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EAN : 9782377221318
200 pages
Jigal (25/09/2021)
4.53/5   35 notes
Résumé :
Thomas Asano a trouvé refuge dans une petite ville nichée au pied des Vosges. Ici, la vie y est âpre. Homme à tout faire, il a la réputation d’être travailleur et bon chasseur. Il est surtout décidé à se faire oublier : il a connu Sarajevo et la prison. En liberté conditionnelle, c’est un homme brisé par la culpabilité qui tente de se reconstruire. Son seul souhait, ne plus laisser la violence le submerger. Une vie simple au plus près des forêts, en harmonie avec la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman noir, assez court, dans le cadre gris et humide des montagnes vosgiennes. Mais, attention à l'image de ses dernières, ce roman sans que l'on s'en rende compte, nous happe totalement.

Senones, village lorrain au pied des Vosges. C'est ici, dans l'un des coins de France où la désindustrialisation a été des plus forte qu'un entrepreneur local, magouilleur, bénéficie d'une certaine impunité grâce à un chantage à l'emploi. de plus, c'est l'un des seuls à accueillir d'anciens détenus en réhabilitation. C'est chez lui, qu'échouera Thomas Asano, ancien mercenaire dans les balkans. Travailleur et bon chasseur, il devient vite homme de confiance pour Léon Chevreux. Tout se passe plutôt bien jusqu'à ce qu'apparaisse une cargaison de drogue destinée à des malfrats nancéiens au moment même où Elise, la fille de Chevreux au même caractère se rapproche de Thomas. Décidément, il devient difficile de se faire oublier et de se construire un avenir différent du passé.

Sans que l'on s'en rende compte, Thierry Brun nous distille à petites doses, aux gouttes à gouttes, les éléments composants ce récit qui devient vite addictif. Il ne fait cependant que nous les livrer, à nous d'assembler le puzzle entre le présent, le passé, Béatrice et Elise, le vrai et le faux, l'imaginaire. Pour seul pardon, une expérience peu ordinaire de lecture. Sommes-nous totalement maîtres de notre destin ?

Un grand merci à Jimmy Gallier de Jigal éditions et à Thierry Brun pour ce sombre, très sombre voyage littéraire vosgien.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/1..
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Encore une fois j'ai eu la chance de gagner ce livre à un concours sur la page de l'auteur Thierry Brun.

Ce roman m'a emporté pas très loin de chez moi dans les Vosges où notre personnage principal vit dans une maison qui appartient à son nouveau patron.

Il essaie tant bien que mal de se faire oublier mais une jeune femme va bousculer sa routine quotidienne et il va à nouveau ressentir des émotions qui avaient disparu suite à la disparition de l'amour de sa vie, Béatrice.

Ce roman est vraiment très prenant et il y a beaucoup d'action, il est vraiment très doué Thomas pour se servir des armes à feu autant que pour se battre. C'est normal pour un ancien mercenaire.

Élise est la fille de son patron et c'est elle qui va devenir la grenade qui va lui permettre de redevenir celui qui sommeillait en lui, le guerrier aux sens développés et à l'instinct de chasseur d'hommes. Elle est chaude comme une bouillotte, il aura du mal à résister à ses avances.

Ils vont devoir prendre la fuite et se battre car le patron a fait une grosse connerie, il a volé un convoi de drogue qui appartient à des trafiquants très dangereux.

Comme dans un film, l'auteur m'a fait vivre des moments explosifs et percutants. Thomas veut sauver Élise de la mort, cette action sauvera surement son âme en souffrance car il est en quête de rédemption.

Je vous conseille de découvrir ce thriller captivant qui ne m'a pas laissé le temps de reprendre mon souffle jusqu'à la fin vous allez vous régaler.

Merci aux éditions Jigal pour les pépites que vous publiez.

Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Pour seul pardon
de Thierry Brun

Chronique de Bruno Delaroque

« Pour seul pardon », le dernier roman de Thierry Brun publié chez Jigal Polar, c'est d'abord une superbe couverture froide et lumineuse à la fois, épurée, du noir, du blanc, un paysage qui semble se perdre avec un horizon lointain.

Thomas Asano, un ex-taulard, ex mercenaire travaille dans le Morvan à la récolte du houblon. Un mot, une musique, une atmosphère, un regard et malgré son contrôle judiciaire, l'envie brutale de fuir lui prend. Fuir de vieux démons peut-être, une vie passée où celle à venir, besoin de liberté, de sécurité, oui ça doit être cela !

C'est un retour aux sources, à ses racines, les Vosges, Senones, un coin forestier et paumé en train de crever doucement mais surement. Les commerces et usines ferment, les âmes sont grises, les entreprises moribondes, les hommes rugueux et résignés tels des Don quichotte oubliés, marqués par l'usure de la vie et menant une lutte vaine contre on ne sait quoi, on ne sait qui.

Tout le monde se connait et se croise, gendarmes, paysans, chefs d'entreprise, maire ; tout le monde s'affranchit un peu de la loi étatique, chacun selon ses croyances et ses propres envies, un peu hors des clous. Mais tout le monde le sait, ne dit mot et consent, ça reste presque en famille.

Asano, ne veut pas d'ennuis, il a déjà donné. On découvre au fur et à mesure la vie antérieure de Thomas Asano, par bribes et par flash de retour, c'est extrêmement bien fait. Entre passé et présent, entre syndrome post traumatique et volonté d'oublier, il a juste envie de paix et de tranquillité.

Il ne veut pas mettre le moindre petit doigt dans une sale histoire car il sait qu'au moindre écart, sa conditionnelle saute.

Mais on ne se refait pas et comme on dit d'un chien que quand il a goûté au sang, il y regoûtera à nouveau, Asano va une fois de plus se laisser emporter dans un mauvais plan, pour les beaux yeux d'Elise, la fille du patron qui lui a fait du rentre-dedans et n'a pas dû trop insister. La chair est faible pour les hommes, ici comme ailleurs, et résister à des yeux de biche et un corps parfait, Thomas Asano ne sait pas faire, il va foncer tête baissée !

Spirale infernale et inéluctable, on sent l'étau qui se resserre sur notre héros, comme une machine à broyer. Un roman noir où la mélancolie se mêle à la violence, où la campagne ne tarde pas à se parer de la couleur rouge du sang, et où surtout en tournant les pages on se rend bien compte que l'issue risque de ne pas être joyeuse. Notre héros donne l'impression de dire : « Hé merde », il sait qu'il ne doit pas y aller, mais il y va.

Dans son précédent roman « Ce qui reste de candeur », (Jigal 2020), la thématique était plus ou moins la même avec déjà un protagoniste nommé Thomas. Thierry Brun nous remet le couvert avec encore plus de noirceur et des personnages qui ont des gueules de circonstances. Chacun est dans son rôle et ça fait mal ; ça cogne dur sans qu'on se soucie des conséquences ou de dommages collatéraux.

« Pour seul pardon » est un roman qui laissera en 200 pages un goût poisseux et ferreux, typique du sang qui coule. Mécanique implacable d'une chute annoncée, on adoucira juste la note de noirceur grâce à l'humanité de notre héros qui nous réconfortera un peu avec la férocité de l'existence.

Lu et approuvé !


Lien : https://www.whoozone.com
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Ancien combattant à Sarajevo, ex-taulard, Thomas Asano tente un retour à la normal dans un coin perdu des Vosges. Il a un toit, un travail et la volonté de se faire le plus discret possible, fini la violence, sa conditionnelle n'y résisterai pas. Thomas bosse dur, il chasse aussi, il reste un excellent tireur. Thomas garde son amour disparu dans son coeur et dans sa tête toujours, à chaque instant elle peut lui apparaître même si aujourd'hui Elise, la fille de son patron, lui donne du plaisir. Son patron c'est le vieux con, qui n'arrête pas d'écraser le monde sous son talon. le jour où il se retrouve avec une cargaison de cocaïne ne lui appartenant pas, Thomas répondra présent car il sait parfaitement de quelles façons tout peut dégénérer. le passé de Thomas refait surface et il réendosse bien malgré les attributs du guerrier avec une facilité déconcertante.
Un texte rude, masculin qui nous parle des blessures de l'âme, de la culpabilité qui pourrit la vie. Thomas est parfaitement adapté à son milieu, la forêt, les animaux, le maniement des armes et la stratégie qui va avec. le récit bascule dans la violence et Thomas n'a pas d'autre choix que d'y répondre pour sauver Elise. Ce texte n'est pas s'en rappeler celui de David Morell dans First Blood. Lorsque l'on subit, lorsque l'on n'est plus maître de sa destinée mais que le doigt dans l'engrenage vous avale tout entier.
Un roman noir, qui se déroule en pleine nature, pendant l'hiver dans le froid et l'humidité, le cadre donne aussi ce sentiment de solitude et de réclusion. Bien vite on appréhendera les autres comme une intrusion dans le monde de Thomas. L'auteur nous livre par touche tous les éléments dont nous avons besoin pour mieux cerner la personnalité attachante de son héros. On est vite happé par ce superbe récit. Bonne lecture.

Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Le coin est un peu perdu mais c'est voulu, Thomas Asano ne cherche pas la compagnie, il n'a pas envie qu'on s'occupe trop de lui, il préfère se faire oublier. Alors dans les Vosges, au milieu de nulle part, il se fait transparent. Il loue ses services, c'est un bosseur, un bon chasseur aussi, « braconneur » à ses heures. En liberté conditionnelle, il se tient droit, calme, prend sur lui quand ça bout à l'intérieur. Il pense à celle qu'il a aimée et se rapproche d'une autre, la fille de son patron. Il a connu le pire Asano, la guerre, la prison, l'arme à la main, les poings serrés, quel que soit le lieu, il a fallu qu'il se batte, qu'il s'en sorte … seul…
La violence, il a donné, il n'en veut plus, c'est fini tout ça !
Pourtant, il va être obligé de repartir et retrouver ses vieux démons. La faute à pas de chance. Son boss entre en possession d'un chargement de cocaïne qui ne lui était, bien sûr, pas destiné. Il le garde alors qu'il ne pourra pas le revendre …. Rapidement, de grosses voitures apparaissent, semblant chercher quelque chose… Thomas comprend vite qu'elles sont conduites par des malfrats qui ont eu vent de la récupération du colis et qui veulent rétablir l'équilibre en le reprenant. Il sera difficile pour Asano de se tenir loin de tout ça, surtout si la belle Élise est en danger. Pourra-t-il gérer et ne pas être impliqué ?
Il connaît les méthodes des hommes de main, il connaît la forêt et la nature aux alentours, il peut se cacher, ruser, essayer de minimiser les dégâts… essayer seulement parce qu'en face, on ne s'embarrasse pas de politesse, on ne prend pas de gants, on fonce dans le tas sans réfléchir, sans parlementer, sans affect….
C'est un roman âpre, dur, aux phrases courtes qui cognent, qui font mouche. Il n'y a pas d'indice temporel. On découvre la Vie d'Asano par bribes. Ce n'est pas linéaire, passé et présent se mêlent, les rêves également…
Il fait froid, humide, le décor est sombre, on est pessimiste devant tout ce noir et pourtant une certaine forme d'humanité, portée par Asano, se glisse entre les pages. Il redevient un guerrier, parce qu'il n'a pas le choix …. Il sait les risques qu'il prend et même s'il veut éviter certaines situations, il ne peut pas et doit se mettre en danger mais il le fait par amour et cela le rend terriblement humain. L'amour qu'il porte à la vie, aux femmes …..
Avec son récit, Thierry Brun nous rappelle combien il est difficile de revenir de « l'enfer », celui qui vous colle à la peau, qui envahit votre esprit, qui vous nargue, vous tue à petit feu malgré votre lutte pour vivre….

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans son sommeil Asano voit le soleil qui fore les frondaisons d’une clairière et le fond d’une rivière, des ombres y bougent, des pics de lumière se forment et se déforment, s’atomisent, irisent le pierrier, les fins rochers. Béatrice entre dans l’eau. Une bête se déplace, sous la surface, une bête ébène, mouchetée d’or. Sa peau se fond dans le flux… la créature s’immobilise, camouflée. Béatrice scrute l’eau, mais ne la voit pas.

Asano voudrait la prévenir, mais sa gorge n’émet aucun son. Et, Béatrice dérive en une nage fluide, se laisse flotter dans le courant, ses jambes, ses hanches ondulent, glissent sur les cailloux plats. Soudain, la chose est là, à moins d’un mètre d’elle. C’est un être de tous les reflets, de tous les miroitements.

Cette fois, ce n’est pas une illusion. Une grotte s’ouvre. Béatrice se sent attirée à l’intérieur sans pouvoir résister. Thomas crie dans son sommeil. Attention ! Attention !

Mais Élise dort et Béatrice n’entend rien. Elle avance dans la pénombre, se repère aux échos, aux courants. Le visage au ras du rocher. Elle le scrute, le touche du doigt.

Ça, c’est le voile de pierre. Minéralité de la caverne, son grain. La créature noire ondoie. Béatrice s’en rapproche. Un foisonnement de formes. Elles s’imposent, si réelles. Soudain, l’animal se dresse fièrement. Il lui donne à voir le présent, le passé. Rien au futur.
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Plus tard, elle roulait sur l’E78 en direction d’Arezzo et des larmes coulaient enfin derrière les verres teintés de ses lunettes.

« J’arrive Thomas. Tu m’entends, je le sais. Je sais que tu m’entends. Ton silence ne me dérange pas. Nous avons tout le temps… »

Elle savait aussi qu’il n’y aurait pas d’idylle avec un inconnu avant longtemps. Mais pour l’instant, malgré sa peine, c’était une belle journée qui s’achevait. Demain et les jours, les semaines suivantes, sans doute des mois ou des années, elle resterait vigilante. Ça ne se terminerait pas dans une détonation, mais dans un silence de plomb.
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Personne n’est préparé à la violence. La vraie, celle qui surgit dans le quotidien, l’intimité. Pas même un gendarme qui pensait en avoir déjà vu de toutes les couleurs. On prend son service, on est à peine réveillé, on discute devant la machine à café. Le téléphone sonne et on répond. Il se passe quelque chose de très grave chez les Chevreux. Le malheur vous rattrape. Impossible d’appliquer la routine qui d’ordinaire vous protège, de jouer la mise à distance, c’est Léon, c’est Élise et Martin. Élise, vous l’avez quasiment vu grandir. Martin, de la cour de récré à la fermeture de la boucherie. Des parcours de votre vie. Oui, c’est ici. Ça pourrait tout aussi bien toucher votre femme, vos enfants. Vous vous retenez de les appeler, juste pour entendre leurs voix. Une vague d’appréhension lessive le cerveau, balaie toutes les certitudes, casse les verrous, renvoie les procédures à d’insignifiantes et incompréhensibles recommandations. Une enfilade de mots, de préceptes qui ne semblent plus concerner l’évènement qui se joue en ce moment même.

Alors, chaque pas rapproche Cherdier de l’incapacité à gérer.

Mais, Cherdier y va.

Cherdier y était, maintenant.

Ça le dépassait complètement.
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Quand on en vient à imaginer détruire son prochain, c’est déjà trop tard. Comment expliquer à Élise que ce serait violent et bref, qu’il n’y aurait aucune beauté, aucun héroïsme en d’interminables poursuites et actes de bravoure ? Ça ne durerait que le temps d’y penser, dans un camp ou un autre, on devrait traîner les cadavres jusqu’à un ravin ou une poubelle…

On ne disait jamais aux jeunes soldats qu’ils allaient voir la mort, on les abreuvait de technicité, on parlait de Target, d’objectifs, de réalités du terrain, de chaîne hiérarchique, d’ordres.

On n’imaginait pas avec quelle rapidité le corps pouvait se dégrader. Une jambe qui pissait le sang, le froid, le chaud, l’immobilité et la marche forcée, la soif et le manque de sommeil, autant de facteurs et d’évènements qui souvent précipitaient le fuyard le plus déterminé dans les bras de ses traqueurs.
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Et Cherdier, en bon policier, acquiesçait toujours sans rien dire, mais reniflait maintenant le câble du treuil avec l’air de pouvoir déterminer s’il avait dernièrement été en contact avec du sanglier, du sang humain, des paquets de cocaïne ou de la kryptonite.
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Francois Angelier Elise Lepine Les Rapaces, Thierry Brun, éditions Le Passage.
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