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Zach Murdoch, sept ans, est un petit garçon difficile, dont les troubles du comportement en font souvent voir des vertes et des pas mûres à ses parents, Lisa et Cameron, auteurs célèbres de polars écrits à quatre mains. Au terme d'une journée particulièrement éprouvante passée avec son père à une fête foraine, le gamin menace d'ailleurs de fuguer. Lorsque le lendemain matin au réveil, les parents découvrent la chambre vide et la fenêtre ouverte, la police de Christchurch est très vite appelée en renfort. Fugue, enlèvement… ou un couple d'écrivains à succès recherchant la publicité en élaborant un crime parfait ?

Avec « Sans un bruit », Paul Cleave nous plonge dans un thriller psychologique particulièrement prenant. Proposant des chapitres courts qui alternent l'évolution de l'enquête officielle, narrée à la troisième personne, avec les pensées de ce père qui partage ses angoisses et ses doutes à la première personne, l'auteur néo-zélandais s'amuse à nous mener en bateau, tout en nous gardant au plus près de ses personnages.

Multipliant les indices troublants, l'auteur laisse progressivement le doute s'installer, tout en démontrant les conséquences parfois désastreuses de la médiatisation et des réseaux sociaux sur une telle affaire. Une vidéo filmée lors d'une fête foraine, combinée avec des premiers soupçons qui se portent inévitablement sur les parents (surtout lorsque ceux-ci ont pour métier d'élaborer des crimes parfaits), et l'opinion publique ne met que très peu de temps à s'enflammer. Ajoutez à cela un père dont le comportement a souvent tendance à ajouter de l'huile sur le feu et le personnage principal du roman se retrouve très vite malmené, voire condamné avant l'heure.

Étant déjà grand fan de Paul CleaveIntuitions », « Ne fais confiance à personne », « Cauchemar »), j'ai de nouveau été scotché par ce roman noir, de la première à la dernière page. Allant même jusqu'à s'autoriser la révélation d'une partie du dénouement de l'enquête dès le prologue, l'auteur néo-zélandais parvient tout de même à entretenir le suspense en multipliant les rebondissements et les fausses pistes tout au long de ce thriller addictif et difficile à lâcher.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je vous l'avais dit dans ma dernière critique , mon séjour en Suède , prés du Cercle Polaire m'ayant quelque peu perturbé , c'est vers la Nouvelle Zélande que je me suis dirigé , espérant trouver au pays des redoutables All Black , un peu de sérénité .Pour tout vous dire ,j'avais envie de rencontrer un couple d'écrivains célèbres , Cameron et Lisa Murdoch demeurant à Christchurch et c'est d'un pas tranquille que je me suis dirigé vers leur demeure , non pour les déranger mais pour voir si leur cadre de vie pouvait être une source d'inspiration pour leurs remarquables écrits et , éventuellement , les apercevoir " en vrai ".Pour trouver leur maison ce jour - là , rien de plus facile : plusieurs dizaines de personnes contenues difficilement par les forces de l'ordre battaient le pavé devant chez eux , le tout sous l'oeil des caméras de la presse locale et ...nationale gesticulaient , hurlaient , brandissant des pancartes dont je ne saurais dire si elles étaient hostiles ou non ...La barrière de la langue m'empêchant d'en savoir plus , le simple renseignement que je pus récupérer fut qu'il y avait une histoire d'enfant ,en fugue ou enlevé , je n'ai pas compris , et un " See with mister Cleave " conclut rapidement ce dialogue de sourd . "But who is mister Cleave ? " Vous ne connaissiez pas ? Oh , moi non plus , mais ça , c'était avant de faire sa connaissance et de lire " Sans un bruit " car je vous le certifie , maintenant , il " est dans le fichier " , comme on dit .Et je me permets de vous conseiller trés vivement son thriller noir . Préparez - vous à avancer à toute allure , scotchés que vous serez par cette ténébreuse histoire , pleine de rebondissements aussi surprenants qu' inattendus .Les chapitres courts donnent un rythme endiablé à ce qui semble , au départ , un simple fait divers et qui vire au(x) drame(s) , des drames si nombreux , si étranges , si mystérieux qu'ils vont nous sembler sortir d'un autre monde , à la limite du fantastique .Quant à l'étude des personnages , elle va surtout se focaliser sur Cameron Murdoch et graviter autour de lui , à tel point que comme on passe " du rire aux larmes " , on va sans cesse osciller entre innocence ou culpabilité .
La traduction me semble efficace et les dialogues donnent encore plus de force à cette cascade d'évènements . Ne pensez pas souffler , ne pensez pas pouvoir récupérer , fumer une cigarette ou boire une " petite "bière , vous serez vite rappelé à l'ordre par ce " petit quelque chose " que tous , lecteurs et lectrices avons en nous et qui nous tient à sa merci .
Allez , pas un mot de plus , les amis et amies , je vous laisse , moi , je reprends l'avion pour les Appalaches , il paraît que , là - bas , je trouverai calme et sérénité .Je l'espère car , vraiment , ces derniers temps ......Bon , aprés , quand on veut lire des " romans noirs ", faut pas se plaindre , hein ? A bientôt .
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Comment ne pas s'émouvoir dès le premier chapitre, alors qu'un enfant a disparu. Un gamin dont les troubles du comportement mettent à rude épreuve la patience de ses parents. Il avait pourtant prévenu, à la suite d'une après midi un peu tendu, « je vais partir » ce à quoi son père avait répondu sur un ton léger pour désamorcer une crise, en lui donnant des conseils pour mener à bien son projet. Alors lorsque le lendemain au réveil, les parents découvrent la chambre vide et la fenêtre ouverte, c'est le début du cauchemar.

Le père est le narrateur privilégié et les chapitres où il nous confie ses angoisses et les avances de sa propre enquête, alternent avec l'enquête officielle, menée par une jeune femme qui malgré sa perspicacité et son professionnalisme ne manquera pas de tomber dans quelques pièges.

On partage avec le père les terribles moments de torture mentale, liés à l'ignorance de ce qu'est devenu l'enfant.

Toute cette première partie monte aussi les conséquences désastreuses de la médiatisation de l'affaire, les prises de parti sans argument fiables, l'émulation de la foule réclamant vengeance, au point de provoquer de nouveaux drames. D'autant que les parents sont auteurs de polars, donc immédiatement étiquetés comme détenteurs d'un savoir-faire criminel efficace.

Et puis, alors que l'affaire semble résolue, le lecteur se pose une question fondamentale : à quoi vont être consacrées les deux cents pages restantes ?

Excellent roman noir, très addictif, et difficile à lâcher.

496 pages Sonatine 3 novembre
Traducteur (Anglais) : Fabrice pointeau
#Sansunbruit #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Mitigée à la sortie de cette lecture. Mon reproche est peut-être pour certains une des qualités du livre puisqu'il s'agit des rebondissements. Je trouve qu'il y en a trop, je ne suis pas une adepte des rebondissements à répétition. L'intrigue est cependanr prenante et je me suis instantanément mise du côté de Cameroun le père de l'enfant disparu. J'ai alors tremblé avec lui, ragé avec lui, désespérée à ses côtés même si quelques petits doutes à son encontre m'ont effleurée par moment.
Oppressant, ce roman l'est de bout en bout puisqu'il s'agit d'une disparition d'enfant, celui de Cameron et Lisa un couple d'écrivains de romans policiers. Soupçonnés, ils vont devoir faire face aux médias, à la foule toujours très friande de faits divers et à l'inspecteur Rebecca Kent et son coéquipier Ben Thomson.
Un roman qui se déroule une fois encore à Chirstchurch, et qui ne vient pas ternir l'image que j'ai de cet auteur même si ce n'est pas , pour moi, son meilleur.
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Ce sera une chronique un peu particulière que celle-ci.

On le répète assez souvent : La réalité rejoint parfois les fictions les plus improbables. Mais cette réalité s'arrête le plus souvent à ce qu'on peut découvrir de loin dans les médias avec un frisson d'horreur avant de passer à autre chose.
Cette fois, la lecture de ce roman noir et machiavélique a été interrompue par un fait divers automnal qui m'a directement et profondément impacté.
Il y a déjà quasiment un mois, un de mes collègues a été assassiné, une autre séquestrée, et l'impact de cette tragédie a encore été amplifié par un déferlement de haine anonyme sur internet.

Je ne m'en suis jamais caché, je n'en n'ai absolument pas honte de toute façon, je suis contrôleur principal des finances publiques à Arras. Sans connaître énormément la victime, je croisais régulièrement ce chef de la brigade de vérification qui travaillait à l'étage du dessus, un homme souriant, compétent, très apprécié. Qui a préféré être présent lors d'un contrôle fiscal un peu houleux mené par une de ses vérificatrices.
En raison de ce choix altruiste et responsable, je ne prendrai plus jamais l'ascenseur avec lui.
Ça a dû être la goutte d'eau pour le brocanteur de la commune de Bullencourt qui malgré un rappel précédent avait persisté à ne pas reverser à l'Etat la TVA payée par ses clients. Et qui avait prémédité semble-t-il les deux enlèvements. Probablement son suicide également. Ainsi que le meurtre de mon collègue à coups de couteau dans le dos.
J'ignore combien de temps il faudra à la seule survivante pour se remettre de cette tragédie qu'on n'imagine que dans les livres.

C'était déjà arrivé il y a dix ans, un inspecteur abattu près de chez lui par le contribuable qu'il vérifiait. Un de mes anciens collègues avait fait une vérification de caisse dans une boîte de nuit et le gérant l'avait emmené dans une salle éloignée où il s'était retrouvé rapidement enfermé face à face avec un molosse déchaîné en guise de trésorerie liquide. Cette fois l'histoire s'était bien terminée.

En même temps quand on voit la folie des hommes qui en viennent aux mains pour un peu d'essence, qui profitent de manifestations pour tout casser dans un contexte économique on ne peut plus délétère, ne fallait-il pas réagir avant ? Parce que les beaux discours des grands chefs qui assurent que tout sera mis en oeuvre pour que jamais ça ne se reproduise, la visite d'Olivier Véran dans nos locaux, la légion d'honneur attribuée à titre posthume parce que mon collègue s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment face à la mauvaise personne, c'est beaucoup de poudre aux yeux de la part d'hommes politiques qui font mine de s'intéresser à nos conditions de travail alors qu'ils les ont rendues déplorables en quelques années.
Personnel réduit à son plus simple appareil, difficultés à nous joindre, horaires d'ouverture réduits de moitié, centres fermés nécessitant des déplacements pouvant aller jusqu'à cinquante kilomètres, le tout vendu avec beaucoup d'hypocrisie des deux côtés de la barrière même si personne n'est dupe.

Je sais que notre profession n'a pas bonne réputation, personne ne paie d'impôts de bon coeur et certainement pas moi. Et pourtant les échanges avec les usagers se passent majoritairement bien. J'ai toujours mis un point d'honneur à être souriant, aimable, avenant, rassurant. Ces sept dernières années je n'ai dû élever qu'une fois la voix.
Je ne me rends pas dans les entreprises, mon travail consiste à renseigner par écrit ou oralement les comptables ou les entrepreneurs qui ont des questions, à rembourser les excédents versés, à réparer les erreurs commises d'une part ou de l'autre. On essaie de faire vite et bien, mais à contrario je suis également là pour pénaliser les sociétés qui ne déposent pas leurs déclarations ou repérer celles qui fraudent.
L'équité fiscale n'est peut-être qu'une vaste illusion mais c'est notre rôle que de tenter de loger tout le monde à la même enseigne. L'être humain n'est jamais à court d'idées pour conserver voire détourner l'argent public, et tout comme il y a des abus inadmissibles autour des brèches de la sécurité sociale, il existe des schémas multiples de contournements fiscaux qui demandent de l'attention et de la réactivité. Durant la période la plus dure du coronavirus un fonds de solidarité avait été mis en place pour les entreprises relevant des secteurs économiques les plus touchés, et il y a eu un tel flot d'abus et de triche pour profiter de cette mesure que des contrôles bien plus poussés ont dû être effectués par la suite. Et c'est un exemple parmi tant d'autres.

Et au-delà du meurtre, du suicide d'un assassin dont je condamne l'acte sans connaître ni l'homme, ni le père de famille, ni le probable dépressif qui n'a pas voulu mourir seul, le plus difficile à vivre a été la virulence de certains internautes qui s'en sont donné à coeur joie suite aux différents articles sur la toile. Pas la majorité mais assez pour blesser toute notre profession de nouveaux coups de poignard, heureusement virtuels cette fois.
"Ca devait arriver à force de s'acharner sur les petites entreprises", "C'est bien mérité", "C'est plus facile que d'aller taper sur les sociétés qui gagnent des milliards". Et bien pire encore.
Renversement des rôles, la vilaine administration fiscale s'en est prise à un honnête brocanteur qui, dos au mur, s'est vengé de ce qu'on lui faisait subir, en martyre de l'injustice et du préjudice subi.

Alors je ne vais pas nier l'existence de niches fiscales profitant aux plus grosses fortunes, à ces salaires révoltants de quelques grands P.D.G. Mais tout le monde est contrôlé. Je le suis tous les cinq ans comme chacun de mes collègues. Les gros groupes font l'objet de demandes de justificatifs encore plus poussés que la moyenne au vu des enjeux financiers. Les multinationales sont gérées par un service à part à Pantin, la direction de vérification nationale et internationale. Et oui, certaines anomalies détectées demandent parfois une intervention sur place, que l'erreur apparente soit liée à un oubli ( volontaire ou non ) ou à la mauvaise interprétation d'un texte de loi complexe. La seule différence c'est que ces contrôles, en fonction de l'interlocuteur, se dérouleront chez lui ou au sein de son cabinet comptable.

Petits, moyens ou gros, tout le monde n'a certes pas le même arsenal d'avocats pour se défendre, mais on fait le maximum, chacun à notre niveau, pour assurer une équité devant les textes de loi. Et on avertit les usagers qui ont fait une erreur en leur défaveur, on est là pour les renseigner, pour expliquer, pour trouver des arrangements de paiement quand il y a lieu. Nous ne somme pas juste un bâton pour punir, loin de là. Et quand on doit assurer ce rôle qui fait malgré tout parfois partie de nos attributions, se faire assassiner n'est pas envisageable.

* * *

Il est presque facile de trouver des points communs entre Sans un bruit, le roman de Paul Cleave, et le drame bien réel auquel j'ai été confronté. Je pense que tout roman noir aurait de près ou de loin fait écho à cette tragédie.

Ici, il sera question de meurtres, de séquestrations, et de commentaires haineux sur la toile. Mais les circonstances seront totalement différentes, même s'il m'est difficile d'en faire totalement abstraction.

Pour les meurtres, il serait criminel d'en dire davantage. Très mauvais jeu de mots, je sais. Mais vous les découvrirez avec surprise en temps et en heure.

Le thème de l'apparente séquestration d'un enfant peut paraître vu et revu, mais jamais de cette façon. D'autant que le petit Zach Murdoch est le fils d'un couple d'auteurs de romans noirs.
L'équivalent néo-zélandais de Jérôme Camut et Nathalie Hug, ou des Anglais Nicci French ( nom de plume de Nicci Gerrard et de son conjoint Sean French ).
Lisa Murdoch et son mari Cameron, qui sera également le principal narrateur du roman, écrivent donc des thrillers à quatre mains.
"Les Murdoch situent tous leurs livres à Christchurch. Il y a de nombreux personnages qui s'entrecroisent, principalement secondaires."
Pas besoin d'être sorcier pour deviner qu'on retrouvera beaucoup de Paul Cleave chez Cameron Murdoch, ne serait-ce qu'avec ces personnages récurrents.

Comme lors de tout kidnapping qui se respecte, les premiers soupçons se porteront sur les parents. D'autant que ces derniers ont pour gagne-pain d'imaginer des intrigues de crimes parfaits. Ils deviendront même les coupables idéaux, jetés en pâture à la presse, condamnés avant l'heure par le duo d'inspecteurs qui mène l'enquête.

Il faut dire aussi que Cameron a tout fait pour que les soupçons s'acharnent sur lui, et c'est tout ce qui fait la force du roman : Son humour noir ou décalé omniprésent.
"Quelqu'un se penche par la vitre côté passager et me hurle : "Pédé !" Je ne sais pas si c'est parce que je suis gay ou si c'est ainsi qu'il s'identifie auprès des inconnus."
En effet le roman commence par un nombre de bourdes insensées et de quiproquos jubilatoires. Cameron perdra de vue un instant son fils dans un parc d'attraction, ce qui l'amènera à bousculer assez brutalement d'autres enfants sur un château gonflable peu adapté à sa corpulence. le soir son enfant, au caractère très difficile, menace de fuguer et l'écrivain l'y encourage avec une ironie que ne peut pas forcément percevoir un petit garçon de sept ans.
Sa femme ne le lui pardonnera pas.

Enlèvement, fugue ou meurtre ? Les paris sont ouverts.

En réalité tout accuse le père : Son comportement, ses maladresses, des vidéos le montrant à son désavantage, le petit Zach décrit comme un enfant turbulent par de nombreux témoins.
"Je ne sais pas comment ils font pour survivre avec lui."

La première moitié comporte certes quelques longueurs avec l'étau qui se resserre autour des parents de Zach, au fur et à mesure des nouveaux éléments qui apparaissent dans l'enquête. Mais l'attente se fait sans ennui grâce à ce style implacable et inimitable d'un auteur surdoué qui sait nous amuser avec les pires horreurs.

C'est quand leur culpabilité ne fera plus aucun doute qu'ils seront pris d'assaut par leurs voisins prêts à les lyncher, et que tous leurs romans feront l'objet de critiques aussi anonymes qu'assassines, rédigées avec toute la haine dont les gens sont capables pour se rendre intéressants. Même sur Babelio on ne rencontre que peu de billets de ce type.
"Une étoile ! Je donnerais moins à ce livre si je pouvais. Je n'ai pas besoin de le lire pour savoir qu'il est nul. Ces gens sont des assassins ! N'achetez pas leurs livres !"

La seconde moitié est quant à elle beaucoup plus rythmée et riche en rebondissements, nous emmenant dans toute une succession d'évènements que j'avais été incapable d'anticiper, tant au niveau de l'action que de l'évolution psychologique de Cameron Murdoch.

Au passage Paul Cleave égratigne le monde éditorial, avec une verve qui a été capable de me redonner encore une fois un peu le sourire.
Beaucoup moins drôle, la pédophilie dont il sera inévitablement question avec l'enlèvement d'un mineur. La police mènera quand même une partie de son enquête auprès des délinquants sexuels de Christchurch. Je connaissais l'existence des Sex Doll, ces poupées pour adultes siliconées aux allures sensuelles manquant de conversation, mais jamais un de mes cheveux n'avait imaginé que certaines pouvaient représenter des enfants.
"Est-ce que ça assouvit un désir ou est-ce que ça l'alimente ?"
Je ne sais pas si c'est une bonne question ou si elle est terrifiante. Mais elle est affreusement amorale.
Y a-t-il des Sex dolls Walking dead pour les nécrophiles ?

Comme vous l'aurez compris, j'ai mis longtemps à terminer ce roman en raison de facteurs extérieurs extrêmement perturbants, et qui continuent de m'attrister et de me mettre en colère. Mais Paul Cleave n'y est pour rien, et c'est égal à lui-même qu'il nous livre de nouveau un roman aux idées beaucoup plus originales qu'elles n'y paraissent, un suspense parfaitement maîtrisé et de régulières pointes d'humour qui viennent alléger avec beaucoup de second degré un récit qui aurait pu être étouffant dans le cas contraire.
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Un enfant disparaît. Il y a peu de sujets de thrillers à avoir été autant traités dans tous les sens. Et pourtant, Paul Cleave a décider de s'y frotter. Il fallait bien tout son (immense) talent pour que ce roman ne tombe pas dans l'ennui, et c'est réussi.

S'en est presque un exercice de style, tant cette intrigue est dans la pure tradition du thriller psychologique. Exit le Cleave habituel et son ton caustique empreint d'humour noir, loin aussi de toute violence physique durant une bonne partie du livre. le challenge est bien de se plonger au plus près de la psychologie des personnages.

Du père du gamin en particulier, puisque la narration est principalement à la première personne, sauf les chapitres concernant l'enquête. Au plus profond de son esprit et de ses tourments.

Les deux parents ont la particularité d'être auteurs de polars, à quatre mains. Ayant rencontré un joli succès, sans pour autant devenir des stars du genre. le gamin, lui, s'avère être difficile, presque autiste. Pas facile à surveiller, donc, et il suffit de peu pour que les ingrédients d'une disparition tragique soient réunis.

C'est l'histoire d'un emballement, ou plutôt de plusieurs. Celui des médias, tout d'abord, prompts à jouer avec le feu et à attiser les flammes qui embrasent l'opinion publique.

Celle-ci, sorte d'hydre à têtes multiples, devient un élément difficilement contrôlable, face à des parents qui sont toujours les premiers soupçonnés.

A tort ou à raison ? Cleave joue avec leur statut d'écrivains de polars, eu qui ont trop plaisanté par le passé sur le fait qu'ils étaient les plus à même de concevoir le crime parfait.

Du coup, la disparition est à la fois centrale et périphérique, selon les moments, selon les passages. le roman est aussi l'occasion de parler des auteurs, de ce qu'ils ont en tête, de la manière dont ils sont perçus, et de ce monde singulier de l'édition.

Avec ce sujet clivant autour d'un enfant, on a le droit à un traitement Cleavant, mais un peu surprenant quand on connaît bien l'auteur. Il s'efface effectivement au profit de son intrigue, qu'il a pensée avec la plus grande minutie. Comme à son habitude, c'est prenant, impossible à lâcher, et les répercutions en cascade sont mûrement réfléchies.

Et certaines franchement dingues. Il y a toujours de grosses surprises dans une histoire de Paul Cleave.

Actes et conséquences. Des parents, des flics, des journalistes, des voisins. Les décisions, les coups de sang, ont tous des répercutions, parfois inattendues ; effet boule de neige.

Même si c'est le roman le moins original de l'écrivain néo-zélandais, sa maîtrise du sujet, des personnages et des actes en font un thriller qui tient formidablement bien la route. Sur près de 500 pages, ce qui n'est pas le moindre des exploits. Où il n'hésite pas à malmener ses protagonistes, pour fouiller ensuite avec brio dans leurs pensées, doutes, actes, stress, dépression…

Jusqu'à faire douter le lecteur. Qui ment ? Accuser un auteur de polar de tous les maux est-ce la vérité ?

Sans un bruit est un thriller qui ne renouvelle sans doute pas le genre, mais se révèle au final un modèle de maîtrise, de suspense et de tension.

Avec un Paul Cleave qui s'efface davantage derrière une intrigue psychologiquement fouillée, qu'il a pensé dans ses moindres détails, pour une lecture prenante et sans répit. A conseiller à tous les amateurs du genre.
Lien : https://gruznamur.com/2022/1..
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Mais où est passé Zach ? C'est le fils de deux écrivains de thriller, et il a été kidnappé. Les parents sont toujours les premiers suspectés, d'autant qu'ici le crime ils en ont fait le fonds de commerce de leur créativité ; et, notre auteur se fait plaisir à critiquer la force et la bêtise des réseaux sociaux et des journaleux de faits divers. le synopsis est simple mais il ne révèle absolument pas à quel point P. Cleave joue avec notre impatience et nos nerfs. Un sac de noeuds à chercher le ou les coupables : plus on avance plus ça se complique. Excellent travail de scénarisation d'autant qu'au milieu du livre, l'affaire semble résolue... sauf qu'il reste l'autre moitié !
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Elle était très attendue la "chute" de cette intrigue filandreuse, "bavarde", et qui ne possède pas une once de vraisemblance.


Une précision relative au style : le récit est perclus de fautes de syntaxe imputables à l'édition française : par exemple, l'expression "ceci dit" est employée plus de vingt fois, de façon incorrecte et par contresens, à la place de "cela dit.


"Sans un bruit" est le premier roman de Paul Cleave que je lis, en l'occurrence que j'écoute. Je crains que ce ne soit le dernier.



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Zach Murdoch, sept ans, est un petit garçon difficile et au terme d'une journée très éprouvante pour ses parents, il disparait brutalement pendant la nuit.
La police de Christchurch (Nouvelle-Zélande) sort le grand jeu mais en diffusant une vidéo équivoque les médias provoquent une vraie défiance vis-à-vis de son père Cameron.
Dès lors, les dés sont jetés : les attitudes et les gestes les plus anodins sont décortiqués à charge et insidieusement, nourris d'indices aléatoires, le doute s'installe. Accusé sur les réseaux sociaux, persécuté dans son quartier, Cameron devient l'homme à abattre et la police cède à la pression populaire.
La suite ne sera qu'une succession de drames inutiles et violents qui entraînent toujours plus loin un homme dans le désespoir.
Un formidable et très addictif thriller du génial Paul Cleave
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Les Murdoch forment un couple d'écrivains de polars efficaces et populaires. Quand leur fils Zach, un enfant difficile, disparait, la foule haineuse et les policiers se focalisent sur eux: de victimes ils deviennent les boucs-émissaires de toute la Nouvelle-Zélande. Au point que que Lisa, la mère, se retrouve à l'hôpital dans le coma suite à la tentative de lynchage qui a eu lieu lors de leur arrestation.
Mais dans cette histoire, qu'y a-t-il de vrai? Est-ce parce qu'on peut imaginer le crime parfait pour écrire un roman donne la possibilité de le réaliser?
C'est toute la question, parmi tant d'autres, que Paul Cleave nous pose dans ce polar super bien foutu, ficelé comme pas possible, qui nous entraine sans temps mort sur toutes les pistes imaginables,- sauf la bonne…
J'ai franchement passé un très bon moment, complètement accrochée aux diverses pistes, aux coups de sang, aux inquiétudes, à tout en fait.
Un très bon Paul Cleave, qui pour une fois ne nous emmène pas dans les délires tortueux d'un psychopathe mais dans ceux d'un père de victime, qui vit heure par heure la souffrance de ne pas savoir ce qui est arrivé à son fils.
Du très bon polar, du très très bon Paul Cleave.
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