J'apprécie particulièrement ce chaman qui a su m'attirer dans son monde envoûtant depuis plus de 15 ans ...
A lire absolument.
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Avant ce saut, don Juan avait énoncé le principe de base de tout ce qui allait m’arriver. D’après lui, en sautant dans l’abîme, j’allais devenir perception pure et j’allais me déplacer entre les deux royaumes inhérents à toute création – le tonal et le nagual –, rebondissant de l’un à l’autre.
Au cours de mon saut, ma perception était passée par dix-sept rebonds élastiques entre le tonal et le nagual. Pendant mes déplacements au sein du nagual, je percevais mon corps en état de désagrégation. Je ne pouvais ni penser ni ressentir de façon cohérente, univoque, comme je le fais normalement, et pourtant, en quelque autre manière, je pensais et je ressentais. Au cours de mes déplacements dans le tonal, j’explosais dans l’unité. J’étais un tout. Ma perception avait une certaine cohérence. J’avais des visions d’un certain ordre. Leur force contraignante était si intense, elles avaient l’air tellement réelles, et elles étaient si complexes que je n’avais pas été capable de les expliquer de façon satisfaisante. Dire qu'il s’agissait de visions, de rêves saisissants ou même d’hallucinations, ne contribuait guère à jeter quelque clarté sur leur nature.
Les sorciers ont deux cycles. Le premier est quand ils sont humains… À chacun de nous a été donnée une tâche et cette tâche nous incite à laisser la forme humaine. Le deuxième cycle est quand un sorcier n'est plus humain.
- Bien sûr. Il y a deux façons de voir. Un sorcier peut le voir en rêvant, ou en regardant directement la personne. Un sorcier qui voit n'a aucun problème à visualiser l'être lumineux pour découvrir s'il y a un trou dans la luminosité du corps.