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EAN : 9782070380411
184 pages
Gallimard (25/05/1988)
3.66/5   48 notes
Résumé :
Une cité H.L.M.
Sur les murs : graffitis, slogans, appels de détresse, dessin obscènes. Madjid vit là. Il est fils d'immigrés, paumé entre deux cultures, deux langues, deux couleurs de peau, et s'invente ses propres racines, ses attaches. Il attend. Sans trop y penser à cause de l'angoisse, insupportable. La peur règne. La violence. L'amour aussi. Pour la mère Malika, les frères et sœurs, le père - un petit vieux tombé d'un toit et qui a perdu la raison.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans la cité des Fleurs, du côté de Nanterre, Pat le gaulois et Madjid le beur zonent ferme. Ils n'ont pas de boulot, ils ont quitté le collège sans avoir appris grand chose car ils ont fini dans une classe de rattrapage avec un professeur aux méthodes musclées et ont fini par se faire virer à force de faire des sottises. Pour jeter leur gourme, ils abusent d'une fille un peu simplette qui se laisse faire dans les caves, volent des bouteilles de vin et s'embrouillent avec les habitants de la cité. L'un d'eux leur balance une bouteille depuis son étage parce qu'ils font trop de bruit sous ses fenêtres. Ils se vengent en lui brûlant sa voiture. La vie si chaleureuse des banlieues...
Publié en 1983, ce livre en forme de document social a plutôt mal vieilli car aujourd'hui ces zones de non droit n'ont plus grand chose à voir avec ce que décrit l'auteur. A l'époque, les prolos gaulois y étaient encore nombreux. Charef, ô l'invraisemblance, les fait même s'organiser en milices perpétrant des ratonnades à coup de nerf de boeuf et de manche de pioche et se faisant d'ailleurs ridiculiser par les djeuns. La drogue est déjà présente, mais de manière assez marginale. Un seul pote est atteint et encore sniffe-t-il surtout de la colle ! Quant aux Noirs, ils n'ont encore qu'un seul représentant, Bengston, l'Antillais. Livre à lire ne serait-ce que pour mesurer à quel point la situation a pu se dégrader en une trentaine ans.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Un coup de projecteur cru et fort, tendre et paradoxal, sur le creuset de la haine sociale en 1980.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/01/23/note-de-lecture-le-the-au-harem-darchi-ahmed-mehdi-charef/

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
– Je vais aller au consulat d’Algérie, elle dit maintenant à son fils, la Malika, en arabe, qu’ils viennent te chercher pour t’emmener au service militaire là-bas ! Tu apprendras ton pays, la langue de tes parents et tu deviendras un homme. Tu veux pas aller au service militaire comme tes copains, ils te feront jamais tes papiers. Tu seras perdu, et moi aussi. Tu n’auras plus le droit d’aller en Algérie, sinon ils te foutront en prison. C’est ce qui va t’arriver ! T’auras plus de pays, t’auras plus de racines. Perdu, tu seras perdu.
Parfois Madjid comprend un mot, une phrase et il répond, abattu, sachant qu’il va faire du mal à sa mère :
– Mais moi j’ai rien demandé ! Tu serais pas venue en France je serais pas ici, je serais pas perdu… Hein ?… Alors fous-moi la paix !
Elle continue sa rengaine, celle qu’elle porte nouée au fond du cœur. Jusqu’à en pleurer souvent.
On frappe à la porte d’entrée.
– Ce qu’il y a ? demande la mère, toujours en colère.
Elle quitte la chambre et Madjid se rallonge sur son lit, convaincu qu’il n’est ni arabe ni français depuis bien longtemps. Il est fils d’immigrés, paumé entre deux cultures, deux histoires, deux langues, deux couleurs de peau, ni blanc ni noir, à s’inventer ses propres racines, ses attaches, se les fabriquer.
Pour l’instant il attend… il attend. Il ne veut pas y penser, il ne supporte pas l’angoisse.
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Madjid prend le petit homme par le bras et le ramène sur le trottoir. La bagnole passe. Le jeune homme et son père se remettent sur la chaussée, les bas-côtés étant encombrés par les voitures. Madjid sort deux cigarettes de son paquet, qu’il allume.
Il en donne une à son père. Le vieux prend la cigarette avec la même éternelle expression dans le regard, un mélange de vide et de lointain. Madjid l’observe un instant, pitié et tendresse montent en lui, l’émeuvent pour son malade de père. Le papa a perdu la raison depuis qu’il est tombé du toit qu’il couvrait. Sur la tête. Il n’a plus sa tête, comme dit sa femme. Elle s’en occupe comme d’un enfant, un de plus. Elle le lave, l’habille, le rase, et lui donne quelques sous pour son paquet de gauloises, son verre de rouge.
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Dans la médiocrité, faut être le moins médiocre. Sauter la femme du voisin, c'est se croire moins con que lui, puisqu'on lui pique sa bergère. Et plaire, c'est se dire qu'on mérite mieux que ce qu'on a et qu'on est digne d'une autre vie. Les sentiments? Que dalle!
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Quant à Malika, elle raisonne Levesque, bourré comme une vache, les yeux rouges, haineux, pleins de violence, grimaçant de désespoir et de méchanceté, gueulant à Madjid quand il se décidait à venir :
– Barre-toi, bougnoule, va chez toi, sale bicot, je vais me la faire, cette salope !
Malika n’écoute guère les insultes de Levesque, elle le tient, elle ne le lâche plus jusqu’à ce qu’il s’essouffle.
– Je vais la tuer, cette pute, cette salope !
La salope, la pute, c’est sa femme Élise, le nez en sang, car le premier coup surprend toujours. Après elle les évite tant bien que mal en tournant autour de la table. Quand Levesque est en forme, las de tourner sans pouvoir mettre la main sur Élise, il retourne la table carrément avec tout ce qu’il y a dessus. Alors, là, c’est grave, et les secours doivent faire vite, car il coince sa pauvre femme et lui en met plein la tronche. De quoi se cloîtrer pendant une bonne quinzaine, en attendant que les bleus disparaissent du visage.
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A l'agence, il fut reçu par un de ces mecs qui aiment le travail bâclé. A peine ouvert le dossier de Madjid:-On n'a rien pour vous, mon vieux!
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