Meadowbank un collège très snob pour jeunes filles de bonnes familles très riches pour la plupart.
Les trois quart du livre nous plante le décor et tous les protagonistes qui sont assez nombreux entre les élèves, et tous les professeurs de cette prodigieuse école.
Hercule Poirot n'intervient que dans le dernier quart du livre pour tirer toutes les conclusions qui s'imposent sur l'enlèvement d'une jeune fille et les trois meurtres qui ont suivis.
Pas de suspens du tout.
Assez long finalement pour un dénouement sans réelle surprise.
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Le jour de la rentrée des classes, à la célèbre école de Meadowbank. En cette fin d’après-midi, le soleil, à son déclin, illuminait encore les larges allées conduisant au perron de la maison du plus pur style géorgien. Devant la grande porte d’entrée, miss Vansittart, vêtue d’un tailleur impeccable, recevait les nombreux parents qui accompagnaient leur progéniture. Non loin d’elle, se tenait miss Chadwick, très à l’aise et donnant l’impression que
Meadowbank n’aurait pu exister sans elle. De fait, elle était déjà aux côtés de la directrice, miss Bulstrode, à la création de l’école. Miss Chadwick portait des lunettes, sa robe était fort simple ; bien que plaisants, ses propos semblaient un peu flous. Par ailleurs, une mathématicienne de valeur.
Et les familles défilaient.
Dans une petite pièce du premier étage, Ann Shapland, secrétaire de miss Bulstrode, expédiait le courrier. Une jeune femme de quelque trente ans, dont les cheveux noirs évoquaient une toque de satin tirée sur les oreilles. D’une fenêtre, elle surveillait, de temps à autre, les nombreuses allées et venues.
Un moment, son attention fut retenue par une impressionnante Cadillac, bleu azur. Un virage savant et elle s’arrêta devant le perron. Aussitôt, un chauffeur barbu et bronzé sauta au-dehors et ouvrit la porte d’où émergea une jeune fille plus que brune.
«Probablement la princesse attendue», pensa Ann, tout en se demandant si cette frêle Orientale résisterait au port de l’uniforme de Meadowbank. Puis elle reprit son travail, en haussant les épaules.
Pour la première fois, Ann Shapland tenait un emploi dans une école, après avoir rempli un poste similaire dans plusieurs grandes firmes – même dans un ministère où un secrétaire d’État l’avait appelée auprès de lui. Aussi se demandait-elle si un entourage exclusivement féminin serait supportable. Les femmes entre elles…
Cependant, ne convenait-il pas de faire l’expérience ? Et il y avait Dennis, le fidèle Dennis qui, à chacun de ses retours de Malaisie, de Birmanie, ou d’une autre partie du monde, ne manquait jamais de lui demander de l’épouser. Quel brave garçon ! Mais la vie avec lui risquait d’être très monotone !
Monotone ? De nouveau, des doutes assaillirent Ann : toutes ces institutrices autour d’elle, et aucun homme, sauf un jardinier de plus de soixante-dix ans qui s’affairait plus ou moins dans le parc de l’école ! À ce point de ses réflexions, la secrétaire eut une surprise : ayant jeté un nouveau coup d’œil au-dehors, elle vit bien un jardinier qui émondait une haie, mais il n’avait rien d’un vieillard. L’homme qui s’offrait à sa vue, au contraire, était jeune, bien bâti, et particulièrement alerte.
Qui pouvait-il être ? L’aide du vieux Briggs, sans doute.
Ann se prit à l’observer plus attentivement. Son allure et ses gestes révélaient une certaine éducation. Peut-être l’un de ces jeunes qui cherchent à augmenter leurs revenus d’une façon ou d’une autre. La vie chère…
«Du moins, conclut la secrétaire, me sera-t-il permis de converser avec un homme ; une distraction en perspective.» Et, ayant terminé sa dernière lettre, elle pensait déjà à faire une petite promenade dans les allées...
Il soupira avant d’ajouter :
- J’avoue ne pas comprendre : mon grand-père était un tyran qui traitait ses esclaves avec férocité. Au cours des guerres entre tribus, il faisait exécuter ses prisonniers dans des conditions horribles. Prononcer son nom suffisait pour faire trembler qui que ce fût. Et cependant on le respectait ; même, on l’admirait : le grand Abdulla ! Et, moi, qu’ai-je fait ?… Sinon bâtir des hôpitaux, des écoles, améliorer les conditions de vie. Que sais-je encore ! Est-ce à dire que la population préférait la terreur ? Rawlinson haussa les épaules :
- Dans l’esprit de ses sujets, votre grand-père était vraiment un chef qui impose sa volonté et s’entoure du décorum qu’ils attachent à ce titre…
- Mais, dans ces conditions, qu’advient-il de la démocratie ?
Le pilote se prit à agiter sa pipe :
-Oh ! ce mot a une signification qui varie selon les pays. Une chose est certaine : il n’est jamais pris, de nos jours, au sens que lui donnaient les Grecs. Tenez, je parie que si les révolutionnaires vous chassent, un quelconque individu surgira qui, sous prétexte de bien servir les intérêts du peuple, commencera par faire décapiter quiconque s’opposera à lui. Et la foule ne bronchera pas. Même, elle sera ravie de l’effusion de sang !
Le commissaire toussota, puis reprit la parole :
- Le gentleman que nous appelons Adam Goodman pour les besoins de la cause, ici présent, est sans doute inconnu pour vous, mais je crois que vous connaissez son chef au... Service Special.
- Le colonel Pikeaway ? ... murmura Poirot, tout pensif. Je ne l'ai pas rencontré depuis longtemps. A-t-il toujours l'air aussi endormi ?
-Adam parut amusé.
- Je vois que vous avez une bonne mémoire, monsieur Poirot. Je ne l'ai jamais vu complètement réveillé. Quand cela arrivera, alors je saurai que, pour une fois, il ne prête aucune attention à ce qui se passe autour de lui.
- Vous êtes perspicace mon ami ! nota le détective.
-Mais dans ces conditions, qu'advient-il de la démocratie?
Le pilote se prit à agiter sa pipe:
-Oh ! Ce mot a une signification qui varie selon les pays. Une chose est certaine: il n'est jamais pris, de nos jours, au sens que lui donnaient les Grecs. Tenez, je parie que si les révolutionnaires vous chassent, un quelconque individu surgira qui, sous prétexte de bien servir les intérêts du peuple, commencera par faire décapiter quiconque s'opposera à lui. Et la foule ne bronchera pas. Même, elle sera ravie de l'effusion de sang !
- Mais nous ne sommes pas des sauvages ; en maintes circonstances, nous avons donné la preuve de notre civilisation...
- Il y a plusieurs sortes de civilisations. Et je croirais volontiers que dans tout homme - où qu'il soit- il y a un instinct de sauvagerie. Le principal est de trouver la bonne excuse pour lui laisser prendre le dessus.
- Non, trancha Kesley. Je ne crois pas qu’elle soit cinglée. Je crois qu’elle est ce que l’on peut appeler quelqu’un d’hypersensible. Vous savez, comme ces gens qui sentent qu’il y a un chat dans la pièce longtemps avant de l’avoir vu. Si elle était née dans une tribu africaine, elle aurait pu y devenir sorcière et guérisseuse.
Vous connaissez sas doute la Reine du crime Agatha Christie. Peut-être avez-vous même lu certains de ses romans ? Mais que savez-vous de sa vie ? Nous avons réuni ici 6 anecdotes pour vous présenter la face cachée de la vie d'une autrice prolifique, et vous donner envie de la (re)lire.
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