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EAN : 9782892616330
Xyz (03/03/2011)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Le narrateur de S comme Sophie semble mener une vie «normale». Il écoute de la musique, il va boire et draguer au Cheval blanc ou aux Bobards, il conduit son fils à la garderie, il assiste à un lancement de poésie au Saint-Sulpice, il écrit un roman et en discute avec son ami Richard… Mais il voit aussi un rat traverser son appartement, puis les yeux de centaines de rats tapis sous ses meubles, il voit un doigt coupé dans un verre et des coups de couteau s’enfoncer ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le bilan de ma vie s'apparente finalement à un morceau de gruyère : une grosse meule d'obsessions, une croûte lavée avec des trous qui forment une sorte de labyrinthe où mes idées se bousculent dans un désordre indescriptible, où le vacarme que j'entends est du silence déguisé, où j'ai toujours l'impression que tout se précipite autour de moi alors que rien ne bouge, écrit le narrateur troublé et troublant de S comme Sophie, le premier roman de Pierre de Chevigny.

Aux prises avec ses démons, il tente d'écrire un roman qui est le produit que nous avons entre les mains. Volontairement installé entre le réel et l'imaginaire, le quotidien et les hallucinations, le roman met en scène un narrateur qui est toujours entre deux : entre deux verres d'alcool, entre deux délires, entre deux séances chez son psy, ente deux nuits de baise, entre la semaine avec fils et la semaine sans, entre deux femmes. Pour oublier une troisième, la Sophie du titre, qu'il a peut-être tuée.

Excusez-moi, je file ce qu'on appelle un coton difficile, je traverse une mauvaise passe, je broie le noir autour de moi et il colore mes idées en plus foncé si c'est possible, écrit-il encore, avant de se précipiter dans un des lieux qu'il fréquente parce que quelqu'un l'attend, parce qu'il a soif, parce que sa libido est à la hausse, ou parce qu'il n'en plus plus des rats qui marchent dans sa tête. Une obsession qui ne le quitte jamais et qui lui fait ajouter : Une idée fixe, c'est une pensée qui a pris la couleur des murs parce qu'on n'est pas sorti depuis longtemps.

Il ne sait plus où il va, prépare un suicide qu'il n'ose commettre, va d'errance en errance en déroulant le fil de son existence comme on dévide une bobine qui n'en finit pas, nous emporte dans sa démesure. Et affirme encore : Ma tête est un grille-pain où j'insère des tranches de vie, où ma mémoire attise le feu de mes souvenirs avec une sorte d'obstination désordonnée… Alors qu'il continue à écrire, à lire, à simuler la raison alors que la folie le gagne malgré certains moments de lucidité qui lui font écrire que la première page d'un livre, c'est comme les lignes de la main de l'auteur, out est là : le style ou l'absence de style, la légèreté du propos ou l'inverse, peu importe, si je n'aime pas, je n'ai aucune raison de continuer.

Le tout est un roman volontairement déséquilibré alors que la folie s'empare du sujet qui réussit à nous faire douter
du moindre élément de sa vie, du moindre personnage qu'il fait entrer. le tout est surtout une belle réussite, d'autant plus qu'il s'agissait d'un sujet difficile à aborder mais que Pierre de Chevigny connaît quasi intimement, puisqu'il travaille comme intervenant dans un institut psychiatrique depuis plus de trente ans.

Un premier roman qui se démarque aussi par ses qualités littéraires, la langue imagée de l'auteur et qui m'a touchée parce qu'un des lieux fétiches du narrateur est de tous les endroits que je fréquente mon préféré depuis trente ans, à savoir Les Entretiens, rue Laurier.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le mois de décembre est un mouroir : chaque jour expire au bout de vingt-quatre heures, trente et une fois plutôt qu’une sur le calendrier des rêves brisés.

Le 31 au soir, à minuit, on tourne la page du calendrier et on se retrouve en janvier, le mois des grands recommencements, celui qui fait qu’on ne tourne plus seulement la page mais qu’on referme le livre sur les mots. À suivre avec la peur du lendemain en guise de signet.
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Ma tête est un grille-pain où j’insère des tranches de vie, où ma mémoire attise le feu de mes souvenirs avec une sorte d’obstination désordonnée…
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En devenant père, j'ai rallongé ma vie de quarante ans.
C'est quoi la mort, papa?
Ça, c'est mon fils encore. Il pose toujours des questions dont les réponses sont cachées derrière des millénaires de certitudes révolues.
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Le bilan de ma vie s’apparente finalement à un morceau de gruyère : une grosse meule d’obsessions, une croûte lavée avec des trous qui forment une sorte de labyrinthe où mes idées se bousculent dans un désordre indescriptible, où le vacarme que j’entends est du silence déguisé, où j’ai toujours l’impression que tout se précipite autour de moi alors que rien ne bouge.
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Une idée fixe, c’est une pensée qui a pris la couleur des murs parce qu’on n’est pas sorti depuis longtemps.
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