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EAN : 9782330066574
196 pages
Actes Sud (07/09/2016)
2.73/5   11 notes
Résumé :
Autoportrait avec famille, «Le Roman égyptien» rejoue comme aux dés les pérégrinations des Castil, originaires d’Égypte et auparavant d’Espagne, et encore avant, de la sortie biblique d’Égypte. Sauf que les ancêtres bibliques d’Orly Castel-Bloom ne sortent pas d’Égypte : ils y restent et forment une tribu sauvage, autochtone, qui oublie son judaïsme. Quant aux Castil d’Espagne, ils restent eux aussi sur place et se convertissent pour échapper à l’Inquisition, leur f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avec le roman égyptien, Orly Castel Bloom explore son passé familial et permet au lecteur d'avoir une vision beaucoup moins monolithique de la société israélienne. La romancière dépeint la vie heureuse de sa famille originaire d'Egypte:
« la famille vivait depuis des siècles en Egypte, depuis trop de siècles, peut-être des milliers d'années, car d'après ce que Flore avait raconté à Viviane, il semblerait qu'ils appartenaient à ce fameux clan, à cette unique famille dont il n'est pas question dans l'histoire d'Israël, ces gens qui désobéirent à Moïse, refusèrent de quitter l'Egypte durant la grande sortie, et y restèrent comme esclaves. Il fallut des siècles pour qu'ils soient affranchis et deviennent des chasseurs sauvages, et quand les juifs arrivèrent en Egypte après l'expulsion d'Espagne, ces gens s'empressèrent de se rapprocher d'eux, car d'une certaine manière obscure et mystique, ils sentirent l'antique proximité. ».

On retrouve dans les lignes consacrées à cette période de la vie des Castil la même joie de vivre dans ce pays que celle narrée par Georges Moustaki, natif d'Alexandrie, dans son livre Fils du brouillard.
Après la création d'Israël en 1948, les difficultés se multiplient pour les Juifs égyptiens, entre pogroms, emprisonnements et confiscations. Les descendants Castil prennent le chemin de l'exil, et décident de vivre en Israël, dans un kibboutz. Les Castil sont des militants d'extrême gauche, qui manifestaient déjà dans les rues du Caire tarbouche sur la tête contre le roi Farouk. Malheureusement pour eux, les « Egyptiens » doivent cohabiter avec une majorité d'Ashkénazes et le Printemps de Prague signe leur expulsion du kibboutz. Trop à gauche, trop staliniens, les Egyptiens francophones prennent le chemin de Tel Aviv, et repartent de zéro. Orly Castel Bloom va narrer ce nouvel exil, et ce décalage entre eux et le reste de la société israélienne sur quelques décennies. Trois expulsions au cours des siècles marquent les descendants dans leur mémoire et dans leur chair (troubles alimentaires chez les femmes de la famille depuis 1492). La transmission des histoire familiales, le poids des souvenirs et de l'exil, ainsi que la singularité de ces juifs méditerranéens arabophones et francophones qui peinent à trouver leur place sont les fragments les plus intéressants de ce kaléidoscope.
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Le Roman Egyptien raconte la saga de la famille Castil, juifs égyptiens originaire d' Egypte depuis toujours, depuis la sortie d'Egypte aux temps bibliques, aux Castil chassés d'Espagne par les rois Catholiques, montés en Israël  au tout débuts des années 50 avec des idéaux socialistes, arrivés au kibboutz Ein Shemer avec un groupe de l'Hashomer Hatzair d'où ils ont été chassés. 



Viviane et Charlie, Adèle et Vita, et les autres égyptiens vont s'établir en ville, leurs enfants formeront un noyau solidaire qui traverse le temps jusque aux années 2010, déménagements, enfants, et maladies....

Ce n'est pas un récit chronologique linéaire, plutôt un puzzle qui traverse les siècles qui saute des manifestations au Caire contre le roi Farouk à l'Inquisition en Espagne à la fin du XVème siècle. Certains personnages sont nommés d'autres non, la Grande, la Petite, la fille unique et la lectrice doit s'accrocher pour se rappeler qui sont les parents, les enfants, dans cette  tribu  qui fait des aller-retours entre les divers appartements. Je me suis livrée avec grand plaisir à cette gymnastique un peu déroutante.

J'ai beaucoup aimé les descriptions  de la vie au kibboutz, repas pris en commun, réunions et débats idéologiques, travaux des champs et puis ensuite je me suis promenée dans les rues de Tel Aviv et de ses environs : un voyage dépaysant. Ce "roman égyptien" est plus israélien qu'Egypte
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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On peut lire sur la quatrième de couverture qu' "Orly Castel-Bloom est unanimement célébrée en Israël comme la romancière la plus audacieuse de sa génération". Personnellement j'ai trouvé son roman très déroutant : on commence par découvrir de nouveaux personnages mais ceux-ci sont délaissés quelques pages après ; l'auteure fait des aller-retours assez acrobatiques entre l'Espagne médiévale, l'Égypte et Israël.
L'idée d'un roman familial même lacunaire est plaisante mais le résultat m'a déçu.
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Je pensais que ce roman me plairait : Il traite d'une famille juive qui quitte l'Egypte pour s'installer dans un kibboutz en Israël, en suivant un mouvement de jeunesse sioniste. Qu'il me plairait d'autant plus que cette écrivaine israélienne est reconnue et définie comme « la plus audacieuse de sa génération ».
Avec tous ces éléments qui me sont familiers et m'intéressent, je pensais plonger facilement dans cette histoire !
J'ai été déçue car l'écriture est abrupte et impersonnelle. Je n'ai pas du tout été emportée par ce livre.
Une mauvaise pioche pour moi…
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Contrairement à leurs parents, les deux filles étaient blondes naturelles, sans doute des gènes de la génération précédente, une blondeur qui non seulement dissimulait leurs origines égyptiennes mais les avantageait par rapport aux filles ashkénazes de la classe qui, à l’école primaire comme au lycée, étaient plutôt châtain. Il y eut des périodes où elles furent quasiment comme des sœurs. Tous les vendredis, chez les parents de la fille unique et en compagnie de Vita, elles regardaient le film hebdomadaire en arabe sur l’unique chaîne de télévision et sans baisser le volume, parce que chez la grande et sous l’autorité de Viviane, il fallait baisser le son au maximum.
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Elle n’oublierait jamais la scène que sa mère Flore avait faite à son père le jour où elle avait découvert le pot aux roses, le salaire de son mari divisé en deux parts égales. Viviane avait beau se garder d’évoquer ce que son père avait fait durant vingt ans au vu et au su de tous, la chose se savait. À elle, rien de tel ni même d’approchant n’arriverait. Jour et nuit, elle garderait les yeux grands ouverts. Une infidélité ou deux, bon, passe encore, mais quinze ans, vingt ans, et des enfants de surcroît ? Tous ses radars étaient dirigés vers le pays d’exil dont elle parlait avec ses sœurs au café Ritz, et ensemble, elles se demandaient comment Flore n’avait rien remarqué et, après une analyse poussée, elles en déduisaient qu’elle était trop occupée à choyer son fils aîné.
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Les cochons se multiplient vite. Une femelle qui a fini d’allaiter est de nouveau féconde au bout de quelques jours. Les pourceaux les plus forts poussent les faibles vers les mamelles les plus éloignées de la truie, qui sont moins pleines en général, et les petits finissent par mourir de faim. Mais on peut repérer ces petits pourceaux et les vendre avant qu’ils ne meurent. Leur chair délicate est très appréciée à la table des riches.
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Quant aux fellahs qui vivaient dans des masures de boue, ils étaient les seuls à répéter maktoub, maktoub, c’est le destin, et n’imaginaient pas qu’il pût exister sur terre une autre forme de vie, moins épuisante, moins prévisible. Ils continuaient à boire l’eau du Nil dans les canaux malgré la bilharziose, les enfants attrapaient le trachome, et les adultes des maladies des reins dont ils mouraient jeunes.
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Un des convives avait avoué qu’il prenait du Viagra même s’il n’en avait pas vraiment besoin, mais que sa vie sexuelle s’en trouvait améliorée et par ricochet, toute sa vie en général. Un autre avait ajouté que lui aussi prenait du Viagra exactement pour la même raison. Les femmes avaient révélé en riant leurs secrets d’alcôve. Les hommes étaient satisfaits du parler libre de leurs épouses.
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