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3,99

sur 623 notes
Un très charmant conte philosophique mais très loufoque.
le titre est explicite: Calvino va bien mettre en scène un chevalier Agilulfe (un nom à coucher dehors et encore je vous laisse découvrir la suite du patronyme) qui n'existe pas, entourés de personnages non moins étonnants et une intrigue qui laisse rêveur.
Bref Agilulfe est un beau chevalier à l'armure blanche, au panache arc en ciel ( peut-être un précurseur des LGBT ? ) porteur d'un écu avec blason à motifs récursifs ( qu'on appelle effet Droste ou « vache qui rit » chez nous) qui laisse supposer une certaine profondeur de l'individu bien que.. l'armure soit vide et animée
Parfait chevalier et pointilleux sur les faits et donc un peu casse-pied ce qui lui vaudra une mise à l'épreuve. le  « vaillant chevalier qui n'est pas manchot » comme dirait P.Perret va arpenter notre douce France (et l' Océan à la manière de Nemo) à la recherche d'une dame

Gourdoulou (aux mille noms, gouilloussouf pour les sarrasins) pittoresque écuyer qui « existe sans se douter » dixit Charlemagne contrairement à Agilulfe son maître qui « doute sans exister » dixit le même. Pittoresque car doué de mimétisme (on pense aux geckos mais là non on est plutôt dans le canard ou le poirier): un sujet idéal. Okayyyyyyyy

Bradamante guerrière à la lance redoutable et amante forte et passionnée qui ne peut que chercher l'amour qui n'existe pas.

Deux jeunots en apprentissage de la vie , recherche de parentèle, d'amour, de vengeance, de Graal qui vont se trouver à la croisée des chemins et entraînés de fait dans le sillage d'Agilulfe

Soeur Théodora barde cloîtrée qui doit conter par pénitence la bataille qui se déroule sous ses yeux et une histoire qui lui échappe un peu. Pleine d'interrogations devant sa page blanche mais pourtant écrivaine féconde en imagination elle nous glisse ses méditations et pensées subtiles


Sans vouloir trop en dire car le roman est court (trop même) il m'a fallut quand même présenter ces personnages hors du commun car ils le méritent et Calvino aussi
Ils m'ont fait penser à Don Quichotte avec Pancha abracadabrantesque personnage le plus ancien, parfois aussi à Godefroy Amaury de Malefète, comte de Montmirail, d'Apremont et de Papincourt, dit « le Hardi » , capitaine de Louis VI le Gros (là je n'ai pas lésiné sur le patronyme) des « visiteurs » avec Jacquouille, dit « la Fripouille », au chevalier noir des Monty Python Une brochette de personnage improbables hauts en couleur et disons-le très sympathiques et inoubliables
Une jolie satire des contes anciens de surtout de la vie des hommes et femmes pris dans le tourbillon de la vie, pleine de sensibilité et très juste.

Voilà une bien belle fiction au sens premier du terme c'est à dire une oeuvre d'imagination : la vraie

Pouah ! Ça puire bon !
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Autre volet de la Trilogie Nos ancêtres, Italo Calvino permet d'appréhender la question de l'identité de l'être humain, sous différentes modalités.

Conte philosophique, cette lecture a été un véritable coup de coeur. J'ai été séduite par les différentes situations rocambolesques qui m'ont fait rire.
Au temps de Charlemagne, ce chevalier, dit inexistant, ne porte pas moins le nom de "Agilulfe Edme Bertrandinet des Guildivernes et autres de Carpentras et Sura, chevalier de Sélimpie Citerieure et de Fez" ! Mais ne possède pas de corps ! Et puis, d'autres personnages ont des corps sans savoir qui ils sont ! Et puis... Que d'inventions de la part de Italo Calvino ! Un vrai délice !

Challenge Multi-Défis 2019
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Conte aux allures médiévales. Nous suivons l'histoire d'une nonne qui nous raconte les aventures d'un chevalier, dont l'armure n'a pas de corps. Calvino, dans un style bien à lui, narre d'une façon très particulière. Une plume empreinte d'humour. Les codes y sont, mais bon, je suis tout de même passée à côté… J'ai pas été emballée plus qu'il ne le faut par ma lecture. Heureusement, le bouquin très vite, par le nombre de pages, mais également par la fluidité de la plume. Une lecture en demi-teinte. J'ai cependant apprécié le retournement de situation à la fin du récit.
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Question qui ferait bien un sujet de Bac philo:
"Est-il vraiment nécessaire d'être pour être, et inversement?"
C'est peut-être enfoncer une porte ouverte, mais cette question peut devenir une recette pour aider quelqu'un qui doute de soi:
"La première raison d'échouer, c'est de ne même pas tenter de réussir."
Et inversement, une phrase est (peut-être faussement) attribuée à Pierre-Georges Latécoère, quand il a décidé de se lancer dans l'aventure de l'Aéropostale:
"Messieurs, tous les experts sont unanimes: c'est impossible. Il ne nous reste donc plus qu'à le réaliser."
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Oyez, oyez bonnes gens, soeur Théodora va vous conter la geste du bon et vaillant Agilulf Edme Bertrandinet des Guildivernes et des Autres de Carpentras et Syra, chevalier de Sélimpie Citérieure et de Fez, accompagné de son brave écuyer Gourdoulou, à moins que ce ne soit Homobon, ou peut-être Martinol, enfin cela dépend de l'endroit où l'on se trouve !
Quoi qu'il en soit, ces deux là étaient faits pour se rencontrer. Songez donc, il est logique qu'un être dépourvu de forme soit accompagné d'une forme dépouillée d'être. Vous me suivez, n'est-ce pas ?
Et bien entendu, ils vont vivre de guerrières aventures sans queue ni tête, à l'époque de Charlemagne l'empereur à la barbe fleurie, qui était totalement imberbe au demeurant !
Pourfendre le maure, traquer l'infidèle, délivrer la belle opprimée, voilà les nobles tâches que devra, entre autres, accomplir le preux chevalier !

Ah que voici une aimable farce, un joli conte, ou encore une bonne et belle fable dont nous réjouit le coeur le sieur Italo Calvino et ce, avec une verve truculente doublée d'une imagination délirante, dans un Moyen-Age de pacotille.
Mais comme dans toute fable qui se respecte il y a beaucoup plus que les fantaisies dont nous régale l'auteur, le lecteur pourra y trouver matière à réflexion sur le sens de la vie, la portée de nos décisions, la responsabilité de nos actes, la conquête de notre indépendance, les dérives sectaires ....
A lire en souriant et méditer !
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Le troisième volet de la trilogie, après "Le baron perché" et "Le vicomte pourfendu", nous fait revenir à un Moyen Âge de légendes et de batailles d'où l'ironie est loin d'être absente. de quoi ce "chevalier inexistant", à la superbe armure pleine de vide, est-il la métaphore ? de l'officier zélé et sans âme ? de la prétention vaniteuse de tant de nos contemporains ? du vide existentiel de nos vies ? Calvino avec malice et rouerie laisse la porte ouverte à toutes les interprétations et s'en donne à coeur joie dans l'évocation de combats aussi héroïques que parodiques.
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Le Chevalier Inexistant est un conte philosophique. Donc, deux lectures sont à prévoir. La première qui raconte la vie de ce fameux Chevalier et de ses compagnons et la seconde une critique acerbe sous fond d'humour, sur les règles, le protocole ou encore l'obéissance des lois.

Ces deux lectures se fondent parfaitement et permettent de les apprécier. Comme dans la plupart des contes philosophiques, les personnages incarnent une idée, un concept, voire même, une facette de la société. Italo Calvino intégre parfaitement ses protagonistes dans une ambiance si absurde que ça en devient drôle.

Frôlant parfois l'histoire pour enfant, ce conte philosophique est très plaisant à lire. L'histoire se déroule sans accroc et l'intrigue (pour peu qu'il y en ai une) sert de prétexte pour forcer les personnages à agir selon ce qu'ils incarnent. L'idée est de faire naître plusieurs intriguent à la fois, afin de créer des situations qui desservent le dessein de chaque personnage. Ainsi, il ne sera pas rare de voir dans un si petit roman, une dizaine de nouvelles quêtes «poper» aussi rapidement qu'elles seront résolues.

C'est un magnifique conte chevaleresque, qui emportera le lecteur à la rencontre de légendes, de damoiselles absolument pas en détresse et surtout, vous fera faire la connaissance de : Agilulfe Edme Bertrandinet des Guildivernes et autres de Carpentras et Syra, chevalier de Sélimpie Citérieure et Fez, personnage, s'il en est un...
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Imaginez Charlemagne, l'Empereur des Francs à la barbe fleurie, en train de passer ses troupes en revue au début du 9ème siècle. Nous sommes à Paris, les troupes sont rassemblées dans un ordre impeccable et chaque chevalier à la tête de ses troupes, soulève son heaume, annonce son nom et cite les gloires de sa famille ainsi que ses hauts faits d'armes.

Tous s'exécutent, recevant en général un petit mot bienveillant de Carles, tous sauf un.
Celui-là refuse de montrer son visage et décline ses nom et titres : Agilulfe Bertrandinet des Guildivernes et autres de Carpentras et Syra, chevalier de Sélimpie Citérieure et de Fez ! Ouf ! Son identité est mieux nourrie que sa personne car... sous l'armure immaculée, rien ! Ni corps ni visage.
Placide, Charlemagne enregistre cette bizarrerie et poursuit le passage en revue de ses troupes.

Ainsi commence cette étrange aventure, qui mêle roman de chevalerie, roman courtois, roman picaresque, épopée, quête du Graal, histoire d'amour saugrenue et fantastique.
Les personnages y sont truculents, inquiétants, toujours surprenants. Un jeune chevalier à l'initiation laborieuse, Raimbaut, rencontre un étrange garçon soi-disant fils des chevaliers du Graal (tous, ensemble!), se place sous l'autorité du Chevalier-sans-figure Agilulfe, s'éprend d'un chevalier mystérieux qui s'avérera être une paladine du nom de Bradamante, sulfureuse et pleine de promesses.

Mais d'où peuvent bien sortir tous ces personnages loufoques ? En fait, ils vivent sous la plume effrénée d'une religieuse, soeur Théodora, qui n'a pas fini de nous surprendre.
Déjanté, plein d'humour et de vie, ce roman est un vrai plaisir de lecture ! A charge pour le lecteur de réfléchir aux non-dit du livre, en fait une critique de certains travers de notre propre société.
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Je ne connaissais pas Italo Calvino, je ne savais donc pas à quoi m'attendre et il est vrai que l'armure blanche immaculée et l'apparition du chevalier inexistant m'ont intriguée de prime abord, malheureusement la suite n'a pas maintenu mon intérêt et je n'ai pas passé un bon moment. J'ai détesté la vision des femmes, oui je suis consciente que ça se passait au Moyen âge mais ce n'est pas pour ça que j'ai envie de lire de tels faits. Il y avait pourtant un humour décalé qui aurait pu me plaire mais, rien à faire, mes lèvres n'ont pas oscillé un seul instant.
Merci
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Une belle image que celle de cette armure vide et pourtant si volontaire, si ambitieuse et sensible! Tellement plus vivante finalement que tous ceux qui l'entourent!
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