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EAN : 9782283035443
288 pages
Buchet-Chastel (02/09/2021)
3.26/5   43 notes
Résumé :
Le soir d'un dimanche de Pâques, un nouveau-né est déposé dans le jardin de monsieur et madame Ballandra, horticulteurs passionnés qui créent les plus belles roses du monde. Pascal est très beau, le teint brun, les yeux gris vert pareils à la mer qui entoure le pays. Mais d'où vient-il ? N'est-il pas l'enfant d'un dieu ? La rumeur porte cette nouvelle et de nombreux signes vont l'amplifier tout au long de sa vie. Mais que doit-on faire si l'on est vraiment le fils d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Maryse Condé, née en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre, part à seize ans étudier en métropole au lycée Fénelon puis à la Sorbonne. Mariée deux fois, son premier mari est un acteur guinéen, et le deuxième un américain, Richard Philcox qui sera le traducteur de la plupart de ses romans vers l'anglais. Elle doit son premier prix littéraire à "Moi, Tituba sorcière...Noire de Salem". "L'évangile du nouveau monde" est le roman le plus récent et la troisième lecture de cette autrice. Voici le début de ce roman : Maya met au monde son enfant et l'abandonne. Elle ne croyait pas qu'elle aurait eu aussi mal. Corazon, son amant lui avait promis de garder son enfant et de l'aimer. Cependant, Corazon et Maya ne venaient pas de la même classe sociale. Corazon enseignait l'histoire des religions à l'université d'Asuncion, d'où son origine. Toutes les nuits Maya faisait un rêve dans lequel "un ange lui annonçait qu'elle accoucherait d'un fils qui aurait pour mission de changer la face du monde". Elle vivait avec la famille Ballandra. Maya avait laissé son bébé dans l'étable à côté d'un âne. Madame Ballandra Eulalie trouva le bébé sur de la paille. Cette circonstance ajoutée à la date du calendrier, le soir d'un dimanche de Paques, il n'en fallait pas plus pour se dire que c'était un miracle : "un cadeau du ciel", un petit garçon qu'elle nommerait Pascal. Jean-Pierre et Eulalie étaient des plus croyants et ils s'aimaient malgré une couleur de peau différente : Jean-Pierre était descendant d'Africain alors que Eulalie descendait des Vikings. Pascal était un beau bébé venant d'on ne sait quelle origine : blanc, noir, jaune, il semblait d'origine "mélangée".
Quelle destinée connaitrait Pascal ? Celui-ci devint obséder par ses origines et finit par les trouver.

Ce roman comporte une belle fin qui replace les différents personnages principaux. Il y a aussi un épilogue qui ouvre cette fin sur un couple d'abord inconnu puis qui le relance en le remplaçant.

La richesse et la densité du style de Maryse Condé la placent tout en haut de mes autrices françaises préférées. En effet, le vocabulaire employé par l'autrice est à la fois brillant et particulier : brillant parce que littéraire et particulier parce que adapté à son origine caribéenne, à la fois lointaine, exotique et dépaysante, et pourtant c'est un style qui semble concis, serré et dense. C'est une écriture qui nous apprend beaucoup, notamment sur le mélange des origines, un vocabulaire spécifique.
Cependant, il y a une multitude de personnages, ce qui reste la difficulté de cette lecture. Et, c'est là le seul bémol à ce roman sinon parfait. En effet, il m'a fallu plusieurs lectures de certains passages pour que je retienne les tenants et les aboutissants de leur apport dans l'histoire contée. Pourtant, cela reste un nouvel apport au texte qui amplifie encore le résultat final de l'écriture à la fois simple et complexe.
J'ai donc beaucoup aimé ce roman qui me reste bien en tête et que je n'oublierai pas de sitôt ! Ce n'est là que quelques aperçus de ce texte, car beaucoup d'autres points pourraient donner lieu à d'autres questionnements à la fois sur le fond et sur la forme.
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Je comprends l'intention de Maryse Condé d'écrire une sorte de vrai faux évangile avec un messie métis et contemporain né aux Antilles, adopté par un couple chrétien, né d'une femme convertie à l'islam et d'un père brésilien ayant fondé un ashram. Cet enfant, nommé Pascal, accomplit malgré lui quelques actions messianiques boiteuses et quelques faux miracles et cherche à changer le monde pour le rendre plus tolérant et plus harmonieux. Ses quelques tentatives utopiques se soldent par des échecs et mènent à la désillusion. L'épilogue de cet évangile est un hymne à l'amour. Vaste sujet, peut-être trop vaste pour un si court roman. le texte est plein de références décalées à l'évangile, mais autant les Monty Python me font rire dans La vie de Brian, autant là, cela m'a au mieux arraché un sourire. Je n'ai pas senti de satire, de second degré. A moment donné j'ai pensé à Gibreel Farista et Saladin Chamcha des Versets sataniques, mais sans le souffle, la verve et la malice du conteur. D'autant que L'évangile du Nouveau monde finit presque comme les Versets sataniques ont commencé ! Au bout du compte j'ai eu beaucoup de mal à aller jusqu'au bout des aventures du personnage de Pascal, plus proche de Forrest Gump que d'un messie. Quel dommage !
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Un livre qui m avait attiré sur la table de mon libraire.
Sa couverture aux couleurs vives , le nom de l auteur et les premières lignes du resume ( un enfant abandonné) ont fait que j ai lu ce livre.
J'ai mis beaucoup de temps à m interesser à l histoire
Est ce à cause de mes rapports à la religion dont il est beaucoup question dans le livre ou n etais ce pas le moment en bref ce livre m a moyennement plu
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Pascal, enfant trouvé, aimé, vénéré, n'aura de cesse de retrouver son père. On le dit fils de Dieu, mais qui est Dieu, et surtout OÙ est-il ?

Sur ce thème, naissance et vie d'un prophète, Maryse Condé nous fait voyager à travers le monde, en passant par le Brésil, Haïti, New-York et bien d'autres pittoresques endroits.

C'est une histoire complexe, et j'ai souvent eu la tentation de me mettre à la place de Pascal -Jésus, j'ai bien aimé les clins d'oeil appuyés aux évangiles, aux apôtres et aux miracles.
Il me semble cependant que ce plagiat assumé et décalé n'est qu'un prétexte littéraire pour parler de racisme, d'amour et de religion.
J'aurais aimé que la psychologie de Pascal soit un peu plus approfondie, j'ai eu la sensation de rester au bord du personnage qui mérite plus, à mon humble avis... oui il est humble, oui il est plein d'amour, oui il se cherche, mais pourquoi ai-je la sensation d'être passée à côté de sa véritable personnalité ? j'ai cherché, comme lui, mais je n'ai pas trouvé ...
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e ne connaissais pas cette écrivaine et ce roman me le fait regretter car elle a un talent certain pour raconter des histoires et rendre vivante et proche de nous la civilisation guadeloupéenne de son enfance. Dans ce roman elle raconte le voyage initiatique pour un jeune Pascal qui est le fils de … Corazon Tejera, autrement dit, Dieu lui-même, pour ses adeptes. Alors Pascal serait le fils de Dieu ? c'est dur à porter ! déjà que sa naissance a été un miracle pour ses parents adoptifs qui l'ont recueilli dans un appentis qui ressemble fort à une crèche sous d'autres cieux. Voilà le roman est lancé, en s'inspirant des évangiles, Maryse Condé va nous raconter son pays et aussi le monde contemporain dans ce qui ne va pas trop mal et surtout ce qui va très mal.

Le message du Christ est toujours aussi dérangeant « aimons-nous les uns les autres » et toute vie sur terre a la même valeur. Pascal, un peu à l'image de Candide ira de société en société sans jamais trouver le bonheur. On le croit quand il est chez les Mondongues qui ont supprimé la propriété privée, l'alcool … Hélas ! cette société ira vers la tyrannie et Pascal devra prendre la fuite. Finalement, la solution ne sera pas « cultivons notre jardin » mais « trouvons l'amour ».

J'ai parfois beaucoup aimé ce roman surtout quand je sens vivre la société guadeloupéenne, surtout à travers le talent de conteuse de cette auteure. Cela m'a amusée de reconnaître mes souvenirs du catéchisme de mon enfance. Mais je m'y suis aussi souvent ennuyée . J'ai vraiment décidé de lire d'autres livres de cette auteure car son talent aux multiples facettes ne se résume certainement pas à ce roman très original.
Lien : https://luocine.fr/?p=14268
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le nouveau-né avait porté ses poings minuscules à hauteur de sa bouche et s'était recroquevillé entre les sabots de l'âne qui le réchauffait. Maya qui venait d'accoucher dans cette cabane où les Ballandra rangeaient leurs sacs d'engrais, leurs bidons de désherbant et leurs instruments aratoires, se lavait tant bien que mal dans l'eau d'une calebasse qu'elle avait eu la présence d'esprit d'apporter avec elle. Ses joues rebondies étaient inondées de larmes.
Elle ne se doutait pas qu'elle aurait si mal lorsqu'elle abandonnerait son enfant. Elle ne savait pas que la douleur lui déchirerait le ventre comme des crocs acérés. Pourtant, il n'y avait pas d'autre solution.
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Cependant, on doit à la vérité de dire que les détracteurs des Mondongues avec des motifs de reproches plus sérieux. Au cours de leur histoire, ceux-ci n’avaient pas su produire un Robert Badinter et ils pratiquaient impunément la peine de mort. Ceux qu’ils appelaient les grands criminels étaient traduits devant un peloton d’exécution qui leur perforait la poitrine. Autrefois, ces exécutions étaient l’occasion de grandes fêtes et de réjouissances de nature à divertir la population. Mais les choses avait évolué aujourd’hui les Mondongues avaient adopté la pratique américaine de la chaise électrique, plus discrète, on en conviendra.
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Certains jours, il se consacrait à la rédaction d’un ouvrage qu’il avait intitulé « Deux mots, quatre paroles ». Ce serait son œuvre maîtresse, il entendait prouver que cette mondialisation dont on nous rebat les oreilles était, en fin de compte, qu’une forme moderne de l’esclavage. Les nations riches de l’Occident obligeaient des pays pauvres du sud, dont la main d’œuvre était abondante et sous-payée, à confectionner à moindre frais les produits dont elles avaient besoin.
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Brusquement Esperitu se tourna vers lui : » J’ai quelque chose de peu agréable à vous apprendre. Vous ne verrez pas votre père, malheureusement, hier il a dû partir précipitamment pour l’Inde. ‑Pour l’Inde » répéta Pascal abasourdi, se demandant : mon père, pourquoi me fuis-tu ? mon père, pourquoi m’as tu abandonné ?
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Ce n’était un mystère pour personne que ses filles étaient les enfants du révérend père Robin qui avait dirigé la paroisse pendant de longues années avant de transporter ses vieux jours dans une maison de retraite du clergé situé près de Saint-Malo . En ces temps là, les gens de médisaient pas du comportement des prêtres.
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Videos de Maryse Condé (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maryse Condé
Augustin Trapenard rend hommage sur le plateau de la grande librairie à Maryse Condé décédée mardi 2 avril 2024 à l'âge de 90 ans. Sa disparition marque la fin d'une époque littéraire marquante. Cette écrivaine guadeloupéenne laisse derrière elle un héritage littéraire riche, composé de près de 70 livres qui ont profondément marqué les esprits avec notamment Segou, La migration des coeurs, En attendant la montée des eaux. Professeur et journaliste, elle était souvent citée pour le prix Nobel, reconnaissance de son engagement et de son talent indéniable. À travers ses écrits, Maryse Condé a toujours cherché à mettre en lumière les questions cruciales de son temps, notamment le racisme, l'esclavage et le colonialisme. Son oeuvre puissante a fait écho bien au-delà des frontières de son île natale, résonnant à travers les Antilles, l'Afrique et au-delà. En 2018, à Stockholm, elle exprimait avec fierté sa contribution à la reconnaissance de la voix de la Guadeloupe.

Maryse Condé restera dans les mémoires comme une figure majeure de la littérature francophone, ayant enrichi le monde des lettres par sa sensibilité, son engagement et son talent incontestable
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