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sur 267 notes
Cléopâtre et Marc Antoine. Leur goût du faste et des festivités, leur splendeur et leur souverain mépris des convenances. Leur rêve fou d'un Empire réunissant l'Orient et l'Occident. Leurs victoires triomphales dans la poussière du désert et leurs défaites retentissantes au soleil couchant. Leur solitude abyssale quand le monde entier vient à les trahir.
Cléopâtre et Marc Antoine : deux monstres sacrés, deux perdants magnifiques.
Quant à leur amour, il est plus fort que tout, il est plus fort que la mort. Leur façon de rejoindre l'autre monde est digne des plus grandes tragédies.
Cléopâtre et Marc Antoine sont entrés de plein pied dans la légende des siècles, et demeurent à jamais ancrés dans la mémoire des Hommes.
Françoise Chandernagor raconte leur histoire à travers le regard innocent et naïf de Séléné, leur fille cadette, âgée de dix ans lors de la prise d'Alexandrie par les troupes d'Auguste. Une petite princesse engloutie sous l'ombre géante de ses parents qui sera l'unique rescapée de son illustre famille.
Singulier récit, mi-fresque romanesque, mi-biographie. Françoise Chandernagor s'arrête parfois, interdite, le temps de s'interroger sur les silences béants de l'Histoire. Elle tente de les combler en supputant, en hésitant, faisant la part entre le mythe et la réalité, nous prenant toujours à témoin.
Elle le fait avec beaucoup de modestie et de brio. C'est passionnant, instructif et tellement vivant.
Elle essaie, toujours en tâtonnant, essayant d'enjamber deux mille ans d'histoire, d'entrer dans l'intimité de ces deux grands fauves. Marc Antoine, superbe et généreux, toujours dans l'action et dans l'instinct. Aussi brillant stratège et meneur d'hommes que piètre politicien. Cléopâtre, rusée et manipulatrice, prête à se sacrifier pour protéger la longue et fragile dynastie des Ptolémée.
Une formidable épopée où j'ai côtoyé deux fabuleux personnages avec leurs moments de flamboyance et de doute, avec leur passion amoureuse sans cesse renouvelée, et leurs errements qui les mèneront droit au désastre.
La légende va se poursuivre dans le deuxième tome avec la petite Séléné, notre Reine déchue, emmenée prisonnière à Rome.
Récit grandiose et prodigieux. À lire de toute urgence.






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Françoise Chandernagor, dont j'adore les livres, a toujours l'art de la formule qui frappe, de l'image qui transperce et la manière de savoir en dire beaucoup en peu de mots, quel que soit le sujet qu'elle aborde. Ce livre sur la fille méconnue de Cléopâtre en est un nouvel exemple : bien documenté, beau, profond dans son humanité rendue, il nous décrit l'échec et la déchéance d'un Marc-Antoine généreux et sensible face à un Octave dominateur et impitoyable ainsi que ses relations avec Clopâtre dans leurs derniers instants. Pouvoir, intérêts, sentiments, forces et faiblesses, Chandernagor mêle tout cela en un roman d'où ressort la personnalité d'une petite fille au destin à la fois tragique et oublié, comme l'est bien souvent celui des vaincus. On voit d'ailleurs peu à peu se cumuler les circonstances qui feront d'Antoine un perdant, à la manière de ces héros victimes à la fois de la fatalité et d'eux-mêmes. Face à la loi du plus fort, que peuvent un couple et ses enfants ? Périr ou disparaître. Françoise Chandernagor excelle a lier les causes humaines aux circonstances historiques ; le résultat en est un récit vivant, concret, qui est à la fois une prise de recul par rapport aux événements et une manière de les vivre comme si nous y étions. J'ai hâte de lire la suite de cette histoire sombre mais passionante qui nous fait mieux connaître l'histoire de l'Egypte à travers sa civilisation, sa famille royale et ses rapports avec une Rome "mondialisatrice" avant l'heure....
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Une lecture riche en émotions. Françoise Chandernagor met son talent à profit et comble les trous de l'histoire. Dans la fin de la République romaine, au moment où Marc-Antoine et Cléopâtre sont sur le déclin face à Octave, l'auteure nous conte les derniers événements par le biais du regard d'une reine oubliée, la fille du couple mythique, Cléopâtre-Séléné, princesse de 10 ans qui assiste à la fin de ses parents, au massacre de ses frères et à la fin de sa vie égyptienne.
Petite princesse qui n'apparaît que peu dans l'histoire, l'auteure choisit d'en faire un véritable témoin. Témoin de la vie à Alexandrie, ville que j'aurai voulu découvrir. Témoin de la grande Cléopâtre et du fougueux Antoine ( qui m'apparaît clairement plus sympathique qu'Octave). Témoin de la débâcle militaire de l'Imperator d'Orient, de sa chute, de sa mort. On dit que l'histoire est écrite par les victorieux. Françoise Chandernagor prend le contrepied de cette assertion en faisant de Séléné son héroïne.

Le roman est magnifique. La narration est lyrique. La chute d'Antoine et la mort du couple m'ont ému. J'aime beaucoup les échanges avec Marc-Antoine, plus Grec que Romain. J'aime la manière dont l'auteure comble les trous. Après tout, si L Histoire est incomplète, où est le tort?
En revanche, ce qui me décourage est cette frustration de non-fin. le tome 1 et le tome 2 de la trilogie sont tous les deux très bien écrits. Et pourtant, depuis une dizaine d'années, on attend ce tome 3... A ne pas commencer si vous gérer mal la frustration!

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Voici un livre auquel je n'ai pas du tout accroché. J'aime pourtant autant les biographies et les livres d'Histoire que les romans historiques, mais j'ai pourtant abandonnée celui-ci avant la moitié. Il ne manque certes pas d'érudition, mais le style ne m'a pas du tout captivée. Déjà, il est écrit au présent, avec un narrateur à la fois omniscient et pourtant relativement détaché des personnages. C'est un choix narratif particulier. le présent peut permettre une immersion plus rapide ou, au contraire, laisser au bord du chemin.
De plus, j'ai eu l'impression que ce livre hésitait toujours entre documentaire historique et fiction, sans se décider vraiment pour l'un ou pour l'autre. Il relève trop du premier pour que je m'abandonne à l'intrigue et aux personnages, mais trop de la seconde pour que je l'apprécie par pure curiosité intellectuelle. Je ne sais pas ce que l'auteur cherche à nous dire: nous distraire ou nous faire un cours d'histoire?
Peut-être passé-je à côté de quelque chose, car ce livre semble assez unanimement apprécié, quoi qu'il en soit, je préfère retourner à d'autres auteurs, aussi érudits en matière historique mais choisissant un mode plus clairement romanesque, ou au contraire vers des livres d'histoire à proprement parler
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Un sujet inédit
Si l'on connaît "bien" Cléopâtre – du moins à travers ce qu'ont bien voulu nous en transmettre ses contemporains et, plus tard les historiens, peintres, écrivains, etc. – il n'en va pas de même de sa descendance. Saviez-vous que Cléopâtre, reine d'Égypte au Ier siècle avant Jésus-Christ, avait eu quatre enfants ? Césarion, dont le père était César, les jumeaux Cléopâtre-Séléné et Alexandre-Hélios, et Ptolémée Philadelphe, ces trois enfants ayant eu pour père Marc Antoine. Quatre enfants aux destins tragiques, tombés dans les oubliettes de l'Histoire. Peu ou pas de documentation : il en fallait du cran pour relever le défi de faire revivre sous sa plume ces personnages, et ce sur trois tomes en plus ! Si Françoise Chandernagor embrasse tout à la fois ces personnages et cette époque très riche et très mouvementée, il n'en demeure pas moins que son sujet est avant tout et surtout Séléné, seule rescapée du "nettoyage" ordonné par Octave (futur Auguste) après la mort de Marc Antoine et de Cléopâtre.


Une fresque grandiose
Le décor : imaginez... Alexandrie au Ier siècle avant Jésus-Christ, la ville la plus vaste et la plus peuplée du monde connu d'alors. Une ville moderne située entre la mer et le désert, bâtie en damier. « Au ras des flots, la « Très-Brillante », comme l'appelaient les voyageurs, éblouissait par sa blancheur : blanches, les maisons basses, leurs terrasses de pierre tendre, les colonnes d'albâtre, les avenues pavées de marbre, et blanc, le grand Phare, « la plus haute tour du monde », dressé comme un aviron géant, comme une gouverne, au milieu des vagues. » À cela, ajoutez le cap Lokhias avec ses multiples palais, ses tombeaux, sa Bibliothèque, son jardin botanique, son observatoire…
C'est dans ce lieu extraordinaire que grandissent les enfants sous l'oeil bienveillant de Cléopâtre et de Marc Antoine. Si le roman débute dans la douceur et la félicité, il se teinte progressivement de tristesse et d'inquiétude à mesure que le conflit entre Marc Antoine et Octave prend de l'ampleur, s'achevant sur la défaite de Marc Antoine et sa mort. Mélangeant habilement la petite histoire et la grande histoire, Françoise Chandernagor n'est pas là pour nous donner un cours d'histoire, préférant nous décrire de manière très réaliste et vivante la vie quotidienne de cette famille royale, les caractères de chacun : Césarion, enfant sérieux et conscient de son futur rôle, Ptolémée Philadelphe souffreteux… le portrait que brosse Françoise Chandernagor de Marc Antoine est particulièrement touchant : amoureux, bon père, beau, intelligent, honnête, généreux, sensible, il a eu le tort d'être trop naïf et indulgent vis-à-vis d'Octave qui l'a trahi sans aucun scrupule. Loin de ressasser les clichés habituels qui collent à ce couple souvent décrit comme sulfureux, Françoise Chandernagor nous le présente avec beaucoup d'humanité et de tendresse. C'est étonnant, inhabituel ! On prend alors vraiment conscience de la force de la propagande d'Octave, puisque celle-ci a traversé les siècles…


Un début de roman déroutant et une narration à double niveau
Ne sachant pas de prime abord qui était le narrateur, j'ai été décontenancée par l'épisode du cauchemar, qui est, en réalité celui fait par Françoise Chandernagor elle-même. Cauchemar au cours duquel elle voit une jeune fille enchaînée déambuler dans les rues de Rome. Elle finit par découvrir qu'il s'agit de Séléné, qui, à 10 ans, a dû quitter Alexandrie, prisonnière d'Octave, et participer enchaînée à son triomphe à Rome. Qui était-elle ? Que s'était-il passé ? Qu'est-elle devenue ? Au terme de son enquête, Françoise Chandernagor a décidé de rendre justice à tous ces personnages oubliés de l'Histoire (citons aussi Antyllus, fils de Marc Antoine et d'une de ses précédentes épouses, et Iotapa, petite fiancée mède d'Hélios) ou dont l'image a été manipulée à travers cette trilogie.
Mené par un narrateur omniscient, Françoise Chandernagor en l'occurrence, le récit s'organise autour du personnage de Séléné, que nous suivons comme si nous étions à ses côtés. C'est là l'avantage de ce mode de narration : on a connaissance de tous les détails de l'histoire, des événements, des pensées et sentiments des personnages…
Très inhabituel, l'intervention récurrente de Françoise Chandernagor tout au long du récit. C'est à double tranchant : si cela peut dérouter le lecteur, le déconcentrer, le "faire sortir" du roman et, au final, le décourager de poursuivre sa lecture, cela peut aussi lui apporter un deuxième niveau de lecture et je dois dire que vu la qualité des interventions de Françoise Chandernagor, je me suis retrouvée immédiatement dans le second cas : c'est passionnant, novateur, frais, parfois drôle ! Une note de l'auteur en fin d'ouvrage, là encore de haute volée, lui permet d'exposer les difficultés auxquelles elle a été confrontée et les choix d'écriture qu'elle a faits : vocabulaire et syntaxe, noms des villes, des royaumes, pays, des peuples, des personnages…


Le parti pris du parler vrai
C'est justement dans cette note en fin d'ouvrage qu'elle justifie son choix et cela a été pour moi une révélation : nos ancêtres lointains étaient des hommes comme les autres et n'utilisaient pas la langue grandiloquente et maniérée que les tragédies de Corneille ou de Racine et les manuels scolaires nous ont fait croire ! Leur niveau de langue était le même que le nôtre, teinté de familiarité. D'ailleurs, grâce à Françoise Chandernagor, j'ai découvert que, depuis quelques années, de nouvelles traductions, respectant davantage la réalité du langage d'alors, avaient été publiées. Citons par exemple les "Épigrammes" de Martial (Dominique Noguez, éditions Arléa) et "Tristes Pontiques" d'Ovide (Marie Darrieussecq, P.O.L.). S'inscrivant dans ce courant novateur, Françoise Chandernagor fait parler ses personnages comme des humains, parfois crûment, parfois familièrement. Cela en déroutera peut-être certains ; pour ma part j'ai apprécié ce dépoussiérage, ce vent de fraîcheur, qui contribue à rendre le récit très proche de nous.
"[…] dans ce livre, Antoine, Cléopâtre, Auguste ou Tibère, faute de pouvoir discourir en latin ou en grec, ne parleront pas non plus en « Corneille aplati » ni en « basic Racine ». Ils parleront en « chair humaine », chair impure, remuante, malodorante, certes, mais jeune, éternellement. Sans sacrifier aux modes langagières du moment, j'ai souhaité que les enfants s'expriment ici comme des enfants (ou comme nous pensons, aujourd'hui, que peuvent s'exprimer des enfants), les politiques comme des politiques, et les soldats comme des soldats.
J'ai même parfois restitué à la langue une crudité qui était de mise en ce temps-là, mais que nos maîtres ont pudiquement dissimulée à leurs élèves."


Un travail de fourmi
Comment écrire un roman historique tout en sachant que, comme l'auteur le rappelle dans sa note, « le roman historique le mieux documenté hurle le faux dès que les personnages ouvrent la bouche » (Paul Veyne, Comment on écrit l'histoire) ? Pour éviter de donner à son roman un côté artificiel, Françoise Chandernagor s'est fixé quelques règles concernant notamment l'écriture des lieux, la description des personnages et, comme nous venons de le voir, le niveau de langue utilisé. Dans sa passionnante note, elle explique aussi les limites de l'Histoire et de la fiction : quand la documentation s'est révélée inexistante, elle s'est autorisée à faire appel, mais de manière pondérée et raisonnée, à son imagination. Mais lorsque la documentation est là, l'auteur ne néglige aucun détail, par exemple concernant les cultes et fêtes religieuses, la sexualité, les différentes formes de suicide (égorgement, décapitation, empoisonnement…), la momification, les repas (nourriture, vins…), les vêtements, les batailles…
Car, comme elle le rappelle très bien, lorsqu'on écrit un roman se déroulant à une époque très reculée, la principale difficulté ne réside pas tant dans l'établissement des faits que dans la restitution des gestes ordinaires de la vie. En tout cas, ce mélange subtil entre réalité historique et fiction donne un roman très convaincant, riche, passionnant ! J'ai hâte de découvrir l'ensemble de sa bibliographie qui figurera à la fin du troisième volume.
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Quelle déception! ... Je me réjouissais à l'avance de découvrir le talent reconnu de Françoise Chandernagor ma déception n'en aura été que plus amère. Ce n'est pas le sujet choisi , l'Égypte, Alexandrie, Cléopâtre, Marc Antoine , leurs enfants bien au contraire , je pense plutôt que c'est la manière adoptée dans la narration . Ni livre d'histoire véritable -trop de points d'interrogations,de propos non étayés- ni roman historique à proprement parlé- trop d'apartés auteur, lecteur, trop de questionnement auteur auteur, ce roman m' a ennuyée au plus au point . Il m'aura fallu une motivation bien futile, valider l'item Un peplum (roman se déroulant dans l'Antiquité romaine, grecque, asiatique ou égyptienne) du challenge multi-défis, pour aller au bout de ce premier tome d'une trilogie dont je n'ai en aucun cas l'intention de découvrir la suite .
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A nouveau, j'ai passé un excellent moment avec ce roman érudit et fourmillant de détails historiques, qui reste très agréable et facile à lire. La plume de Françoise Chandernagor et le langage très moderne, parfois familier, pour lequel elle a opté rendent le récit plus actuel et plus vivant, tout comme les interventions de la narratrice pour expliquer ses choix.

Françoise Chandernagor rend ses personnages très humains (même le couple mythique que forment Cléopâtre et Marc Antoine) et elle parvient à recréer une atmosphère trouble entre quotidien fastueux et suspicion généralisée.

L'héroïne, une enfant qui a dix ans quand s‘achève le roman, est une spectatrice passive de l'Histoire en marche qui bouscule sa vie ; et comme elle, on assiste à la chute inexorable de Marc Antoine et Cléopâtre qui semblaient pourtant promis à une autre destinée.

J'ai donc beaucoup aimé Les Enfants d'Alexandrie, mais je sors de cette relecture un peu moins enthousiaste que la première fois, sans doute parce qu'il n'y a plus le plaisir de la découverte...
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Parmi la grande foule des romans dits historiques, il est certains auteurs que l'on a plaisir à retrouver, et dont on attend avec impatience le prochain voyage dans le temps.

Françoise Chandernagor, a priori, est de ceux-là. Avec elle on s'attend à être entraîné dans une époque, à s'imprégner des décors, des évènements et des personnages que l'on croit connaître mais qu'on ne demande qu'à redécouvrir. N'avez-vous pas eu l'impression de faire partie de la splendeur et des intrigues du grand Versailles en lisant L'allée du Roi, avec sa précision historique, son vocabulaire d'époque, ses descriptions ?

Pari réussi pour cette plongée dans l'Alexandrie de la fin du Ier siècle avant Jésus Christ, époque charnière s'il en est, où la face du monde (occidental) est bouleversée par l'apogée de Rome, en passe de devenir un empire.

Pari difficile surtout, après tant de récits, d'adaptations cinématographiques comme livresques, de présumer à nouveau de la personnalité de figures mythiques telles que Cléopâtre ou Marc Antoine. L'auteur fait le choix de l'intime, de la petite histoire mêlée à la grande, pour essayer de nous décrire aussi vraisemblablement que possible la « vie de famille » de cette tribu atypique.

Marc et Cléopâtre étaient-ils un vrai couple, ou seul le calcul politique les unissait-ils ? Qui était vraiment Césarion, fils de la reine et du grand Jules, enfant pharaon écrasé trop tôt sous le poids des responsabilités, impuissant face à la perte des siens ? L'extrapolation est peut-être plus facile pour ses cadets, dont on ne sait pratiquement rien hors des sources officielles, et même là …

Cléopâtre-Séléné, Alexandre-Hélios et le petit Ptolémée-Philadelphe pour les enfants du couple dirigeant, entourés d'Antyllus, fils de Marc Antoine et d'une de ses précédentes épouses, et d'Iotapa, petite fiancée mède d'Alexandre, sont les vrais héros du récit. Séléné surtout, car c'est à travers ses yeux que l'on suit le cours des choses, et parce que c'est elle que l'on retrouvera à Rome dans le tome suivant.

Ces enfants sont les témoins innocents des ravages de la guerre politique et fratricide qui se joue entre Antoine et Octave, pourtant anciens alliés. Les enjeux de ce conflit, pour le pouvoir sur l'empire en gestation, et pour la succession De César, sont le décor et le moteur de l'histoire.

Romancé mais jamais délirant, Chandernagor nous fait grâce d'un scénario hollywoodien et nous épargne les clichés habituels sur les sulfureux amants. Mais elle nous démontre que c'est dès ce moment, et grâce à la propagande redoutable d'Octave, futur Auguste, que cette image leur colle encore à la peau 2000 ans plus tard !

Dommage cependant, qu'en cherchant à expliquer ses choix narratifs par un exposé des faits et des sources de son travail, il semble qu'elle cherche à se justifier. Tout comme par de petites incursions du narrateur / auteur au coeur même du récit, elle a presque l'air de s'excuser. S'excuser de faire parler ses personnages comme des humains, parfois crûment, parfois simplement ; s'excuser de devoir imaginer les parties du récit que l'Histoire a gardé pour elle, ou d'attribuer à ses héros les pensées qui peuvent expliquer leurs actes.

Elle a pourtant fait un travail d'historien, un travail de fourmi dont on ne peut que reconnaître la valeur, et on ne saurait lui reprocher les suppositions nécessaires à la conduite logique de son récit.

Le propre d'un grand roman historique, c'est de savoir créer le suspens dans un récit dont tout le monde connaît déjà la fin !

C'est ce que fait ici Françoise Chandernagor, académicienne Goncourt pour le titre officiel, et sans aucun doute référence du récit historique. L'ampleur de ce morceau d'Histoire méritait une vraie fresque, et elle lui donne toute sa mesure en préparant les deux suites de cette trilogie méditerranéenne, à suivre…

S.L.
Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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D'Alexandrie à l'Asie mineure, en cette fin du Ier siècle avant JC, la dynastie des Ptolémées jette ses derniers feu avant de sombrer. Marc Antoine aime Cléopâtre mais son âme de guerrier l'emporte vers des aventures militaires qui le perdront, et elle avec lui. Que deviendront les quatre enfants de Cléopâtre, Césarion, fils de César d'une part, Séléné, Alexandre et Ptolémée enfants d'Antoine d'autre part ? Autour de ce drame l'auteure nous livre un bel et sombre portrait d'une civilisation allant vers sa fin, un portrait où elle ne se prive pas de mettre son grain de sel contemporain.
Un regard tragique et agréable sur une facette de l'Antiquité.
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Cela raconte la vie romancée des enfants d'Antoine et Cléopâtre et aussi de ces deux personnages historiques......

Instructif.

Une adorable petite héroïne, la petite Séléné, si fragile et qui comprend et voit bien des choses.

C'est aussi assez effrayant quant à ce que vivent les enfants esclaves ou prisonniers. le sort des petits princes n'est pas non plus enviables. Dans cette histoire, les adultes semblent jouer avec le pouvoir et en faire largement assumer les conséquences aux plus fragiles.
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