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sur 1828 notes
Si la vie n'a pas de sens, elle est donc absurde. Comment assumer cette absurdité ? Camus pose la question de manière abrupte dès les premières lignes « Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie. »

Ce départ tonitruant interpelle et donne vraiment envie de connaître la suite du texte. le titre de l'ouvrage est aussi excellent. On connaît tous Sisyphe, ce personnage mythologique condamné à pousser éternellement une pierre au sommet d'une montagne, d'où elle retombe immédiatement. Cette métaphore nous parle parce qu'elle illustre parfaitement les efforts inutiles de l'homme pour accomplir une tâche qui n'a aucun sens. Métro, boulot, dodo et après ?

Comment Camus va-t-il répondre à la question du suicide ? Il faudrait d'abord expliquer en quoi la vie est absurde. Au regard de cette thématique, Camus commente la position de plusieurs philosophes : Heidegger, Kierkegaard, Chestov, Jaspers, Shopenhauer, Husserl. Cette partie de l'ouvrage n'est pas la plus limpide. Ensuite il illustre son propos en développement deux exemples, le premier autour de la notion de « l'homme absurde » regroupant le don juanisme, le comédien et le conquérant. Ces trois archétypes ont en commun le fait de « ne rien faire pour l'éternel ». Don Juan multiplie les conquêtes sans rien obtenir de satisfaisant et se retrouve dans la position de Sisyphe. le comédien passe à côté du réel et le conquérant se sacrifie pour une cause qui n'apporte pas de réponse au sens de la vie. le deuxième exemple est celui de la création artistique, encore une fois celle-ci n'est pas explicative du monde elle est un reflet de la vie librement façonné par un artiste pour divertir le public. En réalité il est difficile de résumer ce livre qui n'est pas facile à lire et je serais bien incapable d'en faire une analyse précise.

Réfléchir sur le sens de la vie et son éventuelle absurdité est évidemment essentiel. Mais si absurdité il y a, celle-ci me semble cantonnée à des faits, des situations, des comportements. Il serait dangereux et surtout inexact de généraliser. Quant au suicide, c'est justement cet acte qui me semble absurde puisqu'il nous prive définitivement de trouver un sens à la vie. Camus semble parvenir à ce type de conclusion puisqu'il préconise de se révolter plutôt que de se suicider. Il faut s'insurger contre l'injustice et l'absurdité de la condition humaine. La liberté et la dignité de l'homme sont dans cet esprit de révolte. Même si la vie est sans signification elle vaut toujours la peine d'être vécue, c'est aux hommes eux-mêmes de donner sens à la vie. Camus conclut son ouvrage par ces mots : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux ».

Ce livre est très célèbre et fait partie du cycle de l'absurde avec « L'étranger » et la pièce « Caligula ». J'ai apprécié "L'étranger" et j'aime beaucoup les idées et le parcours de Camus, j'avais donc très envie de lire cet essai, mais j'avoue avoir été un peu déçu. L'auteur qui est issue d'un milieu modeste et qui a vécu dans la simplicité ne semble pas s'adresser ici au plus large public. Il donne l'impression de vouloir parler aux intellectuels et de justifier son propos à grand renfort de considération philosophique complexe qui aurait pu sans doute être exprimée de manière plus abordable. D'ailleurs la plupart des synthèses et analyses que j'ai pu lire à propos de cet ouvrage se contentent au final de souligner les premières et les dernières lignes du texte et de rappeler la signification du mythe de Sisyphe. La métaphore est bien trouvée et le mérite de ce livre est surtout de nous inciter à la réflexion sur ce thème ce qui n'est pas rien.

Au moins dans la forme, Camus est sans doute meilleur romancier que philosophe, il a d'ailleurs toujours affirmé qu'il n'était pas philosophe. Dans ses carnets on trouve cette suggestion : « On ne pense que par images. Si tu veux être philosophe, écris des romans. »

— « Le mythe de Sisyphe », Albert Camus, Folio essais (2018), 187 pages.
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Que dire qui n'ai pas déjà été dit ? Je vais faire court et simplement donner mon impression.
J'ai adoré. J'aime la plume de l'auteur, je trouve le livre toujours aussi contemporain dans sa réflexion comme L'étranger l'est, j'aime l'absurde, j'aime la philosophie accessible qu'offre Albert Camus. Ce n'est pas un classique pour rien.
Je connaissais le mythe de Sisyphe avant d'avoir lu ce livre, j'en comprenais l'absurdité mais je n'en comprenais pas le sens profond et Camus est très doué pour expliquer cela. C'est aussi un bon essai pour comprendre l'absurde philosophique, dans l'art et dans les romans en général, je le conseil vraiment à tout le monde car outre sont accessibilité c'est aussi de l'absurdité dans la vie dont il est question et les contradictions que cela apporte.
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Camus, ce grand philosophe du XXe siècle, nous emmène ici dans les méandres de l'absurde.

Le mythe de Sisyphe. Quel est-il ?
C'est très simple : Sisyphe est condamné à pousser un rocher en haut d'une colline tout sa vie. Quand le rocher atteint le point culminant, il roule de l'autre côté, et il doit alors recommencer.

Mythe absurde ? Pas seulement. Les questions fondamentales sont posées dans cette histoire, et notamment celle du suicide. A quoi bon vivre pour effectuer toujours la même chose ?

Albert CAMUS essaiera ici de répondre à cette question. Il dit "Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide"

Au fond, qu'y a t-il de plus absurde que de vivre alors que nous savons pertinemment qu'un jour tout cela ne sera plus ?

A travers trois grandes parties qui sont "Un raisonnement absurde", "L'homme absurde", et "La création absurde", Albert CAMUS vous expliquera simplement et avec délice ce qui a pu pousser Beckett à écrire En Attendant Godot, ou Ionesco avec son Rhinocéros, où même des Alfred JARRY avec Ubu roi, et fera même à la fin une petite étude sur Kafka.
Alors, êtes vous prêt à entrer dans un univers où l'absurde régne sur le monde ?
Soyez les bienvenus.

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Dans cet essai, Camus pose la question de la légitimité du suicide, seule question valable philosophiquement selon lui. A travers ce livre, il donne la définition de ce qu'est pour lui une vie absurde. Loin d'être un essai obscur écrit par un auteur pontifiant, nous avons un essai très agréable à lire qui donne des clés de lecture pour le restant de ses oeuvres (L'Etranger, Caligula).
Ce texte permet clairement de mieux vivre et d'accepter quelques noirceurs de sa vie. Je vais avoir du plaisir à relire cette oeuvre, crayon à la main cette fois-ci!
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Relire le Mythe de Sisyphe.... En voilà bien une première idée absurde qui m'est venue en 2020 !
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Enfin, je sais maintenant en quoi consiste le mythe de Sysyphe. Étant donné les nombreuses références à ce concept dans mes lectures, il était temps. Trois étoiles pour Camus et cette nouvelle connaissance. Mais pour être honnête, ce texte est complexe, je n'ai pas tout compris !
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J'ai bien sûr rencontré le mythe de Sisyphe a l'école et durant ma relecture actuelle, quelques années plus tard, je ne peux que me demander si elle était à l'époque bien adaptée ?
En effet quelle étrange situation que de proposer cette oeuvre dans le cursus scolaire à des ado en construction.
Se retrouver face à l'absurdité de la vie a cet âge, ce n est pas chose aisée et pour peu que les ados s arrêtent en cours de lecture a tout hasard, au premier chapitre ils n auront eu que l apologie du suicide.

Au-delà de cette remarque, avez vous vraiment besoin que je critique la plume de Camus ?

Elle est merveilleuse !
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"Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux:c'est le suicide-Albert Camus commence son livre avec cette phrase si violente de vérité et nous assène avec tout son poids son cri existentialiste tout le long de cet essai.... l''absurde
Albert Camus expose méthodiquement comme une analyse sans sentiment une froide démonstration de son sujet ......IL cherche ses conséquences plus qu'il traque les moyens ...De Jaspers à Heidegger .de Chestov à Kierkegaard de Nietzsche aussi de Don Juan à Kirilov , Albert Camus taille avec précision son petit diamant qui brille de son éclat l 'âme de notre Homme révolté pour en devenir sa Philosophie d'une vie ....
Kafka Dostoïevski deux écrivains fabuleux hantent beaucoup Albert Camus dans cet essai pour leur consacrer deux chapitres ....le suicide chez Dostoïevski et l'absurde chez Kafka .....
Il me faudra une seconde ou plus pour sortir la quintessence de cet ouvrage ....au plaisir de ce bon moment d'enrichissement métaphysique.Philosophique .....
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Essai philosophique sur la question de l'absurde avec comme exemple le mythe de Sisyphe dans lequel ce personnage grec est puni par les dieux et doit faire rouler éternellement un rocher de sa montagne. A ce que j'ai compris, Camus préconise notamment de se révolter face à l'absurdité de l'existence et de vivre pleinement le moment sans chercher à atteindre un but, d'accepter que les choses ne s'achèvent pas.
Ce qui fait l'intérêt de la vie est son côté absurde car si tout était clair, la vie n'aurait aucun intérêt.. Camus considère d'ailleurs que le personnage de Sysyphe est heureux.
Pour ma part, je doute un peu sur ce dernier point mais j'adhère complètement à sa théorie de vivre pleinement l'instant.
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La vie humaine est absurde, elle n'a pas des sens. Or l'homme est perpétuellement en quête de clarté, d'explication, d'unité mais il se heurte au sentiment de l'absurde. Ceci doit-il le conduire au suicide ? Camus répond par la négative à l'aide de quelques exemples dont Sisyphe.
Certes l'intelligence humaine ne peut donner un sens à la vie car elle est limitée mais cette absence de sens permet à l'homme d'être libre, maître de son destin, de son univers car non relié à une logique, un destin supérieur ou à un Dieu.
L'absence d'espoir et la lucidité ne sont pas synonymes de renoncement ou de désespoir. L'homme doit répondre à l'absurde par la révolte. Les hommes doivent donner un sens à leur vie malgré l'absence de sens de l'univers et du monde.
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