Certains de ces textes, je les avais déjà lus. J'aurais aimé que cela me renvoie à une vie antérieure, que j'aurais supposée jungienne, mais la vérité est moins bandante : les textes regroupés dans ce livre sont issus de divers ouvrages de Jung. «
L'âme et la vie » n'est rien d'autre qu'une anthologie, mais c'est ce qui rend ce bouquin accessible.
L'âme et la vie : voilà qui est vaste. Qu'est-ce que l'âme individuelle et quels sont ses rapports avec le monde ? Luttons contre l'idée selon laquelle la psychologie n'aurait rien à foutre dans les affaires sérieuses qui occupent les « grands hommes » (aujourd'hui, on appelle grands hommes les politiciens, les patrons, les financiers). Si on a voulu nous faire croire que notre société libérée du cul a éliminé tous les tabous, il faut pourtant constater que dès qu'on essaie de parler de psychologie et d'émotions, toutes affaires apparemment reliées à l'irrationnel, on hurle à l'hérésie –voici des choses dont on ne devrait pas parler, à moins d'être une bonne femme (on les tolère désormais, au lieu de les enfermer chez Charcot). « Pourquoi cette peur de la psychologie ? ». Peut-être pour éviter de se rendre compte que ceux qui prêchent pour un monde meilleur, avançant des idées politiques, économiques et sociales souvent foireuses, pourraient en fait se référer à leurs propres failles, à leurs propres aspirations, encore ignorées. Pourtant, charité bien ordonnée commence par soi-même, bordel, et quiconque souhaite soigner les autres avant de savoir se soigner lui-même, ou avant de savoir ce qui pourrait le soigner, celui-là ne pourra chier rien d'autre qu'une eau de boudin mortifère qui enlisera tous ceux qui se seront laissés prendre au piège, pour ne s'être pas connus auparavant.