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EAN : 9782843449796
176 pages
Le Bélial' (26/08/2021)
3.86/5   73 notes
Résumé :
Collection Une Heure Lumière - 33
Le jour de ses dix-huit ans, Rebecca Bertrand a commis l’irréparable. Au couteau. Dans un déferlement de violence rien moins qu’effroyable. Rebecca Bertrand, fille de Stéphane Bertrand, ce génie des neurosciences en passe de révolutionner la biotechnologie à l’échelle du monde avec sa firme Neurotech. Que s’est-il passé dans la tête de Rebecca pour se livrer à une telle atrocité ? Le jour de sa majorité ? Sur sa propre mère ?... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Justice populaire.

Rebecca Bertrand a assassiné sa mère le jour de ses dix-huit ans. Son père Stéphane Betrand détient une firme, Neurotech, leader en biotechnologie. Face aux réseaux sociaux ayant déjà jugé la jeune femme, Stéphane fait appel à la meilleure avocate du barreau, Amélie Lua.

C'est un coup de coeur. Ce thriller de science-fiction est mené de main de maître. Une jeune femme perturbée a assassiné sa propre mère le jour de ses dix-huit ans. L'intrigue se déroule dans un futur très proche.

Les réseaux sociaux sont devenus les nouveaux jurés populaires. Si un accusé est considéré coupable par eux, celui-ci sera automatiquement condamné par la justice. Tout les coups sont donc permis pour influencer l'opinion populaire dans un sens ou un autre. Fake-news, sensationnalisme, fuites d'infos... sont de la partie.

Et ce n'est pas tout. Les biotechnologies sont désormais omniprésentes. Il est possible de lire dans les pensées des accusés d'un crime, les constantes biologiques de chaque individu sont visibles sur les bras, les chewing-gum sont bourrés de régulateurs d'humeur,... Les notions de vie privée et de secret médical ne semblent plus avoir cours.

L'enquête est passionnante à suivre. Les coups de théâtre s'enchaînent, chaque protagoniste à ses propres intérêts dans cette affaire. Qui dit la vérité ? Quel est le véritable enjeu de ce crime ?

Bref, une excellente enquête dans un futur dystopique et trop proche.

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J'aime cette collection “1 heure lumière”. le Bélial nous propose des récits courts, des récits récents d'auteurs actuels, soignés et de qualité ainsi que des récits plus anciens, d'auteurs un peu oubliés et qui valent le coup d'être ressortis des oubliettes. Ce que j'aime particulièrement, c'est qu'ils nous offrent une entrée en matière encourageante pour s'intéresser à ces auteurs.
Celui-ci est un écrit nouveau, d'un auteur dont je n'avais encore jamais entendu parler. Ce court roman est dans le genre cyberpunk. Cela se passe dans un avenir pas très éloigné, la médecine a évolué, tout le monde porte un appareil sous-cutané, l'informant de sa condition physique, évaluant les taux cardiaques, hormonaux et autres informations médicales. Un sujet digne d'offrir un orgasme à tout complotiste. Dans une affaire de meurtre, ces informations deviennent alors déterminants.
Olivier Caruso met en place des personnages bien affirmés, dans le style du polar judiciaire, une structure sociale et économique aussi bien campée. l'intrigue nous retient, c'est vif, efficace et plutôt bien écrit, avec beaucoup de dialogues, presque théâtral.
Mon regret : le style polar judiciaire prend un peu trop le dessus sur l'aspect science-fiction, j'y ai vu plus d'affinités avec Keigo Higashino ou Karine Giebel qu'avec Philip K. Dick. Certains trouveront au contraire que c'est un mieux, c'est purement une affaire de goût personnel, mais un autre aspect m'a gêné, justement en lien avec ce genre, c'est qu'on en devine un peu trop vite l'issue.
J'y ai malheureusement trouvé les défauts que je reproche généralement au genre polar judiciaire : tout est construit pour un coup de théâtre final et on tombe dans le stéréotype, aussi bien dans les motifs et intentions, que dans la structure du récit. Mais malgré cela, c'est une lecture agréable, assez palpitante, avec des personnages intéressants et l'aspect cyberpunk est un plus. Cette légère déception ne m'empêche pas d'avoir envie de découvrir un peu plus cet auteur, plutôt prometteur.
Ça ne sera pas mon volume préféré dans cette collection, mais j'ai jusqu'à présent pris du plaisir avec la totalité de ce que j'en ai lu, au point de la considérer comme garantie de qualité.
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Et une pépite de plus pour la collection « Une Heure Lumière » du Bélial ! Habitué au format court, Olivier Caruso nous livre ici une novella captivante qui ravira les amateurs de science-fiction et qui n'est pas sans faire penser, par les thématiques évoquées aussi bien que par les choix narratifs réalisés, à l'une des auteures majeures de la SF américaine : Nancy Kress. le texte met en scène le point de vue de deux personnages qui vont se retrouver au coeur d'une bataille juridique déterminante pour l'avenir de la société. le premier est un scientifique de renom, à l'origine de la popularisation d'un système de détection et d'affichage des constantes de notre corps, et plus particulièrement de notre cerveau. le second est une brillante avocate réputée invincible mais en proie à des problèmes d'alcool et hantée par une vieille histoire d'amour. le rapport entre les deux ? Rebecca, fille du premier et filleule non désirée de la seconde, qui vient de se rendre coupable, quelques heures seulement après ses dix-huit ans, du meurtre de sa mère. Dans cette société futuriste hyper-connectée, le fait divers ne manque pas de faire la Une et de déchaîner les passions sur les réseaux sociaux. D'ailleurs, les premières tendances rendant compte de l'opinion publique ne font pas un pli : Rebecca est un monstre, et doit être condamnée à la peine maximale pour son crime. Sollicitée par le père de la jeune fille, qu'elle a connu il y a bien longtemps, pour assurer sa défense, Amélie n'a que quelques semaines pour retourner l'opinion en faveur de sa cliente et tenter de comprendre comment fonctionne le cerveau de cette étrange jeune fille atteinte d'un kyste cérébral à même de déclencher des pulsions meurtrières. La novella alterne donc entre le point de vue du père, qui tente par tous les moyens de faire sortir sa fille de prison, et celui de l'avocate qui se débat avec ses propres souvenirs tout en tentant de comprendre les circonstances du drame et de trouver les arguments les plus à même de faire acquitter sa cliente.

Le texte s'apparente à un véritable thriller d'anticipation, et il est difficile de ne pas être tenté de le lire d'une traite. La construction du récit telle qu'imaginée par Olivier Caruso y est pour beaucoup, l'intérêt du lecteur étant sans arrêt relancé par un rebondissement ou une révélation qui viennent rebattre les cartes et accroître les enjeux. Je le disais, la novella m'a beaucoup fait penser à ce que peut également produire dans le même genre Nancy Kress, puisqu'on retrouve ici un certain nombre de thématiques communes, à commencer par les potentiels bouleversements de société provoqués par l'influence de la science et de ses innovations dans les années à venir (manipulation de notre cerveau, déterminisme génétique, influence des réseaux…). Tout comme l'autrice, Olivier Caruso a également à coeur de placer l'humain au centre de son récit, si bien que des sujets qui pourraient paraître trop complexes pour des lecteurs dotés d'un faible bagage scientifique deviennent ici parfaitement accessibles. N'ayez donc crainte si, comme moi, vous n'entendez rien aux neurosciences ! le but de l'auteur est avant tout d'interroger la société et d'imaginer quelles pourraient être ses évolutions et choix dans l'éventualité où le fonctionnement de notre cerveau pourrait être aisément modifié. le suspens est également largement entretenu par les implications personnelles du drame pour les deux personnages, si bien que le lecteur attend avec la même impatience aussi bien le verdict du procès que les révélations concernant le passé commun des protagonistes. C'est la présence de cette dimension humaine qui permet à l'émotion d'affleurer à plusieurs reprises dans le récit, notamment par le biais d'Amélie, avocate pugnace prête à tous les coups bas pour gagner mais aussi profondément vulnérable et souvent en proie aux doutes.

Les amateurs de SF trouveront une fois encore leur compte avec ce trente-troisième ouvrage de la collection « Une Heure Lumière » qui réunit tous les ingrédients d'une bonne novella : une construction habile, des thématiques de société traitées avec subtilité, des personnages complexes et attachants, et surtout une chute magistralement bien amenée. A découvrir absolument !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Tout d'abord, merci aux éditions le Bélial et à Babelio pour l'envoi de ce livre. Comme promis donc, voici ma critique :
Mon avis est plutôt positif. Je me suis rapidement pris à l'histoire, à l'enquête, et ce jusqu'à la dernière page et les derniers rebondissements. Il est vrai qu'on ne s'ennuie pas ! L'écriture est vive et l'ensemble très rythmé. Trop, même, peut-être... J'ai parfois trouvé que c'était un peu forcé, qu'il y avait trop de ruptures dans la narration, d'entremêlements sur une même page de présent, de passé, de souvenirs, de rêves, de visions dues à l'alcool, avec en plus des histoires d'araignées au plafond et de singes en mousse jouant de la cymbale ; ça crée un truc faussement halluciné qui m'a un peu agacé.
Le roman est certainement une critique des réseaux sociaux, ainsi que de tous ces petits appareils qui aujourd'hui calculent et nous renseignent sur la moindre de nos calories dépensées, nos pas quotidiens, notre "courbe de forme", etc, etc, etc. Ici, ce sont nos taux d'hormones et ceux de différentes molécules présentes dans notre corps (adrénaline, dopamine, alcool...) qui s'affichent sur un genre d'écran implanté, parce qu'on l'a bien voulu, dans notre avant-bras. Et tout est stocké, enregistré, "en cas de besoin". Mais bon, vu "qu'on n'a rien à se reprocher", ça ne nous fait pas peur et on y va gaiement. Que voulez-vous, c'est apparemment la marche du progrès, et on ne peut rien faire contre ça, le progrès, sauf à arrêter d'acheter ces fichus appareils, mais ce serait trop se priver, il y a trop d'intérêt à savoir si on a effectué dans la journée plutôt 5000 ou 8000 pas. Bref, j'écrirai une autre fois là-dessus. Tout ça pour dire que, dans le roman, le but suprême de l'humanité devient dès lors de rechercher des émotions, des sensations fortes qui lui permettent d'obtenir de "belles courbes", un peu comme aujourd'hui on est prêt à vendre père et mère pour une poignée de likes.
Dans ce monde de progrès, donc, et c'est ainsi que s'ouvre le roman, un meurtre est commis ; tout de suite, la principale suspecte est arrêtée, le père en larmes, une avocate, la "toile" qui s'enflamme. Comment alors, dans ce futur-à-notre-porte, se rend donc la justice ? Eh bien, elle consiste surtout à émouvoir l'opinion publique. La "vérité" est la version de l'affaire qu'est prêt à recevoir émotionnellement le jury. C'est déjà le cas aujourd'hui dans le principe, même si dans une moindre mesure mais pour combien de temps, où tout le monde est juge et donne son avis tout le temps sur toutes les affaires, comme tout le monde est épidémiologiste depuis le début de la crise sanitaire. le but des avocats pour défendre leur cause est donc d'abord d'aller titiller le génie empathique du jury (pour leurs "belles courbes" et les sensations fortes, c'est bon pour la santé). Et donc d'établir des "plans de com'" avec des slogans.
L'auteur nous donne donc à imaginer les dérives d'une telle justice, éloignée de la vérité, qui drague la foule, ne se préoccupe même plus des faits, ou alors pour s'en servir à des fins de communication sur les réseaux sociaux et faire pencher la balance (le pourcentage de culpabilité) d'un côté ou de l'autre. Elle est le propre du sophisme, en recherchant l'accomplissement des désirs de la foule tyrannique, pour servir les carrières de ceux qui la rendent. Inquiétant.
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Le jour de ses 18 ans, Rebecca Bertrand assassine violemment sa mère. Elle est la fille de Stéphane Bertrand, un génie des neurosciences, féru de progrès technologiques, à la tête de Neurotech. Les réseaux sociaux se déchaînent sur la jeune fille alors que son procès approche.

Amélia Lua est chargée de la défendre, mais sa cliente n'est pas coopérative. Pourquoi un tel déferlement de violence sur sa propre mère ? La vérité se cacherait-elle dans le passé de cette dernière ? La technologie révolutionnaire du docteur Bertrand va-t-elle condamner ou innocenter sa propre fille ?

Un techno-thriller aux accents dystopiques absolument fascinant ! Imaginez que vos taux d'adrénaline, de dopamine, de sérotonine ou d'alcoolémie soient affichés sur votre bras, permettant de lire en vous comme dans un livre ouvert. Imaginez un réseau social où chaque commentaire (surtout les plus virulents) que vous postez vous donne un réel shot de dopamine. Imaginez maintenant que tout cela a été créé par le père de l'accusée…

Ce livre court se dévore, l'auteur alterne les points de vue et nous emmène dans un monde de vengeance, de mépris, où vos secrets n'existent pas et où la vox populi a tous les pouvoirs. J'ai tout simplement adoré ce roman et vous le conseille chaudement.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pensez aux milliards de personnes qui souffrent de comportements dangereux, de dépression, de boulimie, d'anorexie, d'hyperactivité, de stress post-traumatique, d'accès de colère, d'apathie, de timidité, de simple flemme... Jusqu'à maintenant, personne n'a pu nous guérir de nos défauts. Jusqu'à maintenant.
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Amélie, je sais que tu ne m'aimes pas. Tes constantes le hurlaient assez quand tu m'as aperçu, accélération du rythme cardiaque, petit cocktail adrénaline, noradrénaline, cortisol. Les symptômes de la colère. Une vieille aigreur rentrée, Amélie ?
Peu importe, du moment que tu brilles. Et Rebecca sera libre.
Amélie, toute cette colère, tu me prépares un sale coup ? Ce sera ton dernier procès, je te le promets. Je ne perds jamais, Amélie.
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"Et tu m'as dit 'On peut garder ça pour nous. Juste toi et moi. Tu veux pas être sa marraine ?'"
Elle a croisé les bras. Merci, je suis vraiment très touchée. Merci mais non merci. J'adorerais me consacrer à ce bout d'humain pas fini, mais j'ai beaucoup de boulot, des tas de trucs à faire. Des livres de droit à consulter. Des fêtes à écumer, des tables sur lesquelles danser. Des bouteilles à finir.
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On peut pas s'échapper de son propre crâne. (134)
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Commentez, c'est bon pour la santé.
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Video de Olivier Caruso (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Caruso
À vue de nez, droit et science-fiction n'entretiennent guère de rapport. Pourtant, à creuser un peu, on se rend compte que nombreux sont les récits à prendre pour base le droit, en mettant en scène l'application de lois imaginaires ou en se déroulant dans un cadre judiciaire. le droit et la science-fiction font-ils donc bon ménage ? Les aspects juridiques présents dans la SF sont-ils juste du décor ? Comment faire correspondre le droit à l'évolution de la société alors que le monde ressemble de plus en plus à de la science-fiction ? Jean Baret, avocat le jour et écrivain la nuit — Mort™, le dernier volet de sa trilogie Trademark, est sorti fin septembre —, et Olivier Caruso, auteur de la récente novella Symposium, Inc, vont tâcher de répondre à ces questions ! https://www.belial.fr/olivier-caruso/symposium-inc https://www.belial.fr/jean-baret/mort-tm Illustrations : Aurélien Police
+ Lire la suite
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