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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mitigée à la sortie de cette lecture. Mon reproche est peut-être pour certains une des qualités du livre puisqu'il s'agit des rebondissements. Je trouve qu'il y en a trop, je ne suis pas une adepte des rebondissements à répétition. L'intrigue est cependanr prenante et je me suis instantanément mise du côté de Cameroun le père de l'enfant disparu. J'ai alors tremblé avec lui, ragé avec lui, désespérée à ses côtés même si quelques petits doutes à son encontre m'ont effleurée par moment.
Oppressant, ce roman l'est de bout en bout puisqu'il s'agit d'une disparition d'enfant, celui de Cameron et Lisa un couple d'écrivains de romans policiers. Soupçonnés, ils vont devoir faire face aux médias, à la foule toujours très friande de faits divers et à l'inspecteur Rebecca Kent et son coéquipier Ben Thomson.
Un roman qui se déroule une fois encore à Chirstchurch, et qui ne vient pas ternir l'image que j'ai de cet auteur même si ce n'est pas , pour moi, son meilleur.
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Ce sera une chronique un peu particulière que celle-ci.

On le répète assez souvent : La réalité rejoint parfois les fictions les plus improbables. Mais cette réalité s'arrête le plus souvent à ce qu'on peut découvrir de loin dans les médias avec un frisson d'horreur avant de passer à autre chose.
Cette fois, la lecture de ce roman noir et machiavélique a été interrompue par un fait divers automnal qui m'a directement et profondément impacté.
Il y a déjà quasiment un mois, un de mes collègues a été assassiné, une autre séquestrée, et l'impact de cette tragédie a encore été amplifié par un déferlement de haine anonyme sur internet.

Je ne m'en suis jamais caché, je n'en n'ai absolument pas honte de toute façon, je suis contrôleur principal des finances publiques à Arras. Sans connaître énormément la victime, je croisais régulièrement ce chef de la brigade de vérification qui travaillait à l'étage du dessus, un homme souriant, compétent, très apprécié. Qui a préféré être présent lors d'un contrôle fiscal un peu houleux mené par une de ses vérificatrices.
En raison de ce choix altruiste et responsable, je ne prendrai plus jamais l'ascenseur avec lui.
Ça a dû être la goutte d'eau pour le brocanteur de la commune de Bullencourt qui malgré un rappel précédent avait persisté à ne pas reverser à l'Etat la TVA payée par ses clients. Et qui avait prémédité semble-t-il les deux enlèvements. Probablement son suicide également. Ainsi que le meurtre de mon collègue à coups de couteau dans le dos.
J'ignore combien de temps il faudra à la seule survivante pour se remettre de cette tragédie qu'on n'imagine que dans les livres.

C'était déjà arrivé il y a dix ans, un inspecteur abattu près de chez lui par le contribuable qu'il vérifiait. Un de mes anciens collègues avait fait une vérification de caisse dans une boîte de nuit et le gérant l'avait emmené dans une salle éloignée où il s'était retrouvé rapidement enfermé face à face avec un molosse déchaîné en guise de trésorerie liquide. Cette fois l'histoire s'était bien terminée.

En même temps quand on voit la folie des hommes qui en viennent aux mains pour un peu d'essence, qui profitent de manifestations pour tout casser dans un contexte économique on ne peut plus délétère, ne fallait-il pas réagir avant ? Parce que les beaux discours des grands chefs qui assurent que tout sera mis en oeuvre pour que jamais ça ne se reproduise, la visite d'Olivier Véran dans nos locaux, la légion d'honneur attribuée à titre posthume parce que mon collègue s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment face à la mauvaise personne, c'est beaucoup de poudre aux yeux de la part d'hommes politiques qui font mine de s'intéresser à nos conditions de travail alors qu'ils les ont rendues déplorables en quelques années.
Personnel réduit à son plus simple appareil, difficultés à nous joindre, horaires d'ouverture réduits de moitié, centres fermés nécessitant des déplacements pouvant aller jusqu'à cinquante kilomètres, le tout vendu avec beaucoup d'hypocrisie des deux côtés de la barrière même si personne n'est dupe.

Je sais que notre profession n'a pas bonne réputation, personne ne paie d'impôts de bon coeur et certainement pas moi. Et pourtant les échanges avec les usagers se passent majoritairement bien. J'ai toujours mis un point d'honneur à être souriant, aimable, avenant, rassurant. Ces sept dernières années je n'ai dû élever qu'une fois la voix.
Je ne me rends pas dans les entreprises, mon travail consiste à renseigner par écrit ou oralement les comptables ou les entrepreneurs qui ont des questions, à rembourser les excédents versés, à réparer les erreurs commises d'une part ou de l'autre. On essaie de faire vite et bien, mais à contrario je suis également là pour pénaliser les sociétés qui ne déposent pas leurs déclarations ou repérer celles qui fraudent.
L'équité fiscale n'est peut-être qu'une vaste illusion mais c'est notre rôle que de tenter de loger tout le monde à la même enseigne. L'être humain n'est jamais à court d'idées pour conserver voire détourner l'argent public, et tout comme il y a des abus inadmissibles autour des brèches de la sécurité sociale, il existe des schémas multiples de contournements fiscaux qui demandent de l'attention et de la réactivité. Durant la période la plus dure du coronavirus un fonds de solidarité avait été mis en place pour les entreprises relevant des secteurs économiques les plus touchés, et il y a eu un tel flot d'abus et de triche pour profiter de cette mesure que des contrôles bien plus poussés ont dû être effectués par la suite. Et c'est un exemple parmi tant d'autres.

Et au-delà du meurtre, du suicide d'un assassin dont je condamne l'acte sans connaître ni l'homme, ni le père de famille, ni le probable dépressif qui n'a pas voulu mourir seul, le plus difficile à vivre a été la virulence de certains internautes qui s'en sont donné à coeur joie suite aux différents articles sur la toile. Pas la majorité mais assez pour blesser toute notre profession de nouveaux coups de poignard, heureusement virtuels cette fois.
"Ca devait arriver à force de s'acharner sur les petites entreprises", "C'est bien mérité", "C'est plus facile que d'aller taper sur les sociétés qui gagnent des milliards". Et bien pire encore.
Renversement des rôles, la vilaine administration fiscale s'en est prise à un honnête brocanteur qui, dos au mur, s'est vengé de ce qu'on lui faisait subir, en martyre de l'injustice et du préjudice subi.

Alors je ne vais pas nier l'existence de niches fiscales profitant aux plus grosses fortunes, à ces salaires révoltants de quelques grands P.D.G. Mais tout le monde est contrôlé. Je le suis tous les cinq ans comme chacun de mes collègues. Les gros groupes font l'objet de demandes de justificatifs encore plus poussés que la moyenne au vu des enjeux financiers. Les multinationales sont gérées par un service à part à Pantin, la direction de vérification nationale et internationale. Et oui, certaines anomalies détectées demandent parfois une intervention sur place, que l'erreur apparente soit liée à un oubli ( volontaire ou non ) ou à la mauvaise interprétation d'un texte de loi complexe. La seule différence c'est que ces contrôles, en fonction de l'interlocuteur, se dérouleront chez lui ou au sein de son cabinet comptable.

Petits, moyens ou gros, tout le monde n'a certes pas le même arsenal d'avocats pour se défendre, mais on fait le maximum, chacun à notre niveau, pour assurer une équité devant les textes de loi. Et on avertit les usagers qui ont fait une erreur en leur défaveur, on est là pour les renseigner, pour expliquer, pour trouver des arrangements de paiement quand il y a lieu. Nous ne somme pas juste un bâton pour punir, loin de là. Et quand on doit assurer ce rôle qui fait malgré tout parfois partie de nos attributions, se faire assassiner n'est pas envisageable.

* * *

Il est presque facile de trouver des points communs entre Sans un bruit, le roman de Paul Cleave, et le drame bien réel auquel j'ai été confronté. Je pense que tout roman noir aurait de près ou de loin fait écho à cette tragédie.

Ici, il sera question de meurtres, de séquestrations, et de commentaires haineux sur la toile. Mais les circonstances seront totalement différentes, même s'il m'est difficile d'en faire totalement abstraction.

Pour les meurtres, il serait criminel d'en dire davantage. Très mauvais jeu de mots, je sais. Mais vous les découvrirez avec surprise en temps et en heure.

Le thème de l'apparente séquestration d'un enfant peut paraître vu et revu, mais jamais de cette façon. D'autant que le petit Zach Murdoch est le fils d'un couple d'auteurs de romans noirs.
L'équivalent néo-zélandais de Jérôme Camut et Nathalie Hug, ou des Anglais Nicci French ( nom de plume de Nicci Gerrard et de son conjoint Sean French ).
Lisa Murdoch et son mari Cameron, qui sera également le principal narrateur du roman, écrivent donc des thrillers à quatre mains.
"Les Murdoch situent tous leurs livres à Christchurch. Il y a de nombreux personnages qui s'entrecroisent, principalement secondaires."
Pas besoin d'être sorcier pour deviner qu'on retrouvera beaucoup de Paul Cleave chez Cameron Murdoch, ne serait-ce qu'avec ces personnages récurrents.

Comme lors de tout kidnapping qui se respecte, les premiers soupçons se porteront sur les parents. D'autant que ces derniers ont pour gagne-pain d'imaginer des intrigues de crimes parfaits. Ils deviendront même les coupables idéaux, jetés en pâture à la presse, condamnés avant l'heure par le duo d'inspecteurs qui mène l'enquête.

Il faut dire aussi que Cameron a tout fait pour que les soupçons s'acharnent sur lui, et c'est tout ce qui fait la force du roman : Son humour noir ou décalé omniprésent.
"Quelqu'un se penche par la vitre côté passager et me hurle : "Pédé !" Je ne sais pas si c'est parce que je suis gay ou si c'est ainsi qu'il s'identifie auprès des inconnus."
En effet le roman commence par un nombre de bourdes insensées et de quiproquos jubilatoires. Cameron perdra de vue un instant son fils dans un parc d'attraction, ce qui l'amènera à bousculer assez brutalement d'autres enfants sur un château gonflable peu adapté à sa corpulence. le soir son enfant, au caractère très difficile, menace de fuguer et l'écrivain l'y encourage avec une ironie que ne peut pas forcément percevoir un petit garçon de sept ans.
Sa femme ne le lui pardonnera pas.

Enlèvement, fugue ou meurtre ? Les paris sont ouverts.

En réalité tout accuse le père : Son comportement, ses maladresses, des vidéos le montrant à son désavantage, le petit Zach décrit comme un enfant turbulent par de nombreux témoins.
"Je ne sais pas comment ils font pour survivre avec lui."

La première moitié comporte certes quelques longueurs avec l'étau qui se resserre autour des parents de Zach, au fur et à mesure des nouveaux éléments qui apparaissent dans l'enquête. Mais l'attente se fait sans ennui grâce à ce style implacable et inimitable d'un auteur surdoué qui sait nous amuser avec les pires horreurs.

C'est quand leur culpabilité ne fera plus aucun doute qu'ils seront pris d'assaut par leurs voisins prêts à les lyncher, et que tous leurs romans feront l'objet de critiques aussi anonymes qu'assassines, rédigées avec toute la haine dont les gens sont capables pour se rendre intéressants. Même sur Babelio on ne rencontre que peu de billets de ce type.
"Une étoile ! Je donnerais moins à ce livre si je pouvais. Je n'ai pas besoin de le lire pour savoir qu'il est nul. Ces gens sont des assassins ! N'achetez pas leurs livres !"

La seconde moitié est quant à elle beaucoup plus rythmée et riche en rebondissements, nous emmenant dans toute une succession d'évènements que j'avais été incapable d'anticiper, tant au niveau de l'action que de l'évolution psychologique de Cameron Murdoch.

Au passage Paul Cleave égratigne le monde éditorial, avec une verve qui a été capable de me redonner encore une fois un peu le sourire.
Beaucoup moins drôle, la pédophilie dont il sera inévitablement question avec l'enlèvement d'un mineur. La police mènera quand même une partie de son enquête auprès des délinquants sexuels de Christchurch. Je connaissais l'existence des Sex Doll, ces poupées pour adultes siliconées aux allures sensuelles manquant de conversation, mais jamais un de mes cheveux n'avait imaginé que certaines pouvaient représenter des enfants.
"Est-ce que ça assouvit un désir ou est-ce que ça l'alimente ?"
Je ne sais pas si c'est une bonne question ou si elle est terrifiante. Mais elle est affreusement amorale.
Y a-t-il des Sex dolls Walking dead pour les nécrophiles ?

Comme vous l'aurez compris, j'ai mis longtemps à terminer ce roman en raison de facteurs extérieurs extrêmement perturbants, et qui continuent de m'attrister et de me mettre en colère. Mais Paul Cleave n'y est pour rien, et c'est égal à lui-même qu'il nous livre de nouveau un roman aux idées beaucoup plus originales qu'elles n'y paraissent, un suspense parfaitement maîtrisé et de régulières pointes d'humour qui viennent alléger avec beaucoup de second degré un récit qui aurait pu être étouffant dans le cas contraire.
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Un enfant disparaît. Il y a peu de sujets de thrillers à avoir été autant traités dans tous les sens. Et pourtant, Paul Cleave a décider de s'y frotter. Il fallait bien tout son (immense) talent pour que ce roman ne tombe pas dans l'ennui, et c'est réussi.

S'en est presque un exercice de style, tant cette intrigue est dans la pure tradition du thriller psychologique. Exit le Cleave habituel et son ton caustique empreint d'humour noir, loin aussi de toute violence physique durant une bonne partie du livre. le challenge est bien de se plonger au plus près de la psychologie des personnages.

Du père du gamin en particulier, puisque la narration est principalement à la première personne, sauf les chapitres concernant l'enquête. Au plus profond de son esprit et de ses tourments.

Les deux parents ont la particularité d'être auteurs de polars, à quatre mains. Ayant rencontré un joli succès, sans pour autant devenir des stars du genre. le gamin, lui, s'avère être difficile, presque autiste. Pas facile à surveiller, donc, et il suffit de peu pour que les ingrédients d'une disparition tragique soient réunis.

C'est l'histoire d'un emballement, ou plutôt de plusieurs. Celui des médias, tout d'abord, prompts à jouer avec le feu et à attiser les flammes qui embrasent l'opinion publique.

Celle-ci, sorte d'hydre à têtes multiples, devient un élément difficilement contrôlable, face à des parents qui sont toujours les premiers soupçonnés.

A tort ou à raison ? Cleave joue avec leur statut d'écrivains de polars, eu qui ont trop plaisanté par le passé sur le fait qu'ils étaient les plus à même de concevoir le crime parfait.

Du coup, la disparition est à la fois centrale et périphérique, selon les moments, selon les passages. le roman est aussi l'occasion de parler des auteurs, de ce qu'ils ont en tête, de la manière dont ils sont perçus, et de ce monde singulier de l'édition.

Avec ce sujet clivant autour d'un enfant, on a le droit à un traitement Cleavant, mais un peu surprenant quand on connaît bien l'auteur. Il s'efface effectivement au profit de son intrigue, qu'il a pensée avec la plus grande minutie. Comme à son habitude, c'est prenant, impossible à lâcher, et les répercutions en cascade sont mûrement réfléchies.

Et certaines franchement dingues. Il y a toujours de grosses surprises dans une histoire de Paul Cleave.

Actes et conséquences. Des parents, des flics, des journalistes, des voisins. Les décisions, les coups de sang, ont tous des répercutions, parfois inattendues ; effet boule de neige.

Même si c'est le roman le moins original de l'écrivain néo-zélandais, sa maîtrise du sujet, des personnages et des actes en font un thriller qui tient formidablement bien la route. Sur près de 500 pages, ce qui n'est pas le moindre des exploits. Où il n'hésite pas à malmener ses protagonistes, pour fouiller ensuite avec brio dans leurs pensées, doutes, actes, stress, dépression…

Jusqu'à faire douter le lecteur. Qui ment ? Accuser un auteur de polar de tous les maux est-ce la vérité ?

Sans un bruit est un thriller qui ne renouvelle sans doute pas le genre, mais se révèle au final un modèle de maîtrise, de suspense et de tension.

Avec un Paul Cleave qui s'efface davantage derrière une intrigue psychologiquement fouillée, qu'il a pensé dans ses moindres détails, pour une lecture prenante et sans répit. A conseiller à tous les amateurs du genre.
Lien : https://gruznamur.com/2022/1..
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Mais où est passé Zach ? C'est le fils de deux écrivains de thriller, et il a été kidnappé. Les parents sont toujours les premiers suspectés, d'autant qu'ici le crime ils en ont fait le fonds de commerce de leur créativité ; et, notre auteur se fait plaisir à critiquer la force et la bêtise des réseaux sociaux et des journaleux de faits divers. le synopsis est simple mais il ne révèle absolument pas à quel point P. Cleave joue avec notre impatience et nos nerfs. Un sac de noeuds à chercher le ou les coupables : plus on avance plus ça se complique. Excellent travail de scénarisation d'autant qu'au milieu du livre, l'affaire semble résolue... sauf qu'il reste l'autre moitié !
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Les Murdoch forment un couple d'écrivains de polars efficaces et populaires. Quand leur fils Zach, un enfant difficile, disparait, la foule haineuse et les policiers se focalisent sur eux: de victimes ils deviennent les boucs-émissaires de toute la Nouvelle-Zélande. Au point que que Lisa, la mère, se retrouve à l'hôpital dans le coma suite à la tentative de lynchage qui a eu lieu lors de leur arrestation.
Mais dans cette histoire, qu'y a-t-il de vrai? Est-ce parce qu'on peut imaginer le crime parfait pour écrire un roman donne la possibilité de le réaliser?
C'est toute la question, parmi tant d'autres, que Paul Cleave nous pose dans ce polar super bien foutu, ficelé comme pas possible, qui nous entraine sans temps mort sur toutes les pistes imaginables,- sauf la bonne…
J'ai franchement passé un très bon moment, complètement accrochée aux diverses pistes, aux coups de sang, aux inquiétudes, à tout en fait.
Un très bon Paul Cleave, qui pour une fois ne nous emmène pas dans les délires tortueux d'un psychopathe mais dans ceux d'un père de victime, qui vit heure par heure la souffrance de ne pas savoir ce qui est arrivé à son fils.
Du très bon polar, du très très bon Paul Cleave.
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A Christchurch, en Nouvelle-Zélande, Cameron et Lisa Murdoch, mari et femme, sont auteurs de polars à quatre mains. Ils ont un fils de sept ans qui est certes un peu difficile mais quand il disparait subitement en pleine nuit, ils sont dans tous leurs états. Mais souvent dans les disparitions d'enfants, les premiers suspects sont les parents...
Je ressors toute bouleversée par ce thriller ! C'est la première fois que je lis cet auteur (dont j'avais pourtant fait découvrir un autre titre à Monsieur) et j'ai été sacrément secouée. La disparition intervient très vite, comme la recherche dans les alentours et d'indices. Chris Cleave alterne entre Cameron Murdoch, le père et Kent, l'enquêtrice. Personnellement, j'ai trouvé Cameron très impulsif, presqu'un peu trop et d'autres personnages, trop conciliants...
Beaucoup de rebondissements, impossible de lacher ce livre avant la fin. D'ailleurs celle-ci est trop rapide. J'aurais aimé en savoir plus sur ce qu'il se passe après. L'auteur nous balade (presque) de bout en bout... Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Un auteur que je relirai certainement.
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En Nouvelle-Zélande, Cameron et Lisa Murdoch, sont des auteurs de thrillers à quatre mains.
Leur fils, Zach, âgé de 7 ans, souffre de troubles du comportement. Lors d'une sortie avec son père à la fête foraine qui ne se passe pas très bien, il menace de fuguer.... le lendemain matin l'enfant a disparu.

Le moins que l'on puisse dire est que PAUL CLEAVE joue avec nos nerfs. L'enquête nous met le doute sur les parents et plus on avance, plus il y a de rebondissements, plus il y a de complications.

Au milieu du livre, je commençais à ressentir une certaine lassitude ne comprenant pas où l'auteur voulait m'amener, mais j'avais oublié l'imagination débordante de PAUL CLEAVE. Les rebondissements se poursuivent ainsi que des meurtres sans oublier les incendies.

Ca y est l'auteur m'a à nouveau sous son emprise, je ne peux plus lâcher ce polar. Les 200 dernières pages défilent très vite, sans interrogation je me laisse porter par l'intrigue. Et c'est quasiment en apnée que je le termine.

La fluidité de l'écriture m'a plu. Les personnages ne manquent pas de profondeur. Ce fut donc pour moi une agréable lecture.
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La première moitié de Sans un bruit est surprenante, de la part de Paul Cleave, l'un des auteurs noirs les plus radicaux de la planète, celui qui aime tant, comme il le dit dans la postface du livre : "produire de l'horreur." L'écrivain néo-zélandais semble donc assagi pendant un temps, dans une histoire assez classique d'enlèvement d'enfant, qui met l'accent sur la torture psychologique subie par le narrateur principal, lui-même auteur de polar avec son épouse et père du gamin disparu. Au programme : l'aveuglement de la police, l'acharnement des médias, la furie des réseaux sociaux et l'hostilité d'une foule prête à lyncher ceux qu'elle présume être les coupables. Jusqu'à mi-parcours, le roman se lit sans déplaisir mais sans passion, loin de la folie des précédents livres de Cleave. Au point même que l'intrigue semble avoir épuisée tout son potentiel et que le dénouement parait proche. Oui, mais attendez, il reste encore plus de 200 pages à lire, qu'est-ce que l'auteur d'Un employé modèle va encore inventer ? Et c'est là que revient le Cleave que l'on connait, à travers des rebondissements en cascade, même les plus inouïs, des meurtres inattendus, des incendies criminels et des révélations stupéfiantes. Adieu le réalisme, le livre vogue alors sur un déchaînement de violences, avec pas mal d'humour très noir en bandoulière, dans un récit totalement débridé où la logique des faits n'a plus d'importance. Sans un bruit marque un renouvellement de l'inspiration de Paul Cleave et, à défaut de s'élever au haut niveau auquel il nous a habitués, confirme le talent délétère d'un auteur qui a peu d'équivalents pour oser autant s'aventurer dans ces zones sombres de la périphérie du mal.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Cameron et Lisa Murdoch vivent à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. La quarantaine, ce couple bien équilibré travaille ensemble : ils sont des auteurs de romans policiers à succès. Zach, leur fils de sept ans, est par euphémisme « un peu différent ». Plus franchement, c'est une terreur – imprévisible, mal élevé, peu coopératif. Un après-midi, Cameron l'emmène à la fête foraine et dans un moment d'inattention, Zach disparaît. Paniqué, Cameron effraie par inadvertance plusieurs enfants à proximité, dont les parents se méprennent et sont furieux de ses soi-disant attaques. Cameron retrouve très vite Zach dans une file d'attente pour un tour de manège. Fausse alerte. Mais le mal est fait. Les parents présents ont une bien mauvaise idée de ce père un peu dépassé par les évènements. le soir, Zach menace de s'enfuir et Cameron décrit à quel point la vie serait difficile pour lui. le genre de récit édifiant que font les parents, dont le but est de faire réfléchir leurs enfants. Mais le lendemain matin, Zach est bel et bien parti….

L'inspectrice Rebecca Kent et son co-équipier Ben Thompson sont en charge de l'affaire. Dès le début, Thompson se méfie des parents, d'autant qu'une série d'indices troublants sont découverts. La police soupçonne très vite les parents en détresse. le couple est conspué sur les réseaux sociaux, une foule croissante s'amasse devant leur maison, traitant Cameron de tueur d'enfants. Au fur et à mesure que chaque nouvelle preuve est révélée, la foule et les accusations sauvages se multiplient. La couverture médiatique est désastreuse. D'autant que planifier un meurtre parfait serait quelque chose qu'un auteur de thrillers pourrait faire tout naturellement, n'est-ce pas ?

« J'ai l'envie soudaine de lui dire que je gagne ma vie en tuant des gens. Que si quelqu'un est capable de commettre le crime parfait, c'est bien moi. »

Le prologue scotche le lecteur au bouquin. En effet, une partie du dénouement y est révélée, et on boulotte les pages pour remettre toutes les pièces du puzzle au bon endroit et avoir enfin la vision d'ensemble. La majorité du récit se passe à la première personne sous l'angle de Cameron, permettant au lecteur de découvrir sa psychologie et ce qu'il pense à chaque instant. Les chapitres sont courts et alternent avec la vision de la police, à la troisième personne, cette fois-ci. Cela permet de changer de rythme, apportant une toute petite accalmie. La procédure déroule, implacable, accumulant les faits et les preuves.

Le lecteur avance à vue à travers ce cauchemar absolu. J'aurai voulu apporter mon aide à Cameron, le rendre plus judicieux dans ses paroles et ses actions et surtout capable de garder son sang-froid. Il faut bien avouer que la majorité des gens réagiraient exactement comme lui. La lecture est très axée sur les personnages. le comportement humain, dans tous ses excès, alimenté par les réseaux sociaux, est disséqué de manière intéressante. le concept est très intelligent. La dynamique familiale est merveilleusement jouée et l'emprise du public est savamment représentée. Paul démontre avec quelle facilité l'opinion publique peut être influencée et comment la mentalité de la foule prend le dessus. L'anticipation et la terreur sont parfaitement développées tout au long du livre, laissant plus d'une fois le lecteur dans un précipice d'angoisse.

J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour Cameron. Même si à un moment du récit, j'ai cessé de le plaindre pour simplement suivre les évènements, car ça partait dans tous les sens. J'ai trouvé le personnage de Rebecca formidable. Elle est brillamment développée au fur et à mesure que l'histoire avance.

Ce roman est également une prise de conscience effroyable pour le lecteur, qui se rend compte que sa vie pourrait basculer en une petite seconde. C'est implacable et c'est dur. Comme il est facile pour la vie de s'effondrer. A travers ce qui arrive à Cameron, Paul nous pointe du doigt, nous, les gens ordinaires, les gens tranquilles. Notre vie pourrait s'effondrer. Ou bien nous pourrions aggraver la pire journée de quelqu'un, si nous décidions de faire comme ces inconnus, ces voisins, ces amis : insulter Cameron, étant persuadé de sa culpabilité, et allant jusqu'à l'impossible pour lui montrer notre fureur. 

La plume de Paul est punchy, limpide et trépidante. Il ne laisse aucun répit à ses personnages et au lecteur, chapitre après chapitre, rebondissement après rebondissement.

« Sans un bruit » est un thriller psychologique parfait. La tension monte par pallier, le rythme cardiaque s'affole de plus en plus, la scène est plantée et, quand enfin la vérité est révélée sur le mystère de la disparition de Zach, je suis restée sans voix, espérant le meilleur mais étant préparée au pire. 

Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans ce roman incroyable. Mais prévoyez du temps devant vous, une fois commencé, vous ne pourrez pas le poser avant la fin.

Je remercie NetGalley et les Éditions Sonatine pour cette lecture.

« La petite voix dans ma tête – celle du parent, qui demande toujours et si ? – me rappelle que c'est le genre d'environnement que j'ai vu dans d'innombrables films, où à un moment votre enfant est là, et l'instant d'après il est à l'arrière de la camionnette d'un inconnu. »

#Sansunbruit #PaulCleave #Sonatine #NetGalleyFrance
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Roman policier très efficace.
Des chapitres courts, une dynamique du récit importante, il se passe toujours quelque chose pas de temps morts et un sujet qui fait froid dans le dos de tous les parents: l'enlèvement d'enfant.
Originale, l'idée de faire des parents des auteurs de romans policiers pris dans une spirale infernale entre vie professionnelle et privée, imaginez le cuisinier accusé d'empoisonner ses clients! Ici, les inventeurs d'histoires policières vivent l'histoire policière, j'ai trouvé cela intéressant et bien exploité.
Et pourtant j'ai trouvé le scénario un poil alambiqué , certaines pistes oubliées en cours de route souligne un petit manque de rigueur et le niveau de langue est un peu léger.
Mais bon ça marche quand même!
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