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4,05

sur 1919 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vente d'armes, tortures, exploitation industrielle éhontée des animaux, traitements inadmissibles des malades dans les hôpitaux, Sécurité sociale affligeante, dessous de table de « l'Art » ...Jonathan Coe s'est lâché ! Son « testament à l'anglaise » relate les plus mauvais côtés de l'Angleterre, de la fin des années 60 à la guerre du Golfe.
Mais ce n'est pas un livre d'Histoire, non, car l'auteur mêle la société au sens large à la famille au sens le plus restreint, par l'intermédiaire de Michael Owen, jeune écrivain en mal de reconnaissance, qui est chargé de raconter, par un mystérieux concours de circonstances, l'histoire de la famille Winshaw.

Relater une histoire ? Non, c'est plutôt une « expédition intrépide, opiniâtre, dans les coins les plus sombres, les replis les plus secrets, de l'histoire de cette famille de criminels, dont la richesse et le prestige étaient fondés sur toutes sortes d'escroqueries, crapuleries, tricheries, supercheries, finasseries, manigances, détournements, vols, cambriolages, pillages, saccages, falsifications, spoliations, déprédations ».

De Youri Gagarine à Saddam Hussein, en passant par Margaret Thatcher, Michael Owen nous livre ses préoccupations les plus intimes. Troublé à l'âge de 9 ans par une scène suggestive entre l'ensorcelante Shirley Eaton et Kenneth Connor, dans le film « A chacun son dû », il profite de la naissance du magnétoscope pour faire arrêt sur image. Et cet arrêt sera redondant, je ne vous en dirai pas plus...

J'ai donc été mêlée à une infinité d'événements, tous plus déstabilisants les uns que les autres, autant politiques qu'économiques ou sociaux. J'ai fulminé de nombreuses fois, je me suis indignée, parce que je vous assure que les dialogues entre certains protagonistes valent leur pesant de cynisme. Mais j'ai aussi souri devant la manière typiquement britannique – ironique – de Jonathan Coe qui nous place inconsciemment, nous les lecteurs, « du côté des bons ».
Par contre, j'ai trouvé la fin complètement rocambolesque, sans commune mesure avec le reste du roman.

Ballotée d'une malversation à une autre, j'ai survécu, oui, j'ai survécu à cette lecture. Partagée entre l'ennui lorsqu'il s'agit d'économie, au dégoût face à des faits innommables et à l'intérêt certain pour quelques individus, je suis arrivée au bout de ce testament où l'Angleterre en prend pour son grade, je peux vous l'assurer.
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Testament à l'anglaise est une saga familiale délicieusement sarcastique, avec son lot de clichés savamment maniés et de bonnes répliques.

Nous suivrons une dynastie anglaise et leurs membres extravagants, impitoyables, hypocrites, avides de pouvoir, « la pire bande de salauds, de rapaces, de voleurs, d'escrocs, de traîtres, de criminels qu'il ait jamais rampé sur le sol terrestre ».

Jonathan Coe a cette plume empathique et cet humour so british où tendresse et ironie ne sont jamais très loin.
Dépassant les clichés à craindre, les personnages, tour à tour, forcent l'admiration ou la détestation, mais ne laissent jamais indifférents.

Débordant d'inventivité et de drôlerie, l'auteur anglais mélange récit public et privé dans une construction alambiquée mais qui reprend forme dès que le lecteur commence à perdre pied.
Ce roman jette un point de vue caustique sur l'Angleterre des années 80 aux prises entre autres avec le gouvernement Thatcher et la guerre du Golfe.

Une famille à elle seule va stigmatiser et personnifier toutes les vicissitudes et toutes les failles du système et donner de la chair à différentes thématiques comme le chômage, la problématique de la sécurité sociale, les engagements britanniques dans la guerre ; permettant à la plume acérée de l'auteur anglais d'égratigner férocement les faux-semblants de l'establishment.

La narration en poupées russes, permettra à la satire politique corrosive si bien maîtrisée de l'auteur de se muer sous nos yeux en thriller décapant qui n'a rien à envier à la reine du crime, Agatha Christie.

Avec Testament à l'anglaise, Jonathan Coe signe un roman inclassable, dont le final en apothéose nous retourne.


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Mais comment ai-je pu passer à côté de cette oeuvre jusqu'à maintenant ? Par où commencer ? 500 pages qui défilent où l'auteur aborde, avec maestro, tous les sujets : politique sous Thatcher, santé (l'absurdité du système social fait froid dans le dos), malbouffe, enquête familiale bien menée, intelligent, drôle, cynique, pour finir par un bouquet final majestueux.
Et pourtant j'avais commencé à le lire et laissé tomber à cause du côté pouvoir et argent et trop de personnages. Puis au vu des critiques élogieuses, je l'ai recommencé en faisant un plan des personnages de qui fait quoi et leurs relations. Et puis… et puis… j'ai découvert un roman grandiose !
Une vieille dame, désignée comme folle et internée par sa fratrie, contacte un jeune écrivain pour consigner l'histoire de sa famille. Elle est persuadée que, dans les années quarante, son frère a assassiné son autre frère. Cette famille sans scrupule n'est habitée que par le pouvoir et l'argent. On les trouve dans tous les domaines : politique, artistique, médiatique, santé, alimentaire. Roman tellement complet qu'il est difficile de dire tout ce qu'il y a dedans.

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Comment lancer une carrière littéraire ? Avec du talent, bien sûr, mais, convenons en, cela ne suffit que très rarement. Choisir un sujet consensuel, bien dans l'air du temps, bien « politicaly correct », ça aide. Dénoncer, sans avoir peur de grossir le trait, les excès d'une époque connue sous le vocable infâmant des « années Thatcher » était assurément une excellente idée sachant que tout ce qui maniait plumes, stylos, micros et claviers d'ordinateurs avaient la même opinion, à savoir que cette femme était le Diable, ses prétendues victimes des anges et ses électeurs des imbéciles. Dans ce style de roman en plein dans le vent de l'opinion médiatiquement dominante, Testament à l'anglaise est assurément un « must » et Coe un écrivain très habile.
Faut être fou pour aimer J. Coe et apprécier Maggie Thatcher. Oui, je suis fou ! Faut dire que J. Coe brouille les pistes dans ce que je considère plus comme un brillant hommage à Agatha Christie et à ses Dix Petits Nègres que comme le brûlot politique sur « les années Thatcher » que beaucoup semblent ou veulent penser. Pour être plus précis, les excès caricaturaux des personnages nuisent d'autant plus à la critique politique de l'Angleterre des années 80, qu'ils sont destinés à justifier le Cluedo final qui nous renvoie à Mrs Christie. Car si le Cluedo n'était là que pour justifier les outrances de la critique politique, ce que je ne veux pas croire, alors ce roman serait à ranger sur la même étagère que celle où reposent les oeuvres du « réalisme socialiste », dans ce qu'on nommait jadis cabinet de curiosités, pour ne pas dire horreurs.
Dans l'horreur, il n'y va pas avec le dos de la cuillère, M. Coe. Derrière chacun des détestables membres de la famille Winshaw se révèle un pan entier des activités les plus coupables qu'on puisse dénoncer sans crainte de voir se lever le moindre défenseur. Inutile de chercher bien loin un mobile pour qui voudrait se débarrasser de l'un d'entre eux ou du lot. Excusez du peu :
Le trafic d'armes (sur fond de future Guerre du Golfe) incluant la fabrication de gaz toxiques, ses expérimentations in situ et les sommes colossales allant garnir les poches de ceux qui sont toujours du bon côté des canons. le pouvoir malfaisant de la presse et des médias en général, disant tout et son contraire uniquement pour faire de l'audience et gaver le public de propagande et de divertissements à but décérébrant. L'agriculture industrielle et les sévices endurés par les animaux moins bien traités que des meubles (le chapitre qui lui est concerné est la version littéraire atroce des images de L214). le politicien combinard, capable de changer de camp mais jamais de conviction (faire progresser sa carrière et s'enrichir). L'industrie du cinéma et le monde de l'art, son cortège de voyeurs et de prédateurs sexuels.
Et pour finir, le délabrement des services hospitaliers (personnel submergé, équipements faméliques, dossiers égarés, patients oubliés). La petite musique socialisante et lénifiante du manque de moyens est bien présente. Si les médicaments n'ont été administrés que trop tard, c'est parce que le médecin était épuisé. Pas un mot sur la bureaucratie, sur ses doublons, ses emplois grassement payés à ne pas faire grand-chose. Toute ressemblance avec des événements se déroulant actuellement ne serait que pure coïncidence. Saluons tout de même cette habileté pour les bureaucrates de hauts rangs, ces membres ou présidents de « hauts conseils », de »conseils supérieurs », de « hautes autorités », de « comités théodule », à toujours passer à travers les gouttes, planqués qu'ils sont derrière les petites mains qu'on applaudit chaque soir. Même chez Coe, ces nantis échappent à toute satire car ils n'existent pas. Pas vus, pas pris !
Et j'en reviens à Maggie Thatcher, bouc émissaire idéal de toutes ces turpitudes. Pourtant, un des personnages le glisse à un moment en disant à l'autre « Tu crois pouvoir tout ramener à la politique ». Rien n'y fait. C'est tellement plus simple pour les simplistes de penser que la cupidité, le mépris, l'insensibilité, le voyeurisme, la méchanceté, le mensonge, la trahison et la convoitise n'ont rien à voir avec la nature de l'homme, et ne dépendent que de la malveillance d'une femme politique. Que la solution à tous les problèmes est le « plus de moyens », plus d'état providence, sans vouloir admettre que, les ressources étant limitées, gouverner serait choisir et que choisir, serait aussi renoncer. Qu'il n'est pas criminel de se poser la question d'un choix entre les régimes spéciaux de retraite, celui des intermittents du spectacle et les moyens humains à l'hôpital. C'est plus simple de croire qu'il y a, en politique, les gentils et les méchants, les bons et les brutes. Et que, dans la vie, fainéants, profiteurs, voleurs, charognards et assassins ne sont que la résultante des imperfections de la société « libérale », pardonnez le gros mot. On croit entendre un sketch des Inconnus ! Quand Pierre Lemaitre décrit avec le talent qu'on lui a reconnu les ignobles trafics sur les dépouilles des poilus au lendemain de la grande guerre, il n'évoque les politiciens que par leur titre, persuadé qu'il est, me semble-t-il, que la fonction crée le travers et que le travers occupe la fonction, quelle qu'en soit l'étiquette ou l'idéologie sous-jacente.
Lisez cet excellent roman, bourré d'humour et de références cinématographiques, qui commence comme un Robert Goddard et se termine en Agatha Christie. C'est un jeu de piste passionnant, avec une fin et un dernier pied de nez pour le domaine que l'auteur connait le mieux, celui de l'édition et de la presse, révélateur en creux du fait que M. Coe connait parfaitement les règles du jeu.
Jonathan Coe est un excellent écrivain que j'ai toujours plaisir à lire, même si son positionnement idéologique n'est pas le mien. Ce n'est pas grave, le talent fait tout passer… mais, de grâce, laissons Mme Thatcher reposer en paix.
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Ce Testament à l'anglaise est totalement convainquant. Cette première lecture d'un ouvrage de Jonathan Coe m'a procuré beaucoup de plaisir et un sentiment un rien jubilatoire. Je me suis embarqué avec l'auteur dans sa saga familiale digne des séries télévisées construites sur les tribulations, les trahisons et les petitesses de personnes fortunées et à l'abri du besoin. Les portraits qu'il dresse sont criants de vérité et l'on se demande rapidement quel nom fameux de la couronne britannique lui a servi de modèle. Quoi qu'il en soit, sa satire des élites anglaises fait mouche, nul doute que peu de choses la sépare de celle que ferait un auteur du haut du panier français et de ces vieilles familles industrielles françaises aux secrets et aux comportements parfois équivoques pendant l'Occupation. J'ai aimé son humour et la dérision des clichés qui parsèment son roman. L'auteur s'est amusé, du moins, je le ressens ainsi. La fin n'aurait pas déteint dans un Agatha Christie et a dessiné un sourire sur mon visage tout le temps de sa lecture.
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Michael Owen, jeune écrivain en mal d'inspiration, obsédé par un film dont il n'a jamais vu la fin, a accepté d'écrire une biographie de la famille Winshaw. C'est la vieille Tabitha, déclarée folle et internée, depuis la mort de son frère Godfrey en 1942 qui est à l'origine de cette commande. Elle accuse en effet son frère ainé Lawrence d'avoir commandité ce décès avec l'aide des Allemands…Délire d'une femme à l'esprit dérangé ? Ou bien accusation fondée et tout à fait plausible à la lumière de la triste réalité de cette famille profondément corrompue sur plusieurs générations.

Et en effet, la famille tient les rênes de tous les grands domaines, banque, médias, agriculture, industrie, en liens étroits avec le monde politique, changeant de camp quand il le faut par opportunisme, d'un cynisme absolu, sans une once de sentiment , tous plus pourris les uns que les autres. A part Mortimer et Tabitha, les deux survivants de la première génération…
La main mise de cette famille sur l'économie, en pleine ère thatchérienne, leur permet de mettre en place ou de défendre toutes les aberrations d'un système mortifère : baisse des budgets pour l'hôpital au mépris de la santé publique, développement de l'élevage intensif au mépris de la vie animale et de la qualité de l'alimentation, développement d'une presse et une télévision bas de gamme, monde de l'art vénal, vente d'armes à l'Irak, bref un tableau effrayant de l'Angleterre des années 80-90. Michaël va devenir lui-même une cible et considérer certains de ses proches comme des victimes collatérales de ces sombres individus…

Jonathan Coe ne perd pas son sens de l'humour, même quand il dénonce les pires travers de l'hyper libéralisme. le choix de cette famille improbable mais tout à fait crédible, nichée dans un château gothique presque abandonné mais qui reste le symbole de leur dynastie, bâtie comme lui d'une infinité de turpitudes donnant une vue d'ensemble lugubre, est très réussie. Et la fin est digne d'un roman d'Agatha Christie avec une touche de fantaisie en plus : l'essentiel c'est que la boucle soit bouclée, le testament est ouvert, le film est terminé, la tragédie est écrite et la fin est… ?
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Après avoir lu "La Maison du sommeil" de Jonathan Coe que j'ai beaucoup aimé je me suis dit que je poursuivrais la découverte de cet auteur. L'occasion s'est présentée quand "Testament à l'anglaise" a été sélectionné par les membres du Blogoclub pour la lecture commune du 1er juin.

Dans ce pavé de plus de 600 pages on fait connaissance avec quelques membres d'une illustre famille de l'aristocratie anglaise. Les Winshaw aiment par dessus tout le pouvoir et l'argent. Tous les moyens sont utilisés pour parvenir à leurs fins. Seule Tabitha Winshaw, considérée comme folle, fait de l'ombre au parfait tableau familial. C'est elle qui est à l'initiative de la rédaction d'une véritable chronique sur sa famille qu'elle méprise profondément. Elle soupçonne que la mort d'un de ses frères n'est pas accidentelle et elle confie ce travail d'enquête à Michael Owen, un écrivain méconnu du grand public. Tout en pénétrant dans l'intimité du clan Winshaw c'est aussi son histoire qu'on découvre.

En dépeignant avec férocité une famille dont plusieurs membres occupent des postes stratégiques dans la finance, le gouvernement et les médias, Jonathan Coe s'attaque à tout le système d'un état moderne où seuls l'argent et la soif du pouvoir comptent véritablement. Dans chaque portrait plus cynique l'un que l'autre il dénonce l'immoralité, la brutalité et la cruauté de certains hauts responsables. Ecrit dans les années 90 ce roman fait écho à l'ascension de Saddam Hussein, l'invasion du Koweït par l'Irak et l'implication britannique dans la Guerre du Golfe, mais 30 ans plus tard le monde n'a pas tellement changé. Il y a donc beaucoup de politique, un peu trop à mon goût et certains passages m'ont un peu ennuyée mais l'intrigue est parfaitement ficelée, la manière dont l'auteur a lié l'histoire des Winshaw à celle de Michael est remarquable sans parler de la partie finale qui m'a bluffée.

Oscillant entre polar captivant et satire décapante de la haute société britannique ce roman globalement m'a beaucoup plu mais j'ai été moins intéressée par certains développements politiques. Tout compte fait ma préférence va à ma précédente découverte de Jonathan Coe mais je ne m'arrêterai pas en si bon chemin.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Un auteur à la dérive a été miraculeusement sauvé du naufrage par une commande inespérée. Une vénérable dame qui a été charitablement envoyée en hôpital psychiatrique pendant des décennies par ses parents, lui a confié la rédaction des mémoires de cette si respectable famille.

Disons le tout de suite, le clan Winshaw est une galerie de personnages d'un infâme musée des horreurs; c'est une dynastie de ce que le lucre, l'avidité sordide, la soif de domination peut générer d'humaine monstruosité. Quintessence de l'establishment, leur réseau, leur richesse, leur influence, leur ont permis, au mépris de toute éthique, de s''infiltrer, telle la gangrène, dans des secteur clés de l'économie, de l'industrie et de la vie publique de leur pays. Henry a obtenu la pairie par le biais de la politique, grâce à sa remarquable capacité à flairer le vent, à trahir ceux qu'il a le plus porté aux nues. Hilary, papesse des chroniqueuses d'un tabloïd, d'autant plus impérieuse dans ses opinions qu'elle ignore le sujet traité, d'une versatilité prodigieuse, impudente par l'oubli de son incapacité, d'un cynisme impeccable, par le biais d'un mariage stratégique a elle aussi bien su mener sa barque. Dorothy qui a transformé l'exploitation familiale florissante de son mari en empire agro-chimique à la Tricatel jouit d'une assez belle situation. Thomas directeur d'une banque d'affaire, touche à tout nullissime, voyeur et asocial, n'est pas non plus à plaindre. Mark a trouvé sa voie dans la vente d'arme au profit du plus offrant, que celui-ci soit l'Irak de Saddam Hussein, qui développe des gaz neurotoxiques, est bien le cadet de ses soucis, il faut bien que le commerce marche non? Roderich, coureur de jupon sans scrupule et qui dirige une galerie d'art, ferait presque figure de parent pauvre.


Roman ludique, espiègle, satire acerbe, ayant recours à de nombreuses mises en abîme, jonglant avec de multiples tonalités,aux trouvailles littéraires ingénieuses, Testament à l'anglaise paye sont tribut à la longue tradition de la grande littérature anglaise. C'est aussi une mise en perspective édifiante des terribles conséquences humaines qu'eurent les coupes drastiques dans les services publiques, les vagues agressives de privatisation sous l'ère Thatcher. Un livre foisonnant, intelligent, remarquable.
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Bienvenue chez les Winshaw, fleuron de l'aristocratie britannique dont ses membres sont présents dans toutes les sphères du pays dans les années 1980 : politique, artistique, industrielle, agricole... Seule ombre au tableau, enfin selon la majorité de la famille, Tabitha, octogénaire internée car complètement folle : depuis la mort de son frère Godfrey pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle accuse leur aîné Lawrence d'en être le responsable. C'est dans ce but qu'elle demande à un jeune écrivain, Michael Owen, lui-même au fond du trou lorsque lui est proposé ce nouveau contrat, de réaliser la biographie de sa famille. de recherches en recherches, de déboires en déboires, Michael va entrer avec perte et fracas dans l'intimité des Winshaw, surtout pour le pire.

Voici un roman indéniablement britannique, par son humour pince-sans rire qui n'hésite pas à critiquer vertement sa propre aristocratie, ses propres fonctionnements dans de nombreux domaines, par la présence également d'un personnage principal comme parfait antihéros, tellement parfait qu'il en devient presque attachant. J'ai apprécié pénétrer dans la vie de cette famille pourtant détestable, et suivre les pérégrinations, parfois sérieuses, parfois farfelues, de Michael, pour remonter le temps et découvrir tous les secrets inavouables de chacun de ses membres. J'ai cependant été un peu déçue par le dénouement, trop précipité à mon goût, alors que l'intrigue pour y mener avait été mise progressivement et subtilement en place au fil des pages qui précédait.

Une lecture que j'ai donc appréciée, mais avec une fin qui me laisse un peu sur ma faim.
Lien : https://www.aubonheurdesmots..
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On suit deux "histoires" en parallèle : celle de Michael Owen, loser patenté chargé d'écrire l'histoire de la famille Wisham, et celle de chaque membre de la famille en question. Les Wisham sont absolument détestables, Michael Owen pas vraiment attachant
J'apprécie toujours autant ma lecture, même si je me demande où l'auteur veut nous mener.
Le style est excellent, la narration nous mène en bateau, le tout est plaisant. J'ai apprécié le jeu de massacre final, le tout étant assez jouissif, mais aussi le traitement quasi parodique de la fin. J'ai été sensible à la qualité de l'écriture de Jonathan Coe.
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