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3,89

sur 426 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aussi loin que je m'en souvienne, c'est mon livre préféré.
Celui que j'ai aimé lire jusqu'au bout, celui que je prendrais si je devais n'en choisir qu'un.
L'amour passionnel de deux hommes, homosexuels, nécrophiles, cannibales, atteints du sida qui aiment faire découvrir à l'autre ses goûts particuliers.

On se retrouve au milieu d'une histoire morbide et malsaine, éprouvante et violente. Les mots employés par l'auteure sont crus, durs, dérangeants, ils sont sales.
En gros, bien que pervers, les deux acolytes sont attachants et on a envie de savoir ce qui va se passer après. Quel sera le futur de ces deux hommes.
On en commence la lecture, on tourne les pages vite, on ne voit pas le temps passer et on se rend compte qu'on en est déjà à la moitié. On a pas envie que l'histoire s'arrête mais on a envie de connaître la fin et très vite on se rend compte qu'on est arrivé à la dernière page.

Si je devais n'utiliser qu'un seul mot pour définir ce livre, ce serait : Jouissif !

Il ne faut pas être amateur de fin heureuse, d'amour gentillet pour apprécier cette histoire.
Il ne faut pas non plus avoir le coeur fragile, vous tournerez de l'oeil en moins de dix minutes.
Tout ça fait que ce livre n'est pas à mettre entre n'importe quel mains, et si vous voulez le lire, réfléchissez deux fois, paraît que certaines personnes en ont fait des cauchemars...
D'ailleurs, si vous ne connaissez pas Poppy Z. Brite, je vous déconseille de commencer par ce bouquin.
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De tous les avis que j'ai lu, je suis souvent tombée sur des "Horrible !", "J'ai vomi en le lisant", etc. Et je me suis retrouvée avec une pépite de littérature dans les mains. La psychologie des personnages est poussée à l'extrême et je ne parviens même pas à les considérer comme des monstres. Ce qui me vient à l'esprit en pensant à Jay et Andrew ce sont deux êtres qui connaissent la solitude, qui sont dévorés par elle et qui, pour s'en défaire, dévorent les autres. Jay en les ingérant, Andrew en gardant leur dépouille près de lui.
Et puis il y a Tran et Lukes, poursuivis par le fantôme du SIDA qui a empoisonné le deuxième, détruit leur relation. Tout est pensé, les larves de la fin, l'impression qu'ont Jay et Andrew de se reconnaître, la société américaine qui découvre les conséquences du SIDA et du sexe sans peur que chacun pratiquait jusqu'alors, ... L'écriture repousse ses limites ici, les descriptions de la chair qui s'ouvre, des os qui se brisent sont magnifiquement executées.
De Londres, Andrew, en fuite, va aller trouver la Nouvelle Orléans, le vieux carré. L'ambiance cependant, est différente des autres livres. Je l'ai trouvée moins sombre, plus élducorée. Les bayous semblent moins poisseux, les rues peut-être moins dangereuses. La pourriture est là pourtant, dans les corps, les relations.
Encore un très bon livre signé par Poppy Z Brite.
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Andrew Compton, alias l'Hôte Éternel, accusé du meurtres de 23 jeunes hommes homosexuels, purge sa peine à Painswick. Lui qui voulait combler sa solitude, garder dans son lit ces amants de quelques jours réduits au silence n'a qu'une envie : tuer encore, sans concession aucune, car telle est son envie.
Adepte de la nécrophilie, photographiant ses victimes dans différents états de démembrement, il reste un pauvre hère désabusé qui sait uniquement que la solitude est inexorable.
Des jeux morbido-érotiques auquel il s'initia dans son adolescence, en révérence aux cadavres dont il chérit l'esthétique, il tire sa planche de salut et réussit l'exploit de feindre la mort afin d'échapper à ses barreaux en abusant et assassinant sauvagement les médecins légistes chargés de son autopsie.
En prison, il a découvert sa séropositivité et l'ombre de virus encore méconnu en cette année 1994, date qui concorde avec le décès du véritable Boucher de Milwaujee.
Semant la mort dans la capitale britannique, ses pas vont le mener vers son destin, vers cette flamboyante ville de la nouvelle Orléans, fief de son alter ego Jay Byrne.

Ce dernier est un dandy issu d'une famille de Louisiane au passé corrompu, maître dans l'art de la torture, cannibale à ses heures et amateur de jeunes éphèbes paumés ou sans domicile fixe.
Cette rencontre improbable entre ces deux êtres abjects va donner naissance à une passion énorme dans un éternel tandem homosexuel à la base des romans de Poppy Z. Brite.
Tantôt maître ou disciple, c'est finalement Jay Byrne qui initiera son acolyte au "raffinement" de la dégustation de chair humaine.
Autre histoire, autre passion, celle qui exista entre Luke Ransom et Tran.

Entre cet écrivain rebelle, reconverti en animateur de radio pirate, diminué par le virus du SIDA et le jeune dealer Vietnamien à la beauté troublante et androgyne s'est tissée une passion déçue et romantique chère à l'oeuvre de la sorcière underground.
L'un à travers ses frasques sur les ondes, vitupérant contre la société américaine hétérosexuelle et abrutie, l'autre dans les raves et l'hallucination de ses sens, cherchent à exorciser cette passion qui les a fait toucher du doigt la folie et la rancoeur sourde.

Reliant ces 2 tandems par les liens du meurtre et de la sensualité, l'égérie de la nouvelle génération littéraire américaine nous livre un témoignage coup de poing.
Explorant avec ambiguïté les tréfonds les plus sombres et repoussants de l'âme humaine, elle nous plonge dans la sensualité, la torture, la fascination morbide et l'effroi le plus complet.

Un ouvrage cultissime dont on ne ressort pas indemne et qui fascine autant qu'il choque, toujours avec autant de brio et d'intérêt stylistiques et narratifs. Pour conclure, je vous livre la dédicace de Poppy Z. Brite : "A ma mère, Connie Burton Brite, qui m'a donné toutes les tripes dont j'ai besoin." Pourtant Dieu sait qu'elle en a. Un pur chef-d'oeuvre répugnant, fascinant et palpitant qui vous secouera de l'intérieur. Un bijou absolument et vivement recommandé.
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Extrait de la chronique :

"Le corps exquis" est une histoire d'amour et de mort, dans leur caractère le plus primaire, le plus impitoyable qui soit. Comme si l'auteur voulait répondre à cette double question : des tueurs en série sont-ils capables d'aimer ? Et si oui, quel serait l'objet de leur amour ? Je vous vois tiquer. Vous dites « oui mais non, un tueur en série ça n'aime rien ni personne, c'est d'ailleurs ce qui le caractérise. » Bon, admettons. Mais en vérité, qu'est-ce qu'on en sait ? Pourriez-vous affirmer que jamais un tueur en série n'est tombé amoureux ? Beaucoup de sociopathes ont donné des interviews. Mais notre malheur, c'est qu'ils adorent raconter n'importe quoi, mêler le vrai au faux afin de contrôler leur interlocuteur. Ce qui fait qu'on n'en sait fichtre rien, et qu'un écrivain doué pourrait nous faire croire à cet idylle impossible. du talent, elle en a à revendre Poppy, et elle est parvenue à imaginer le genre d'amour qui unirait deux prédateurs. C'est effrayant de réalisme, en vérité. Cauchemardesque.

L'histoire se passe a Nouvelle-Orléans. J'adore James Lee Burke, donc j'adore cette foutue ville, où je n'ai jamais fichu les pieds mais que j'ai pourtant l'impression de connaître. Poppy nous en dévoile la façade la plus glauque, la plus trouble. Sa ville grouille de paumés, d'ados en perdition, drogués, prostitués, proies idéales pour les psychopathes qui y sont bien installés, à l'abri du danger. La police est corrompue à l'extrême, écoeurante, à un tel point qu'on se demande si l'auteur ne règle pas quelques comptes personnels. Mais le décor n'est qu'à peine esquissé, juste ce qu'il faut pour donner de la substance au livre, pour ne pas empiéter sur le corps du sujet : cette histoire abominable d'un amour contre-nature, qui repousse les limites de l'extrême. le récit suit une trame limpide, nous relate les trajectoires de quatre personnages tous fêlés à leur manière, qui vont finir par se croiser. Aussi simple qu'efficace.

Si vous trouvez que "cinquante nuances de gris" est un bouquin osé, que vous êtes émoustillé par les films érotiques de M6 ou si « esprits criminels » vous file des cauchemars, oubliez ce livre, ne vous aventurez pas à le lire : votre santé mentale n'y survivra pas. le corps exquis fait partie de ces bouquins qui s'imprègnent durablement dans votre psyché, une agression littéraire à classer dans votre bibliothèque à côté d'Enfer clos (Claude Ecken), American psycho (Brett Easton Ellis), Haka (Caryl Férey) ou certaines nouvelles de Hubert Selby Jr. La preuve irréfutable que les mots ont un pouvoir, une force sans commune mesure, ce qui explique les critiques négatives, voire agressives, que vous trouverez ici ou là sur les blogs. Pour apprécier ce livre, il faut accepter l'idée que l'homme n'est ni bon, ni juste, que certains individus ont une structure mentale qui nous échappe, et que l'amour n'implique pas obligatoirement une femme et un homme sains, aux dents blanches, qui mangent des légumes vapeur bio et font du sport trois fois par semaine.

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Avec ce roman, je m'attendais à du Poppy Z. Brite comme j'aime mais je ne m'attendais pas à être disséquée à vif par sa plume. C'est un roman violent, choquant, bouleversant, il y a quelque chose de gênant à dire qu'on a aimé et pourtant la talent, que dis-je le prodige de Brite, est tel que l'on ne peut qu'aimer ce roman, enfin si on supporte le contexte…
[Petite aparté ici, je vais utiliser le masculin pour désigner Brite puisque c'est ce qu'il souhaite]

L'écriture est crue et même parfois très vulgaire mais plonger dans la tête de tueurs en série rend le tout très cohérent. C'est ultra hardcore avec moult trigger warning : viols, meurtres, tortures, cannibalisme, nécrophilie, suicide mais quelle virtuosité.
J'avais déjà beaucoup d'admiration pour son talent avec Âme Perdues et Sang d'Encre et je tombe encore des nues tant il m'impressionne avec celui-ci. Nous sommes dans l'horreur brute, sans filtre, sans bienséance ou bien-pensance et pourtant je suis restée accrochée au livre avec plaisir…

Rien ne nous est épargné, on plonge dans l'anatomie du malsain, du pulsionnel et de la torture créative, aucun détail n'est oublié. Vous êtes prévenus ! Si la couverture vous dérange, ce n'est même pas la peine d'ouvrir le livre, d'autant que le début commence dans la touffeur des boyaux et l'amour glacé des cadavres. Les premières 30 pages sont un filtre pour savoir si l'on peut lire la suite et si tel n'est pas le cas, soit, mais n'allez pas en tirer le conclusion d'un roman gratuit qui ne ferait qu'enchaîner les passages choquants, ce serait vraiment très éloigné de la réalité de la réflexion que le roman propose.

Il faut que je place ici que vraiment les livres de tueurs en série, ce n'est pas trop ma cam habituellement, j'ai vu le nom de l'auteur, j'ai pris le livre, je ne me suis pas posée de question. Et je dois bien dire que je pense, honnêtement, ne pas pouvoir aimer ce genre de livre par n'importe quel autre auteur. Il n'y a pas de surnaturel, juste le pire d'une humanité pervertie belle et bien réelle.

On pourrait parler de la plume de Brite pendant des heures, sachez juste que ce roman est excellent uniquement par la grâce de sa plume, c'est l'ossature de la cathédrale horrifique du roman, le reste n'est que de l'habillage habilement dressé…

L'histoire en elle-même est bien construite, je ne suis pas une spécialiste des thrillers mais j'ai trouvé que la structure narrative nous guidait habillement d'un personnage à l'autre. Tantôt à Londres, tantôt à la Nouvelle-Orléans, on écume les bas fonds majoritairement à travers la psyché de deux tueurs en série, fin gourmets parmi les fins gourmets du meurtre. Ce roman est inspiré d'un tueur en série bien réel, Jeffrey Dahmer, je vous assure qu'après avoir lu le roman ça glace le sang ! Mais revenons aux personnages principaux.

Parmi la pléthore de personnages, quatre d'entre eux sont particulièrement mis en avant : Andrew Compton et Jay, inspirés de Jeffrey Dahmer, Tran et Luke. Chaque personnage a une personnalité bien différente et bien établie, l'auteur prend le temps de brosser le caractère et l'émotionnel de chacun de ses personnages surtout à travers ses relations aux autres.

Cette oeuvre n'est pas seulement l'occasion de parler de tueurs en série, c'est également un roman de son époque qui parle notamment du VIH, des malades séropositifs, de la façon dont la maladie est perçue par la bien-pensance américaine et la façon dont les malades sont traités, et enfin la façon dont la maladie évolue, la solitude, la souffrance, le spectre d'une mort qui rôde quand on ne l'attendait pas.
C'est la patte de Brite, chanter le mal d'une génération désenchantée, paumée et qui ne sait plus à quoi s'accrocher sur les murs lisses d'une Amérique hypocrite et bien trop puritaine.

J'ai eu la sensation en refermant le roman que l'amour perverti est présenté comme du mieux que pas d'amour du tout, loin de cautionner les démons qu'il représente l'auteur montre que ce qui engendre des monstres ce n'est pas seulement des maladies psychiatriques mais bien une société où, si on ne rentre pas dans le moule, on fini par crever de souffrance en chien errant rattrapé par la maladie ou par un prédateur quelconque…

Je me rends compte en écrivant cette chronique de la difficulté de recommander ce roman. On me l'aurait conseillé avec juste la thématique, en toute honnêteté, je ne l'aurai même pas regardé. Je suis bien la première à comprendre que tueur en série, boyaux, nécrophilie et cannibalisme ne sont pas spécialement vendeur, surtout avec les détails mis en avant. Et, pourtant… pourtant, que vous dire sinon que ce qui rend ce roman si bon et si spécial, c'est le génie de l'auteur, que dire sinon que les messages sous-jacents sont fabuleusement pertinents et que la violence ambiante nourrie une atmosphère ultra travaillée qui exprime, en 300 pages, la tragédie de millions d'âmes perdues dans les ruelles sombres d'une Amérique qui bannie les marginaux sans sourciller.

Pour conclure, c'est encore une fois un roman réussi sur une thématique qu'il était finalement difficile de me faire apprécier et, pourtant, c'est une réussite. Il y a les auteurs que j'aime et il y a les auteurs que j'adore, Brite me laisse ébahie à chaque fois par l'efficacité d'une plume ultra maîtrisée. Il y a de ces sujets casse gueule où si on ne manie pas la plume avec virtuosité, on est sûr de tomber dans des écueils évidents. Ici, l'auteur les évite tous, plus fort, il arrive même à nous dresser un portrait ravagé d'une Amérique qui laisse pour compte ceux qui ont l'audace d'être différents et de l'affirmer, les condamnant ainsi à mourir dans d'atroces souffrances dans les bas fonds de ce soit disant rêve américain. C'est un roman de l'horreur avec tellement de trigger warning que je ne peux pas le conseiller à tout le monde mais, pour ceux qui ont le coeur bien accroché, c'est vraiment un roman à lire et un auteur à découvrir si ce n'est pas déjà fait…

Ma notation est un coup de coeur bien sûr !
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LE CORPS EXQUIS

de POPPY Z.BRITE

292 pages / Éditions au diable vauvert

Incontestablement, le livre le plus gore et le plus dérangeant qu'il m'ait été donné de lire.

Une des fictions les plus noires et poétique jamais écrite sur les serial killers.

Un roman ambitieux, une troublante histoire d'amour.

Oeuvre peut être assez déroutante pour certains, les thèmes abordés étant le cannibalisme et la nécrophilie.

L'auteure fait preuve de grande inventivité et de surenchère dans les descriptions des nombreuses tortures et relations sadiques perpétrées par ses deux cruels protagonistes principaux.

Un style cru et saignant.

Clairement un livre qui nous retourne l'estomac et nous emporte dans une dans macabre.

Des psychopathes dans leur perpétuelle recherche de victimes pour satisfaire leur appétit.

Un livre au ton particulier, un choix narratif classique, sophistiqué et dans la réflexion.

Un énorme coup de poing à la lecture.
Un énorme coup de pied dans la scène littéraire.

Un récit plein de fluides, d'odeurs, de sensations, une écriture extrêmement physique de deux hommes pris dans un enfer, une boucherie à ciel ouvert.

C'est cruel, dérangeant, obsédant.

Voilà le genre de roman dont on se souvient assurément.

Quelle claque !

Époustouflant, sidérant

Bravo.

Merci.

⚠️ATTENTION, pour un public très averti ⚠️
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A tout vous dire, j'ai longuement hésité avant de découvrir le Corps exquis, de Poppy Z. Brite. J'en ai lu des retours extatiques, mais aussi – et surtout, des critiques le rendant absolument rédhibitoire (« j'ai failli vomir à chaque phrase », « trop trash, trop macabre ! », « provoc' facile et gratuite », etc.)
A l'heure où la bien-pensance tyrannise la sphère littéraire à grands coups de révisionnisme et de mutilations arbitraires, je me demande par quel miracle ce livre n'a pas encore été mis au bûcher de la censure.
Entre nous soit dit, c'est une lecture que je conseillerais de réserver à un public adulte et averti. Mais c'est aussi du grand art.
Dans les années quatre-vingt-dix, Andrew Compton, 33 ans, purge sa peine, depuis cinq ans, à la prison de Painswick, Angleterre. Andrew Compton a été condamné pour le meurtre de vingt-trois jeunes hommes, à Londres. Andrew Compton est homosexuel et nécrophile, il a tué ces garçons pour les garder auprès de lui un peu plus longtemps. Andrew simule sa mort pour s'évader de prison.
Louisiane du Sud, le long du Mississipi, Nouvelle-Orléans, Jay Byrne, 27 ans, est un riche héritier, homosexuel et cannibale. Non loin de là, dans les bayous, Tran, 21 ans, tient la caisse du restaurant de ses parents. Tran est un jeune homme d'origine vietnamienne, il est homosexuel, dealer et toxico. Son ex, Luke, l'aime encore profondément et se morfond dans sa séropositivité.
Voilà, le décor est planté.
Malgré leurs particularités, ces personnages sont d'une humanité qui interpelle. S'ils sont exacerbés, leurs sentiments n'en sont pas moins sincères, peut-être même au contraire.
Jay et Andrew se rapprocheront pour vivre, au creux de leurs solitudes, une histoire d'amour choquante et horrifique, mais une histoire d'amour quand même.
J'ai été captivée par le Corps exquis et – je vais employer un terme que j'abhorre : c'est une véritable pépite de littérature underground.
Faites-vous-en une idée par vous-même : lisez-le.
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Ma découverte coup de coeur de 2021 !
Un roman rempli d'horreur, de gore mais aussi d'une certaine manière d'amour et de sentiments. Une merveilleuse lecture que je recommande . Personnellement je ne sais pas pourquoi mais je me suis attaché à ces quatre personnages. Car oui selon moi, il y a pas 2 mais 4 personnages centrales.

Je ne vais pas vous faire de résumé juste vous dire de le lire. Il plaira à certains d'autres n'accrocheront peur être pas mais tentez cette belle lecture qui sort des lignes.
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Ici, on retrouve encore la passion de Poppy Z. Brite pour la "grande cuisine" (passion que l'on retrouvera dans d'autres oeuvres, plus sages : Alcool, entre autres) ; il s'agit cependant de goûts culinaires un peu particuliers : Jay et Andrew sont deux psychopathes passionnés par leurs crimes. L'un quitte Londres au début du roman et le deuxième a fait de la Nouvelle-Orléans son terrain de chasse.

Grâce à la plume magnifique de l'auteur, on découvre avec plaisir une ville que Anne Rice a déjà érigée en temple de la culture gothique au travers de sa grande saga des Chroniques de Vampire. On y retrouve également tous les symboles chers à la culture underground : des jeunes désillusionnés, l'amour morbide des amateurs de chairs de toute sorte, des hommes qui crachent leur haine à la face du monde...

Bien sûr, certains mots sont crus et brutaux, mais ça fait partie du style de Poppy : ce bouquin-là, je l'ai davantage apprécié qu'Âmes Perdues, parce qu'il contient une réelle beauté ancrée dans ses mots les plus sombres. Ce n'est pas toujours très réaliste, mais si on est un peu porté sur les tueurs en série, on se laisse vite séduire par cette surenchère de trips qui volent, de têtes coupées,... La crudité de certains termes pourrait paraître gratuite ; cependant, l'intrigue est portée par deux personnes qui représentent cette solitude dans laquelle on peut se sentir enfermé par les temps qui courent : j'y ai vu une recherche de sens. Dénués d'émotions, Jay et Andrew n'en sont que plus cruels, mais ils restent néanmoins touchants, comme seuls des antihéros sombres peuvent l'être.

C'est surtout une belle histoire d'amour (un peu macabre, ok), parce qu'elle inclut également Tran, ce beau jeune homme fragile en quête d'idéal, aussi fou qu'on peut l'être à 21 ans. Et Luke, ce personnage cynique, dernier membre de ce quatuor qui nous livre ce récit d'entrailles fumantes, véritable pamphlet nécrophile et palpitant.

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Je dois dire que ce roman est d'une très grande originalité. Je n'ai jamais lu un roman comme celui-ci et parfois il faut avoir le coeur bien accroché !

On a 4 points de vue. Deux tueurs en série et 2 hommes rejetés par la famille ou la société à cause de leur sexualité ou la maladie.
Nous sommes dans les années 80, où le sida fait rage. Injustement mis en cause sur les homosexuels, ces derniers doivent se battre contre la société et les préjugés.

Il y a d'abord, le tueur en série Andrew Crampton. Tueur nécrophile qui aime les beaux garçons. Il fut arrêtés pour le meurtre d'une vingtaine d'entre eux. Mais très intelligent, il parvient à s'échapper...

Il y a ensuite le tueur Jay Brynes. Tueur cannibale qui lui aussi assassine des jeunes garçons de passage dans la ville de la Nouvelle-Orléans.

Puis Tran, jeune vietnamien homosexuel qui doit se battre contre sa propre famille à l'esprit étroit. Il passe alors son temps dans le vieux carré à revendre de la drogue.

Puis Luke, atteint du sida son temps est compté. Obnubilé par son ancienne relation, il anime une émission de radio pirate pour parler du sida , contre la société bien pensante.

tout ce petit monde fini par se rencontrer. Et c'est vraiment l'apothéose du récit. J'ai adoré la psychologie des protagonistes, le vocabulaire très cru par moment qui montre à quel point, certains sont dénués de tout sens moral. L'auteur a la plume très acerbe.

Évidemment, on suit précisément les tueurs. le plaisir qu'ils prennent à torturer leur victimes, le détail très chirurgicale sur leur corps. Les viols , la précision des sévices m'a par moment dégoûté, je ne vais pas le nier. Notamment le côté cannibale de Jay 😅.



En conclusion, une lecture horrible à souhait, coeur sensible passez votre tour
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