La musique se fonde sur les proportions, les rapports entre les nombres qui régissent les hauteurs des sons, leurs intervalles et leurs durées. L'astronome Johannes Kepler avait calculé le rapport des vitesses aphéliques et périhéliques des planètes du système solaire, c'est-à-dire, pour chacune, de sa vitesse relative la plus lente à sa vitesse la plus rapide dans son orbite autour du soleil. Dans son Harmonie du monde de 1619, il montre que des proportions numériques simples, correspondant aux intervalles musicaux, régissent ce mouvement des astres, où il entend une musique cosmique, harmonie de l'univers. À Mars correspond le rapport 2/3, celui de la quinte juste, à Saturne le rapport 4/5, celui de la tierce majeure, à Jupiter le rapport 5/6, celui de la tierce mineure, etc. Les lois de l'univers apparaissent alors identiques à celles de la gamme musicale, et le jeu créateur consistant à mettre en ordre des sons dans la durée est véritablement un acte démiurgique. Le compositeur nous parle de l'univers.
En librairie le 2 juin 2023 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251454443/bach-n-a-pas-ecrit-d-opera
Bach n'a pas écrit d'opéra. C'est un fait indiscutable. Mais comment l'expliquer, alors que le compositeur était un touche-à-tout de génie, curieux de toutes les formes musicales, et que l'Europe entière se passionne alors pour les opéras de Haendel, Telemann ou Keiser ? Surtout, doit-on déplorer cette absence ? Gilles Cantagrel, ancien directeur de France Musique et grand spécialiste du musicien, nous livre ses réflexions sur ces questions qui taraudent les mélomanes depuis près de trois siècles.
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