Au XIX° siècle, qu'il soit historique, policier ou social, le mélodrame triomphe sur les boulevards. "Fanfan la Tulipe" de
Paul Meurice, "Cartouche" de Dennery et Dugué, "La porteuse de pain" de Xavier de Montépin et "
Le bossu" de
Paul Féval gagnent la faveur du public.
Ce genre nouveau est apprécié dès la restauration.
Il se définit par les caractéristiques de sa dramaturgie qui sont bien précises. C'est un théâtre de divertissement qui privilégie le spectacle et qui est destiné à former le peuple, à lui enseigner les valeurs civiques et religieuses.
Après la démolition du "Boulevard du Crime", le public bourgeois lui préférera le Vaudeville qui pourtant utilise, dans un autre registre, ses principaux procédés. Tandis que la clientèle populaire, rejetée à la périphérie de la ville, se tournera plutôt vers les cafés-concerts.
Qu'il se place dans un registre sérieux ou bien qu'il se veuille comique, le genre que l'on nommera bientôt le "Boulevard", parfois provocateur, souvent démagogique, est toujours un théâtre populaire.
Derrière un terme galvaudé à force d'être utilisé se cache une dramaturgie multiple, à la fois complexe et hétérogène. Il se compose du mélodrame, de la féerie et du drame qui le portera jusqu'au théâtre réaliste....de l'opérette, de l'opéra-comique et d'un certain Vaudeville.
Ce petit essai, très complet, explique de manière très intelligible tous les méandres de ce théâtre et toutes les subtilités des connivences qu'il entretient avec son public.
Très érudit, il cite de nombreux titres de pièces, il évoque de nombreux auteurs, il éclaire les nombreux théâtres des grands boulevards et les principaux du boulevard du Temple.
Brigitte Brunet signe là un ouvrage qui, s'il est un petit livre par son format , s'avère être une mine de savoir sans en être pour autant ni ennuyeux, ni réservé à une élite de connaisseurs. Il est agréable et instructif.