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3,75

sur 275 notes
Attirée, je l'avoue par la couverture de ce beau livre, je me suis laissée séduire par cette partie du tableau de Klimt représentant la maternité dans l'ensemble "Les trois âges de la femme ".

Je n'avais, à ce jour, jamais lu Philippe Claudel et je suis bien désolée de constater que je ne suis absolument pas rentrée dans ce livre...

Composé de notes de parfums correspondants à 63 textes très courts, l'auteur évoque à travers eux plus ce que j'appellerais des instantanés de souvenirs et ceux ci n'ont pas fait écho en moi...

A tord sans doute, je m'attendais à ce qu'ils nous décrivent des atmosphères qui me ferraient sentir les parfums de la vie. Cette rencontre littéraire je l'ai souhaitée olfactive et elle ne m'a même pas permis de "re-ssentir ".

L'auteur lui aura lui bien senti et ressenti tous ses souvenirs mais en tant que lectrice ça n'a pas fonctionné.

"En dressant l'inventaire des parfums qui nous émeuvent - ce que j'ai fait pour moi, ce que chacun peut faire pour lui-même -, on voyage librement dans une vie. le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. le temps n'existe plus: car c'est aussi cela la magie des parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l'illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être. Alors la tête nous tourne délicieusement." Philippe Claudel


Je crois que définitivement les odeurs que l'on croise sont de l'ordre de l'intime.

Je ne peux oublier certains parfums propres à ma vie :

Les odeurs agréables et douces, celles dans ma maison d'enfance, l'odeur de mon père garagiste, les odeurs de cuisine de ma mère, l'odeur des prés et des foins l'été, celles des pins dans les forêts Corses ou dans les Landes, la bonne odeur d'un savon très doux ou bien encore le parfum des premières violettes au printemps !

Les odeurs désagréables aussi me reviennent en notes de tête, comme les "couleurs" pour les cheveux à la maison, les crèmes dépilatoires, les chaussures en toiles où l'on transpirent :-S, l'odeur de la chair pour faire les saucissons, ou celle de l'urine des chiens dans les rues. Beurkkk !

Je repense au livre " le parfum " qui avait suscité chez moi bien plus d'odeurs que celui-là et que j'ai vraiment aimé ! A lire et relire !

Mention spéciale pour le texte sur le Munster celui que j'ai préféré qui décrit ce fromage avec astuces et humour !

" Un interdit de séjour. Expulsé. Condamné été comme hiver aux rebords de fenêtre, qu'il pleuve ou neige. d'apparence pourtant insignifiante, petit, circulaire, peu épais, hésitant entre le jaune et l'orangé, arborant par places des lèpres blanches ou grises. Ouvert il révèle une chair crayeuse dans ses premiers âges, d'une pâleur de falaise normande, qui s'éboule facilement sous la pointe du couteau. ........ Ma mère ne tolère pas sa présence dans le réfrigérateur et s'épouvante dès que mon père, dont c"est tout a la fois la friandise et la petite madeleine, en fait entrer un à la maison, comme un clandestin. "


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Un livre à picorer, où chaque souvenir fait appel à notre sens olfactif.Une errance dans l'enfance ,l'adolescence un voyage où chacun peut se retrouver,libre cours à nos souvenirs .Pour moi,ce fut entre autres ,"la sauce tomate"l'art de la stérilisation avec les légumes du jardin,les bocaux "le parfait" qui trônent encore sur les étagères de ma cave,mais les enfants ont grandi et quitté le nid....
A lire en écoutant du Claude Debussy et le temps n'existe plus.⭐⭐⭐⭐
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J'ai lu ce recueil de souvenirs après en avoir entendu quelques extraits lus par des femmes qui savaient faire partager ces textes avec beaucoup de talent et de gourmandise. Il se trouvait de très jeunes personnes et quelques enfants parmi les auditeurs. Ces lectures ont été appréciées de tous. Philippe Claudel se délecte à restituer des souvenirs avec des mots et je partage ce goûté/senti avec beaucoup de plaisir!!!!
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J'ai trouvé que tout était beau dans cet ouvrage : l'originalité de l'idée, la diversité des parfums (agréables ou moins agréables), le soucis des détails, les émotions ressenties par le personnage, la richesse de l'écriture, la beauté des comparaisons, le style, etc.
C'est un livre qui me parle, on pourrait presque dire qui respire, tant certains parfums m'ont rappelé des souvenirs au point que j'avais l'impression de revivre certaines situations.
Un livre qui fait réfléchir ; et si on s'efforçait de vivre le monde différemment ; sentir, écouter, ressentir, profiter de chaque moment...
Ouvrons nos sens !
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Tel un flacon renfermant le précieux jus, ce livre, s'ouvre et se referme au gré de son humeur du moment. de longues inspirations jusqu'à en saturer les narines, ou, au contraire, laisser s'échapper de brèves effluves qui vont vous marquer durablement….
Un voyage olfactif, mais également visuel ; une parenthèse à la fois ouatée, et prononcée ; ce livre est tout cela, mais pas que cela. Chacun y retrouvera ses propres odeurs, ses souvenirs d'enfance, ses petits riens oubliés, ses petits et gros chagrins, ses rires……mais surtout chacun s'y construira son orgue à parfums
Pour parler d'eux, certains auteurs choisissent de faire dans le sordide ou dans le pathos, de verser dans le misérabilisme. Philippe Claudel, d'ordinaire peu enclin à se mettre en lumière, a exhumé les odeurs, senteurs, et les images de son enfance en terre Lorraine pour entrouvrir une porte sur son intimité familiale, sa jeunesse, sa personnalité.
Ce ne sont pas moins que 63 textes travaillés, ciselés, courts pour la plupart, mais intelligemment construits, dont chaque mot est posé, et choisi avec soin. On y retrouve les expressions lorraines « attraper la mort », « la pouyotte ».
Philippe Claudel se fait tour à tour grave, nostalgique, tendre, drôle, gastronome…mais un peu coquin aussi….
Une enfance heureuse, normale pour me permettre un adjectif à la mode, où les chagrins d'enfant ne sont pas oubliés, mais pas non plus mis en exergue, des parents tendrement aimés, un village comportant moins de 1000 âmes qui est son ancrage profond et pour lequel il éprouve une tendresse infinie, Nancy et les bars qu'il connaissait mieux que la faculté où il était étudiant, la prison où il a enseigné, l'enfant qui dort…son enfant où l'écrivain cède la place au père qu'il est …
Que dire de plus après ces quelques mots à propos du munster ? « le respirer le condamne, le gouter l'amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c'est un Prince qui pour apparaitre attend qu'on veuille bien l'apprécier. On se trompe si souvent sur les fromages ou sur les êtres. »

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Ouvrez ce livre, et retenez votre souffle. Gardez votre respiration, parce que les odeurs vont vous assaillir de toutes parts. Mais ne craignez rien ! Cela ne sera pas une agression, juste une immersion, un bain d'odeurs, de senteurs, de fragrances, de fumets, d'arômes, d'exhalaisons, bref des parfums de toutes sortes et de toutes natures qui chatouilleront vos narines, titilleront vos papilles et remueront également vos souvenirs.

Car, en plus d'une promenade olfactive, c'est un voyage au fil du temps que nous offre Philippe Claudel. Un voyage sans ordre chronologique, puisque les 63 textes qui composent cet ouvrage sont classés par ordre alphabétique, mais un voyage malgré tout, une odyssée aux confins de la mémoire, faisant revivre les temps anciens ou plus récents, laissant ressurgir les images du passé ou les sentiments encore à ce jour éprouvés.

Crème d'après-rasage du père ou crème solaire de la mère, savon, ail fraichement coupé, foin tout frais également, café, cheveux tout juste lavés, fumée de cigarettes ou de gros cigares du bout du monde, munster, pull over portant encore l'odeur de son propriétaire disparu, goudron ou sapins, cave froide et humide, vestiaire de gymnage, cannelle du vin chaud, feu de camp, encre qui salissait les doigts de l'écolier, ou le doux parfum d'une grand-mère, et par opposition à toutes ces odeurs répertoriées, la chambre d'hôtel, qui ne veut anonyme et inodore, ou la prison... Claudel raconte son enfance, sa famille, son pays, cette Lorraine qu'il n'a jamais vraiment quittée. Il raconte les siens et ce qui l'a construit, ses origines, il se livre plus que jamais. Et le lecteur se régale.

Les odeurs ne sont pas toutes fines et agréables, ni raffinées. Certaines sont brutes, déplaisantes même. Mais à toutes s'attache un souvenir, une anecdote, une mini histoire à raconter que nous partage l'auteur. Et le lecteur se retrouve sous le charme des odeurs, oui, mais aussi sous le charme des mots. Parce que Claudel est un grand écrivain et que ses mots sont beaux. Son style est ciselé, précis, le vocabulaire est même parfois savant, mais surtout les mots, les phrases s'enchainent avec une fluidité extrême laissant percer l'émotion, nous faisant ressentir en même temps que les parfums décrite la musique des mots.

La madeleine de Philippe Claudel, ce sont les parfums, les odeurs, le lecteur l'aura vite compris. Et lui prend l'envie de relire le merveilleux roman de Süskind, le parfum, ce roman qui fait également voyager parmi les relents fangeux de la ville aussi bien que dans les fragrances les plus distinguées des grands parfumeurs. On regrette de ne pouvoir renifler le livre et ressentir nous aussi tous ces parfums, on voudrait être un Jean-Baptiste Grenouille et entrer dans les pages, dans la vie de l'auteur pour nous aussi humer, rêver, se remémorer.

Et c'est cela qu'il nous reste, en refermant ce livre magnifique, nous plonger à notre tour dans notre passé, dans notre enfance, et même pourquoi pas faire un petit tour dans notre quotidien. Identifier les odeurs qui nous agressent ou celles qui nous font frémir, trembler, désirer, les reconnaître, se réjouir de celles qu'on aime, et apprendre à ne pas se laisser submerger par celles qui nous déplaisent. Intégrer les odeurs, qui font partie de notre vie autant que les choses, les gens, les sons.

Voici donc un livre délicieux dont il faut se délecter lentement, comme on apprivoise une odeur inconnue avant de l'avoir identifiée, un livre qu'il faut lire paisiblement pour s'en délecter, un livre de toute beauté, enivrant.
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Il est rare qu'un livre me procure un tel plaisir.Quel bonheur d'avoir envie de relire certaines lignes tant elles sont belles, justes,magnifiquement évocatrices .Philippe Claudel sait nous faire partager sa sensibilité, son émotion, son intelligence de la vie dans ses romans comme dans ses films.
On reste longtemps sous le charme, qu'il parle de son père, de sa fille ou bien de l'odeur du goudron qui fond l'été sur les routes de campagne ou encore de l'odeur du lard fumé.Ce livre se délecte comme une vraie gourmandise doucement, lentement comme le morceau de chocolat préféré qui fond lentement dans la bouche.Chaque image, chaque odeur, chaque bruit, chaque sentiment est décrit par le mot juste parfois aussi par un mot rare ou inconnu qui décuple le plaisir.
Il est vrai que pour apprécier pleinement toutes les pages de ce beau livre, il faut sans doute avoir quelques cheveux blancs, mais il est impossible de rester insensible à un tel inventaire des parfums qui nous émeuvent délicieusement...à lire évidemment!
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Philippe Claudel dans son Inventaire sentimental des odeurs d'une vie  nous accompagne dans sa géographie olfactive, parmi les souvenirs de son enfance et de sa jeunesse, nous montrant, par ordre alphabétique, toutes ces pièces qui se sont peu à peu rassemblées et qui stimulent la mémoire, car chacune est associée à un moment précis de sa vie, peuplé de personnes aimées ou redoutées, à des mythes comme le scooter ou l'entraînement de football, ou encore les premières approches avec les filles, dans le gymnase de l'école ou dans une cave sombre.
De A à V, en passant par une gamme de soixante-trois odeurs, parfums, fragrances, odeurs - pas toujours agréables -, Claudel nous entraîne dans son univers, celui de son village natal, Sommervillier, dans les Vosges, et nous laisse entrer la salle de classe où l'encre marquait non seulement ses doigts mais aussi sa conscience d'enfant. Parfois, en marchant dans la rue ou à la maison, en fouillant dans de vieilles choses ou en entrant dans un magasin, une odeur nous vient sous le nez qui déclenche une connexion instantanée ; même si nous ne l'avions pas sentie depuis longtemps, ou pensions l'avoir oublié, enfouie dans le passé, il suffit d'un instant à notre cerveau pour s'activer et nous faire retracer des années et des lieux en arrière, pour nous ramener exactement là où cette odeur est restée inextricablement imprimée dans notre mémoire. Ces stimuli olfactifs sont véritablement puissants et nous ramènent à un lieu, à un visage, au souvenir d'un événement survenu à un moment précis de notre vie. La nourriture, les plantes, les vêtements, mais aussi la fumée de cigarette, l'arôme du café ou du vin, tous ensemble ont lentement construit une mosaïque bigarrée dans un coin de notre mémoire et y sont restés, endormis peut-être mais jamais perdus.
Grâce aux odeurs et à leur rappel, Claudel reconstruit pièce par pièce ses souvenirs et nous fait découvrir un monde qui n'existe plus, un monde rustique et palpitant, dont on se souvient avec une certaine mélancolie, allant jusqu'à «se croire dans un passage de ma Bible»
Ce volume intense est une autobiographie de l'auteur, interrogée à travers les parfums et les odeurs, assemblée pour ne rien lâcher, réfléchir sur soi, se sentir proche de ceux qui ne sont plus là ou être prêt à accueillir ceux qui doivent arriver.
Écrit dans une veine poétique – c'est ce que laisse augurer l'exergue de Baudelaire - avec légèreté et amour du détail, des petites choses, ce livre est un excellent compagnon pour se laisser aller à ses souvenirs, pour faire un voyage dans le temps, celui de l'auteur et aussi le nôtre....
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Comment aurais-je pu résister à cette couverture? Ajoutons à cela le fait que j'avais adoré la partie écrite par Claudel dans Etre père, disent-ils, un texte qui m'avait émue aux larmes. J'espérais donc trouver dans ces souvenirs olfactifs de l'émotion, d'autant que les odeurs sont très importantes pour moi. Je ne vais pas vous raconter ma vie mais je ne supporte pas l'odeur des élèves qui portent un parfum à la vanille, et c'est gênant dans mon métier car je me penche souvent par dessus les élèves pour vérifier leur travail. Par contre, une odeur de chèvrefeuille (de fleur, pas de parfum) m'exalte.

Pour en revenir à nos moutons, ou plutôt à nos munster, lard frit et poisson, tous évoqués par Philippe Claudel, il faut bien l'avouer, ces souvenirs sont décevants. D'abord parce qu'à raison de trois pages en moyenne, il est difficile de nous faire ressentir de l'empathie. j'ai pourtant souri grâce aux pages cosacrées aux amoureuses et au premier baiser reçu par l'auteur:

Grâce soit rendue à Joe Dassin de m'avoir aidée bien plus que ne l'ont fait Apollinaire et Hugo réunis.


J'ai été émue par le pull-over de l'oncle décédé, dont l'auteur ne peut se séparer même lorsque l'odeur de celui qui l'a porté a disparu et les pages consacrées au munster m'ont plu dans ce qu'il symbolise sur la séparation entre l'univers de sa mère et de son père et dans les regrets que l'on perçoit de ne pas avoir pris le parti du père. Je m'attendais à un livre nostalgique, forcément, mais c'est plus que ça. C'est le livre d'un homme qui a perdu de nombreux membres de sa famille et qui a peur du temps qui passe et sans doute de sa propre vieilliesse, même si ce n'est pas verbalisé. Il me semble que ces pages sont un beau gâchis car il y avait matière à écrire de très belles pages sur ces souvenirs et on sait que Philippe Claudel est capable de tellement mieux.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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J'ai passé un très bon moment de lecture avec ''Parfums'' de Philippe Claudel. le roman est découpé en plusieurs chapitres courts qui évoquent entre autres : le parfum des acacias, du tabac, de la terre, de l'après rasage du papa, du savon...
J'aime beaucoup l'écriture de l'auteur découverte avec ''La petite fille de Monsieur Linh'' et ''Quelques-uns des cent regrets''.
Un bien joli roman.
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