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Mireille Robin (Traducteur)
EAN : 9782842614898
190 pages
Le Serpent à plumes (04/03/2004)
4.12/5   4 notes
Résumé :

" Et je vis sept anges qui se tiennent devant Dieu, et sept trompettes leur furent données. " (Apocalypse, VIII,2.) Et si au commencement était le jazz? Les anges de l'Apocalypse furent peut-être les membres d'un orchestre de jazz harnachés de plumes. C'est ce que laisse entendre Velibor Colic dans ce roman écrit en hommage à Benjamin Francis " Ben " Webster, saxophone ténor né à Kansas City, dans le Missouri a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Certains auteurs semblent habités par le jazz. Boris Vian, Julio Cortázar, et Velibor Colic. Perdido est moins une biographie du saxophoniste américain Benjamin Francis Webster, membre des Big Band d'Andy Kirk, Fletcher Henderson, Cab Calloway, Duke Ellington, qui exerça son art aux côtés d'Oscar Peterson, de Billie Holiday, … qu'une partition très personnelle, un « roman jazz » similaire à des morceaux, que Colic interprèterait autour d'un même thème.

Les femmes, l'alcool, la musique, la cocaïne, l'Europe, l'Amérique, la famille, les amis musiciens, la fumée d'une cigarette sont les morceaux joués par le romancier  un chorus poétique pour dire le génie de Ben Webster. Sous-titré « Roman roulette », Perdido rappelle Marelle, de Cortázar, où le lecteur peut sauter des chapitres comme s'il sautait à cloche pieds. Velibor Colic lance les dés sur le tapis d'une vie, et déroule son récit là où leur course s'arrête. Je découvre la destinée de ce saxophoniste légendaire, dont je n'avais en mémoire qu'une silhouette aperçue dans le film d'animation Chico et Rita de Fernando Trueba et Javier Mariscal.
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«Dans ce livre, certaines pensées, certaines phrases, certains paragraphes, voire des chapitres tout entiers se répètent parfois (voir «Soulville» I, II et III), et ceci pour une raison bien simple. Nous pouvons l'expliquer ainsi : à l'instar d'un musicien de jazz, nous partons d'un thème donné, qui revient et se reproduit sans cesse, mais chaque fois nous lui ajoutons quelque chose de nouveau, une improvisation, si bien que le rythme, pourtant toujours le même, semble différent.» p 8
Velibor Colic joue là, à partir d'éléments de la vie de Ben Webster, une mélodie spontanée et imaginaire, une vie avec des pauses et des ruptures de rythme. Ce n'est pas une biographie respectueuse des faits qu'il nous offre. En faisant se croiser différents thèmes pris dans la vie de ce saxophone ténor né à Kansas City en 1909, ami de Duke Ellington, Oscar Peterson, Ray Brown... il fait résonner, grâce à son doigté, des notes particulières bien à lui.
Qu'est-ce qui est plus poignant que la voix syncopée d'un saxo si ce n'est la vie de celui qui en joue dont il se fait l'interprète.
«Perdido» est composé de 7 parties : «Sur mes mains et mon coeur, je porte sept blessures, sept roses pourpres, sept étoiles vierges qui sans cesse à nouveau écloses, sont nourries par la sève de mes veines.»
La vie au fil des improvisations et du hasard mais aussi avec des retours, des répétitions, un fil de trame : la nuit, les bars, les hôtels miteux et la beauté déchirante et sensuelle des femmes rencontrées lors des tournées en Europe, retrouvées ou perdues mais toujours présentes qu'elles se nomment Sarah, Annabella, Laurie, Juana ou Jane «Sister Midnight». Désespoir d'un homme qui lorsqu'il ne joue pas se noie dans l'alcool et la drogue sans doute parce que vivant avec tant de passion, il ne peut que se brûler.
«En harmonie avec les cendres», ainsi s'intitulerait le blues qu'il écrirait en souvenir de Sarah. Il reprit son bloc et son crayon et, d'une main exercée, ajouta quelques mesures sur la partition de sa mémoire. p 123
Me sont revenues, en lisant ce livre, des scènes du beau film de Bertrand Tavernier «Autour de minuit» qui s'appuie, en la romançant, sur la vie du saxophoniste Lester young et du pianiste Bud Powell
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La mélodie existe, mais elle est dispersée, éparpillée un peu partout comme de la poussière d'étoiles, comme le souffle du vent qui, soudain, tourne les pages d'un livre. Elle est jouée avec indolence, nonchalance, si bien que, d'une fragilité cristalline, elle semble inconstante, irréelle telles des lettres tracées sur le sable. Mais le son est clair pourtant.
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Peut-être au commencement y-a-t-il eu le souffle, et non le verbe ; peut-être le monde s’est-il, dès le début, confondu avec le jazz, comme il le fera à la fin des temps. N’oublions pas : «Et je vis sept anges qui se tiennent devant Dieu, et sept trompettes leur furent données» (Apocalypse, VIII, 2). Qui sait si ces anges de l’Apocalypse n’étaient pas les membres d’un orchestre de jazz, harnachés de plumes ? p 7
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Ils mélangeaient les alcools comme si leurs ventres étaient des shakers, et ils riaient tels des bouffons. La nuit était pâle, presque lumineuse. C'était la nuit du vice, froissée comme un paquet de cigarettes vide, une nuit légère comme une cravate dénouée, une longue et folle nuit d'ivresse. p 136
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Vidéo de Velibor Colic
Le Livre des départs, Velibor Čolić
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