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EAN : 9782246242697
317 pages
Grasset (06/05/1981)
4.08/5   32 notes
Résumé :
Fulco di Verdura descendait d’une illustre famille aristocratique de Sicile. Il a écrit cette passionnante Enfance sicilienne à la fin de sa vie pour conserver le souvenir de l’univers enchanteur et éclatant de son enfance (entre cinq et treize ans). Toute personne ayant lu Le Guépard retrouvera dans ce récit l’exemple authentique de ce que Tomasi di Lampedusa (d’ailleurs son cousin) a décrit dans son roman. Petit garçon au début du XXe siècle, entre un père lointai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Que c'était beau! Voilà la première réflexion qui me vient en refermant Une enfance sicilienne. Et cette réflexion s'applique tout autant au style qu'aux lieux décrits et à cette enfance féérique. Car Fulco di Verdura a grandit dans un monde délicieux, qui n'existe plus, en tout cas pas en cet état, et qui jetait ses derniers feux juste avant la première guerre mondiale, le monde de l'aristocratie sicilienne, qui fait évidemment penser aux descriptions qu'en a offert son lointain cousin dans le Guépard. Grandissant dans un villa, comme ils appellent les palais bâtis dans ce qui n'est déjà plus la campagne puisque peu à peu rattrapé par la ville, Fulco pousse dans la joie d'un parc extraordinaire, dans un monde de privilèges étranges et de souvenirs royaux, ducaux, et tout le reste, et d'une série d'injonctions au nom de "ce qui se faisait" qui a bien dû finir de vider les caisses. Mais quelle enfance! Une enfance qui préparait bien mal au monde à venir, mais d'une poésie presque sauvage, d'une beauté presque cruelle. Une enfance tout en contradiction, il pousse presque sans éducation malgré la série de gouvernantes, sans jamais se poser la question de l'après, de l'argent qui reste, des testaments qui prendront la maison bien aimée....
De toute beauté!
C'est terrible, je crève d'envie d'aller à Palerme maintenant!
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Ces souvenirs d'enfance rédigés des décennies plus tard par Fulco di Verdura - célèbre joaillier qui a travailla pour Chanel raconte les souvenir d'un enfant dans une famille d'aristocrates palermitains de 1904 à 1913. Strict contemporain de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, l'auteur du Guépard dont je viens de lire le récit autobiographique Les lieux de ma première enfance dans Le Professeur et la Sirène, je pourrais reprendre en copié/collé sa phrase introductive :

"que le lecteur s'attende donc à une promenade dans un Paradis terrestre et perdu"

Lire ces deux ouvrages traitant de sujets si similaires pourrait paraître redondant. Et pourtant je ne me suis pas ennuyée du tout! Même s'ils se déroulent dans des décors analogues, même si le cérémonial de la sonnette était le même....

Lampedusa a écrit un bref récit tandis que Fulco s'applique à faire revivre les moindres détails de son existence et de celle de ses proches. le goût du pittoresque se manifeste dès la description des essences du jardin. Quelle saveur que ce dangereux "pampaleone" - lion du désert - acide à grincer les dents, qui s'avère être un simple pamplemousse! Quelle attention pour décrire les animaux familiers, chiens, chevaux babouins, et même un bélier vindicatif et un âne tirant un charreton!

L'enfant a grandi sous les fresques, les portraits des rois de Sicile, normands, angevins aragon, ou espagnols bourbons ou Savoie. Ses décors étaient ceux des chevaliers normands de l'Opera dei Puppi, ou des charrettes siciliennes:

"depuis que les chevaliers normands avaient conquis la Sicile et initié ses habitants aux beautés de la chanson de geste, cela faisait près de neuf siècles qu'ils refusaient toute autre forme de poésie.

Si son éducation était plus que fantaisiste et erratique, il a acquis le goût du beau à l'opéra où la représentation d'Aïda à 7 ans lui a fait complètement perdre la tête. A l'occasion, Fulco démonte toutes les conventions sociales régissant les places du téatro Massimo .

Attentif aussi à tous ceux qui l'entouraient : domestiques, cuisiniers ou gouvernantes il les décrit avec bonheur. Attentif aux coutumes, aux fêtes et aux cérémonies religieuses ce livre est un véritable document sur la vie de cette époque. le chapitre Fêtes et Morts témoigne de coutumes purement siciliennes.

On apprend beaucoup à la lecture sur l'histoire de la Sicile, sa famille a fréquenté Garibaldi et tout est prétexte pour donner une leçon d'histoire, médiévale ou moderne.

C'est une Sicile un peu étrange qu'il nous dévoile avec ses personnage mythiques, la vieille fille à marier, le prêtre ietatore , la vieille dame morte d'avoir ingéré la pasta con le sarde introduite clandestinement....

N'imaginez pas cependant que ces nobles vivaient hors du tmps, ils avaient le téléphone, les enfants des gouvernantes anglaises, étaient abonnés au meilleures revues de Paris et chaque année faisaient un tour d'Europe...A la fin, la grand-mère fait l'acquisition d'une automobile, que nous ne verrons pas rouler!

Dans la postface Edmonde Charles-Roux fait une biographie rapide de Fulco di Verdura et de sa carrière. Elle montre aussi les correspondances entre les usages à Palerme au début du 20ème siècle et ceux à la cour des Bourbons à Caserte au 19ème siècle.

Seul bémol : la présentation de la couverture par Grasset qui introduit une confusion dans le rôle d'Edmonde Charles-Roux. D'ailleurs, Babélio s'est trompé attribuant à cette dernière le nom d'auteure;

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Je l'ai ouvert par politesse pour celle qui me l'avait offert... et je l'ai lu de bout en bout.
Jolie façon de rassembler ses souvenirs et belle découverte de la vie sicilienne de l'époque dans la sphère très aisée de la population.
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Un livre qui a la saveur de la pâte d'amande.
Un jeune garçon, né dans l'aristocratie décadente de la Sicile de la seconde moitié du XIX° siècle observe le monde des adultes et raconte un univers disparu construit autour des couvents, des religieuses qui confectionnent de si délicieuses pâtisseries. Les mères se parent, visitent la famille toujours nombreuse. Les hommes vivent en dilettantes, sans réelles occupations : les soirées à Palerme, le jeu, les femmes... Tout semble parfait mais le volcan va tout détruire. On est riche ! Les domestiques sont invisibles, la misère aussi... Ce récit est un bonheur, un univers idyllique mais personne n'est dupe... le colosse au pied d'argile !


Lien : https://joelle.iemma@orange.fr
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Belle écriture
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La maison est encore là, Dieu soit loué, avec ses balcons et l'avancée de ses deux terrasses, la chère vieille maison de toujours, cuite au soleil et un peu lasse, dirait-on, sous le poids abusif de son flamboyant manteau de bougainvillées, mais séduisante et fière dans son parc à l'anglaise - ce même parc semi-tropical, qui paraissait si vaste et si mystérieux au regard du petit garçon râblé que j'étais, mais qui, maintenant, aux yeux un peu voilés du vieil homme que je suis devenu, semble avoir inexplicablement perdu et en étendue et en mystère.
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Mais la vraie passion des Siciliens, est-il besoin de le dire, était et sera toujours les glaces. La variété des couleurs, des formes, des parfums et des appellations étaient inouïe. On avait droit aux spécialités les plus rares, "pezzi duri", "spumoni", "sorbetti", "granite", "croccanti con panna" à tous les parfums possibles, "moka", "giardinetto", "tuttifrutti", "cassata" ainsi qu'aux grands classiques, les glaces aux fruits, les glaces à la pistache, on n'en finirait pas de les citer toutes.
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Video de Fulco di Verdura (1) Voir plusAjouter une vidéo

Edmonde Charles Roux sur Fulco di Verdura
Edmonde CHARLES ROUX face à ses lectrices à l'occasion du salon du livre explique les raisons pour lesquelles Fulco di Verdura a choisi d'être le témoin de son temps et de sa classe sociale.
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