des civilisations antiques. Ce dernier met particulièrement en évidence comment les cultures anciennes ont influencé les modernes, dans le temps mais aussi dans l'espace. Les frontières culturelles, linguistiques ne sont nullement arrêtées ni fixées à jamais, n'en déplaise à certains.
La ville de "Suze" (p. 225) m'a fait beaucoup rire. Mais j'ai d'un coup ravalé mon rire page suivante devant les erreurs de dates et les inversions de paragraphes destinés à nous décrire les guerres puniques, si bien qu'on ne comprend pas pourquoi Carthage continue de combattre après avoir été détruite... Ça n'a pas été relu, ce n'est pas possible ! Franchement c'est agaçant et ça fait perdre à force toute crédibilité au livre et à l'éditeur.
Loin de moi l'idée de déconseiller ce livre, on y apprend quand même des choses évidemment, mais attention au travail éditorial ! Une seconde édition où on aura corrigé les fautes, fait quelques réécritures et ce sera un bon livre. En attendant, j'avoue m'être arrêté avant la fin, ma lecture étant devenue un jeu du "cherche l'erreur" plutôt qu'une marche vers la connaissance et le savoir. Merci à Babelio et aux éditions des Belles Lettres pour cet envoi.
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J'ai reçu cet ouvrage grâce aux éditions des Belles Lettres, qui avaient proposé aux lecteurs sur Instagram de découvrir l'une de leurs récentes parutions : j'ai choisi Un été de culture G pour toute la vie car le sommaire m'a immédiatement séduite ! Et j'ai bien fait car j'ai adoré cet ouvrage !

Pour commencer, un rapide petit mot sur l'objet-livre : on a une jolie couverture cartonnée avec des rabats, le motif composé de nombreux objets résume assez bien le contenu du livre. A l'intérieur, on a de très jolies et élégantes illustrations en rouge sur fond blanc à chaque en-tête de parties et de chapitres mais aussi dans le corps du texte, pour ajouter quelques images au propos. Et j'ai beaucoup aimé ces petites illustrations, elles font de ce livre un très bel objet, il y a un petit côté "livre précieux" qui font qu'on le garde avec plaisir dans sa bibliothèque pour le feuilleter à l'occasion.

Concernant le contenu de l'ouvrage en lui-même, le propos est divisé en plusieurs grands thèmes (géologie et astronomie, géographie, histoire, littérature, histoire de l'art, musicologie...) chacun divisé en plusieurs chapitres nous proposant d'enrichir ou de réviser nos connaissances sur ces sujets. Pour certains (dans le domaine artistique ou historique notamment), les auteurs ne se cantonnent pas au monde occidental mais proposent une ouverture sur les cultures asiatiques ou africaines : c'est un aspect qui m'a beaucoup plu car ce sont des cultures que l'on connaît mal et / ou que l'on n'a peu l'occasion d'aborder durant ses études, c'est donc intéressant de pouvoir enrichir ces connaissances sur ces thématiques.

Le livre peut sembler un peu ardu au départ, vu la variété des sujets abordés et le niveau de détail dans lequel vont les auteurs, mais pas du tout : le propos très clair et accessible, j'ai par exemple appris pas mal de choses sur l'astronomie et les mathématiques (alors que ce sont clairement des sujets que je ne maîtrise pas du tout).
C'est d'ailleurs le gros point fort de cet Été de culture G pour toute la vie : nous proposer en 400 pages une foule d'informations et de connaissances sur de nombreux sujets, tout en restant plaisant à lire. On ressort vraiment de cette lecture avec la satisfaction d'avoir appris des choses tout en ayant passé un bon moment de lecture.
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Je n'avais jamais lu de livre de "culture G", que je considérais comme un accessoire réservé aux étudiants rompus au bachotage, ou à quiconque chercherait "à faire semblant" de savoir quelque chose. Une bonne dose d'a priori négatifs donc, et c'est pourquoi ma curiosité l'a emporté quand on m'a proposé de faire une lecture et une critique de cet ouvrage pendant l'été.

Prête à me prouver que j'avais bien tort de mépriser ce genre de bouquin, j'ouvre donc le livre, et immédiatement je comprends qu'on n'est pas là "pour faire semblant" : c'est sérieux, approfondi, académique, très "français" on pourrait dire, malgré pas mal de coquilles de dates et de grammaire. Et pour autant, facile à lire, et le plaisir de auteurs à partager leur savoir transparait à chaque page.

Une fois feuilleté, je me mets à lire. Mais comment lire un tel objet? Lire de la première à la dernière page ne semble pas avoir beaucoup d'intérêt. Je décide de picorer, et d'aller lire les chapitres qui correspondent aux sujets qui m'intéressent.
Je parcours le sommaire (très complet), et j'ouvre à la page "économie" : déception. 3 pages en tout et pour tout dans le livre, bien dénommé "Un peu d'économie", c'est squelettique, aucune notice biographique, 6 définitions essentielles certes, puis 2 paragraphes, un sur les cycles économiques (pourquoi pas?), et un sur le vrai-faux prix Nobel d'économie, on est en plein dans le côté "vernis", voire "anecdote", même pas une page sur l'histoire économique, même condensée. Je comprends que loin d'être une somme, ce livre a plutôt était pensé dans un esprit d'échantillonnage, approfondissant certains petits points, et laissant de grands thèmes entiers dans l'ombre. Quoi de plus normal pour un livre de 400p à peine?

J'avoue que je laisse un peu le livre de côté. Je le trimballe en vacances, et à l'occasion d'une question sur la Grèce antique, nous lisons en famille les sous-parties dédiées à la guerre de Troie et autres. le sommaire est complet, mais le découpage en chapitres aux thématiques larges et de longueurs inégales fait qu'on doit parcourir à peu près tout le sommaire détaillé pour trouver un sujet précis. Une fois trouvé, rien à redire, c'est intéressant, compréhensible par les adolescents, court, à l'essentiel.

Je reprends mon picorage, et je lis avec grand plaisir quelques pages sur les langues, y compris un approfondissement très intéressant et inattendu sur les langues universelles inventées au XXème siècle, par exemple. Ou bien des connaissances agrémentées d'anecdotes (qui aident à la mémorisation je trouve), sur les villes et les fleuves sacrés. Il y a des redites surprenantes, comme la vie du Docteur Livingstone, évoquée dans plusieurs sous-parties et encadrés, mais à chaque fois sa mini biographie intègre un élément nouveau, tout en répétant des choses déjà écrites à la page précédente. Cela incite à lire un minimum de pages à chaque fois!
Je n'ai peut-être pas encore lu l'ensemble du livre, mais en ouvrant une page au hasard, je lis les suivantes et je finirai bien par arriver au bout.

En conclusion : le mot "été" dans le titre n'est pas innocent, on est sur un rapport très "vacancier" au livre, il s'agit de se faire plaisir, sans pour autant sombrer dans la facilité ou la vulgarité (comme c'est souvent le cas des livres "de vacances").
Ce n'est ni un ouvrage de référence, encore moins un manuel, mais c'est parfait pour lire quelques minutes par-ci, par-là, se remémorer quelque chose qu'on connaît déjà, ou découvrir un sujet nouveau et inconnu. On ressent le plaisir des auteurs à partager et leur grande maîtrise de la pédagogie. Leur "patte" se ressent bien dans l'échantillonnage des sujets les plus approfondis. le lecteur n'a peut-être pas toujours les mêmes attentes et s'expose à de petites déceptions, mais il découvrira aussi des sujets auxquels il n'aurait pas pensé, et c'est tout l'intérêt de ce livre!

(ce livre m'a été offert par l'éditeur pour en faire une critique)
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Voilà donc le plus récent opus d'un couple bien sympathique, enseignant en classes préparatoires des grandes écoles et dont les nombreuses publications antérieures sont consacrées à fournir aux étudiants (et selon la formule consacrée : au grand public) les bases (j'allais écrire : le terreau fertile) de la « culture générale ». Vaste entreprise dont l'objectif est plus de proposer un cadre, les rayonnages d'une bibliothèque personnelle où viendront se placer en bonne place les acquisitions
du savoir progressivement butiné au cours de la vie, qu'une « somme » de connaissances. Une capacité à mettre en ordre et à pouvoir retrouver quand on a tout oublié. « Un peu de tout plutôt que tout d'un peu » pour reprendre la formule de Pascal. Miel qui nourrit plutôt que confiture que l'on étale.

Ils sont ainsi les auteurs conjoints de deux grands ouvrages dont les titres résument l'intention : la culture générale pour les nuls (2006) et Un Kilo de Culture Générale au P.U.F. (2014). Ce long prologue pour saluer le beau travail du couple et couper court aux critiques légitimes qui ne manqueront pas de s'élever, compte tenu d'une présentation très hétérogène dans le choix des sujets (certains du domaine de l'érudition et d'autres plus attendus, mais avec des ellipses étonnantes ou des glissements qui peuvent choquer comme par exemple le passage des salons littéraires aux… Salons, expositions d'art…).

En réalité les auteurs ont choisi une présentation globale un peu ambitieuse, de nature encyclopédique : une première partie : L'univers, la planète et les hommes, et une seconde partie : Arts et littérature, avec des chapitres prenant un point de vue original (par exemple dans cette deuxième partie : de la geste aux gestes partant des danses traditionnelles pour finir à la pantomime après avoir traversé les fresques de la danse macabre…). Pourquoi pas ? encore faut-il ne pas rechercher une somme organisée, mais une promenade dans le monde de la culture avec l'alternance de présentations synthétiques (par exemple sur la guerre de Troie), de tableaux ou de listes utiles (par exemple la liste de tous les chefs d'Etat en France ou celle des Prix Goncourt les plus vendus), de vignettes savoureuses (par exemple sur Borgès)… et d'énumérations à la Pic de la Mirandole (par exemple sur les langues universelles).

Au total, un livre pour l'été à garder près de soi pour le feuilleter, le parcourir pour le plaisir de la promenade en culture en acceptant de suivre les auteurs dans des sentiers inexplorés, garder en mémoire les résumés d'étapes pour animer les discussions de table, et le ranger dans sa bibliothèque au rayon des « curiosités », en cornant quelques pages que l'on voudrait reconsulter puisqu'il n'y a pas d'index…
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critiques presse (1)
LeDevoir
31 juillet 2023
Quel que soit le sujet abordé, les chapitres hétéroclites sont toujours captivants et très bien documentés.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Certains lieux imaginaires sont aussi chers à la mémoire des hommes que les monuments édifiés par les artistes, connus ou inconnus. Ils se rejoignent dans nos cœurs par l'enthousiasme suscité et la permanence de leur valeur affective.
Il en va ainsi des mastabas égyptiens qui font bien plus que nous rappeler notre humaine finitude, mais nous permettent de garder l'espoir de vivre dans la mémoire collective pour l'éternité.
Les cathédrales, ces cathèdres, ou sièges à haut dossier sur lesquels Dieu prend place, maintiennent le lien entre le divin et l'intime, le meuble de pierre se hisse à la hauteur de l'âme avec la métaphysique de la lumière, selon Hugues de Saint-Victor.
L'irrépressible envie de toucher le ciel nous tient depuis Babel, dont la tour se prolonge dans les alignements de menhirs dressés avant de culminer à 318 m, ou 324 avec les antennes, avec la tour de Monsieur Eiffel.
De même, l'esprit se plaît à errer en des lieux incertains, dont la matérialité, au fond, importe peu, entre l'Atlantide, l'île d'Avalon du roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde, l'Asgard scandinave entre ciel et terre, la Jérusalem céleste ou, plus prosaïquement, mais ô combien plus proche de nos possibilités d'accès, l'abbaye de Thélème.
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LAISSEZ-MOI vous conter une histoire, celle de deux étudiants se rencontrant au Cabinet d'égyptologie du Collège de France, au tout début des années 1980. Même si elle détestait me l'entendre dire, je puis à présent le faire de nouveau à mon aise ; elle, Florence, la tête, foisonnante d'idées, riche d'une intelligence multiple, protéiforme, ma sphynge mutante, moi, les jambes, éternel suiveur, mais doté par les dieux de la capacité à transmettre un savoir, d'une pédagogie à toute épreuve.
Puis le concept, le sien, bien sûr. Constatant l'hécatombe de nos étudiants aux épreuves de culture générale aux divers concours, Florence me propose de rédiger pour eux un premier bréviaire, un vade-mecum de survie, Ce sera le Manuel de culture générale, aux éditions pour classes préparatoires, Ellipses, en 1990 [...]

Alors, Un été de culture G, pour toute la vie, titre provocateur en ces temps difficiles ? Bien au contraire, le simple constat, en plus de trente ans de travail en commun, chacun dans ses spécialités entre coups de cœur, philosophie, histoire de l'art, archéologie, littérature pour Florence, histoire, géographie, société, sciences et techniques pour moi, d'une aventure capable de tout embellir.
Quelques sillons creusés dans l'histoire du temps, au fil des émotions gravées en nous, des invitations de nous-mêmes par nous-mêmes.

Car, comme le dit si bien Jean d'Ormesson : « La culture est proche d'une façon d'être, d'un coup de foudre, d'une fête toujours inachevée, du bonheur. »
Qu'il me soit permis ici une unique impudeur, j'ai eu la chance unique de vivre quarante ans de coup de foudre et de bonheur.

Comment le lire ? Une fois encore, la dernière, donc la plus follement à votre fantaisie, en suivant vos envies, d'un thème à un autre.

(INCIPIT)
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NOTRE PLANÈTE est un paradoxe permanent. Il serait trop simple d'y voir uniquement un agrégat de continents. Ils sont certes une réalité physique, mais peut-on la Iimiter à cela ? Bien au-delà de leur réalité physique ils sont ce que les hommes en font, ou tout du moins essaient d'en faire, à savoir une construction politique, une projection, en permanence adaptée à leurs propres désirs d'organiser la planète à leur guise. Bien au-delà des limites géographiques., toujours contestables, notre monde est avant tout celui des langues, des cultures, des organisations internationales. Certes, il est facile de s'en gausser, mais il n'en demeure pas moins que c'est là le seul territoire à notre mesure.
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Que sont, somme toute, les palais ? Des constructions éphémères où survit éternellement l'esprit des hommes qui les ont habités, ce n'est pas la pierre qui perpétue, contrairement à ce que nous nous plaisons à croire car elle dure plus que la vie humaine, elle nous rappelle le génie et la force de la volonté humaine.
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Cléopâtre VII (69-30 av. J.-C.), ou « Gloire de mon père », nous est connue physiquement par une unique pièce de monnaie, où son visage, de profil, affiche une rare laideur. En l'absence de documents autres, il nous faut renoncer à l'idée répandue d'une beauté.
Voilà qui rend d'autant plus fascinante celle qui séduisit César et Marc-Antoine.
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Vidéo de Florence Braunstein
Langages, politique, économie, histoire, géographie, grands personnages, monuments, arts, littérature : un tour synthétique de l'histoire de l'humanité par le prisme de la culture. Une lecture idéale pour l'été, une cure revigorante de connaissances, par les plus grands spécialistes de la culture générale, Florence Braunstein et Jean-François Pépin.
En librairie le 5 mai 2023.
Pour en savoir plus : https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251454283/un-ete-de-culture-g
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