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3,87

sur 1274 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Sans doute, j'en attendais trop, de ce livre, de cette longue et célèbre nouvelle de Joseph Conrad, après avoir lu sur Babelio tant de critiques bien faites, d'appréciations élogieuses.
Une nouvelle chargée d'une aura spéciale, elle qui aurait inspiré beaucoup d'autres auteurs, dont Céline, et de cinéastes dont Coppola qui, avec son mythique Apocalypse Now, a transposé l'histoire dans la jungle vietnamienne.

Car il y a eu, pour moi, à la lecture, une déception, un peu à l'égard du fond, plus pour ce qui est de la forme.

Pourtant, l'auteur m'a fait partager sa vision étouffante de la forêt africaine, de ce monde sauvage et hostile. le récit du voyage dans un fleuve (qui n'est jamais nommé) est absolument saisissant. L'évocation des paysages a quelque chose d'angoissant.

J'ai apprécié aussi sa critique impitoyable du colonialisme, l'exploitation éhontée des ressources du continent, la cruauté des colonialistes, les conditions misérables des travailleurs africains, qui meurent d'épuisement.
Aussi sa description sans concession de la cupidité, la rouerie, la couardise de tous ceux qui font le commerce de l'ivoire.

Mais, j'ai été déçu du récit de la rencontre avec Kurtz, le responsable d'un poste avancé dans les ténèbres de la jungle.
Certes, on est saisi par l'atmosphère terrible qui l'entoure, par ces derniers mots: « l'horreur, l'horreur ». Mais le portrait de cet homme cruel et mégalomane qui, très malade, doit être évacué, et mourra dans le voyage de retour, m'a laissé un peu perplexe,
En effet, à part les têtes coupées fichées sur les piques entourant son habitation, et que l'on devine qu'il est devenu pour les indigènes une sorte de dieu, et qu'il a peut-être pris femme en ce lieu, on ne saura pas vraiment les méfaits de cet homme.
Et la rencontre du narrateur Marlow, avec l'épouse que Kurtz avait laissé en Angleterre, m'est apparue peu crédible.

Ce récit enchâssé, raconté par le marin qui a dirigé cette expédition, est par certains aspects saisissant, par d'autres aspects très décousu, manquant de liant.

Bref, un avis mitigé sur cette célèbre nouvelle.

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De temps en temps, je sors des sentiers battus et je quitte mes lectures habituelles pour aller découvrir d'autres territoires littéraires.

Pour cela, le choix des libraires dans l'émission "La grande librairie" est un vivier important dans lequel je m'amuse à aller puiser. Hélas, ce n'est pas toujours le coup de coeur assuré.

Je ne tournerai pas autour du pot : ma lecture a été étrange.

Sans détester ce roman, sans jamais passer des pages, je n'ai jamais réussi à m'intégrer dans l'histoire, comme si le récit et moi avions navigué en parallèle, sans jamais nous croiser.

L'atmosphère du récit est étouffante et assez onirique. L'auteur, par le truchement de son personnage du capitaine Charles Marlow, utilise une forme de narration complexe, la rendant opaque et sans les notes en fin d'ouvrage, que j'ai consulté à chaque renvoi, j'aurais loupé une partie de ses insinuations, de ses comparaisons, de ses images.

Le récit est une charge contre la colonisation en général, même si ici elle concerne le Congo, qui, à l'époque de la publication, appartenait à Léopold II, notre ancien roi (qui ensuite se débarrassa du Congo en le donnant à la Belgique).

Par le biais d'une société belge (dont il est l'actionnaire principal), le voici donc propriétaire d'une vaste partie du territoire et il ne s'est pas privé d'en exploiter les richesses. Je n'irai pas plus loin dans les pages sombres de l'Histoire.

Le capitalisme débridé, décomplexé, c'est contre lui que Marlow mène la charge : une société peut accaparer tout un pays et exploiter la population, voler ses richesses, massacrer pour de l'ivoire. Non, non, rien n'a changé.

Ce qui frappe dans ce récit, c'est que l'auteur avait déjà tout compris : la civilisation n'est qu'un vernis et lorsque le vernis craque, c'est Néandertal qui apparaît (et j'insulte Néandertal). Les sauvages ne sont pas ceux que l'Homme civilisé désigne : les autres, les habitants du pays qu'ils ont colonisé. Que nenni, les sauvages, ce sont les Hommes Blancs, même si les Africains qui peuplent ce roman se font rhabiller pour l'hiver aussi.

L'auteur a une manière bien à lui de décrire la jungle, la rendant oppressante, vivante, faisant d'elle un personnage à part entière du récit. La Nature peut nourrir, comme elle peut tuer.

Oui, le roman de Conrad est puissant, son écriture n'est pas simple, que du contraire. le côté sombre de l'Homme est bien mis en avant dans son récit, la remontée du fleuve sinueux étant une belle représentation, jusqu'à leur arrivée au coeur des ténèbres.

Malgré tous ces points forts, malgré le fait que j'ai lu ce roman en deux jours, il me reste cette impression que je suis passée à côté, que la rencontre n'a pas eu lieu entre nous, que l'étincelle a manqué pour mettre le feu à ma lecture.

Il n'ira pas caler un meuble bancal : ce roman n'est pas mal écrit, il m'a juste été impénétrable, comme une jungle. Il aborde des thèmes forts comme le capitalisme à tout prix (quoiqu'il en coûte), le colonialisme et la folie, et ce, à une époque où le colonialisme n'était absolument pas mal vu.

Pas de chance pour ma première lecture de l'année… D'habitude, cela se termine par un coup de coeur, ce ne sera pas le cas pour ce début d'année. Pourtant, je ne regrette pas d'avoir lu ce roman.

Comme je vous l'avais dit, c'était une lecture singulière et ma chronique en est le reflet : le cul entre deux chaises.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un voyage au fin fond de la jungle africaine de l'époque coloniale. le style de Conrad est fin, incisif, tranchant. Dans une ambiance de polar, on suit le périple de Marlowe à la recherche de Kuntz, célèbre trafiquant d'ivoire. le bateau à vapeur, scrupuleusement détaillé, prend des allures de personnage monstrueux. La moiteur de l'atmosphère se ressent jusque dans la pesante immobilité de l'intrigue. Un récit de voyage psychologique sondant aussi bien les ténèbres de l'âme humaine que celles de la forêt tropicale.
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Deux épiques conte-rendus de Marlow, un convoyage vers Bangkok, y aller à tout prix à la découverte de l'orient même si la cargaison de charbon en feu risque de faire exploser le bateau et pilote d'un vapeur sur un fleuve africain au milieu d'anthropophages à la recherche de Kurtz, extraordinaire et mystérieux chasseur d'ivoire.

Style lourd, en rajoute un peu trop, s'appesantit sur ses états d'âme, tout ça pour ça!
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Un classique qu'il faut avoir lu au moins une fois.
L'histoire se déroule en Afrique le long d'un fleuve de la foret équatoriale1 bord d'un bateau ou plutôt une embarcation à vapeur.
Le narrateur accompagné de 5 hommes "blanc" et d'une trentaine de cannibales qui on accepter de les aider à faire le voyage parte à la recherche d'un homme tenant un comptoir au fond fond du fleuve, dans les ténèbres.

Intéressant dans une ambiance lourde, on a chaud à leur place, l'écriture est bonne mais assez compliquée au début.
Un récit entre exploration, aventure et folie. Je regrette seulement mais franchement d'avoir eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire.
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Le coeur des ténèbres /Joseph Conrad (1857-1924)
Dans cette longue nouvelle parue en 1902, Conrad évoque des souvenirs personnels vécus lors d'un voyage au Congo Belge en 1890. Un voyage qui ne s'est pas très bien passé si l'on en croit le journal de Conrad.
Comme dans « Jeunesse », Conrad use du récit à deux narrateurs, le premier mettant en scène le second qui, lui, va raconter l'histoire. le second, c'est encore le personnage de Marlow, et il va nous faire partager sa fascination au cours de la remontée du fleuve Congo.
le récit commence alors qu'un équipage fait halte dans l'estuaire de la Tamise pour attendre le courant de jusant. Parmi cet équipage, le narrateur, qui présente le récit de Charles Marlow, jeune officier de la marine marchande, récit de sa remontée du fleuve Congo quelques années auparavant. Marlow a été embauché par une compagnie belge pour rejoindre un certain Kurtz, directeur d'un comptoir au coeur de la jungle, et qui collecte l'ivoire, et dont on est sans nouvelles depuis plusieurs mois Un individu fascinant aux méthodes douteuses, devenu potentat des tribus locales. Une aventure qui s'avère être un voyage au sein des aspects les plus ténébreux de l'humanité. Ce récit est classiquement interprété comme éminemment politique, dénonçant l'impérialisme du roi des Belges, Léopold II, marqué par la cupidité et la cruauté.
Je dois dire que je n'ai pas été enthousiasmé par cette oeuvre de Conrad qui traine en longueur. Rien de passionnant ni de génial dans ce long monologue, qui puisse accrocher le lecteur. Je crois que cette nouvelle est réservée à un public averti.
Extrait : « La conquête de la terre, qui consiste principalement à l'arracher à ceux dont le teint est différent du nôtre ou le nez légèrement plus aplati, n'est pas une fort jolie chose, lorsqu'on y regarde de trop près. »
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Il m'est très difficile de commenter ce court roman. Je crois que je ne l'ai pas compris. Nous sommes embarqués dans une histoire dans laquelle un marin va remonter un fleuve dans une jungle à la recherche d'un homme dont tout le monde parle. Brillant, fou, déjà mort, éloquent, génial.... difficile pour le marin de s'en faire une idée.
A travers ce voyage et cette rencontre, ce sont des impressions, des va-et-vient dans la pensée coupée du monde. Comme si ce roman était le récit d'un rêve. On sent une ambiance oppressante, étouffante, malsaine. On devine la folie et les ténèbres. Et pourtant, à la manière du marin qui écoute l'histoire, j'ai eu l'impression d'être spectatrice de quelqu'un qui n'avait été aussi qu'un spectateur.
Etrange.
Je sais que ce livre a inspiré le film Apocalypse Now. Que je n'ai pas vu. Je ne sais pas si je dois le voir pour comprendre. Mais n'est-ce pas UNE manière de lire ce livre que je vais comprendre?

Je le relirai sans doute parce que c'est très bien écrit et que ce livre exprime beaucoup de choses sur ce qu'on porte en nous.
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Je ne suis pas aussi enthousiaste que certaines critiques précédentes. Peut-être parce que je connais un peu la situation décrite sur le plan historique par mes études, ce qui m'a donc empêché d'être totalement dépaysée, peut-être aussi parce que je ne pouvais pas m'empêcher de comparer avec l'écriture si expressive et réaliste de Voyage au bout de la nuit. Et surtout, c'est le manque de réelle intrigue qui ne m'empêche de m'enthousiasmer pour ce roman. On attend Kurz, comme Godot, mais il ne vient que pour mourir. C'est donc le récit d'une rencontre manquée, et donc le portrait médiatisé d'un homme présenté comme exceptionnel - mais qui massacre les habitants, règne par la terreur sur un royaume qu'il s'est conquis, pille les ressources naturelles en abattant la faune sauvage, tout en professant des théories tirées du concept de "mission civilisatrice". Certes, le texte veut dénoncer, mais il ne va peut-être jusqu'au bout.
Je retiens toutefois la force de certaines images et couleurs, la vieille qui tricote le destin telle une des trois Parques, les monceaux d'ivoire, le rouge du sang sur le pont, le noir de la jungle et des coeurs sensibles uniquement au profit et en proie à la folie destructrice.
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Apocalypse now est un de ces films qui m'ont marqué durablement, et dont je me souviens encore de nombreuses scènes clé alors même que je ne l'ai pas revu depuis de nombreuses années.
Ce que je ne savais pas, en revanche – je l'ai découvert complètement par hasard en m'intéressant à l'histoire du Congo –, c'est que le film était adapté d'un texte britannique qui rapportait une autre remontée de fleuve, sur un autre continent, l'Afrique, et à une autre période, la fin du XIXe siècle, bien antérieure donc à la guerre du Vietnam.
La tentation a été trop forte à chaque instant de ce court roman, de m'ingénier à relever des scènes, des personnages, des anecdotes, des répliques du film, et effectivement, force est de constater qu'on en retrouve pas mal.
Pour autant, j'ai trouvé ce texte moyen, et en vérité assez inégal, avec des moments de grâce intemporels et d'autres un peu lourds et longuets, so XIXth century.
Mais pour moi, ça n'en magnifie que davantage le film.
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J'ai abordé avec enthousiasme cet roman d'aventures. Marlow m'a emporté avec lui au coeur de la jungle. Et puis, patatras, il a fini par m'y perdre. de la conquête du fleuve à la recherche de monsieur Kurtz, j'ai eu le sentiment de passer du récit de voyage à un récit fantastique. Perdant ainsi mes repères littéraires, je n'avais plus qu'une envie, revenir à Londres, sur les quai de la Tamise.
Au passage, ce roman qui évoque pour certains une dénonciation salutaire du colonialisme est un bijou de sexisme et de misogynie! Mais n'en voulons pas à Conrad 114 ans plus tard.
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