La rumeur, sous couvert d'une vertu d'autrefois, où la parole était d'argent, se transmet tel un microbe.
Protester, c'est encore lui donner de l'élan. Elle gonfle au fur et à mesure qu'elle se répand. Qui la lance, qui la croit ? Peu importe. Plus de personne la croirons, plus elle aura de chance de devenir réalité.
Dans une langue incisive, la narratrice, remonte le cours de la rumeur, tente de comprendre son origine, de distinguer les étapes et les colporteurs, de définir comment le cours des choses a abouti à cette scène qu'elle épie à sa fenêtre, derrière les rideaux : son voisin, apiculteur, mange la terre de son jardin, s'y enfouis, de plus en plus, mis à terre, mis en terre, par la rumeur.
C'est malin, noir, parfois drôle.
Le livre de
Valérie Cibot est truffé de chausse-trappes, de cul-de-sacs, de fausses pistes. D'une plume qui fait trébuché, se prendre les pieds dans les préjugés et la peur de l'autre, l'auteur dissèque le bruit qui court, la culpabilité.
Comme la rumeur, le texte de
Valérie Cibot va et reviens, dans une chronologie mises à mal, dans un décor aride, au milieu de personnages rongés de préjugés et de culpabilité.
Les éditions Inculte nous offre ici un texte étrange et puissant.
Le bruit court que
Valérie Cibot a écrit un texte beau et troublant.
Je participerai à propager la rumeur.
Lien :
https://bonnesfeuillesetmauv..