Drieu la Rochelle, né le 3 janvier 1893 ,mort le 15 mars 1945, est un écrivain français.
romancier, essayiste et journaliste, dandy et séducteur, européiste avant la lettre, socialisant puis fascisant, il s'engagea en faveur de la Collaboration durant l'Occupation de la France par l'Allemagne nazie. Directeur de la Nouvelle Revue Française à la demande de
Gaston Gallimard, en remplacement de
Jean Paulhan qui devient son assistant et son ami. Drieu dresse la liste des écrivains de la NRF prisonniers de guerre qu'il veut faire libérer parmi lesquels
Jean-Paul Sartre, dont il aurait facilité la libération selon
Gilles et Jean-Robert Ragachenote 1. En 1944, il aide
Jean Paulhan à s'enfuir.
Les oeuvres de Drieu ont pour thèmes la décadence d'une certaine bourgeoisie, l'expérience de la séduction et l'engagement dans le siècle, tout en alternant l'illusion lyrique avec une lucidité désespérée, portée aux comportements suicidaires.
le Feu Follet (1931),
La Comédie de Charleroi (1934) et surtout
Gilles (1939) sont généralement considérés comme ses oeuvres majeures.
Il existait dans la France de l'entre-deux-guerres une droite, obsédée par le déclin, la décadence, et qui, d'une certaine façon, a conduit à Vichy. Il n'y a pas de raison d'oublier ce pan de l'histoire, ni d'effacer l'un des romanciers qui en ont le mieux rendu compte.
Le combattant de la Grande Guerre
Blessé à trois reprises.
L'intellectuel qui se cherche
Ami d'
Aragon ( brouille en 1925), des
dadaïstes et des surréalistes dans années 20, attiré par le pacifisme.
Lors du « procès de
Maurice Barrès », organisé avec
André Breton, déguisé en président du tribunal, tandis qu'
Aragon joue l'avocat et
Georges Ribemont-Dessaignes le procureur.
Il refuse la condamnation demandée par Breton. Breton lui dédicacera son livre,
Clair de terre, avec cette phrase : « À
Pierre Drieu la Rochelle. Mais où est
Pierre Drieu la Rochelle ?».
Tout est dit concernant cet écrivain, comme nous allons le oir dans cette biographie.
Martin du Gard brosse est fasciné par ce garçon.
Il se fait connaître, en 1922, par un essai remarqué sur l'affaiblissement de la France après la Grande Guerre, Mesure de la France.
En 1924, il est avec notamment
Montherlant et
Soupault pressenti pour le prix Goncourt.
En 1925, il publie son premier roman, il esquisse l'année suivante, dans La Revue hebdomadaire, un programme pour une Jeune Droite qui se veut au-dessus des partis, républicaine et démocratique […] il faut que l'élite en France se sauve d'elle-même. » Elle se veut aussi anti-militariste, déiste et anticléricale, unie et ennemie de l'intolérance. Ce programme et le mot droite ne choquent pas son ami
André Malraux.
Malraux et Drieu ont une profonde communauté de vues, même si des divergences politiques restent sous-jacentes.
Malgré les avances de membres de l'Action française qui invitent Drieu à les rejoindre, IL reste en retrait.
En juin 1933, Bernard Lecache le salue parmi les personnalités qui, aux côtés de la LICA, mènent le combat contre l'antisémitisme et le fascisme.
En 1933,
André Malraux, tente
Drieu La Rochelle au combat contre
Adolf Hitler qui vient de prendre le pouvoir.
1934, l'année de la fracture :
Les différents scandales de la fin des années 20 et du début des années 30 (l'affaire Marthe Hanau, la banquière des années folles (1928), l'affaire Stavisky34. ) poussent Drieu à se tourner vers les mouvements d'anciens combattants et se déclare à la fois « socialiste » et « fasciste » !!!!!!, Dans les semaines qui suivent les manifestations du 6 février 1934, il va à Berlin avec son ami
Bertrand de Jouvenel, lequel est très engagé en faveur de l'amitié franco-allemande. Il souhaite une « renaissance nationale et sociale »35. Drieu est invité par le cercle du Sohlberg et l'homme qui l'accueille,
Otto Abetz, qui admire ses écrits, lui demande une conférence. À la suite de son voyage à Berlin, Drieu cherche à faire admettre le fascisme à ses amis de gauche, mais est violemment rejeté.
En 1936, il adhère au Parti populaire français, fondé par Jacques Doriot.
Le directeur de la NRF
De 1925 à juin 1940,
Jean Paulhan dirige la Nouvelle Revue française (NRF), principale revue littéraire d'Europe, . Mais en 1940, les éditions Gallimard sont mises sous scellés.
Otto Abetz, ambassadeur d'Allemagne ami de
Pierre Drieu La Rochelle, propose à
Jean Paulhan de continuer à diriger la revue.
Paulhan refuse vu le nombre d'écrivains écartés. Cependant, il accepte de collaborer avec Drieu qui sera directeur à sa place.
Plus tard,
Paulhan est dénoncé à la Gestapo ; il devra s'enfuir avec l'aide de Drieu.
En octobre 1941, Drieu la Rochelle participe au voyage en Allemagne d'une délégation d'écrivains français répondant à l'invitation de Goebbels.
La fin :
À la Libération, il refuse l'exil comme les cachettes que certains de ses amis, dont
André Malraux, lui proposent.
Il tente de se suicider à plusieurs reprises
Drieu se remet à écrire pendant un temps.
Le 15 mars 1945, alors que des journaux annoncent un mandat d'amener contre lui, cette fois il n'est pas sauvé et se suicide.
Alors, peut-on encore lire Drieu la Rochelle ( et tous autres ) ?
Depuis plusieurs années maintenant la presse s'emballe, les débats s'enflamment : faut-il laisser Robert Laffont rééditer Les Décombres de
Lucien Rebatet ? La République doit-elle commémorer Céline ?
Drieu la Rochelle fait parti de ces maudits de la littérature, de ces exclus de la culture .
Drieu a été fasciste, il serait indécent de le nier cependant il fut écrivain avec une notoriété certaine…
Ne pas lire leurs livres reviendraient à s'interdire de lire tous les ouvrages sur ceux qui ont choisi la collaboration, à ne pas lire les oeuvres sur les nazis, les staliniens, les franquistes,…au nom de quoi ; d'une terreur ou d'une situation qui est plus proche du gris que du noir et blanc que l'onessaie de nous vendre ?
« Que le public se souvienne qu'un grand écrivain sert sa patrie par son oeuvre, plus et bien plus que par l'action à laquelle il peut se mêler. »
Henry de Montherlant.