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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Patron, doublez-moi Ces Emotions Névrotiquement Transcrites, Ces Restitutions Irrémédiablement Trop Irrationnelles Qui Ulcèrent, Ebaubissent, Subjuguent...

Après une longue pause dans l'hémisphère sud bravant un cyclone tropical pour la première fois de ma vie (et la dernière fois j'espère), je reviens en métropole avec eau, électricité et internet retrouvés pour vous faire découvrir (ou redécouvrir) le livre de James Lee Burke « Black Cherry Blues », troisième d'une série de romans dont le héros cajun (francophone de Louisiane) se nomme Dave Robicheaux.

En préambule et pour mieux comprendre la personnalité de Robicheaux, l'auteur rappelle à travers quelques cauchemars de Dave qu'il a perdu sa femme dans un meurtre horrible dans un précédent roman. En outre, Dave a adopté une petite d'origine Salvadorienne Alafair, prénom de la propre fille de Burke, qui lui sert d'unique boussole lorsque sa vie ne va plus tenir qu'à un fil. Un fil d'enfer je dirais même…

Enfin, participant fréquemment aux réunions des AA, Dave a est un ancien flic qui rimait avant avec alcoolique (Ô surprise) en duo avec un certain Clete qui l'appelait gentiment « Belle-mèche ». Sympa, non !

Alors que Dave se consacre principalement à l'éducation de sa fille qu'il appelle par ailleurs petit mec (James Lee Burke adore vraiment les surnoms plutôt étranges !), un vieil ami d'enfance Dixie Lee Pugh débarque pour confier à Dave quelques secrets au sujet de deux meurtres d'indiens liés à des questions d'exploration de gaz et de pétrole dans la région.

Prenant trop à coeur les problèmes de son ancien ami, Robicheaux va jouer au flic sans en avoir les prérogatives. Et les ennuis vont lui tomber dessus comme jamais et le conduire dans le Montana près de Missoula….

Missoula, Missoula… Ne serait-ce pas la ville d'adoption de James Crumley, le grand écrivain du dernier baiser !

Comme ce dernier, James Lee Burke excelle dans l'exploration des personnages plutôt cabossés et usés par la vie et par l'alcoolisme bien entendu. Dans un style plutôt flamboyant quand il s'agit de s'extasier devant les paysages américains, James Lee Burke réussit également à alterner subtilement les phases d'introspection de ses personnages et les scènes d'action parfois violentes jusqu'au dénouement final plutôt haletant.

Même si j'ai grandement apprécié ce roman, je pense qu'il aurait été préférable de commencer par le premier opus de la série « La pluie de Néon » afin de mieux appréhender la première partie du roman.

Toujours est-il que je reviendrai explorer la bibliothèque fournie de cet écrivain américain avant ma 300ième critique, c'est certain !

A découvrir sans modération et bonne année à tous au passage.
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Lire un James Lee Burke, c'est plonger dans le bayou, dans la Nouvelle-Orléans, dans la Louisiane et se prendre la chaleur moite de la région.

Lire un roman avec Dave Robicheaux, son cajun, c'est manger des mots et des phrases qui doivent se déguster lentement, sous peine d'indigestion.

Non pas que sa plume soit lourde ou engoncée, juste qu'elle est prolixe dans ses descriptions, dans les états d'âmes de Dave et qu'ici, tout va à son rythme.

L'auteur n'est pas un manche, il sait « causer » et il vaut mieux savoir où l'on va sous peine de ne pas profiter du voyage comme il se mérite.

Une enquête de Dave Robicheaux, c'est de la lenteur, des emmerdes, du sang, de la violence, des écrevisses et des phrases avec l'accent cajun pour la petite Alafair, la gamine qu'il a adopté dans l'épisode précédent (que j'ai sauté par erreur, passant du tome 1 au 3).

Alors que j'étais bien dans le bayou, voilà que notre Robicheaux va mener son enquête dans le Montana et il va y laisser des plumes et des dollars car quand on s'attaque à des truands, faut pas s'étonner qu'ils vous la foutent profond dans le cul et que ce soit vous l'accusé d'un crime que vous n'avez pas commis.

Chez James Lee Burke, les personnages sont cabossés par la vie, l'alcool, la drogue, les combines foireuses. Robicheaux lui-même est un ancien alcoolo et ancien flic. C'est vous dire ses tourments. Son épouse est décédée des circonstances dramatiques et son fantôme la hante toujours, lui apportant des réponses, du réconfort.

Cela faisait longtemps que j'avais mené ma première enquête avec Dave Robicheaux et depuis, je n'avais plus eu le temps de me poser sur son ponton. Je suis allée à la pêche aux truands en sa compagnie et ce fut une belle aventure, même si on s'est pris des coups. Attention, on les a rendu.

Robicheaux est une belle âme, malgré ses défauts. Parfois un peu trop bien. Quand on a affaire à un salopard, on ne le met pas en garde d'un possible sabotage, on le laisse s'écraser tout seul comme une merde.

James Lee Burke est un grand auteur qui possède une belle plume et pour en profiter pleinement, il faut prendre le temps de le lire, d'aller à son rythme, d'écouter les états d'âmes de Dave Robicheaux et le laisser mener son enquête à son rythme et à sa manière.

Une excellente idée que j'ai eue de revenir à des classiques…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Black Cherry Blues de James Lee Burke
Dave Robicheaux est hanté par la mort de sa femme. Il décide de s'attaquer à son problème d'alcoolisme et s'inscrit aux Alcooliques Anonymes. Il a abandonné la police, gère son activité de location de bateaux et s'occupe d'Alafair la petite fille qu'il a recueilli. Il croise un soir dans un bar un vieux joueur de blues qu'il avait connu en 56 à l'institut de Louisiane du sud, Dixie, reconverti en «collecteur de baux»suite à un accident de la route dans lequel un gamin est mort. Il lui parle du versant Est des Rocheuses où des gens veulent exploiter le sous sol riche en millions de mètres cubes de gaz. Pour arriver à leurs fins ils auraient tué plusieurs personnes mais Dave n'est pas chaud pour replonger dans les ennuis. Sauf quand Dixie mentionne le nom de la compagnie, la Star, celle où son père est mort dans un accident de forage il y a 22 ans. Un certain Nygurski vient lui parler de Dixie sui serait devenu un important dealer. Dave perplexe va devoir démêler cette histoire qui sent le gaz et les dollars, faire resurgir un passé qu'il aurait aimé oublier et va retrouver une fois de plus Cletus là où il ne l'attendait pas.
Un récit bien complexe, une ambiance à couper au couteau et un Dave Robicheaux toujours au prise avec ses démons, plus perdu que jamais mais bien décidé à protéger ceux qu'il aime à n'importe quel prix.
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Un Dave Robicheaux dans la scoumoune jusqu'au cou, au point d'être inculper de meurtre avec préméditation et de risquer un séjour de vingt piges à Angola.
Black Cherry Blues est une longue souffrance. Robicheaux se remet mal -et on le comprend- de l'assassinat d'Annie et dans ses rêves, tout se mélange : son père, Annie, les indiens, le bayou.
James Lee Burke livre avec Black Cherry Blues une partition des plus noires, avec un Robicheaux vidé, usé, au bout du rouleau, proche de s'enfiler le canon du 45 dans la bouche et faire taire une fois pour toutes ce monde de souffrance.
Roman sur la rédemption, sur l'acceptation de la souffrance, Robicheaux se muant en Sisyphe le temps d'un voyage dans le Montana. Mais hisser le rocher en haut de la Bitterroot ne le condamne-t-il pas immédiatement à une descente encore plus dévastatrice ?
Black Cherry Blues va éprouver Robicheaux aussi bien que le lecteur en réservant de faibles plages à l'action et privilégier la réflexion, l'évasion onirique, les longues descriptions qui explorent si bien chez Burke la psyché humaine. Un grand roman surement l'un des meilleurs de la série.
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Troisième virée avec ce bon vieux Robicheaux: dépaysement en perspective, puisqu'on va quitter sur la moitié du roman la Louisiane chérie par Burke pour les grands espaces à ciel haut du Montana. Pari risqué, tant les atmosphères de bayou participent aux charmes des oeuvres de la saga Robicheaux.

Si les deux premières oeuvres traversaient le champ de la littérature à-travers des thèmes aussi lourds que l'alcoolisme, la responsabilité ou l'innocence; autant dire qu'avec "Black Cherry Blues" on ne se dirige pas vers plus de légèreté. Avec toute la fougue et l'orgueil qu'on connait au personnage, Robicheaux commet de nouveaux de lourdes erreurs aux conséquences plus catastrophiques que jamais. Ah! on n'enlèvera jamais à Dave sa jugeotte, son "gut feeling", parce que de l'instinct, il en a à revendre. Il ne se trompe que rarement sur ses interlocuteurs, et trie le bon grain de l'ivraie en un coup d'oeil.
Mais voilà le problème: en voulant aider un vieux copain, Dixie, il va aussi plonger à-travers des strates successives d'ombres et de souffrance pour finir étouffé de cette terre viciée des caïds. Et de se faire piéger, enterré vivant: le piège se referme sur notre héros bancal, et le voilà inculpé pour homicide volontaire avec tous les détails focalisant sur lui comme unique coupable. Et c'est ainsi que finit, encore une fois, le quotidien paisible de loueur de barque, avec ses truites grillées au barbecue avec Batist et Alafair, son ami "nègre" de toujours et sa fille adoptive.

C'est lorsqu'on imagine tout perdre qu'on mesure la préciosité des petites choses, et Dave Robicheaux le réalisera d'une manière terrible. Une chose est absolument bien retranscrite par Burke: c'est l'impasse. L'imminence de la condamnation et l'absence totale d'espoir dominent ici tout le récit: la narration est sous tension, les actes de plus en plus désespérés et les choix de Robicheaux de plus en plus douteux. En comparaison aux deux premiers tomes, l'adhérence du lecteur pour le personnage-phare est ici imparfaite. Et bien souvent au cours de ma lecture, je me suis démarqué des choix de Dave, en désaccord avec son mode d'action ou ses sentiments. Loin de plomber le récit, cela rajoute une nouvelle richesse à un personnage qui restera pour moi une très belle création.

Il y a néanmoins dans ce roman bien plus de défauts que dans les premiers opus. Si j'ai adoré, comme toujours, plonger dans les hantises de Dave personnalisées cette fois-ci par des spectres aquatiques, force est de constater que dans ce roman, c'est long. La partie du récit se déroulant au Montana, si elle apporte une certaine fraîcheur à la saga, est tout de même assez laborieuse. Cela est particulièrement appuyé par le fait que l'intrigue illustre un cul-de-sac. Dave est dos au mur, ne perçoit aucun échappatoire, et le lecteur de la même façon. Cela provoque ainsi un récit sans débouché, efficace mais finalement assez angoissant. J'aurais préféré un temps plus court et plus intense plutôt que cette lancinante débâcle dans laquelle Robicheaux peine.
De la même façon, la fin arrive alors de façon si impromptue et simple que cela offre un contraste beaucoup trop marqué avec le corps du roman. du jaune pétant sur un monochrome pourpre. Et force est d'avouer que c'est finalement un peu décevant. Les quelques personnages introduits lors du séjour au Montana ont, in fine, une portée assez courte et ne resteront pas marquants dans la saga (je parle, par exemple, de l'institutrice d'Alafair). Cela donne un côté anecdotique à ce séjour hors Louisiane, ce qui est évidemment dommageable.

"Black Cherry Blues" reste cependant un très bon roman, bien au-dessus de la plupart des romans du même genre; mais il ne s'illustrera pas comme le meilleur des trois premiers tomes.
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James Lee Burke est constant et toujours habité lorsqu'il écrit sur la Louisiane. L'histoire est un peu différente en ce sens qu'ici, Belle Mèche passe son roman a essayé d'éviter la prison avec son sens aiguisé et inébranlable de la justice. Burke nous replonge dans la psyché tourmentée de Dave Robicheaud et si j'avais peur de la redite, j'ai quand même été rapidement rassuré bien que je n'ai pas été happé comme lors de la lecture des 2 romans précédents. J'ai un peu peur que la série s'essouffle, mais vous me direz peut-être qu'il n'en est rien ce qui, je l'avoue que ça me me ferait très plaisir!
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Dave Robicheaux qui se remet péniblement de l'assassinat de son épouse se trouve sollicité par un ancien pote et va se retrouver dans le Montana (pays du grand ciel où il va être pris pour un canuck) a délivrer quelques bastos
Cletus Purcel hawaïen en diable surtout en chemise et toujours aussi raffiné "... comme si un éléphant venait de lancer un pet dans la pièce "
Alafair regarde Donald Duck à la télé et va partir en vacances pendant que daddy fait bouillir la marmite.
le coon Tripod pète la forme et a une activité du tonnerre intense
"D'mande'z'y donc c'qu'y a fai ,li, le coon vas-y r'nifler" nous dit Baptist
L'orthographe s'améliore dans le bayou c'ét-y pas vrai?
Pour la suite prenez le bouquin ça vaut le coup pas de temps mort que du vif et ça dégaze!
S'cusez -moi, J' vous la fait brève c'est la fin de l'année
Bonnes fêtes!
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Il s'agit du premier roman de cet auteur que je lis.
Bien qu'au départ, je ne sois pas vraiment attirée par le roman noir et à ses personnages évoluant souvent entre ratage et désespoir, j'ai été touchée par l'humanité de Dave Robicheaux et sa complexité. L'autre personnage principal de ce roman est la Louisiane, son langage, sa cuisine, un personnage à part entière !
Ex-flic, ex-alcoolique, profondément catholique, Dave se retrouve malgré lui entraîné dans des complications qui ne le regardaient pas au départ, mais il ne peut refuser d'aider un ancien ami qui a besoin d'aide. J'ai trouvé l'intrigue un petit peu embrouillée, mais j'ai été portée jusqu'à la fin de l'histoire par les personnages. Et j'ai été heureusement surprise de trouver dans ce style de roman un ex-flic qui soit capable d'admirer les jeux du soleil et des feuilles d'arbre sur le visage d'une petite fille.
Bref, ce n'est pas vraiment mon univers, mais l'auteur est si bon que je vais me laisser tenter à parcourir d'autres romans de lui.
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Au moment où éventuellement j'aurais pu me lasser des paysages de Louisiane, James Lee Burke, décide de déplacer son ex-policier vers d'autres contrées bien plus au nord et plus précisément, dans le Montana, au pays des Indiens Pieds Noirs, là où le Continental Divide partage en deux, les montagnes Rocheuses.

Surprise ? Pas tant que ça.

D'abord, parce que le Montana est l'autre "pays" de Burke.
Ensuite, parce que le parallèle avec la Louisiane et le peuple cajun est évident.

Tout comme les rescapés du " grand Dérangement ", les Indiens pieds-noirs sont originaires du Canada, ont été maltraités, parqués, et leur sous-sol regorge aujourd'hui de richesses inattendues. Là-bas, sous les pieds (Noirs, donc), se situent des réserves de gaz qui attirent les convoitises. Catastrophe pour un peuple dont les Esprits habitent les forêts.

Comment Robicheaux s'est-il retrouvé là ?
Un peu, comme d'habitude : par devoir et bêtise.

Alors qu'il savoure tranquillement dans un bar, une tranche de poulet frit en écoutant du Jimmy Clanton, il est abordé par une connaissance de son passé, Dixie Lee, une ex-vedette de rock'n'roll, tombée au fond du trou. C'est en lui venant en aide, après beaucoup d'hésitation, que Robichaux se trouve pris dans un engrenage qui risque de le conduire au pénitencier.
Pour sauver sa peau, il doit enquêter loin de ses bases.

Ne croyez pas pour autant que le changement de décor va inhiber Burke et lui faire jeter son lyrisme aux bayous, bien au contraire.
Défilent sous nos yeux les rivières bordées de saules, les échardes d'éclairs dansant sur les crêtes au-dessus des lignes boisées de l'horizon, le ciel roulant en lambeaux de nuages noirs, les rivières moussant en écume blanche dans les canyons, les vallées qui se voilent d'une brume pourpre tandis que les derniers reflets du soleil couchant viennent brasiller sur les zones sombres plantées de pins à bois lourd....

Quel que soit le territoire, le talent de description de Burke reste intact.

Pour le reste, on retrouve un Dave Robicheaux tel qu'on l'aime, à savoir, incapable de résister trop longtemps à ses pulsions d'auto-destruction et paradoxe vivant.

Il est comme ça notre cajun préféré, il cède à la tentation " par colère et par orgueil, ces deux têtes serpentines de l'Hydre, des défauts qui avaient fait de lui [moi], un alcoolique " et comme lui dit un Fédéral : " Si jamais vous sortez de cette histoire, débrouillez-vous pour reprendre un insigne. Je pense que tout le monde préférerait vous avoir à l'intérieur de la tente en train de pisser dehors par l'auvent, que l'inverse. "

En attendant ce moment, Robicheaux qui croit de moins en moins en lui-même ou en les flics, croit de plus en plus en la prière qui lui donne au moins l'impression de traiter " avec quelqu'un qui possède une autorité réelle ".
Ex-flic, ex-alcoolique, nouveau croyant, le cocktail n'est pas si banal.

Dans ce récit, la route de Belle-mèche croise à nouveau celle de Clete, son ex-coéquipier qui livre sur celui qui reste son ami, un diagnostic lucide : " Tu sais comment va le monde, tout comme moi. Mais la moitié du temps, tu agis comme si tu ne le savais pas. Et ça te permet de te sentir meilleur au milieu de mecs comme moi. "
Car si Robicheaux prétend s'abandonner entre les mains de son " Tout-puissant ", cela ne l'empêche pas de prendre soin par ailleurs, d'emmener avec lui " un 45 et un chargeur de rechange " plutôt qu'un chapelet.

Ce livre résume bien le paradoxe Burke. Ce n'est pas parfait, on se dit que l'intrigue est bancale, que les descriptions étouffent parfois le récit, que l'obsession alcoolico-mystique de Robicheaux est pesante....Rien n'y fait, on est emporté quand même.
C'est la marque des grands.

Au passage, il faut encore saluer la traduction de Michalski qui rend parfaitement toute la richesse de l'ouvrage et qui n'hésite jamais à détailler dans ses renvois, les références qui nous échapperaient sans lui.
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Nous voici en Louisiane, plus précisément en pays cajun, au coeur du bayou, contrée de marais, de typhas et de pacaniers.

Dave Robicheaux, ex-flic, ex-alcoolique, y vit d'une entreprise de location de bateaux, en compagnie d'une fillette d'origine salvadorienne qu'il a recueillie, de ses deux employés et d'un raton laveur. Ses nuits sont hantées par les fantômes des êtres chers qu'il a perdus dans de dramatiques circonstances : son père, qui a péri dans l'explosion d'une plateforme pétrolière, et sa femme, Annie, sauvagement assassinée.

L'apparition de Dixie Lee Pugh, un ancien camarade d'université devenu prospecteur immobilier et ayant gardé un fort penchant pour l'alcool, va bouleverser son existence en l'entraînant dans une sombre histoire de meurtres. Celle-ci va le mener sur la piste de tueurs sans états d'âme, de mafieux en quête d'affaires juteuses et sur le territoire des indiens Pieds Noirs du Montana.

Ce qui m'a frappée en premier lieu dans ce roman, c'est l'amour de la nature qui en émane. Cela peut sembler paradoxal, car il s'agit bien d'un roman « noir », mais la place qui est accordée à l'environnement naturel des protagonistes (arbres, chants d'oiseaux, pluie, odeurs des sous bois…) y est si importante qu'elle en fait presque un personnage à part entière, omniprésent. Les travers des hommes, et la violence du monde dans lequel ils évoluent en ressortent avec d'autant plus d'acuité. Institutions judiciaires inaptes à protéger les innocents et à empêcher les coupables de nuire, impunité obtenue grâce au pouvoir et à l'argent…Et le constat, désabusé, que le mal et le bien sont des notions relatives, car définies par un système défaillant qui peut difficilement s'ériger en modèle.

Autour de Dave, « héros » crédible car faillible, évolue toute une série de personnages élaborés, qui contribuent à la densité du récit et ajoutent à l'intérêt de l'intrigue. Mais l'intrigue n'est qu'une des fascinantes facettes de l'ouvrage : quand on referme « Black Cherry Blues », c'est aussi en gardant en tête l'atmosphère marécageuse de la Louisiane, l'image des montagnes du Montana, et celle d'une culture (musicale, culinaire, linguistique,…) enrichie par la diversité ethnique. Et c'est aussi en emportant une lueur d'espoir, puisque par la bonne volonté de certains hommes, la justice parvient quelquefois à être rendue…
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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