Né le 16/04/1889 à Londres de parents artistes de music-hall, il hérite de leur art car à 8 ans il est déjà sur la scène.
C'est une enfance pauvre de parents divorcés dont le père alcoolique ne verse pas de pension alimentaire. La mère élève seule ses 2 garçons, mais fragilisée par une maladie psychiatrique et internée, les jeunes enfants sont eux aussi placés à l'asile des pauvres. Ils feront ainsi le va et vient à plusieurs reprises dans ces institutions avant que leur mère n'en sorte.
A 14 ans, Charles commence le théâtre et les tournées dans le pays avec son frère ainé Sydney. En 1909, il découvre Paris, puis avec sa troupe fait une longue tournée au Québec et aux USA : NY, Brodway, Chicago, San-Francisco, Los Angeles, San Diego, Salt Lake City. Il découvre alors le cinéma et s'y engage, son frère le rejoindra et deviendra son agent artistique. Créateur burlesque du cinéma muet, il est reconnu, apprécié et réclamé. Durant la guerre il reste aux USA, sans combattre l'ennemi, ce qui lui sera reproché plus tard par la presse britannique. Il fait ses débuts dans le court-métrage, et c'est alors qu'il crée son personnage de Charlot The Tramp ou vagabond. « Je voulais que tout soit une contradiction : le pantalon ample, la veste étriquée, le chapeau étroit et les chaussures larges… J'ai ajouté une petite moustache qui, selon moi, me vieillirait sans affecter mon expression. Je n'avais aucune idée du personnage mais dès que j'étais habillé, les vêtements et le maquillage me faisaient sentir qui il était. J'ai commencé à le connaître et quand je suis entré sur le plateau, il était entièrement né ».
Il a rencontré et fréquenté les plus grands artistes des arts différents tels :
Nijinski, Diaghilev,
Sarah Bernhard, douglas Fairbanks qui fut un ami fidèle. le magnat de la presse William Hearst, avec qui il énumère les réceptions, les soirées orgiaques, les sorties de la « jet set » ultra argentée. Hollywood était le creuset des acteurs, auteurs et intellectuels célèbres, où l'argent coulait à flot pour ceux là ! En 1919, Chaplin cofonde la société United Artists avec Douglas Fairbanks, Mary Pickford et David Wark Griffith, il obtient ainsi le contrôle total sur ses oeuvres et en 1922, il réalise ses films en tant que producteur indépendant. Ses revenus sont colossaux, plusieurs millions de dollars. Il dit 5 millions de $ à cette date.
Parmi ses premiers longs métrages figurent Charlot soldat (1918), le Kid (1922), La Ruée vers l'or (1925) et le Cirque (1928). Il refuse de passer au cinéma sonore et continue de produire des films muets dans les années 1930, comme Les Lumières de la ville (1931) et Les Temps modernes (1936). Dès 1940, il prend des positions politiques et ses oeuvres le deviennent aussi, notamment le Dictateur (1940).
Il reste assez pudique sur ses déboires amoureux, notamment sa deuxième épouse qui a créé un scandale dans la presse et dont le divorce lui a rapporté près de 9 millions de dollars (revalorisation 2023), puis avec une certaine
Joan Barry qui prétendra être enceinte de lui. Il perdra le procès en paternité (bien que le groupe sanguin invalide celle-ci) et devra payer une pension alimentaire à la fille jusqu'à sa majorité. Déjà, avant metoo, les hommes à la notoriété et à la fortune considérables, devenaient la cible privilégiée pour une certaine typologie féminine, appuyées par la presse à sensation et une justice subornée. de son mariage avec Paulette
Godard, il garde une certaine nostalgie amicale, et de sa rencontre avec Oona en 1943, mère de leur huit enfants, il dira : « le début de ce qui sera plus de trente ans de bonheur complet ». 1943, c'est aussi l'époque où le FBI et Edgar Hoover ouvrent un dossier sur lui. Les autorités se méfient de ce type qui refuse de prendre la nationalité américaine et se moque du puritanisme. En 1941, lorsque l'Amérique devient, de fait, alliée de l'URSS, pris au piège de sa notoriété, Chaplin déclare publiquement : « Il faut venir en aide aux armées soviétiques ». Il engage son nom et sa réputation pour lever des fonds pour les soldats au front, mais il est accusé de sympathies communistes. Hoover et les enquêtes du FBI lui font perdre son visa américain. En septembre 1952, Chaplin quitte le pays avec femme et enfants pour l'Angleterre. A bord du paquebot, il apprend que le gouvernement américain refuse son visa de retour ! Installé à partir de 1953 en Suisse, il reviendra en héros aux États-Unis et recevra en 1972 un Oscar d'honneur. Enfin réhabilité !