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3,87

sur 2913 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Recueil de nouvelles lu à l'adolescence, autant dire il y a une vingtaine d'années, et bien que je me rappelle difficilement ce que j'ai mangé hier à cause de tous les cachetons que j'enquille à cause de ma maladie, le souvenir de ces courts récits est encore très présent dans ma mémoire.

Je me souviens du plaisir que j'ai ressenti en parcourant ces historiettes de Dino Buzzati. En particulier, "chasseurs de vieux" m'avait bien fait sourire et (elle fait écho à l'actualité en ces temps de réforme des retraites : on n'a pas exploré toutes les pistes ^^).

A mettre entre toutes les mains. Même un tout jeune lecteur y trouvera son compte facilement.
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Buzzatti : poète,visionnaire, grand écrivain...auteur du roman qui m a peut être marqué le plus profondément ( le désert des tartares) pendant qu on lit du Buzzatti, on a l impression d un chuchotement imperceptible au creux de son oreille...sa prose je trouve susurre des trucs directement à l inconscient..
Les nouvelles de ce recueil sont dans l ensemble cet acabit : merveilleuses, flippantes ou oniriques...du grand art !
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Un livre rempli de nouvelles de genre fantastiques pour la plupart, une réflexion sur notre société, des nouvelles courtes sauf la dernière (Voyage aux enfers du siècle) qui est la plus longue et qui invite à se poser la question de savoir si ce n'est pas l'homme qui construit et bâtit son propre enfer sur terre. Un style clair et concis, des thèmes accrocheur et qui nous interpellent dans notre humanité, une vision parfois désabusée de l'homme et de sa condition mais toujours lucide sur notre temps et ses travers avec parfois des traits forcés par la dimension fantastique comme pour mieux faire prendre conscience d'un mal qui s'étend et causera notre perte si l'on n'y prend pas garde, c'est aussi un appel à une nécessaire vigilance pour garder et consolider une société plus humaine et plus solidaire. Un recueil toujours terriblement d'actualité, à avoir dans sa bibliothèque.
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- Dino Buzzati, vous connaissez ?
- ...
- Mais si, Dino Buzzati, "Le Désert des Tartares"
- Ah oui, Dino Buzzati, celui qui a écrit "Le Désert des Tartares" ?
- Lui-même. Je vois que vous le reconnaissez spontanément.
- Pensez donc, je ne connais que lui !
Tu parles. Bon, le Désert des Tartares, c'est assez connu, et il y a le film de Zurlini de 1976, avec le regretté Jacques Perrin. Mais Buzzatti, qu'est-ce qu'il peut nous en dire de plus, ce type qui connaît tout de lui?
A sa décharge, beaucoup de gens sont comme ce quidam. Et c'est bien dommage. Car Buzzati (1906-1972) c'est un drôle de bonhomme. Pas tellement dans "Le Désert des Tartares" (1940) qui est une allégorie - très belle, au demeurant - sur l'absurdité de la vie et sur l'emprise du temps sur nos existences. Mais surtout dans ses nouvelles où il développe un univers à la fois réaliste et onirique, où le merveilleux s'insinue dans le quotidien, où il se délecte à jouer avec le lecteur. Oui, le fantastique italien existe, je l'ai rencontré. En la personne et l'oeuvre de Dino Buzzati, entre autres (Italo Calvino n'est pas mal non plus...).
"Le K" (1966) est son plus célèbre recueil de nouvelles, avec "L'Ecroulement de la Baliverna" (1958). On y trouve une cinquantaine de nouvelles de longueur variable, dont plus de la moitié relève du fantastique. Mais du fantastique à la Buzzati, à la fois ponctuel et intemporel. Dans "Le K", par exemple (la nouvelle qui donne son titre au recueil), un homme passe sa vie à fuir un monstre qui, loin de lui faire du mal, allait lui apporter la fortune. Dans "Pauvre petit garçon"... celle-là, si vous voulez savoir de quoi elle parle, rendez-vous en citation, car il est écrit "Tu ne divulgacheras pas". Dans "Le veston ensorcelé", un jeune homme achète un veston ensorcelé dont la poche droite fournit à la demande des billets de banque. Bonne affaire ? C'est à voir... Des histoires comme ça, il y en a cinquante, drôles ou tristes, noires ou roses, souvent teintées de fantastique, toujours attrayantes.
Buzzati, comme Calvino, est un enchanteur.
Et avec des enchanteurs comme ces deux-là, nous n'avons pas de mal à être... sous le charme, n'est-ce-pas ?
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Pour moi le meilleur recueil de nouvelles.
Des nouvelles acides, portant à réfléchir, merveilleusement bien écrites, de l'humour, de la réflexion, des chutes à tomber. Univers fantastique, politique, philosophique, historique, sociologique ... tout se mêle et s'entremêle. A piocher au gré de ses humeurs. A déguster longtemps. Souvent. J'y reviens de temps en temps
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« le K » débute le recueil éponyme de 50 nouvelles, paru en 1966, du grand écrivain italien Dino Buzzati (1906-1972). Comparé à Kafka, Buzatti, homme secret du Frioul, s'en démarque en décrivant des mondes ouverts, vacants, béants. Par cette entrée en matière époustouflante et déconcertante, le lecteur ne peut qu'être happé et poursuivi longtemps par une histoire si banale en apparence mais soulevant tant d'interrogations sans véritables réponses. Il y a ce que l'on attend de la vie et les renoncements, la fuite du temps, l'angoisse d'un monde incernable, l'absolue dignité d'un homme solitaire, des thèmes en gestation qui ont été développés dans le Désert des Tartares [Il deserto dei Tartari] (1940). le K est une nouvelle appartenant à la veine merveilleuse de Buzzati car dans une vie somme toute banale apparaît un monstre avec « ce mufle de bison, cette gueule qui ne fait que s'ouvrir et se fermer spasmodiquement, ces dents terribles… », « un poisson de très grande taille, affreux à voir et extrêmement rare… indifféremment appelé kolomber, kahloubrha, kalonga… » et qui fait « Bouhouhou ! » en mugissant d'une voix implorante. Stefano Roi, fils d'un capitaine au long cours, a vu le K, malédiction des marins, et ne doit plus s'approcher du rivage. Au lieu de cela, fasciné par l'angoisse morbide qui le poursuit sans trêve dans le sillage de ses expéditions maritimes, Stefano fuit la vie et le bonheur. A l'article de la mort, le vieil homme décide d'affronter son destin et part seul à la rencontre du K mais il s'est mépris sur les intentions du squale hideux. le K cherchait obstinément à lui remettre « la fameuse Perle de la Mer qui donne à celui qui la possède fortune, puissance, amour et paix de l'âme. » Trop tard, bien sûr et quand on retrouve son cadavre deux mois plus tard, il serre « entre ses phalanges minces… un petit galet arrondi ». La nouvelle suivante, La Création, est ironique et caustique à souhait. le ton désinvolte et malicieux ne se révèle que dans la juxtaposition comique des répliques ou le choix de quelques mots presque anodins mais porteurs d'une vision pessimiste de l'humanité. le lecteur ne peut que sourire lorsqu'un ange dessinateur tente d'expliquer son projet à Dieu, la création de l'homme. Il finit sa tirade ainsi : « En ton honneur il bâtira des temples grandioses et il livrera des guerres terriblement meurtrières. » Dieu dit : « Aïe, aïe, aïe ! Tu veux dire que ce serait un intellectuel ? […] Que cet être que tu as imaginé soit doué de qualités exceptionnelles, c'est possible, mais à en juger d'après sa mine, il m'a tout l'air d'être une source d'embêtements à n'en plus finir. » La fin est connue et rien aujourd'hui ne semble contrecarrer la vision divine forcément omnisciente. Les nouvelles s'enchaînent, inégales, parfois exceptionnelles quand la concision et la lucidité de Dino Buzatti s'accordent parfaitement. L'auteur n'hésite pas à se mettre nommément en scène (voir « Les bosses dans le jardin »). le merveilleux nimbe l'ensemble du recueil. Il n'est pas là pour le décor mais joue comme élément révélateur des carences humaines (« le veston ensorcelé »). le manque de communication, l'égoïsme et la solitude conjugués rendent encore plus prégnant la misère de l'homme. Chaque lecture montre de nouveaux pans de l'oeuvre et dégage une mélancolie allant crescendo. Malgré cela, il n'y a rien de triste en bout de course. On s'amuse aussi en route. Enfin, chacun a ses histoires fétiches qu'il peut prendre plaisir à raconter et à faire circuler comme un conte au coin d'un feu. Hormis « le K » qui peut poursuivre le lecteur toute une vie, on peut légitimement avoir un faible pour le « Quiz aux travaux forcés » : « Je les avais eu les salauds. Derrière moi on ouvrait les volets ».
Le grand voyage en Absurdie continue.
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J'ai lu le désert des Tartares quand j'étais au lycée. J'avais aimé. Et puis voilà...j'ai repris la lecture de Dino Buzzati avec le rêve de l'escalier il y a 2 ans un été. Et du coup, j'ai repris la lecture de son oeuvre entre 2 romans et autres ouvrages historiques. J'ADORE ! Je trouve cela moderne, piquant, stressant par moment. Un don de conteur.Comme j'aimerais pouvoir lire Dino Buzzati en italien dans le texte...
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Buzzati prouve qu'il est un maître de la nouvelle. Des histoires fouillées qui, malgré leur brièveté, prouvent que la quantité n'est pas nécessaire à la qualité.
Plusieurs coups de coeurs : le K, la création, chasseur de vieux, pauvre petit garçon...
Mais il est difficile de choisir parmisles innombrables univers historiques, spatiaux, psychologiques explorés par Buzzati.
En bref, le K est un long recueil de pépites, qui par leur nombre et leur qualité ne manqueront pas de toucher chaque lecteur.
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J'ai eu à lire ce livre dans le cadre de mon cursus scolaire (au collège).
Une révélation ! D'excellentes nouvelles, à la trame toujours intéressante, innovante, bluffante.
Pas une n'est moins agréable à la lire que les autres.
C'est un ouvrage que j'ai lu et relu, toujours avec le même plaisir.
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Ce recueil de nouvelles illustre bien l'écriture de Dino Buzzati : fantastique et humour, mais aussi une critique de notre société emplie de pessimisme.
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