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EAN : 9782081506701
256 pages
Flammarion (19/02/2020)
3.81/5   29 notes
Résumé :
En quittant la radio après des années d’antenne, Pascale Clark est déstabilisée par cette extinction de voix. C’est à ce moment troublé de sa vie que sa mère tombe, devient dépendante et perd l’usage de la parole. Plongée dans un monde où deux silences se font face dans une époque bruyante, Pascale Clark remonte le fil des années et retrace l’histoire croisée de cette mère et de sa fille, fragiles en même temps, continuant d’échanger autrement. C’est ce récit en sté... >Voir plus
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A l'aube des années 2000, " En aparté", c'était LE rendez vous du Paf à ne pas manquer avec un concept simple mais formidable : un invité seul dans un appartement et une voix en off qui lui pose des questions pertinentes et incisives pendant une heure pour un dialogue insolite qui aura profondément marqué l'audiovisuel français.

Cette voix , douce et chaleureuse, particulièrement bien rythmée, c'était celle de Pascale Clark, grande voix du journalisme radio, qui a toujours marqué les auditeurs et téléspectateurs par ses réparties impertinente et son coté insicif.

.Compréhensive, jamais complaisante, douée d'une intuition certaine, Pascale Clark transmettait à ses invités l'envie de se livrer.

Pascale Clark

Certes, tout au long de sa carrière- télévisuelle mais surtout radiophonique- Pascale Clark aura connu un certain nombre de détracteurs qui lui reprochaient un ton méprisant, parfois arrogant voire condescendant et un côté assez de "donneuse de leçons" qu'on ne peut totalement nier.

Mais cette intervieweuse intransigeante hors pair a depuis quitté les grandes radios, depuis son départ de France Inter et elle manque terriblement.

On la retrouve en ce début d'année 2020 avec "Mute", un récit intime et touchant publié chez Flammarion .

: "Il faut toujours poser toutes les questions à ses parents avant qu'ils s'en aillent ( …) Ça va, ça vient, l'important c'est de s'exprimer d'une façon ou d'une autre".

Elle nous parle de sa mère avec qui à la fin de sa vie, elle ne pouvait plus communiquer alors qu'elle a conservé un coté tres fusionnel et avec qui elle a vu un écho dans ce silence forcé pour toutes les deux , cet absence de parole qu'il faut tenter de contourner envers et contre tout .

"Je me suis rendue compte après coup, parce que sur le moment on est écrasé par les évènements, le chagrin, que nos destins étaient parallèles".

Ce livre Mute (avec un double degrès de lecture dans le titre, celui du silence mais aussi celui de la mutation de l'audiovisuel qui a tant changé depuis les débuts de Clark) est truffé de confidences assenées toutes en douceur, tout en pudeur, et en sincérité.

Clark n'est en revanche pas tendre avec le milieu des médias, et de la radio, un monde souvent cruel avec coups bas et trahisons mais qui malgré cela ( à cause de cela?) lui manque terriblement ...

Une lecture émouvante et permettant de mieux appréhender d'autre facettes d'une personnalité incontournable des médias de ces dernières décennies.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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@Mute est le premier livre que je lis - et même que j'achète ! - après la lecture d'une chronique sur Babelio, celle de Harioutz.

Comme beaucoup, je crois, @Pascale Clark est pour moi liée de manière indissociable à l'émission "En aparté", où l'un des principes de base consistait à ce que l'invité ne voit jamais son intervieweuse. le climat ainsi créé était propice aux confidences, à une forme de dévoilement de l'invité qui pourtant, pour les quelques images que j'en garde, ne versait jamais dans le voyeurisme.

J'ai ressenti la même chose à la lecture de ce récit intime. L'auteure se dévoile, sans rien cacher de ses doutes, de ses fêlures. Elle se confie à nous ou plutôt, elle se confie à une page blanche, dont il s'avère qu'elles vont nous être offertes par la grâce d'une publication. Virée des antennes radio et télé avec fort peu de ménagement, @Pascale Clark raconte ce déchirement qu'est pour elle la privation de voix. Il y a bien sûr parfois un peu d'aigreur, mais aussi et surtout beaucoup de lucidité. Sur ces propres défauts, ses faiblesses, mais aussi sur ce que sont devenus les médias, sur son refus de céder aux modes. Elle est une journaliste - et pas une présentatrice ou un visage - qui veut donner à comprendre le monde, qui veut prendre le temps, qui défend une qualité dans le contenu de ses émissions, dans le travail de ses équipes. J'ai par exemple eu la curiosité d'aller écouter quelques podcasts (désolé pour l'anglicisme) de BoxSons, aujourd'hui en accès libre par suite de l'arrêt de l'activité de ce site qu'elle avait lancé pour justement continuer à donner à entendre.

Elle est aussi une femme et une fille. Et @Mute est aussi le récit d'une relation très forte entre une mère, Frania, et sa fille, Pascale. Où Frania perd la voix au sens propre au moment où Pascale perd la sienne au sens figuré. L'auteure évoque à plusieurs reprises ce mimétisme troublant. Et le récit mêle en permanence le récit de vie de ces deux femmes, sur toute la seconde moitié du vingtième siècle, là encore sans rien cacher, mais toujours avec beaucoup de pudeur et de douceur. le récit est conçu comme une série d'allers-retours entre passé et présent. Des flashs, des images, un ensemble qui au départ peut paraître décousu mais qui dessine et qui dit la cohérence d'une vie. Je dis dessine parce que les mots sont comme une peinture, où Pascale Clark excelle à donner à voir, simplement par la voix.

Alors non, la voix de l'auteure ne s'est pas tue. Elle n'est plus sur les ondes, mais ses mots nous accompagnent, avec toujours le même talent et la même douceur.
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Ce récit « Mute » raconte comment Pascaline a accompagné Frania, sa mère, sur le chemin de la dépendance puis de la maladie invalidante.
Fille liée à sa mère comme un lien indestructible. Mère liée à sa fille avec la certitude de pouvoir à jamais compter sur elle.
Celle qui raconte le passé et le présent entremêlés, c'est une voix. Pascale Clark. Cette voix ne m'a jamais quittée. Auditrice de France Inter depuis si longtemps, je l'ai écoutée et appréciée dans la zone du 7/9, « Tam, Tam, etc ». « Comme on nous parle ». Entière par la force de ses valeurs. Féministe engagée. Intervieweuse intransigeante sans jamais devenir condescendante. Dans « Apparté », sur Canal +, en laissant la place pleine et entière à l'invité, c'était sa discrétion que j'avais découvert.
Au fil de ce récit qui n'a rien de chronologique, chemine deux univers : celui public avec la description d'une carrière et les évolutions d'un service public contraint à l'audimat et la compétitivité et celui privé d'un lien qui s'inverse sans jamais s'infantiliser. Aucun esprit de revanche anime la partie publique. Aucune sensiblerie, la seconde.
Cet hommage, Pascale Clark le raconte par le quotidien, ces petits gestes du tout venant tissés par affection. Toujours, la relation est respectueuse de la femme que fut sa mère et celle bien sûr qu'elle est toujours malgré les aléas d'un corps fatigué dont l'intelligence est vivement racontée malgré le silence. Avec une infinie délicatesse, Pascal Clark nous révèle cette femme qui lui fut si chère.
« Mute » ne cède ni au larmoyant, ni à la tristesse. Son hymne à la vie, par la complicité tendre qu'il sait décrire en faisant résonner les souvenirs et la réalité des journées est vivifiante, malgré la dépression de l'une qui répond au mutisme de l'autre.
Évidemment, la séparation est douloureuse. Et Pascale Clark sait transmette le désarroi et la souffrance tout en pudeur et retenue.
« Mude » est le récit de la dernière tranche de vie d'une mère que sa fille accompagne. A travers son histoire particulière, Pascal Clark témoigne de ce cheminement singulier qui fait qu'accompagner son parent vers la mort est un voyage vers sa disparition, certes, mais aussi vers les souvenirs à jamais présents pour apporter soutien au moment opportun et affection lorsqu'on en aura besoin.
Une rencontre formidable au delà de la voix, car au travers de l'écriture !
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/04/16/mute-pascale-clark/
Incipit lu ici
https://youtu.be/2xWAKIlDXQQ
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Pascale Clark, que de souvenirs!
Cela fait plusieurs années que j'ai fait l'impasse sur les infos à la télé et la radio. Je ne supporte plus cet état anxiogène permanent instillé par les médias. Je me contente de la presse écrite et quelques rares émissions qui laissent les gens s'exprimer et nous permettent de comprendre le monde actuel.
Ainsi, je n'ai pas su que Pascale Clark n'officiait plus ni à la radio ni à la télé.
Finalement ça n'est pas plus mal car j'ai pu la découvrir ainsi que son parcours personnel avec beaucoup de plaisir.
Je l'ai écoutée sur France Inter et sur Canal +. En aparté était pour moi une belle émission que j'ai rarement ratée. J'en ai profité pour réécouter des émissions.
J'aimais sa voix douce et chaleureuse, toujours bien rythmée.
Voilà, tout cela pour vous dire que j'ai lu son livre avec beaucoup d'intérêt car finalement, elle n'était qu'une voix et maintenant je peux imaginer qui incarne cette voix.
Son récit, c'est son « en aparté » personnel. C'est elle qui passe les diapos, c'est elle qui choisit ses cd, elle est à la fois interviewée et intervieweuse.
Pas un instant je ne me suis ennuyée, elle a donné à son récit le rythme d'un reportage journalistique. Dans cette chronique biographique, elle a su se livrer sans fausse pudeur mais sans exhibitionnisme non plus. Elle nous parle de sa mère qui, à la fin de sa vie ne parlait plus. Mère et fille n'avaient donc plus de voix mais jusqu'au bout ont su communiquer. J'ai retrouvé son ton impertinent, malicieux sans être méchant.
Nous faisons un plongeon dans ce monde de la radio et de la télé qui ne fait pas de cadeau. Ces voix que nous entendons ne sont pas que des voix, ce sont des êtres humains, avec leur sensibilité et leur vie personnelle, familiale. Nous sommes tellement habitués à les entendre que nous en oublions qu'ils existent vraiment, comme lorsque enfants nous rencontrions un professeur dans un magasin et que nous étions surpris comme s'il était un être sans vie en dehors de l'école.
J'espère que cet exercice lui aura permis de reprendre pied.
Je remercie Babelio et les éditions Flammarion de m'avoir permis de lire ce livre très touchant ainsi que de raviver les souvenirs
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J'ai beaucoup écouté Pascale Clark sur France Inter, et oui elle a ce timbre de voix si spécial, si doux si feutré. A chaque émission écoutée, j'avais l'impression de rentrer dans une bulle. ça me manque. Cette voix me manque.

Quelle bonne surprise de constater qu'à l'écrit on la reconnaît tout de suite également : son phrasé, ses expressions, ses positions, ce coté parisienne ... C'était si fort que parfois j'avais l'impression de l'entendre me lire les pages, un peu comme si je l'écoutais de nouveau à la radio.

Elle nous retrace sa (longue) carrière et je dois avouer que certains épisodes ont laissé une trace tenace dans ma mémoire.

Voilà pour le petit côté nostalgie, pas désagréable, ça donne un coup de jeune.

Et puis il y a la relation entre une fille et sa mère. Au delà de la fan de radio que je peux être, c'est que j'ai trouvé de plus beau et de plus touchant dans le livre. A travers les mots de Pascale Clark, on sent tout l'amour et toute la retenue de cette mère qui a aimé sa famille et qui est aimée en retour.
Par petites touches fugaces et intimes, l'auteure nous raconte, certes le quotidien et les difficultés de s'occuper d'une personne qu'on aime et qui est devenu dépendante, mais aussi tous les petits moments de joie. Les promenades, les siestes, les caresses tendres, les cartes d'anniversaire, les souvenirs....

Il y a tellement d'amour et de tendresse. Dans ce monde cynique, cela fait du bien.

Merci à Babélio et à Flammarion de m'avoir donné de lire ce livre.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
J'ai appris la nouvelle le 24 juin 2019, c'était un lundi, les éditions Flammarion vont me publier.
Crois-moi, je n'avais pas prévu de t'embarquer dans cette histoire, tu ne demandais jamais rien, surtout, ne pas déranger, j'en connais qui s'en sont contentés. Quelques personnes dont j'ignore tout vont te découvrir, Frania, telle que je te connais, tu sauras les séduire par ton humour et les toucher par ton humanité. J'espère que mes mots ne t'apparaissent pas trop impudiques, tu t'es toujours débrouillée pour te faire oublier, en faisant parler les autres, ça t'arrangerait bien qu'ils viennent vers toi pour recevoir tes conseils de vie, tu savais tellement bien écouter sans juger, ta modernité et ta tolérance faisaient merveille, pendant ce temps-là, tu ne parlais pas de toi.
Je n'avais pas réalisé en tentant d'écrire sur ma disparition qu'elle allait coïncider avec la tienne dans un mimétisme stupéfiant.
Ma très chère Frania, nous ne serons plus jamais muettes, tu parles d'une histoire.
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La matinale en direct depuis Jérusalem et Ramallah, lui en Israël, moi dans les territoires occupés, lui non juif malgré son nom, moi oui malgré le mien, en stéréo comme à front renversé. 14,63 kilomètres nous séparaient. Les ondes tentaient de réparer les antagonismes fondamentaux dans cette région où se confondaient l'histoire et la géographie.
Rarement m'étais-je autant sentie au cœur de mon métier : sur le terrain, enregistrant le bruit ambiant et les pouls humains, le son comme matière première à l'écriture radio, les mots se chargeraient de prendre la main.
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Je t’ai épargné ce boueux, ce climat ambiant dégoûtant, la décrépitude du débat public, les populismes devenus populaires... vivre sous Trump, Bolsonaro, Salvini ou sous Hanouna, subir ce monde badigeonné de vulgarité.
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J'apprends a écrire vite, à défaut de pouvoir développer un style, j'apprends à estimer la valeur de l'info, j'apprends à établir une hiérarchie, il fut un temps où le journalisme n'était pas plongé dans un maelström brûlant et impatient plaçant tout et son contraire au même niveau.
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Je viens d'une époque révolue où les voix ne se filmaient pas et où les journalistes étaient crus. Je viens de l'avant-virtuel, quand les peaux avaient l'exclusivité des empreintes digitales.
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