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sur 187 notes
Depuis "Un roman russe" (ma première rencontre avec l'auteur), je lis systématiquement les ouvrages publiés par Emmanuel Carrère. Je suis fascinée par la plume de l'écrivain-journaliste, autant que par les thèmes qu'il évoque. Je me suis régalée à la lecture de "Il est avantageux d'avoir où aller", dans lequel il nous fait partager ses thèmes de prédilection.
Il ne s'agit pas d'un roman (l'auteur a abandonné ce genre littéraire) mais d'un recueil d'articles de journaux parus entre 1990 et 2015. Ces articles se suivent mais ne se ressemblent pas. le contraste est d'ailleurs parfois saisissant. Un exemple : neuf chroniques érotiques pour un magasine italien sont suivies d'un article sur la mort d'enfants au Skri Lanka, lors du Tsunami de 2004. Tout un registre d'émotions nous traverse lors de la lecture de ce recueil. J'ai préféré étaler la lecture sur un mois, un lisant au maximum trois articles chaque jour.
Plusieurs billets sont en lien avec la Russie post-communiste. Il faut savoir que l'auteur a des racines russes et que sa mère, historienne, est une éminente spécialiste de l'URSS. Parmi les articles "russes" on trouve un billet sur Limonov, personnage emblématique auquel l'auteur a consacré un roman. J'ai bien aimé également la note d'intention d'un projet de film russe, qui n'est pas allé jusqu'au bout, mais dont l'idée était intéressante. Dans le registre russe, il est également question d'un ancien prisonnier roumain de la seconde guerre mondiale qu'on a retrouvé dans un hospice russe, 50 ans après la fin de la guerre.
L'article qui m'a le plus marqué est celui consacré aux relations entre une photographe professionnelle et une jeune "paumée". La photographe a suivi la jeune femme dénommée Julie, pendant de nombreuses années. Elle réalisait des clichés de Julie, qu'elle exposait. Emmanuel Carrère raconte la triste vie de la jeune femme et sa déchéance progressive. La photographe lui vient parfois en aide mais leur relation reste professionnelle. L'auteur fait ressortir ce que cette relation a de dérangeant. Il nous fait réfléchir à la question suivante : faut-il photographier la misère ?
Dans plusieurs articles, l'auteur évoque ses livres de chevets ou les auteurs qu'il admire. Parmi ces billets, j'ai adoré celui consacré à "L'homme Dé". Emmanuel Carrère a mené une enquête sur l'auteur de ce livre culte, enquête qui l'a conduit jusqu'au Etats-Unis.
Vers la fin du roman, dans un article intitulé "Ressemblance" l'auteur nous éclaire sur son choix d'être "présent" dans ses récits. Partant du principe qu'il est impossible pour un auteur de non-fiction de de faire preuve d'une totale neutralité, il trouve plus honnête de faire entendre sa voix et de livrer le "making off" du récit. Personnellement, j'apprécie cette démarche chez Emmanuel Carrère. Il parvient à créer avec le lecteur une sorte d'intimité très singulière.
Je ne vais pas vous résumer chacun des articles de ce livre, il y en a 33...
Je suis triste d'avoir fini ce recueil mais impatiente de découvrir le prochain livre d'Emmanuel Carrère (dans quelle aventure va t'il nous embarquer ?)
Lien : http://www.sylire.com/2017/0..
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Une belle compilation

Ceci n'est pas un roman ( de toutes façons, E Carrère n'en écrit plus).
Il s'agit là d'une compilation d'articles, de scénarii, de lettres, de préfaces... L'ensemble, comme le suggère la quatrième de couverture, compose une sorte d'autobiographie. Lorsque l'on connait l'auteur et son oeuvre, on retrouve bien sûr les thèmes qui lui sont chers, les ébauches ou résumés de ses livres ( l'affaire Romand, les séjours en Russie : Kotelnitch, Limonov...) ainsi que des préfaces ( qui donnent envie de lire le livre concerné), des reportages...
L'écriture est précise comme toujours, la narration est reconnaissable entre toutes : description d'un sujet, et de l'auteur décrivant le sujet ( d'ailleurs il explique dans cet ouvrage pourquoi il choisit cet angle ).

Ce patchwork semble établi dans l'ordre chronologique, pourquoi ne pas le lire dans l'ordre ? La lecture en est facile et agréable.
Un petit top 3 pour finir : le reportage au forum de Davos, la vie de Julie, l'homme-dé.
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Comme l'a écrit Bernard Pivot "Ebouriffant d'intelligence et de culture".
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Recueil de chroniques parus dans divers journaux français ou étrangers et portant sur des sujets très variés.

Les articles les plus anciens m'ont légèrement moins plus. Il faut dire que je trouve que le style d'Emmanuel Carrère se bonifie avec le temps (La Moustache m'avait légèrement déçu). L'ensemble est très intéressant. On pourra regretter que certains articles portent sur les mêmes sujets. Ce livre donne formidablement envie de lire, les critiques littéraires d'Emmanuel Carrère sont toutes formidables.
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Il est avantageux d'avoir où aller d'Emmanuel CARRERE "p. o. l."

Je n'aime pas les nouvelles car j'adore partir en voyage durant 400 ou 600 pages ou + dans une histoire...

Mais si la nouvelle est superbe, je peux rester un bon moment dans ce petit bout d'histoire qui ouvre les portes de l'imaginaire.

Ce pavé de 546 pages n'est ni un roman, ni un recueil de nouvelles.

Emmanuel Carrère, fils d'Hélène Carrère d'Encausse a regroupé dans ce livre quelques reportages édités dans divers magazines.

Sur les conseils de François Busnel, j'avais noté le titre et l'auteur sur un papier.

J'ai trouvé ce livre à la Médiathèque pour ceux qui voudraient le lire !

Je ne me suis pas ennuyée à lire ces articles bien différents des uns des autres.

Chroniques judiciaires, sur la Roumanie de Ceausescu, Alan Turing (enigma), sur un entretien avec C. Deneuve, sur des écrivains et leurs oeuvres, (j'ai noté des titres), sur Michel Déon (Je vais lire un de ses livres...) l'homme dé qui joue sa vie, un reportage de 4 jours à Davos etc....

J'en ai trouvé certains sans intérêt mais dans l'ensemble un peu fourre-tout. J'ai apprécié.

Maintenant je désire lire un de ses romans car j'adore son style journalistique très vivant .

Bonne lecture
Mireine
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Recueil d'articles sur des sujets aussi variés que Romand, Limonov ou les femmes. Décevant car déjà lu, du coup, puisque ces textes s'apparentent à des brouillons de romans ( L'advesaire, Un roman russe, Limonov).
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Il est avantageux d'avoir où aller, certes, mais encore?
J'ai lu ce livre qui est un recueil d'articles parus ici et là, au fil des années, et qui mis bout à bout, mettent en évidence de nombreuses redites, surtout lorsqu'on connaît l'oeuvre romanesque de Carrère: il a ses marottes mais il montre aussi par là la cohérence de ses positions, leur stabilité au cours du temps. J'aime, pour ma part, sa prose; c'est un auteur que j'admire, que je jalouse parfois pour sa culture et ses trouvailles, comme lui avoue jalouser certains grands auteurs. Et, bien que plusieurs de ses livres couvrent l'actualité qu'il vit, je ne pense pas qu'il passe rapidement de mode. Pour revenir à l'ouvrage en question, tous ces articles rassemblés ne présentent pas, à mon sens, le même intérêt mais souvent, ils ont éveillé ma curiosité, donné le goût d'explorer d'autres auteurs et, rien que pour ça, ce livre a valu la peine d'être lu.
Je reste perplexe quant au titre: de ce qu'il laisse deviner de lui, Carrère était du genre à avoir un chemin tout tracé et, pourtant, il ne me semble pas avoir pris inconditionnellement avantage de ce chez-soi assuré...
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Ne laissez pas le format heterogene du recueil ou le titre dissonant vous dissuader, ce livre est passionnant a plus d'un titre.
Certes, c'est bien d'un recueil d'articles qu'il s'agit. Le format est risqué mais la plupart des sujets sont prenants. La plume de Carrere est journalistique (il le revendique), il sait décrire les ambiances (la Roumanie des annees 90), et donner de l'attrait a des sujets par forcement ragoutants (Kotelnich, bourgade russe de 25000 habitants sur le trajet du Transsiberien).
Le parti-pris de Carrere est de ne pas s'exclure des sujets sur lesquels il écrit (comme par exemple Truman Capote s'est exclu de l'histoire de de Sang Froid). On le retrouve donc toujours dans ces histoires, on en apprend sur lui, sur ses peregrinations au cours des 30 dernieres années, sur ses gouts (particulierement litteraires) , sur sa famille - bref, sur sa vie. Le meilleur exemple en est l'interview ratee avec Catherine Deneuve: d'un article qui devait avoir une facture classique, Carrere écrit un texte qui raconte le contexte et le déroulement de cet entretien.
C'est la ou l'exercice devient novateur. Par cette succession d'articles dans un ordre quasi-chronologique, et bordes par des references au contexte de l’écriture de son dernier roman a ce jour (Le Royaume), Carrere dresse dans ce recueil une sorte d'autobiographie en creux qui, bien plus qu'un amas d'articles, donne un complement indispensable au reste de son oeuvre.
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Au'est-ce qui m'a autant plu dans ce roman? Sa façon d'écrire d'abord. Je ne sais pas vraiment pourquoi, il y a une forme de sincérité et d'authenticité qui me touche. Ensuite j'aime son érudition qui est très bien contrebalancée par son auto-dérision et la simplicité, le naturel à écrire sur des thèmes a priori plus légers comme l'alcool ou le sexe. Et puis enfin dans ce bouquin j'ai un peu l'impression de voir les coulisses de ses romans.... C'est vraiment un travail très intelligent de recueil d'articles, de chroniques ou de préfaces qu'il a écrits et qui constitue un ensemble hétéroclite par la diversité des formes de récits et des sujets abordés tout en faisant sens si on le lit comme une oeuvre permettant de mieux comprendre l'écrivain. Il me donne envie de lire toutes les références qu'il cite, de partir en Russie et c'est une des rares personnalités que j'aimerais rencontrer en vrai, juste pour le plaisir de discuter.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Le premier des reportages se lance sur les traces de Dracula en Roumanie, après la chute de Ceausescu. L'un des derniers se mêle aux riches et aux puissants du monde réunis au Forum de Davos. Entre les deux : des patrouilles sur le front de l'Est, des projets de films, des éloges de livres animés, une vie du mathématicien Alan Turing, une rencontre désastreuse avec Catherine Deneuve... le tout peut se lire aussi comme une sorte d'autobiographie de l'auteur de "D'autres vies que la mienne".
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