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EAN : 9782746506664
96 pages
Le Pommier (11/10/2013)
3.58/5   6 notes
Résumé :
A l'origine de cet ouvrage, une question, à la fin d'une conférence que donnait l'auteur sur la paléontologie. Une question à laquelle il ne s'attendait pas : "Mais monsieur, à quoi cela sert, ce que vous faites ?" Rien d'agressif dans le ton de la dame qui l'interrogeait ainsi, mais une perplexité certaine : quelle utilité cela pouvait-il bien avoir de s'intéresser à des êtres morts depuis des millions d'années ? Formulé plus abruptement, cela aurait pu donner : "M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A l'instar d'autres éditions, ce court essai part d'une question venant du public d'une conférence. L'intérêt premier est donc de recourir à des questions d'individus qui ne sont pas de la profession de l'auteur, ici la paléontologie. Ce type d'ouvrage est l'occasion de sortir des discussions entre spécialistes et interroge la place des recherches dans la société civile. Mais cela reste une critique pour l'ensemble des éditions publiant ce genre d'exercice. Encore faut-il que cet objectif soit tenu.
Ici l'auteur relève différents éléments qui lui semblent pertinent pour répondre à cette question de l'utilité des connaissances sur les dinosaures. Ce que j'ai particulièrement apprécié est que l'auteur part justement de l'échange qui a eu lieu durant la conférence. Force est de constater que sa réponse sur le vif ne lui convenait pas entièrement.
En se penchant sur la question, il relève que le simple fait de connaître l'existence des dinosaures permet de se rendre compte de l'épaisseur du temps. Toutefois cette épaisseur ne peut selon lui se ressentir que si l'on complexifie le débat. En effet, il réfute l'utilisation du mot "préhistoire" afin d'éviter que l'ensemble des périodes géologiques ne soient ficeler en un terme qui égaliserait cette épaisseur à un seul horizon. Il en profite ensuite pour montrer que les couches géologiques et ce qu'elles contiennent rendent compte sur une même localité de variations profondes de l'environnement (passage d'un univers marin à un univers de terre ferme par exemple). Ce qui longtemps a semblé paradoxal. Pour sortir du paradoxe, il faut, dit-il, sortir du parallèle entre l'actuel et le passé. Tout en proposant une relecture de l'histoire de la discipline paléontologique, il montre que les démonstrations de la sélection naturelle dans la seconde moitié du 19ème siècle puis à la fin de la première moitié du 20ème siècle de la tectonique des plaques et des connaissances sur le climat ont permis l'élaboration de cartes paléogéographiques ouvrant sur une meilleure compréhension des dynamiques sous-tendant les changements environnementaux.
Sa dernière assertion concerne le retour des études sur les grandes extinctions qui ont ponctué l'histoire de la vie sur la planète Terre. En partant, à rebours comme souvent dans ces disciplines, de l'existant, l'auteur montre en quoi les extinctions massives ou diffuses sont de plus en plus difficilement corrélables à la présence humaine (potentiellement valables aujourd'hui, déjà discutables il y a 12 000 ans, inconciliables il y a 66 millions d'années…). Ce dernier exercice permet à l'auteur de dire que les changements brutaux ou diffus sont des phénomènes incompressibles et que les tentatives pour stabiliser le climat par exemple sont, à l'échelle des temps géologiques, stériles. Ainsi malgré quelques lourdeurs de style qui l'empêche par moment d'être aussi accessible qu'il le pourrait, cet ouvrage remplit efficacement son rôle et l'on sent au fil des pages toute la fécondité d'un échange sincère entre la recherche et le public.
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Un très bon livre pour savoir comment parer à la fatale question de l'utilité de la paléontologie ! Mais on peut apprécier aussi comment l'auteur met en avant le fait que non, il ne s'agit pas que d'un "intérêt enfantin" qui aura persisté jusqu'à l'âge adulte pour tous les chercheurs qui jonglent entre étude des fossiles, statistiques, analyses et autres mesures de haut niveau.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Mais Monsieur, à quoi cela sert, ce que vous faites?" Rien d'agressif dans le ton de la dame qui m'interrogeait ainsi, mais une perplexité certaine: quelle utilité cela pouvait-il bien avoir de s'intéresser à des êtres morts depuis des millions d'années?
Ma réponse ne fut peut-être pas de nature à la tirer de sa perplexité. Je mis en avant l'aspect culturel de la paléontologie, son rôle dans l'accroissement des connaissances humaines - et le fait que la recherche fondamentale n'a pas à "servir à quelque chose". Un ami mélomane me fit remarquer, à la fin de la conférence, que j'aurais aussi bien pu répondre à la question par une autre question: "Et la musique de Mozart, à quoi sert-elle?".
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Sans doute devons-nous nous soucier des changements climatiques qui se produisent aujourd'hui, et de l'élévation du niveau des mers qui en est le corollaire, parce que ces modifications peuvent influer sur notre mode de vie. Mais ne perdons pas de vue que pendant des milliards d'années avant que les humains n'apparaissent et commencent à transformer leur propre environnement, la géographie et les climats ont constamment changé. A cette échelle, nos tentatives pour conserver le monde dans un état que nous souhaiterions stable ne peuvent qu'apparaître futiles.
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Qu'on le veuille ou non, le climat change pour des raisons qui n'ont strictement rien à voir avec les activités humaines, et quand bien même nous arriverions à juguler nos émissions de gaz à effet de serre, cela n'empêcherait pas ces changements naturels des conditions climatiques de se produire.
Et c'est peut-être là que le message de la paléontologie dérange. Car on peut le résumer en une phrase simple : tout change sans cesse. La géographie change, le climat change, les paysages changent, les espèces animales et végétales changent. Or, au fond de nous-mêmes, ne percevons-nous pas le changement, surtout celui sur lequel nous n'avons aucune prise, comme une menace ? N'aspirons-nous pas plutôt à la stabilité, à la constance ? Les fossiles sont apprennent de façon indiscutable que cette aspiration, à long terme, est vaine. Comme Darwin a fini par nous en convaincre, les êtres vivants, précisément parce qu'ils sont vivants, sont entraînés dans une transformation perpétuelle, et nous n'échappons pas à la règle. Il y a tout lieu de s'en réjouir, car le contraire de l'évolution, c'est l'extinction.
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