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sur 12464 notes
Je suis contente de ne pas m'être arrêtée après avoir lu l'Etranger, qui ne m'avait pas convaincu. La Peste m'a bien davantage parlé. Même si je l'ai lu au premier degré (les évidence avec le nazisme ont surtout été flagrantes pour moi dans la dernière partie), j'ai passé un bon moment de lecture avec une narration bien menée et des personnages hauts en couleurs.
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Evidente allégorie du nazisme, les protagonistes, qui se sont engagés dans une résistance sans faille, seront confrontés à la folie meurtrière, à l'égarement et la peur dans le stade (qu'on imagine en camp de concentration d'où s'élève une effrayante fumée...), l'impossibilité de quitter la ville, le difficile ravitaillement et les profiteurs... le livre est d'autant plus fort qu'il se lit tel un roman, où l'on suit l'évolution de cette terrible
maladie tout en imaginant ce qu'ont pu vivre les générations précédentes.
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Pour être capable d'une vraie solidarité, entière et désintéressée, il faut avoir éprouvé sa propre solitude et en connaître les recoins les plus intimes. C'est le premier livre qui m'en a fait prendre conscience. J'avais 17 ans et une soif inextinguible de lumière. Avec Camus, j'ai arpenté l'absurde grâce au "Mythe de Sisyphe", découvert le sentiment d'altérité avec "L'étranger", me suis rebellée avec "L'homme révolté", ai approché un des sens les plus forts du verbe aimer avec "La peste" et me suis régénérée au soleil et dans l'océan des "Noces".
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Comment, en tant qu'individu membre d'une collectivité, réagir au sein de la cité lorsque cette dernière est confrontée à une menace réelle ? Qu'elle soit de nature épidémique comme la peste qui envahit la ville d'Oran ou idéologique comme la pensée du nazisme qui sous-tend cette oeuvre écrite en 1947 par Camus, il faut s'impliquer, dans un sens ou dans un autre.
Camus se positionne à la fois comme un chroniqueur (le docteur Rieux engagé dans la lutte contre la peste aux côtés de quelques autres) et comme un philosophe, analyste de la condition humaine... Chemin faisant, à bord du vaisseau infesté, il ne cesse de s'interroger sur la grandeur et la petitesse de l'homme soumis à ces conditions extrêmes.
Car en effet, dans cette ville qui « ressemble à une salle d'attente », lorsque la mort borne tout l'horizon, elle établit une sorte de frontière, de quarantaine, et elle conduit l'écrivain (et le lecteur) à s'interroger sur sa propre fin.

Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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Sûrement le livre le plus dur et moins intéressant à lire de toute ma vie.
Les personnages sont inintéressants, l'histoire est morne et plate.
Je n'ai pas pour habitude de ne pas finir un livre donc je me suis forcée à le terminer… en ayant dû faire des pauses et persévérer chapitre par chapitre.
Je le ne conseil pas.
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Même si le témoignage du docteur Rieux se veut objectif et impersonnel, le roman est frappant, on se sent isolé, on pense à l'être cher, distant, mais jamais on ne cesse de croire. La plume simple mais profonde de Camus à ce pouvoir, celui de nous immerger dans son récit, souffrant avec les habitants d'Oran, souhaitant partager la fatigue du docteur et de ses compagnons. Contrairement à Meursault que l'on pourrait ne pas comprendre, tous les personnages ici nous touchent et sont à notre portés, on comprend la détresse de Rambert, l'humanité de Tarrou, on se révolte peut-être de la foi aveugle de Paneloux, mais jamais un personnage ne nous laisse indifférent. La peste fait partie de ces livres à lire, de par son histoire prenante et de ce qu'elle raconte de la dureté de l'occupation.
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La peste d'Albert Camus est présentée en apparence acyclique qui se veut impartiale et sans
camou�age. Elle présente une évolution logique et rationnelle de la propagation de l'épidémie de la
peste parmi la ville d'Oran. Mais ce roman est l'oeuvre d'un philosophe d'une rébellion et cet
épidémie n'est qu'un subterfuge pour l'épanouissement d'une pensée plus absconse . Car ce récitretrace une lutte; celle de l'humain pour la survie , celle de l'humain à la quête de son humanité.
Cette créature qui se veut humaine. Un peu plus qu'un saint! c'est l'agonie et le desespoire collectif.
Ce partage de sentiment de similitudes, cette crainte et ce désir d'euphorie qui ne peut être
personnelle mais unanime, tout cela a pu changer ces habitants d'Oran en être humain.
Celle de l'allégorie de la montée du nazisme à travers l'Europe. Pour moi, La peste est un ouvrage
universel et intemporel . Cet ouvrage a su décrire la situation humanitaire de chacun de nous
pendant l'épidémie du Coronavirus et les mesures prophylactiques qui sont presque les mêmes
dans tous les pays du monde. La peste qui est publiée dans les années 40 nous parle directement
dans notre gloire et faiblesse, notre grandeur et petitesse.
Merci de m'avoir lu.
Jafari hanie
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Des rats qui meurent sans explication dans une agonie sanglante, ils remontent à la surface pour pousser leur dernier souffle devant la populace déconcertée.
Très vite, je me rends compte que Camus a intégré des histoires dans l'histoire, il papillonne entre les personnages qui nous content leur désespoir, leur attente, leur existence sur le qui-vive, leur vie mise en attente.
Le Dr Rieux est le médecin qui vogue de malade en malade et qui n'ose croire que ces quelques morts sont en train de se propager en épidémie. Est-ce possible que cette infection devienne un fléau ?
Et pourtant, c'est bien la peste qui décime jour après jour la population de la ville d'Oran, laissant la mort pestilentielle prendre place.
L'inquiétude s'immisce lentement, petit à petit Camus laisse entrée la réalité, la véritable, celle qui choque par faiblesse humaine, transfigure la destinée. Car, à ne pas vouloir engendrer la panique, c'est la mort qui s'installe à son aise sournoisement.
 
La situation est retranscrite avec justesse, je sens bien ce que les oranais vivent avec cet isolement, la séparation prolongée des familles, l'angoisse et la peur permanente de cette maladie qui plane, qui s'invite dans les maisons.
On respire au rythme de la ville enfermée qui attend patiemment une issue, la peste arriverait presque au second plan de ce récit où se mêle un quotidien ralenti. J'évolue dans cette ambiance pestiférée, d'attente, d'espoir sans cesse annihilé, de ces morts successifs qui peinent à lancer une réaction en proportion du désastre.
 
La plume captive par ses nombreux détails, la souffrance exposée, le désarroi qui transpire du texte, l'épuisement morale et physique palpable, par ce fléau qui dure et perdure au-delà du possible. Ce récit est éprouvant jusqu'à son terme. Il est émouvant, transperce le lecteur par sa véracité et sa coaction et la fin est rude, oppressive et angoissante.
 
J'ai beaucoup apprécié mon premier livre d'Albert Camus.
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La Peste/Albert Camus
Publiée en 1947, cette chronique de la vie quotidienne tenue par le Dr Rieux durant une épidémie de peste à Oran au temps de l'Algérie française dans les années 40 a valu à Albert Camus le Prix Nobel de littérature en 1957.
J'avais vingt ans lorsque j'ai lu ce chef d'oeuvre la première fois. Je le relis cinquante ans plus tard et vois les choses beaucoup plus richement.
Tout commence par la mort massive des rats de la ville au point qu'il faille installer des zones d'incinération de tonnes de rats.
La peste étant déclarée, les autorités décident de fermer la ville en l'isolant du reste du monde.
Les images classiques du fléau reviennent en mémoire pour le Dr Rieux :
« Une tranquillité si pacifique et si indifférente niait presque sans effort les vieilles images du fléau, Athènes empestée et désertée par les oiseaux, les villes chinoises remplies d'agonisants silencieux, les bagnards de Marseille empilant dans des trous les corps dégoulinants, la construction en Provence du grand mur qui devait arrêter le vent furieux de la peste, Jaffa et ses hideux mendiants, les lits humides et pourris collés à la terre battue de l'hôpital de Constantinople, les malades tirés avec des crochets, le carnaval des médecins masqués pendant la Peste Noire, les accouplements des vivants dans les cimetières de Milan, les charrettes de morts dans Londres épouvanté, et les nuits et les jours remplis, partout et toujours, du cri interminable des hommes. »
Après les premiers symptômes, on va assister à la lutte avec persévérance contre le mal malgré les échecs, l'espoir suscité par le nouveau vaccin, les agonies, les enterrements, les incinérations. Rieux se livre à une analyse des comportements car dans la population les réactions sont mitigées :
« Personne n'avait encore accepté réellement la maladie. La plupart étaient surtout sensibles à ce qui dérangeait leurs habitudes ou atteignait leurs intérêts. Ils en étaient agacés ou irrités et ce ne sont pas là des sentiments qu'on puisse opposer à la peste. Leur première réaction, par exemple, fut d'incriminer l'administration. »
L'égoïsme, la méfiance, la douleur des séparations, la critique de l'administration, l'élan vers la foi ou vers les jouissances et les tentatives d'évasion vont peu à peu se dissiper pour que naisse une belle solidarité.
« Il n'y avait plus alors de destins individuels, mais une histoire collective qui était la peste et des sentiments partagés par tous. le plus grand était la séparation et l'exil, avec ce que cela comportait de peur et de révolte. »
« Sans mémoire et sans espoir, ils s'installaient dans le présent. La peste avait enlevé à tous le pouvoir de l'amour et même de l'amitié. Car l'amour demande un peu d'avenir, et il n'y avait plus pour nous que des instants. »
le Dr Rieux : « il savait que pour une période dont il n'apercevait pas le terme, son rôle n'était plus de guérir. Son rôle était de diagnostiquer. Découvrir, voir, décrire, enregistrer, puis condamner, c'était sa tâche. Il n'était pas là pour donner la vie, il était là pour ordonner l'isolement »
Parmi les personnages de cette chronique j'ai retenu le père Paneloux dont l'action spirituelle resta de peu d'effets contre le fléau bien que la population assistât nombreuse aux prêches de cet homme de coeur qui s'interrogeait au pied du mur, fidèle à cet écartement dont la croix est le symbole, face à face avec la souffrance d'un enfant : « Mes frères, l'instant est venu. Il faut tout croire ou tout nier. Et qui donc, parmi vous, oserait nier ? »
Les autres personnages sont intéressants : Grand, modeste employé, héros effacé qui se comportera comme un saint, le journaliste Rambert qui ne pense qu'à sa maîtresse restée à Paris et qui pourtant renoncera à s'évader par solidarité. Il avouera : « Il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul ! »
Et puis Tarrou, l'intellectuel qui observe, crie et se révolte devant la souffrance et va combattre le fléau avec les autres.
Et Rieux de conclure avec optimisme : « On apprend au milieu des fléaux qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser. »
Il convient de dire que Albert Camus a toujours considéré son oeuvre comme une allégorie illustrant la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. » L'occupation allemande est la peste qui symbolise le mal physique et moral et la ville fermée l'univers concentrationnaire.
En bref, « La Peste » met en lumière la portée humaniste de l'oeuvre de Camus.
Question style, Camus dans son exigence de probité et avec une sobriété toute classique, accorde la première place aux idées. Son style est donc neutre, impersonnel, monotone.
Ce livre fait partie des incontournables qu'il faut lire en prenant le temps de méditer en s'imaginant soi-même dans la ville en quarantaine.
Un très beau livre.
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« La peste avait tout recouvert. Il n'y avait plus de destins individuels, mais une histoire collective qui était la peste et les sentiments partagés par tous ».

Un roman qui interpelle autant qu'il étonne.

J'ai enfin découvert ce classique qui trainait dans ma bibliothèque depuis bien trop longtemps, et que j'ai lu en lecture commune avec ma @lecturesdeju.

Si La Peste m'a fait découvrir, à travers une histoire très riche, les horreurs de la peste, ma découverte est à double tranchant. L'histoire est extrêmement bien écrite, pas de doute sur cela, mais certains passages sont remplis de longueurs et alourdissent le récit.


Rambert, Rieux, Tarrou et Cottard donnent vie à La Peste et sont au coeur de cette terrible épidémie mortelle. Ce récit rappelle que, même en pleine crise épidémique, certaines personnes font passer le bien commun au-dessus de leurs propres besoins personnels.

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