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sur 623 notes
Agilulfe Edme Bertrandinet des Guildivernes et autres de Carpentras et Syra est un soldat de l'armée d'un Charlemagne vieillisant. Tout le ressort de l'histoire tourne autour du fait que ce chevalier au nom improbable, n'existe pas. C'est une coquille (ou plutôt une armure) vide. Il est donc inhumain, mais aussi surhumain : il n'a aucune faiblesse humaine, il fait semblant de participer aux banquets et ne fait que travailler, inspecter les autres soldats, rapporter leur petits méfaits ou arrangements avec la dure vie de la garnison. Bien entendu il ne dort jamais.Tout cela fait que Agilulfe est détesté de ces contemporains.

Gourdoulou, l'écuyer que Charlemagne lui octroie, est son opposé : il vit, respire, dévore la vie à pleine dents, séduit les damoiselles mais a dans la tête à peine la conscience d'un petit pois, il se prend régulièrement pour un canard, un papillon.... alors qu'Agilulfe ne "vit" pas mais réfléchit énormément.

Un jour, le titre de chevalier d'Agilulfe est remis en cause. Celui ci doit partir à l'autre bout du monde pour retrouver la princesse Sofronie qui pourra attester du fait que Algilulfe a bien eu trente ans auparavant un comportement exemplaire et qu'il mérite bien son titre.

J'ai beaucoup aimé le ton burlesque indiqué dans la quatrième de couv. Les personnages se croisent sans se rencontrer : la guerrière Bradamante, Raimbaut un jeune homme qui veut venger son père tué par un émir, (il finit par y arriver mais sans panache et se trouve ainsi bien ridicule). Raimbaut tombe amoureux de Bradamante alors qu'elle même se consume pour Agilulfe, le chevalier qui n'existe pas.

J'ai bien aimé également les chapitres où c'est une nonne, Théodora, qui raconte la quête d'Agilulfe. En particulier les passages, qui mettent bien en évidence toutes les difficultés de coucher sur papier une histoire qui se déroule sous les yeux de l'écrivain, faire partager au lecteur cette émotion n'est pas toujours évident.

Enfin, la guerre et ses combattants sont souvent tournés en ridicule , d'une façon fine et subtile

En conclusion : j'ai beaucoup aimé ce conte philosophique dans la droite ligne du "Baron perché" et du "Vicompte pourfendu" à la fois léger et qui fait réfléchir, loufoque et grave.


Lien : http://l-echo-des-ecuries.ov..
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C'est un conte burlesque, je ne vois pas d'autre manière de le qualifier, que ce Chevalier inexistant d'Italo Calvino. le conte (son thème, son but), on en suit le fil au début, du moins le croit-on.

L'homme parfait, celui qui montre tant de bravoure en toute chose, qui n'échoue jamais et réussit tout à la perfection, mais aussi applique toutes les règles, tous les principes, tous les préceptes, même les plus absurdes, n'existe pas. du reste, quand il se manifeste sous la forme du chevalier inexistant, il agace ses comparses, qui l'évitent et l'ignorent. Et, au fond, le détestent. Car ce parangon de vertus n'a aucune empathie pour son prochain. Se tenant sur le droit fil de l'exact vérité des circonstances et des faits, dénué d'humour et de souplesse, il est d'une froideur mortelle, incapable de sentir ni l'amour ni l'amitié d'autrui. En un mot, il ne vit pas.

Il a son exact opposé. Son écuyer Gourdoulou vit tout et adhère à tout ce qui l'entoure. Etre fantasque et sympathique, il est tant attiré par la vie qu'il s'y vautre sans retenue et s'y perd. Si le chevalier sait qu'il n'existe pas, Gourdoulou ne sait pas qu'il existe. L'un a une conscience trop aigüe de lui-même, qui ne le rend pas heureux, l'autre en manque dramatiquement, et ne peut profiter de son bonheur d'être.

On aurait pu s'arrêter là. Mais Calvino complexifie son petit théâtre. Il y a aussi l'apprenti chevalier Raimbaud qui admire celui qui n'existe pas, rêverait d'être comme lui, et va de déception en déception en tentant de gagner son amitié. Et puis, pour boucler la boucle, il y a encore Bradamante, femme guerrière, amoureuse de celui qui n'existe pas. Amoureuse d'une image, donc, et non d'un homme, perdue dans sa croyance que cet homme idéal, fantasmé et rêvé, existe bel et bien en la personne du chevalier inexistant.

Je vous passe Thorrismond et Sofronie, qui surgissent au milieu du récit pour le relancer (il en avait un peu besoin…) et qui, de fil en aiguille, dénouent un imbroglio dans un twist final digne d'une pièce de boulevard. La toute fin amène notre Bradamante, en un nouveau twist, à comprendre que l'homme idéal n'existe pas (de fait, le chevalier inexistant, etc, mais je crois que vous avez compris…) et de se tourner enfin vers le jeune Raimbaud, qui est un homme véritable avec toutes ses imperfections, mais qui fera bien l'affaire.

J'ai lu cette trilogie d'Italo Calvino (le vicomte pourfendu, le baron perché, le chevalier inexistant) au début des années 80, à une époque où on portait aux nues ces courts récits. J'avoue avoir été un peu déçu. Je me suis ennuyé. le texte a vieilli. Il n'a pas la force que je croyais y voir dans ma jeunesse, ou bien j'ai perdu la capacité de percevoir cette force. Allez savoir.
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Italo Calvino a rédigé une trilogie ayant en commun l'absurdité, une de ces composante est le Chevalier inexistant. Allons voir ce que ce livre nous raconte.

L'histoire nous est racontée par Soeur Théodora, dans son emploi de nonnain livrière qui doit faire pénitence en écrivant l'histoire d'un chevalier. Lors d'une campagne militaire de Charlemagne, les troupes sont passées en revue. Chaque chevalier soulève son casque et se présente. C'est au tour de la blanche armure, celle d'Agilulfe Edme Bertrandinet des Guildivernes et autres de Carpentras et Syra, chevalier de Sélympie Citérieure de Fez. Il ne souhaite soulever la visière du heaume, car personne ne vit à l'intérieur de son armure. Seul sa volonté, sa passion le fait agir. Il est très carré et accompli chaque tâche avec honneur.

Personne ne l'apprécie vraiment. Une scène assez cocasse montre sa volonté de vouloir être comme tous le monde mais en faisant cela il montre sa singularité. Lors des repas, les chevaliers se retrouvent chacun à sa place et parlent de leurs exploits. le chevalier pinaillent sur les détails pour que toutes les histoires soient précises ce qui contrarient tous les présents à la table et il ne peut pas manger. Il prend un peu de chaque plat et joue avec le pain de façon ordonné.

D'ailleurs, lors d'un de ces repas, toute sa vie va basculer. Son honneur est mis en cause. Accompagné de son fidèle et étrange écuyer, Gourdoulou, il va partir en quête de la femme qui pourra défendre sa valeur, la princesse Sofronie. Son écuyer à la particularité de se prendre pour de nombreuses choses comme un poirier, une soupe ou un canard. Deux autres personnages vont accompagner ce chevalier atypique. Une dame, la belliqueuse Bradamante, qui manie avec talent l'épée, tombe éperdument amoureux de ce chevalier. Et Raimbaut du Roussillon, lui tombe sous le charme de cette dernière et sympathise avec ce chevalier qui l'aide à venger son père.

D'aventures en aventures, les personnages se rencontrent, s'aiment, se détestent et deviennent une autre personne.

Un livre qui se dévore avec plaisir et sourire, où l'absurde est présent avec justesse. L'appréhension était présente avant la lecture et maintenant j'ai envie de lire la trilogie et découvrir l'oeuvre d'Italo Calvino, un homme engagé. Une lecture facile et très agréable, avec des bons mots comme la Surintendance des Duels et Vengeances et Atteintes à l'Honneur. Je remercie mon libraire qui m'a conseillé ce livre, en me disant qu'il était drôle.
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J'ai beaucoup apprécié cette histoire, beaucoup d'humour, c'est fin, vraiment un bon livre.
Hilarant, surtout avec gourdoulou :-)
J'aimerai bien qu'il soit adapté en film !
Je ne peux que conseiller ce roman burlesque.
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Agilulfe Bertrandinet des Guildivernes est un preux paladin de l'empereur Charlemagne, très à cheval sur la discipline, sur les règles et la bonne tenue des armées en campagne, rien ne lui échappe. L'homme est un brin pédant et pontifiant malgré sa courtoisie et la dévotion exquise qu'il porte pour le sexe faible. Une particularité et non des moindres est que ce chevalier est inexistant en ce sens qu'il est privé de corporéité, sous l'armure étincelante, personne. Très conscient de ses prérogatives, il est un jour mis en difficulté lors d'un banquet à propos d'une question de la plus haute importance et qui pourrait mettre en cause tous ses titres; ni une ni deux Agilulfe enfourche son destrier et s' en va par monts et par vaux accompagné de Gourdoulou, son idiot d'ecuyer, défendre son honneur en péril.

Derrière cette histoire sympathique et haute en couleur Italo Calvino, dans ce troisième volet de la série nos ancêtres, aborde des sujets inhérent à la condition humaine, comme la mort et la vie, l'identité et l'altérité, l'amour et l'écriture. Distrayant et subtil.

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Enfin publié en 1959, « le chevalier inexistant ». Un jour que Charlemagne passe en revue ses paladins, il fait une curieuse découverte : dans l'armure blanche d'Agilulfe Bertrandinet des Guildivernes, il n'y a personne. Agilulfe n'existe pas. Ce qui ne l'empêche pas de combattre, de veiller à la discipline et de commande à son écuyer Gourdoulou qui lui existe bien mais ne le sait pas….
Autres romans merveilleux de Calvino « Les villes invisibles » et « Si par une nuit d'hiver un voyageur »
Lien : https://thedude524.com/2008/..
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Je ne suis pas un fan intégral de Calvino mais j'ai un profond respect et une certaine fascination pour son modernisme. Entre récit pseudo historique et quête du Graal, le chevalier inexistant - qui n'est qu'une coquille vide, ça en dit long sur sa vision de l'armée - va relever tous les défis avec son bras cassé d'écuyer et sa dialectique technocratique digne de Don Quichotte. C'est tantôt bavard, tantôt absurde et parfois cartoonnesque (la scène de la baleine est géniale mais alors pixar inspirez vous !). Les dialogues n'ont rien à envier à Kamelot d'ailleurs l'ont ils lu ? Ils devraient en tout cas. Car en terme de décalage cet ouvrage de 1959 est bien en avance sur son temps.
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Charlemagne fait le tour de ses troupes quand il s'aperçoit que l'un deux est, un chevalier revêtu d'une impeccable armure blanche, est inexistant ! Bien que l'armure soit vide bien, elle est bien animée de vie et douée de parole. En outre, Agifulfe Edme Betrandinet des Guildivernes et autres de Carpentras et Syra va se distinguer de ses partenaires par son extrême rigueur, sa précision de haute volée et son sens du dévouement sans failles. La noblesse de la chevalerie en prend grandement pour son grade dans ce roman irrésistible de drôlerie où à la paillardise des troupes viles, paresseuses et dégénérées s'oppose l'obsession des règles et de la droiture pour cette armure sans corps mais pas sans esprit. La loufoquerie est reine tout au long de ce récit court et rythmé dont chaque personnage possède une logique interne qui ne cesse de nous surprendre. En filigrane se dessine l'absurdité de la guerre et de ses règles, ainsi qu'une réflexion salutaire sur l'existence et ce qui la compose.
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Cette fois, c'est un récit qui se passe au moyen âge et qui est une espèce de parodie du roman de chevalerie et de la chevalerie elle-même. Il est extrêmement drôle et plaisant à lire. L'auteur se surpasse avec des personnages et des évènements délirants. Le chapitre 4 par exemple m'a bien plu : on y va d'abord d'une explication de la condition incroyable du chevalier, ensuite on fait la connaissance de la soeur narratrice et enfin, on y fait la relation hautement hilarante de la bataille avec les sarrasins. «Traducteur !»

C'est mon volet préféré de la ''trilogie'' Nos Ancêtres (Le vicomte pourfendu, le baron perché, le chevalier inexistant), parce qu'il m'a fait tellement marrer!
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Italo Calvino, dans cet ouvrage souvent associé au "Vicomte pourfendu" et au "Baron perché", développe notamment les thèmes de la création et de l'identité.
Quelle empreinte sur le monde allons nous laisser ? Cette empreinte, si elle existe, est elle la seule chose qui nous définit ? Sommes nous tous des chevaliers inexistants dans un combat inégal entre le monde complexe et fuyant et l'individu éphémère ?
Ces questions soulevées par Calvino sont à poser également sous l'angle du créateur, de l'écrivain. L'identification est facile mais les mots de nature impalpable sont les "armes" de l'écrivain.
Pour moi, enfin, ce livre est une belle variation xx ème siècle autour de la figure de Don Quichotte.
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