Il suffit de dire, Princes très chrétiens, comme je l'ai écrit dans mes autres lettres, que les gens de ce pays sont les plus doux et les plus craintifs, et de meilleure nature qu'il y ait au monde ; je dis et je redis encore qu'il ne me manque qu'une chose pour qu'ils deviennent tous chrétiens, c'est de savoir de leur dire et de prêcher dans leur langue, car il est certain qu'ils n'ont aucune religion ni aucune idolâtrie (…) et tous leurs faits, dits et pensées sont comme la nature les leur inspire : ils agissent en tout comme des enfants.
Le fait est que personne ne se soucie d'amasser quoi que ce soit et l'or pas davantage, dont je sais qu'il y en a plus que je ne le disais ou je ne l'ai écrit dans ma lettre. Cela provient de ce que tous les gens de ces terres sont nus, sans avoir de biens propres et n'attachent d'importanceu'à leur nourriture ; de tout le reste ils font peu de cas, et n'en recueillent que pour leur entretien.