Décidément le whodun'it revient à la mode ; après Repas de Famille de Shari Lapenah, voici maintenant
La maison sur la falaise de
Christopher Brookmyre.
Ce dernier lorgne vers les classiques du genre, puisque le scénario de départ est inspiré d'un grand classique,
Dix petits nègres. Les personnages (sept ici) sont invités dans une luxueuse propriété située sur une île qui ne comporte pas d'autre habitant ; ils sont coupés du monde : pas de réseau de téléphone portable, usage du wi fi limité, pas de téléphone fixe ; les embarcations ont disparu.
Et les meurtres commencent. Et puisque l'île est deserte et difficilement accessible, la coupable fait nécessairement partie des protagonistes.
Il y a aussi des différences évidentes : les personnages de
Dix petits nègres ne se connaissent pas, alors que certaines des protagonistes ont un lourd passé commun qui génère des rancunes apparemment inexpiables ; ici d'ailleurs une première invraisemblance : comment ces femmes ont-elles pu accepter une invitation dans de pareiles conditions, fut-ce pour fêter l'enterrement de vie de jeune fille de l'une d'entre elles, et accessoirement pour passer un week end dans un hôtel de luxe, et comment cette dernière a-t-elle pu lancer des invitations aussi lourdes de conflits possibles ?
Ensuite l'intrigue diverge et le déroulé des évènements est très différent.
Bien sûr il n'est pas question d'en dire davantage.
Seulement ceci : alors que le dénouement du livre d'
Agatha Christie nécessitait déjà un sacré pacte de suspension de l'incrédulité, mais qu'avec un peu de bonne volonté, et le métier de la bonne Agatha aidant, on pouvait encore y croire avec un peu de bonne volonté, là l'auteur se fiche carrément du monde, car il se base sur une impossibilité matérielle.
C'est pour cela que je ne mets que 3 à l'ouvrage ; la narration est efficace et le suspense présent tout au long du livre, mais pour le dénouer l'auteur aurait pu trouver autre chose. La personne insoupçonnable, c'est bien, mais il ne faut pas exagérer , car il faut que le lecteur soit au moins en mesure de la soupçonner avant le dénouement ; or ce n'est pas le cas, pour des raisons que je ne peux dire ici